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la matiere ne s’étende jusqu’à l’os maxillaire, & ne devienne la cause d’accidens. Les lotions vulneraires & détersives conviennent après l’ouverture de la tumeur.

Les fistules qui succedent aux parulies sont ordinairement entretenues par la carie d’une dent, & l’extraction de cette dent en est le remede essentiel. Voyez Fistule. (Y)

PARURE, s. f. se dit en général de tout ce qu’on ajoute à une chose pour l’embellir & la faire valoir.

La terre s’ouvie au printems & se pare de fleurs.

Il entre des considérations très-subtiles dans l’entente & le gout de la parure.

On dit une parure de diamans.

Des chevaux doivent être de même parure ; parure se prend ici pour la ressemblance de la taille & du poil.

La parure des peaux est ce que l’on en retranche,

PARYPATE, s. f. (Musiq. ancienne.) nom d’une ancienne note ou corde de la tétracorde qui touchoit à celle de l’hypate. Comme celle-ci étoit la principale, ou le son principal, suivant Martianus Capella, il résulte que la parypate étoit la sous-principale.

Le nom de parypat étoit donné à ce te seconde note quand on considéroit la tétracorde séparément des autres ; mais quand on les considéroit réunies, cette corde prenoit quelquefois le nom de trite.

Parypate-hypaton ; c’étoit dans l’ancienne échelle greque de musique, la seconde note de la tétracorde hypathon, & répond au c fa ut de l’échelle de Guido.

Parypate-meson, étoit la seconde note de la tétracorde meson, & répond au f fa ut de l’échelle de Guido. Wallis Append. Ptolem. Haram. pag. 157.

PAS. POINT, (Synon.) pas énonce simplement la négation. Point appuie avec force & semble l’affirmer. Le premier souvent ne nie la chose qu’en partie ou avec modification. Le second la nie toujours absolument, totalement & sans réserve. Voilà pourquoi l’un se place très-bien devant les modificatifs, & que l’autre y auroit mauvaise grace. On diroit donc n’être pas bien riche & n’avoir pas même le nécessaire ; mais si l’on vouloit se servir de point, il faudroit ôter les modificatifs, & dire n’être point riche, n’avoir point le nécessaire.

Cette même raison fait que pas est toujours employé avec les mots qui servent à marquer le dégré de qualité ou de quantité, tels que beaucoup, fort, un, & autres semblables. Que point figure mieux à la fin de la phrase devant la particule de, & avec le mot du tout, qui au lieu de restraindre la négation, en confirme la totalité.

Ce n’est pas assez de dire que pour l’ordinaire les Philosophes ne sont pas riches ; il faut ajouter que dès qu’il s’agit d’acquérir des richesses aux dépens de la probité, ils n’en veulent point à ce prix. Regle générale, on doit employer la particule négative point, quand elle a la signification de jamais.

Toutes les fois que les particules pas ou point font des pléonasmes, il faut les retrancher. Le P. Bouhours a quelquefois fait cette faute. « Il en est, dit-il, de Tancrede dans la Jérusalem délivrée, comme de Sancerre dans la princesse de Cleves ; leur affliction est plus naturelle au commencement qu’elle ne l’est pas dans la suite. » Maniere de bien penser. Voyez les remarques de Vaugelas sur pas & point, tom. II. avec les notes de Thomas Corneille. (D. J.)

Pas d’ane, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur radiée, dont le disque est composé de plusieurs fleurons, & la couronne de demi-fleurons ; les fleurons & les demi-fleurons sont placés sur des embryons & soutenus par un calice profondément découpé. Les embryons deviennent dans la suite des semences qui sont garnies d’une aigrette, & attachées à la souche. Ajoutez aux caracteres de ce genre, que

les fleurs naissent avant les feuilles. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Pas d’ane, (Medecine.) il est pectoral, propre pour les rhumes où les crachats sont épais, visqueux ; c’est un béchique expectorant, détersif ; il adoucit les ulceres de la poitrine ; il est bon pour purifier le sang ; on se sert de ses fleurs & de sa racine. On en fait un sirop, une conserve, dont on fait usage dans les affections de la poitrine, telles que la toux, la pleurésie, & autres.

Pas, (Géogr.) est en général une mesure déterminée par l’espace qui se trouve entre les deux piés d’une personne qui marche. Voyez Mesure.

Le pas ordinaire est de deux piés & demi ; plusieurs le font cependant de trois piés ; le pas géométrique, ou le pas allemand, appellé aussi le grand pas, est de cinq piés. Voyez Pied.

Les anciens milles romains & les milles italiens modernes sont de mille pas, mille passus. La lieue françoise est de trois mille pas ; la lieue allemande est de quatre mille pas. Voyez Mille, Lieue, &c. Chambers. (E)

Pas se dit aussi du pié d’un animal ; j’ai remarqué le pas d’un loup.

Pas, (Droit politiq) ce terme se dit des divers degrés de prééminence entre les princes ; ils sont assez connus, & ne peuvent intéresser essentiellement leurs sujets ; aussi toutes les disputes sur le pas & les préséances dans un congrès pour la paix, ne font qu’arrêter par des difficultés frivoles, la célérité de conventions très-importantes au bien public. (D. J.)

Pas d’armes, en Chevalerie ; est une place que les anciens chevaliers entreprenoient de défendre ; par exemple, un pont, un chemin, &c. par lequel on ne sauroit passer sans combattre la personne qui le garde. Voyez Chevalier, Chevalerie, & Aumônes

Les chevaliers qui défendoient le pas pendoient leurs armes à des arbres, à des poteaux, à des colonnes, &c. élevées pour cet usage ; & quiconque étoit disposé à disputer le passage, touchoit une de ces armoiries avec son épée, ce qui étoit un cartel que l’autre étoit obligé d’accepter ; le vaincu donnoit au vainqueur le prix dont ils étoient convenu avant le combat.

On appelloit aussi pas d’armes le combat ou défi qu’un tenant ou seul, ou accompagné de plusieurs chevaliers, offroit dans les tournois contre tous venans ; ainsi en 1514, François, duc de Valois, avec neuf chevaliers de la compagnie, entreprit un pareil combat appellé le pas de l’arc triomphal, dans la rue Saint-Antoine à Paris, pour les fêtes du mariage de Louis XII. & le tournois où Henri II. fut blessé à mort en 1559, étoit aussi un pas d’armes, puisqu’il est dit dans les lettres de cartel, que le pas est ouvert par sa majesté très-chrétienne, &c. pour être tenu contre tous venans dûement qualifiés. Le funeste accident qui mit ce prince au tombeau, a fait cesser ces dangereux divertissemens.

Pas de vis, est la distance qui se trouve entre deux cordons ou trois immédiatement consécutifs de la spirale qui forme la circonférence de la vis. Cette distance se mesure non par la perpendiculaire menée sur les deux tours ou cordons voisins, mais elle s’estime suivant la longueur de la vis. Voyez Vis. (O)

Pas de souris, dans la Fortification, sont les haliers ou degrés qu’on pratique aux angles saillans & rentrans de la contrescarpe pour monter du fossé dans le chemin couvert. (Q)

Pas de camp, (le) est celui dont on se sert ordinairement pour mesurer les différens espaces nécessaires pour camper & pour mettre les troupes en bataille. Ce pas est de trois piés de roi.