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ville il y a un temple de la déesse qui préside à la guerre : on peut conjecturer que c’étoit la même que Minerve. Il falloit que celui qui devoit être sacré entrât dans ce temple, que là il quittât sa robe, & qu’il prît celle que l’ancien Cyrus portoit avant que de devenir roi, & qu’on y gardoit avec beaucoup de vénération. Après avoir mangé une figue séche, il mâchoit des feuilles de térébinthe, & il avaloit un breuvage composé de vinaigre & de lait. M. Dacier remarque sur cet endroit de Plutarque, que Cyrus le grand bâtit la ville de Pasargades, & qu’il lui accorda de grands privileges, parce qu’il avoit défait dans ce lieu-là Astyage, & acquis le royaume par sa victoire. Ptolomée nomme cette ville Pasacarta. On trouve encore quelques vestiges de ce nom dans celui qu’elle a aujourd’hui ; car selon le P. Lubin on la nomme Darabegerd, ou, comme disent les Arabes, Valasegerd. (D. J.)

PASCAGE & PASQUIS, (Jurispr.) termes usités dans quelques coutumes, synonymes à pâturage que tout le monde entend. Voyez Pature.

PASCHAL, adj. qui concerne la pâque des Juifs ou des Chretiens. Voyez Pasques.

L’agneau paschal est un agneau que les juifs mangent debout les reins ceints, tenant un bâton à la main, en mémoire de la délivrance du peuple d’Israël de la servitude d’Egypte.

Canon paschal, voyez Canon.

Cierge paschal, voyez Cierge.

Lettres paschales dans l’histoire ecclésiastique, c’étoient des lettres circulaires que le patriarche d’Alexandrie écrivoit à tous les métropolitains, pour leur notifier le jour qu’on devoit célébrer la fête de Pâques.

Tems paschal est un tems d’allégresse dans l’Eglise catholique, en mémoire de la résurrection de Jesus-Christ. Il dure depuis la fête de Pâques jusqu’à la veille du dimanche de la Trinité inclusivement. Il est marqué par un office plus court, & par les chants de joie alleluia, qui se rencontrent plus frequemment dans les offices qu’en tout autre tems.

Rentes paschales, c’étoient des rétributions ou revenus annuels que le clergé inférieur payoit autrefois à l’évêque ou à l’archidiacre à leurs visites de Pâques. On les appelloit aussi rentes synodales. Voyez Cathédratique & Synodatique.

Paschal, cycle, (Chronolog.) est la même chose que la période Dyonisienne ou Victorienne (Voyez Période), au bout de laquelle la fête de Pâques retombe au même jour dans l’ancien calendrier.

Terme paschal est le jour de la pleine lune paschale, c’est-à-dire la pleine lune qui précede immédiatement le dimanche de Pâques. Ce terme paschal se trouve en cherchant l’âge de la lune, au 21 de Mars (Voyez Lune), & en comptant de-là jusqu’au 14 de la lune. (O)

PASCHMAKLYK, (Hist. mod.) Ce nom qui est turc, signifie sandale ; c’est ainsi qu’on nomme le revenu assigné à la sultane Validé, ou sultane mere de l’empereur régnant. Il est ordinairement de mille bourses, ou de quinze cens mille livres argent de France.

PASCHIONI, glandes de Paschioni, (Anatomie.) Ce médecin italien nous a laissé un traité sur la dure-mere ; il a fait la description de quelques glandes conglobées placées aux environs du sinus longitudinal, auxquelles on a donné son nom.

PASENDA, (Hist. mod.) c’est le nom que l’on donne parmi les indiens à une secte de Bramines ou de prêtres qui fait profession d’incrédulité. Ces sectaires regardent le vedam, le shaster & le pouran, c’est-à-dire les livres qui contiennent la foi indienne, comme de pures rêveries ; ils nient l’immortalité de l’ame & la vie future ; ils se livrent, dit-on, à toutes

sortes d’excès ; commettent sans scrupule les incestes & les impuretés les plus abominables, & se mettent au-dessus de l’opinion des hommes : ce sont-là les couleurs sous lesquelles les ennemis des pasendas les représentent. De leur côté ils traitant d’hypocrites les partisans des sectes plus austeres, & prétendent qu’ils ne cherchent qu’à se faire applaudir & considérer par leur conduite sévere ; cependant ils sont obligés de cacher leurs sentimens, de peur d’exciter le zele fougueux des bramines leurs adversaires, qui en plusieurs occasions ont fait faire main basse sur les sectaires dont nous parlons.

PASHAUNA, (Hist. nat.) nom donné par les Indiens à une espace de pierre composée de fibres, qu’ils font calciner & qu’ils pulvérisent ensuite pour la mêler avec du lait ; ils regardent ce mélange comme un excellent remede contre la pierre. On sait que l’eau de chaux est d’un très-bon usage pour cette maladie.

PASINA, (Géogr. mod.) c’est ainsi qu’écrit la nouvelle carte de l’empire Russien, au lieu de Piasida ; c’est un pays de l’empire Russien dans la Tartarie moscovite. On ne sait rien encore de ce pays, sinon qu’il est traversé par la riviere qui lui donne son nom, & qui va se perdre dans la mer Glaciale, environ à 30 lieues de l’embouchure du fleuve Jéniséa. (D. J.)

PASIPHAÉ, s. f. (Mythol.) fille du Soleil & de la nymphe Perséis, épousa Minos, second roi de Crete. Elle a passé pour la fille du Soleil, parce qu’elle étoit savante dans la connoissance des simples, & dans la composition des poisons.

PASITHÉE, s. f. (Mytholog.) fille de Jupiter & d’Eurynomé, étoit, selon quelques-uns, la premiere des trois Graces, & avoit pour sœurs Euphrosine & Egiale. Junon ayant une faveur à demander au dieu du Sommeil, lui promit avec serment de lui donner en mariage Pasithée, la plus belle des Graces, s’il satisfaisoit à sa demande. Cicéron dit que Pasithée avoit un temple proche de Lacedémone, dans lequel les magistrats de cette ville alloient de tems en tems s’enfermer la nuit, pour y recevoir durant le sommeil des oracles véritables. On donne aussi le nom de Pasithée à une des cinquante Néreides. (D. J.)

PASMÉ, adj. en terme de Blason, se dit d’un dauphin sans langue, & qui a la bouche ouverte. Comtes de Fores & dauphins d’Auvergne, d’or au dauphin pâmé d’azur.

PASQUES, s. f. (Théolog.) fête solemnelle célébrée chez les Juifs le quatorzieme jour de la lune d’après l’équinoxe du printems. Voyez Fete.

Les anciens Grecs & Latins ont appellé cette fête pascha, non du grec πασχειν, souffrir, comme l’ont imaginé faussement Lactance & quelques autres peres ; mais de l’hébreu pesach on pasach, qui signifie passer, Le but de cette fête étant de rappeller le passage de l’ange exterminateur qui mit à mort tous les premiers nés des Egyptiens, & épargna ceux des Israélites dans la nuit qui précéda leur sortie d’Egypte.

D’autres ont avancé qu’elle avoit été instituée en mémoire du passage de la mer Rouge, mais sans fondement, puisqu’elle fut célébrée & nommée pour la premiere fois avant que les Hébreux se fussent mis en marche pour sortir de l’Egypte, & par conséquent plusieurs jours avant le passage de la mer Rouge.

On peut voir dans l’Exod. chap xij. toutes les cérémonies que Moïse prescrivit pour la célébration de la pâque : l’obligation de la faire étoit telle, que quiconque auroit négligé ce devoir étoit condamné à mort : Exterminabitur anima illa de populis suis, Num. jx. 23. Mais ceux qui avoient quelqu’empêchement légitime, comme de voyage ou de maladie, ou de quelque impureté volontaire ou involontaire, par exemple ceux qui avoient assisté à des funérailles, ou qui s’étoient trouvés souillés par quelqu’accident,