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les trois autres Évangélistes l’image de la vie active et dans l’Évangile de saint Jean les dons de la puissance contemplative ; toujours est-il vrai de dire, qu’au moins d’une certaine manière, cet Évangile de saint Jean restera jusqu’à ce que toute perfection soit accomplie[1]. Aux uns le Saint-Esprit donne le langage de la sagesse, aux autres le langage de la science[2] ; celui-ci goûte le jour du Seigneur[3]; l’autre boit à la source plus pure de la poitrine du Sauveur ; celui-là, ravi jusqu’au troisième ciel, entend des paroles ineffables[4] ; tous cependant, voyagent loin du Seigneur, tout le temps qu’ils sont dans ce corps mortel[5], et ceux qui gardant fidèlement les biens de l’espérance, sont écrits au livre de vie, verront l’accomplissement de cette parole : « Et moi aussi, Je l’aimerai et je me manifesterai moi-même à lui[6]. » Toutefois pendant le pèlerinage d’ici-bas, plus on fera de progrès dans l’intelligence, ou la connaissance de cette vérité, plus on évitera avec soin les deux vices qui forment le caractère du démon : l’orgueil et la jalousie. On se souviendra que si l’Évangile de saint Jean élève si haut dans la contemplation de la vérité, c’est qu’il commande d’une manière plus pressante la douceur de la charité ; et comme rien n’est plus vrai ni plus salutaire que ce précepte du sage : « Plus tu es grand, plus tu dois t’humilier en tout[7] », l’Évangéliste qui, beaucoup mieux que les autres, a fait briller la gloire de Jésus-Christ, c’est celui qui nous le représente lavant les pieds à ses disciples[8]. Les deux premiers livres ont été traduits par M. l’abbé TASSIN, les deux derniers par M. l’Abbé BURLERAUX.

  1. 1Co. 13, 12,9,10
  2. Id. 12, 8
  3. Rom. 14, 6
  4. 2Co. 12, 2-4
  5. Id. 5, 6
  6. Jn. 14, 21
  7. Sir. 3, 80
  8. Jn. 13, 5