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La Méthode grecque de P. R. liv. VI. chap. iv. fait connoître la dérivation des noms patronymiques grecs ; & la petite Grammaire latine de Vossius, edit. Lugd. Bat. 1644, pag. 75. explique celle des noms patronymiques de la langue latine.

Il faut observer que les noms patronymiques sont absolument du style poëtique, qui s’éloigne toujours plus que la prose de la simplicité naturelle. (B. E. R. M.)

PATRONIUS SODALITII, (Littérat.) c’étoit le nom du chef de la confrérie du grand college de Silvain de Rome. On gardoit dans ce grand college les dieux Lares & les images des empereurs. Les temples & les autres lieux consacres à Sylvain étoient ordinairement dans les bois, dans les forêts.

PATROUILLE, s. f. en terme de Guerre, c’est une ronde ou une marche que font la nuit les gardes ou les gens de guet, pour observer ce qui se passe dans les rues, & veiller à la sureté & à la tranquillité de la ville ou du camp. Voyez Garde, Ronde, &c.

Une patrouille consiste généralement en un corps de cinq ou six soldats détachés d’un corps de garde, & commandés par un sergent. Chambers. Dans les places où il y a de la cavalerie, on fait faire des patrouilles par des cavaliers détachés du corps de garde. Il est important aussi, dans les quartiers, d’avoir des patrouilles qui rodent continuellement du côté de l’ennemi pour l’instruire de ses démarches. Voyez Quartier. (Q)

Patrouille, (Boulang.) autrement & ordinairement écouvillon, espece de balai fait de vieux drapeaux, dont l’on se sert pour nettoyer l’âtre du four avant d’y mettre le pain.

PATROUS, (Mytholog.) surnom de Jupiter : ce dieu avoit à Argos, dans le temple de Minerve, une statue en bois, qui outre les deux yeux, comme la nature les a placés aux hommes, en avoit un troisieme au milieu du front, pour marquer que Jupiter voyoit tout ce qui se passoit dans les trois parties du monde, le ciel, la terre, & les enters. Les Argiens disoient que c’étoit le Jupiter Patrous qui étoit à Troie, dans le palais de Priam, en un lieu découvert, & que ce fut à son autel que cet infortuné roi se réfugia après la prise de Troie, & auprès duquel il fut tué par Pyrrhus. Dans le partage du butin, la statue échut à Sténelus, fils de Capanée, qui la déposa dans le temple d’Argos. (D. J.)

PATTALIA, s. m. (Zoolog. anc.) ce mot dans Aristote & les autres anciens naturalistes grecs, ne signifie qu’un cerf de deux ans. Les interpretes d’Aristote ont en général traduit le mot grec par le mot latin subulo, c’est-à-dire daguet ou jeune cerf, qui a les cornes sans andouillers ; mais ce terme latin est très vague, au-lieu que le mot grec est fixe, pour ne distinguer aucun autre animal que le cerf de deux ans. Pline & les auteurs latins en général se servent à la vérité du mot subulo pour un jeune cerf ; mais ils l’emploient encore plus souvent pour signifier cet animal imaginaire, nommé la licorne. (D. J.)

PATTE D’ARAIGNÉE, s. f. (Jardinage.) Voyez Œil de chat.

Patte de lion, (Hist. nat. Botan.) nom vulgaire ou genre de plante appellé filago par Tournefort ; c’est cette espece qui est nommée filago alpina, capite folioso. Dans C. B. 6. gnaphalium alpinum, magno flore, capite oblongo ; en anglois, the alpine sinall cudweed with foliaceous heads ; cette petite plante croît sur le sommet des Alpes ; ses feuilles sont oblongues, cotonneuses ; ses tiges sont simples, hautes de quelques pouces, garnies de feuilles, & portant au sommet des fleurs disposées en maniere de rose ; de leur centre sortent quatre ou six têtes noirâtres, écailleuses, qui renferment plusieurs fleurons, contenant des graines menues & aigretrées ; il ne faut pas con-

fondre la pette de lion avec le pié de lion. Voyez Pié de lion, Botan. (D. J.)

Patte d’oye, (Hist. nat. Botan.) chenopedium, genre de plante dont la fleur n’a point de pétales ; elle est composée de plusieurs étamines qui sortent d’un calice profondément découpé. Le pistil devient dans la suite une semence presque ronde, applatie & renfermée dans une capsule en forme d’étoile, qui a servi de calice à la fleur. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. En voici les caracteres : selon Ray, son calice est divisé en quatre ou cinq parties, avec des découpures profondes. Il s’éleve huit ou dix étamines du fond ; l’ovaire est garni d’un long tuyau fourchu, étendu, qui dégénere quand il est mur en une semence sphérique, plate, renfermée sous une espece d’étoile à quatre ou cinq pointes.

Selon M. de Tournefort, la fleur n’a point de pétales, mais est seulement composée d’une multitude d’étamines qui sortent du calice à plusieurs feuilles ; le pistil devient une graine sphérique, applatie, contenue dans une capsule faite en étoile, & qui lui a servi de calice.

Le même botaniste établit seize especes de ce genre de plante dont aucune n’a besoin de description particuliere ; il suffit d’ajouter que leurs feuilles sont longues, larges, sinueuses, & communément d’une odeur forte. La patte d’oye commune croit le long des vieilles murailles, sur les chemins, aux lieux déserts & incultes ; comme on en craint les effets, on n’en fait point usage en Médecine, non plus que des autres especes. (D. J.)

Patte, (Architect.) petit morceau de fer plat, droit ou courbé, fendu ou pointu par un bout, & à queue d’aronde par l’autre, qui sert à retenir les placards & chambranles des portes, les chassis dormans des croisées, & les lambris de menuiserie.

Patte en plâtre, c’est une patte dont la queue est refendue en crochet. (D. J.)

Pattes d’une ancre, sont les extrémités de la croisée ou de la partie courbe, faites en forme de triangles. Voyez Ancre & Croisée.

Patte de lievre, en terme de Batteur d’or, est en effet une patte de cet animal, dont ils se servent pour ramasser les petites parcelles d’or éparses dans leur peau, sur leur pierre, ou qui excedent les livrets de papier dans lesquels on met l’or battu pour le conserver.

Patte, terme de Boucher, ce mot signifie chez les étaliers-bouchers, de petits crochets à queue d’ironde, qu’ils clouent en plusieurs endroits de leur boutiques, pour v attacher avec des alonges, la viande à mesure qu’ils la dépecent.

Ils nomment aussi pattes, des chevilles de bois de cinq ou six pouces de long, avec un mantonnet au bout qu’ils scellent en plâtre, & qu’ils emploient au même usage.

Patte, en terme de Boursier, est une partie d’étui qui sert à le fermer, en s’ouvrant environ vers le milieu de l’étui où elle s’agraffe ou se boutonne.

Patte d’oie, (Charpenterie.) c’est une enrayure formée de l’assemblage des demi-tirans, qui retiennent les chevets d’une vieiile église ; tel est l’assemblage du chevet des églises des peres Chartreux, des Cordeliers, &c. à Paris.

On se sert aussi du terme de patte d’oie, pour exprimer la maniere de marquer par trois hochets, les pieces de bois avec le traceret.

Patte d’oie de jardin, division de trois ou plusieurs allées qui viennent aboutir à un même endroit, & qu’on enfile d’un point de vûe quand on est au centre ; il n’y a rien de plus agréable & de plus utile que cette décoration dans une grande forêt.

Patte d’oie de pavé, c’est l’extrémité d’une chaussée de pavé, qui s’étend en glacis rond, pour se raccor-