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spiritueuse comme l’eau de melisse composée, & toutes les eaux distillées composées, usuelles.

Menthe sauvage, (Matiere med.) menthastre. La menthe sauvage tue les vers comme les autres menthes ; elle est utile dans l’asthme, peut provoquer les mois, & contre la dureté de l’ouie. Elle entre aussi dans les bains utérins & nervins ; plusieurs appliquent dans la sciatique cette plante pilée en maniere de cataplasme sur la partie malade : on assure qu’elle y excite des vessies, qui venant à crever, calment la douleur. Tournefort dans son histoire des plantes des environs de Paris, dit que la tisane de cette menthe est bonne pour les vapeurs. Suite de la matiere medicale de Geosfroy.

Les Médecins ne se servent presque point de cette plante, quoiqu’elle soit très-bonne contre les vers ; cette vertu est prouvée par l’experience constante des paysans de plusieurs provinces qui en font prendre le suc à leurs enfans attaqués de vers, avec beaucoup de succès, & qui la leur appliquent aussi pilée sur l’estomac dans le même cas, moins utilement que beaucoup de medecins ne seront tentes de le penser.

Cette plante entre dans l’électuaire de baies de laurier & dans les trochisques de myrrhe. (b)

MENTHE COQ, (Botan.) espece de tanaisie, comme sous les noms vulgaires de menthe-coq, herbe de coq, ou coq des jardins, costus hortorum des boutiques, mais par Tournefort, tanacetum hortense, foliis & odore menthæ.

La racine de cette petite plante est aussi assez semblable à celle de la menthe, oblique, ronde, garnie de plusieurs fibres. Elle pousse des tiges à la hauteur d’environ deux piés, cannelées, velues, rameuses, de couleur pâle ; ses feuilles sont oblongues, approchantes de celles de la passerage, dentelées dans leurs bords, de la même couleur que les tiges, rarement découpées, d’une odeur forte & agréable, d’un goût amer & aromatique.

Ses fleurs naissent comme celles de la tanaisie en bouquets, on petites ombelles, aux sommets des tiges & des branches, ramassées & jointes ensemble en rond, d’une couleur jaune dorée. Quand ces fleurs sont tombées, il leur succede des semences menues & sans aigrette, oblongues, applaties, enfermées dans le fond du calice de la fleur.

Cette plante se trouve dans presque tous les jardins où l’on se plaît à la cultiver, & où elle se multiplie fort aisément. Elle fleurit en été, mais assez tard, & subsiste enfin jusqu’à la fin de l’automne. On tire quelquefois de cette plante une eau distillée, & une huile par infusion, qu’on nomme improprement huile de baume. (D. J.)

Menthe-coq, (Mat. méd.) coq, herbe du coq, coq des jardins, grand baume. Cette plante a beaucoup d’analogie avec la tanaisie & avec l’absynthe, auxquels on la substitue quelquefois dans tous les cas.

Mais elle est principalement & particulierement connue comme servant à préparer une huile par infusion, appellée à Paris huile de baume, qui est un remede populaire & domestique des plaies & des contusions, & qui vaut autant, mais non pas mieux que toute autre huile par infusion, chargée du parfum & de l’huile essentielle d’une ou de plusieurs plantes aromatiques.

L’herbe du coq est employée aussi quelquefois à titre d’assaisonnement dans quelques ragoûts vulgaires.

Elle entre dans l’onguent martiatum & dans le baume tranquille. (b)

MENTION, s. f. (Gram.) témoignage ou rapport par écrit ou de vive voix. Combien de grands hommes dont les noms sont tombés dans l’oubli, & à qui nous ne donnons ni larmes ni regrets, parce

qu’il ne s’est trouvé aucun homme sacré qui en ait fait mention. Cet homme sacré, c’est le poëte ou l’historien. Il y a tel personnage aujourd’hui qui se promet de longues pages dans l’histoire, & qui n’y occupera pas une ligne si elle est bien faite. Qu’a-t-il fait pour qu’on transmette son nom à la postérité ? Il y en a tel autre qui ne s’est signalé que par des forfaits, qui seroit trop heureux s’il pouvoit se promettre de mourir tout entier, & qu’on ne fera non plus mention de lui que s’il n’eût pas existé.

MENTON, s. m. (Anatomie.) c’est la partie moyenne de la mâchoire inférieure. Voyez Machoire.

Menton, (Jardinage.) ce sont les trois feuilles de la fleur d’iris qui s’inclinent vers la terre. V. Iris.

Menton, (Maréchal.) on appelle ainsi dans le cheval la partie de la mâchoire inférieure qui est immédiatement sous la barbe. Voyez Barbe.

Menton, (Géog.) petite ville d’Italie, dans la principauté de Monaco. Elle est près de la mer, sur la côte occidentale de la riviere de Gènes, à 3 lieues de Vintimiglia, & 2 de Monaco, dont elle dépend depuis 1346, que Charles Grimaldi, gouverneur de Provence & amiral de Genes, en fit l’achat. Long. 25. 10. lat. selon le pere Laval, 43d. 44′. 43″. (D. J.)

MENTONNIERE, adj. en Anatomie ; se dit des parties relatives au menton.

Le trou mentonnier antérieur. Le trou mentonnier postérieur. Voyez Machoire.

L’artere mentonniere. Voyez Maxillaire.

Mentonniere, (Docimastique.) on nomme ainsi une plaque de fer, placée horisontalement au-devant & au-bas de l’entrée de la moufle dans le fourneau d’essai. Cette plaque sert à supporter des charbons ardens qu’on met à cette entrée ou bouche, lorsqu’on veut augmenter, par ce moyen, la chaleur intérieure de la moufle. On y pose aussi les essais, pour les refroidir lentement à mesure qu’on les retire. Tiré du schlutter de M. Helot.

MENTZELE, menzelia, (Botan.) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond, & soutenus par un calice dont le pistil devient dans la suite un fruit en forme de tuyau membraneux & rempli de petites semences. Plumier, nova plant. amer. gen. Voyez Plante.

MENU, adj. (Gram.) terme relatif à la masse. C’est l’opposé de gros & de grossier. On réduit les corps en poudres menues ou grossieres. On dit, ces parties de l’édifice sont trop menues ; alors il est synonyme à maigre. Voyez, dans les articles suivans, d’autres acceptions de ce mot.

Menues dimes. (Jurisprud.) Voyez au mot Dîmes l’article Menues dîmes.

Menus plaisirs ou simplement Menus, (Hist. mod.) c’est chez le roi le fonds destiné à l’entretien de la musique tant de la chapelle que du concert de la reine, aux frais des spectacles, bals, & autres fêtes de la cour.

Il y a un intendant, un trésorier, un contrôleur, & un caissier des menus, dont chacun en droit soi est chargé de l’ordonnance des fêtes, d’en arrêter, viser & payer les dépenses.

Menu, (Comm.) on entend par ce terme, dans les bureaux du convoi à Bordeaux, toutes les marchandises, généralement quelconques qui doivent droit au convoi, & qui se chargent sur les vaisseaux à petites parties.

On appelle registre du menu un des registres du receveur du convoi, où on enregistre toutes ces marchandises & les droits qu’elles payent.

On nomme aussi issue du menu les droits de sortie, qui sont dûs pour les marchandises qui sortent en petite quantité.