Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 1.djvu/651

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sert pour tourner en l’air, pour faire des vis aux ouvrages de tour, & pour tourner en ovale & en d’autres figures irrégulieres. Voyez Tour.

On voit par les exemples qui précedent, qu’il y a autant d’arbres différens de nom, qu’il y a de machines différentes où cette piece se rencontre ; mais qu’elle a presque par-tout la même fonction : aussi les différentes sortes d’arbres dont nous avons fait mention suffiront pour faire connoître cette fonction.

ARBRISSEAU, frutex, s. m. (Hist. nat. bot.) plante ligneuse, du tronc de laquelle s’élevent plusieurs tiges branchues qui forment naturellement un buisson. Il n’est pas possible de déterminer précisément ce qui distingue un arbrisseau d’un arbre ; il est sûr qu’un arbrisseau est moins élevé qu’un arbre, mais quelle différence y aura-t-il entre la mesure d’un grand arbrisseau & d’un petit arbre ? L’arbrisseau sera quelquefois plus grand que l’arbre. Cependant on peut estimer en général la hauteur d’un arbrisseau depuis environ six jusqu’à dix ou douze piés ; tels sont l’aubépin, le grenadier, le filaria, &c. V. Arbre. (I)

Sous-arbrisseau, s. m. suffrutex, plante ligneuse qui produit d’un seul tronc plusieurs menues branches qui forment un petit buisson. Les sous-arbrisseaux sont plus petits que les arbrisseaux, comme leur nom le designe. On peut regarder comme sous-arbrisseaux, toutes les plantes ligneuses que l’on voit sous sa main, lorsqu’on est de bout, comme les groseliers, les bruyeres, &c. Voyez Arbrisseau. (I)

ARBROT, s. m. terme d’oiseleur, c’est un petit arbre garni de gluaux ; on dit prendre les oiseaux à l’arbrot.

ARBUSTE, s. m. (Hist. nat. bot.) très-petite plante ligneuse, telle qu’un sous-arbrisseau. Voyez Sous-arbrisseau. (I)

ARC, arme offensive propre à combattre de loin, faite de bois, de corne ou d’une autre matiere élastique, & que l’on bande fortement par le moyen d’une corde attachée aux deux extrémités, ensorte que la machine retournant à son état naturel, ou du moins se redressant avec violence, décoche une fleche. Voyez Fleche, Tirer de l’arc.

L’arc est l’arme la plus ancienne & la plus universelle. Les Grecs, les Romains, mais sur-tout les Parthes, s’en servoient fort avantageusement. Elle est encore en usage en Asie, en Afrique, & dans le nouveau monde. Les anciens en attribuoient l’invention à Apollon.

Avant que l’usage des armes-à-feu fût introduit en Europe, une partie de l’infanterie étoit armée d’arcs, & l’on nommoit archers les soldats qui s’en servoient. Les habitans des villes étoient même obligés de s’exercer à tirer de l’arc ; c’est l’origine des compagnies bourgeoises, des compagnies de l’arc, qui subsistent encore dans plusieurs villes de France. Louis XI. abolit en 1481, l’usage de l’arc & de la fleche, & leur substitua les armes des Suisses, la halebarde, la pique & le sabre.

En Angleterre on fait grand usage de l’arc, & il y a eu même des loix & des réglemens pour encourager les peuples à se perfectionner dans l’art d’en tirer. Sous le regne de Henri VIII. le Parlement se plaignit que les peuples négligeoient un exercice qui avoit rendu les troupes Angloises redoutables à leurs ennemis ; & en effet, elles dûrent en partie à leurs archers le gain des batailles de Créci, de Poitiers, & d’Azincour. Par un reglement d’Henri VIII. chaque tireur d’arc de Londres est obligé d’en faire un d’if & deux d’orme, de coudrier, de frêne, ou d’autre bois. Ordre aux tireurs de la campagne d’en faire trois. Par le huitieme reglement d’Elisabeth, chap. x, les uns & les autres furent obligés d’avoir toûjours chez eux cinquante arcs d’orme, de coudrier, ou de frêne, bien conditionnés. Par le douzieme re-

glement d’Edouard, chap. ij, il est ordonné de multiplier

les arcs, & défendu de les vendre trop cher. Les meilleurs ne pouvoient pas valoir plus de six sous huit deniers. Chaque commerçant qui trafique à Venise ou aux autres endroits, d’où l’on tire les bâtons propres à faire des arcs, doit en apporter quatre pour chaque tonneau de marchandise, sous peine de six sous huit deniers d’amende pour chaque bâton manquant ; & par le premier reglement de Richard III. chap. xj, il leur est ordonné d’apporter dix bâtons à faire des arcs, pour chaque botte ou tonneau de malvoisie, à peine de treize sous quatre deniers d’amende. L’arc n’est plus guere en usage dans la grande Bretagne, que parmi les montagnards d’Ecosse, & les sauvages des îles Orcades : quelques corps de troupes Turques ou Russiennes en font aussi usage. (G)

Arc, s. m. (en Géom.) c’est une portion de courbe, par exemple, d’un cercle, d’une ellipse, ou d’une autre courbe. Voyez Courbe.

Arc de cercle, est une portion de circonférence, moindre que la circonférence entiere du cercle. Tel est AEB, Planche de Géom. fig. 6. Voyez Cercle & Circonférence. La droite AB qui joint les extrémités d’un arc, s’appelle corde ; & la perpendiculaire DE tirée sur le milieu de la corde, s’appelle fleche. Voyez Corde, Fleche. Tous les angles sont mesurés par des arcs. Pour avoir la valeur d’un angle, on décrit un arc de cercle, dont le centre soit au sommet de l’angle. Voyez Angle. Tout cercle est supposé divisé en 360d. Un arc est plus ou moins grand, selon qu’il contient un plus grand ou un plus petit nombre de ces degrés. Ainsi l’on dit un arc de 30, de 80, de 100d. Voyez Degré. La mesure des angles par les arcs de cercle est fondée sur ce que la courbure du cercle est uniforme. Les arcs d’une autre courbe ne pourroient y servir.

Arcs concentriques, sont ceux qui ont le même centre : ainsi dans la fig. 80, les arcs bH, eK sont des arcs concentriques. Voyez Concentrique.

Arcs égaux, ce sont ceux qui contiennent le même nombre de degrés d’un même cercle, ou de cercles égaux ; d’où il s’ensuit que dans le même cercle, ou que dans des cercles égaux, les cordes égales soûtiennent des arcs égaux. Un rayon CE (fig. 6) qui coupe en deux parties égales en D, une corde AB, coupe aussi en E l’arc AEB en deux parties égales, & est perpendiculaire à la corde, & vice versâ. Le problème de couper un arc en deux parties égales sera donc résolu, en tirant une ligne CE perpendiculaire sur le milieu D de la corde.

Arcs semblables, ce sont ceux qui contiennent le même nombre de degrés de cercles inégaux. Tels sont les arcs AB & DE. fig. 87. Si deux rayons partent du centre de deux cercles concentriques, les arcs compris entre les deux rayons, ont le même rapport à leurs circonférences entieres ; & les deux secteurs, le même rapport à la surface entiere de leurs cercles.

La distance du centre de gravité d’un arc de cercle au centre du cercle, est une troisieme proportionnelle à cet arc, à sa corde, & au rayon. Voyez Centre de gravité. Quant aux sinus, tangentes, sécantes, &c. des arcs, voyez Sinus, Tangente, & Arc en Astronomie. L’arc diurne du soleil est la portion d’un cercle parallele à l’équateur, décrite par le soleil dans son mouvement apparent d’orient en occident depuis son lever jusqu’à son coucher. Voyez Diurne, Jour, &c.

L’arc nocturne est la même chose, excepté qu’il est décrit depuis le coucher jusqu’au lever. Voyez Nuit, Lever, &c. Voyez aussi Nocturne.

La latitude & l’élévation du pole sont mesurés par un arc du méridien. La longitude est mesurée par un