Bible Crampon 1923/1 Corinthiens

Traduction par Augustin Crampon.
Texte établi par Société de S. Jean l’Évagéliste, Desclée..

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1re ÉPÎTRE aux CORINTHIENS

PRÉAMBULE.

[I, 1 — 9.]

Adresse et salutation (1-3). Exorde ; Actions de grâces pour les dons accordés par Dieu aux Corinthiens (4-9).


Paul, apôtre de Jésus-Christ appelé par la volonté de Dieu, et Sosthène, son frère, 2à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, aux fidèles sanctifiés en Jésus-Christ, saints par vocation, et à tous ceux qui invoquent, en quelque lieu que ce soit, le nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, leur Seigneur et le nôtre : 3grâce et paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ ! 4Je rends à mon Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été faite en Jésus-Christ. 5Car par votre union avec lui, vous avez été comblés de toute sorte de richesses, en toute parole et en toute connaissance, 6le témoignage du Christ ayant été solidement établi parmi vous, 7de sorte que vous ne le cédez à personne en aucun don de grâce, attendant avec confiance la révélation de Notre-Seigneur Jésus-Christ. 8Il vous affermira aussi jusqu’à la fin, pour que vous soyez irréprochables, au jour de Notre-Seigneur Jésus-Christ. 9Il est fidèle, le Dieu, qui vous a appelés à la communion de son Fils Jésus-Christ, Notre-Seigneur.

PREMIÈRE PARTIE.

[I, 10 — VI, 20.]

DE QUELQUES ABUS À RÉFORMER DANS L’ÉGLISE DE CORINTHE.

I. — DIVISIONS ENTRE LES FIDÈLES AU SUJET DE LEURS PRÉDICATEURS.

[I, 10 — IV, 21.]

1. Chap. i, 10 — ii, 5. : Court exposé des faits (10-12). Condamnation générale de leurs divisions au nom de leur union en Jésus-Christ (13-16). Condamnation directe : La simplicité de sa prédication ne devait pas les scandaliser. Sagesse du monde réprouvée par la sagesse de Dieu (17-31) ; dans sa prédication il s’est conformé aux desseins de cette sagesse divine (ii, 1-5).

10Je vous exhorte, frères, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à avoir tous un même langage ; qu’il n’y ait point de scission parmi vous, mais soyez parfaitement unis dans un même esprit, et un même sentiment. 11Car il m’a été rapporté à votre sujet, mes frères, par les gens de Chloé, qu’il y a des disputes parmi vous. 12Je veux dire que tel d’entre vous dit : « Moi, je suis à Paul ! — tel autre : et moi, à Apollos ! — et moi à Céphas ! — et moi, au Christ ! » 13Le Christ est-il divisé ? Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ? Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? 14Je rends grâces à Dieu de ce que je n’ai baptisé aucun de vous, si ce n’est Crispus et Gaïus,[1] 15afin que personne ne puisse dire qu’il a été baptisé en mon nom. 16J’ai encore baptisé la famille de Stéphanas ;[2] du reste, je ne sache pas que j’ai baptisé personne d’autre. 17Ce n’est pas pour baptiser que le Christ m’a envoyé, c’est pour prêcher l’Évangile, non point par la sagesse du discours, afin que la croix du Christ ne soit pas rendue vaine. 18En effet, la doctrine de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une force divine. 19Car il est écrit :[3] « Je détruirai la sagesse des sages, et j’anéantirai la science des savants. » 20Où est le sage ? où est le docteur ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ? 21Car le monde, avec sa sagesse, n’ayant pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. 22Les Juifs exigent des miracles, et les Grecs cherchent la sagesse ; 23nous, nous prêchons un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les Gentils, 24mais pour ceux qui sont appelés, soit Juifs, soit Grecs, puissance de Dieu et sagesse de Dieu. 25Car ce qui serait folie de Dieu est plus sage que la sagesse des hommes, et ce qui serait faiblesse de Dieu est plus fort que la force des hommes. 26Considérez en effet votre vocation, mes frères ; il n’y a parmi vous ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. 27Mais ce que le monde tient pour insensé, c’est ce que Dieu a choisi pour confondre les sages ; et ce que le monde tient pour rien, c’est ce que Dieu a choisi pour confondre les forts ; 28et Dieu a choisi ce qui dans le monde est sans considération et sans puissance, ce qui n’est rien, pour réduire au néant ce qui est, 29afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. 30Or c’est par lui que vous êtes dans le Christ-Jésus, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, et justice, et sanctification, et rédemption, 31afin que, selon le mot de l’Écriture, « celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. »[4]

Moi aussi, mes frères, lorsque je suis venu chez vous, ce n’est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis venu vous annoncer le témoignage de Dieu.[5] 2Car je n’ai pas jugé que je dusse savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. 3Mais c’est dans la faiblesse, dans la crainte, et dans un grand tremblement que je me suis présenté chez vous ;[6] 4et ma parole et ma prédication n’avaient rien du langage persuasif de la sagesse,[7] mais l’Esprit-Saint et la force de Dieu en démontraient la vérité : 5afin que votre foi repose, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu.

2. Chap. ii, 6 — iii, 17 : La vraie sagesse contenue dans l’Évangile (6-11) ; mais elle ne s’adresse qu’aux parfaits (12-16) et à Corinthe on est loin d’être parfait (iii, 1. 2). L’éminente dignité des prédicateurs de l’Évangile (3-9) ; leur devoir ; Dieu les jugera (10-17).

6Pourtant il est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits,[8] sagesse qui n’est pas celle de ce siècle, ni des princes de ce siècle, dont le règne va finir. 7Nous prêchons une sagesse de Dieu mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles, avait destinée pour notre glorification. 8Cette sagesse, nul des princes de ce siècle ne l’a connue ; — car, s’ils l’avaient connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de la gloire. 9Mais ce sont, comme il est écrit, « des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont pas montées au cœur de l’homme, — des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. »[9] 10C’est à nous que Dieu les a révélées par son Esprit ; car l’Esprit pénètre tout, même les profondeurs de Dieu. 11Car qui d’entre les hommes connaît ce qui se passe dans l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. 12Pour nous, nous avons reçu non l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. 13Et nous en parlons, non avec des paroles qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec celles qu’enseigne l’Esprit, en exprimant les choses spirituelles par un langage spirituel.[10] 14Mais l’homme naturel[11] ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est par l’Esprit qu’on en juge. 15L’homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n’est lui-même jugé par personne. 16Car « qui a connu la pensée du Seigneur, pour pouvoir l’instruire ? « Mais nous, nous avons la pensée du Christ.[12]

Moi-même, mes frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à de petits enfants dans le Christ. 2Je vous ai donné du lait[13] à boire, non de la nourriture solide, car vous n’en étiez pas capables, et vous ne l’êtes pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels. 3En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l’homme ? 4Quand l’un dit : Moi je suis à Paul ! et un autre : Moi, je suis à Apollos ! n’êtes-vous pas des hommes ? Qu’est-ce donc qu’Apollos ? et qu’est-ce que Paul ? 5Des ministres par le moyen desquels vous avez cru, selon ce que le Seigneur a donné à chacun. 6Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé ; mais Dieu a fait croître. 7Ainsi ni celui qui plante n’est quelque chose, ni celui qui arrose ; mais Dieu, qui fait croître. 8Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux ; et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail. 9Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. 10Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai, comme un sage architecte, posé le fondement, et un autre bâtit dessus. Seulement que chacun prenne garde comment il bâtit dessus. 11Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui est déjà posé, savoir Jésus-Christ. 12Si l’on bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume,[14] 13l’ouvrage de chacun sera manifesté ; car le jour du Seigneur le fera connaître, parce qu’il va se révéler dans le feu, et le feu même éprouvera ce qu’est l’ouvrage de chacun.[15] 14Si l’ouvrage que l’on aura bâti dessus subsiste, on recevra une récompense ; 15si l’ouvrage de quelqu’un est consumé, il perdra sa récompense ; lui pourtant sera sauvé, mais comme au travers du feu.[16] 16Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? 17Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes vous-mêmes.

3. Chap. iii, 18 — iv, 21 : Conclusions et avis pratiques. — a) Pour les simples fidèles : ni préférences inspirées par la sagesse mondaine (18-23), ni comparaison entre leurs prédicateurs dont ils ne sont pas les juges (iv, 1-5), — b) Pour les prédicateurs : humilité et abnégation à son propre exemple (6-13). Exhortation paternelle (14-21).

18Que nul ne s’abuse soi-même. Si quelqu’un parmi vous pense être sage dans ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage. 19En effet, la sagesse de ce monde est folie devant Dieu ; car il est écrit : « Je prendrai les sages dans leurs ruses. » 20Et encore : « Le Seigneur connaît les pensées des sages, il sait qu’elles sont vaines. »[17] 21Que personne donc ne mette sa gloire dans des hommes ; 22car tout est à vous, et Paul, et Apollos, et Céphas, et le monde, et la vie, et la mort, et les choses présentes, et les choses à venir. Tout est à vous,[18] 23mais vous vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu.

Ainsi, qu’on nous regarde comme des serviteurs du Christ et des dispensateurs des mystères de Dieu.[19] 2Eh bien ! ce que l’on cherche dans les dispensateurs, c’est que

chacun soit trouvé fidèle. 3Pour moi, il m’importe fort peu d’être jugé par vous ou par un tribunal humain ; je ne me juge pas moi-même ; 4car, quoique je ne me sente coupable de rien, je ne suis pas pour cela justifié : mon juge, c’est le Seigneur. 5C’est pourquoi ne jugez de rien avant le temps jusqu’à ce que vienne le Seigneur : il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres et manifestera les desseins des cœurs, et alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui est due. 6Ce que je viens de dire d’Apollos et de moi, n’est qu’une forme que j’ai prise à cause de vous, frères, afin que vous appreniez en nos personnes à ne pas aller au delà de ce qui est écrit, ne vous enflant pas d’orgueil en faveur de l’un contre l’autre.[20] 7Car qui est-ce qui te distingue ? Qu’as-tu que tu ne l’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu comme si tu ne l’avais pas reçu ? 8Déjà vous êtes rassasiés ! Déjà vous êtes riches ! Sans nous, vous êtes rois ! Dieu veuille que vous le soyez en effet, afin que nous aussi nous régnions avec vous ![21] 9Car[22] il semble que Dieu nous ait fait paraître, nous les Apôtres, comme les derniers des hommes, comme des condamnés à mort, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. 10Nous, nous sommes insensés à cause du Christ, et vous, vous êtes sages en Jésus-Christ ; nous, nous sommes faibles, et vous, vous êtes forts ; vous, vous êtes en honneur, et nous dans le mépris ! 11À cette heure encore, nous souffrons la faim, la soif, la nudité ; nous sommes meurtris de coups, nous n’avons ni feu ni lieu, 12et nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains ; maudits, nous bénissons ; persécutés, nous le supportons ; 13calomniés, nous supplions ; nous sommes jusqu’à présent comme les balayures du monde, le rebut des hommes. 14Ce n’est pas pour vous faire honte que j’écris ces choses ; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. 15Car, eussiez-vous dix mille maîtres dans le Christ, vous n’avez pas cependant plusieurs pères, puisque c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ par l’Évangile. 16Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs, (comme je le suis du Christ). 17C’est pour cela que je vous ai envoyé Timothée, qui est mon enfant bien-aimé et fidèle dans le Seigneur ; il vous rappellera quelles sont mes voies en Jésus-Christ, de quelle manière j’enseigne partout, dans toutes les Églises. 18Quelques-uns, présumant que je n’irais plus chez vous, se sont enflés d’orgueil. 19Mais j’irai bientôt chez vous, s’il plaît au Seigneur, et je prendrai connaissance non des paroles de ceux qui se sont enflés, mais de ce qu’ils peuvent faire. 20Car le royaume de Dieu consiste, non en paroles, mais en œuvres. 21Que voulez-vous ? Que j’aille chez vous avec la verge, ou avec amour et dans un esprit de douceur ?

II. — SCANDALES DONNÉS PAR QUELQUES FIDÈLES.


1. Chap. v.Après avoir reproché aux Corinthiens de tolérer parmi eux un incestueux (1-2), il l’excommunie et ordonne qu’on se sépare de lui (3-3). D’une manière générale n’avoir aucun rapport avec les mauvais chrétiens (9-13).

On n’entend parler que d’une impudicité commise parmi vous, et d’une impudicité telle qu’il ne s’en rencontre pas de semblable même chez les païens ; c’est au point que quelqu’un a la femme de son père.[23] 2Et vous êtes enflés d’orgueil ! Et vous n’avez pas été plutôt dans le deuil, afin que celui qui a commis un tel acte fût retranché du milieu de vous ! 3Pour moi, absent de corps, mais présent d’esprit, j’ai déjà jugé, comme si j’étais présent, celui qui a commis un tel attentat : 4Au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, vous tous réunis et moi en esprit au milieu de vous, avec la puissance de Notre-Seigneur Jésus, 5qu’un tel homme soit livré à Satan pour la mort de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus. — 6Vous avez tort de vous tant glorifier ! Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ? 7Purifiez-vous du vieux levain,[24] afin que vous soyez une pâte nouvelle, comme aussi vous êtes des azymes ; car notre Pâque, le Christ, a été immolé. 8Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain ni avec un levain de malice et de perversité, mais avec les azymes de la pureté et de la vérité. 9Je vous ai écrit dans ma lettre[25] de ne pas avoir de relations avec les impudiques : 10non pas absolument avec les impudiques de ce monde, ou avec les hommes cupides et rapaces, ou avec les idolâtres ; autrement il vous faudrait sortir du monde. 11J’ai simplement voulu vous dire de n’avoir point de relations avec un homme qui, portant le nom de frère[26], est impudique ou cupide, ou idolâtre, ou médisant, ou ivrogne, ou rapace, de ne pas même manger avec un tel homme. 12Car est-ce à moi de juger ceux du dehors ?[27] N’est-ce pas ceux du dedans qu’il vous appartient de juger ? 13Ceux du dehors, c’est Dieu qui les juge. Retranchez le méchant du milieu de vous.

2. Chap. vi. — a) Procès entre chrétiens. — Les chrétiens ne doivent pas porter leur procès devant les juges païens (1-6) ; et même ils devraient éviter tout procès entre eux (7-11). — b) Impudicité : elle n’est pas une chose indifférente (12-14) ; elle outrage en nous les membres de Jésus-Christ (15-20).

Quoi ! il y en a parmi vous qui, ayant un différend avec un autre, osent aller en jugement devant les injustes, et non devant les saints ! 2Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si c’est par vous que le monde doit être jugé, êtes-vous indignes de rendre des jugements de moindre importance ? 3Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? Pourquoi pas, à plus forte raison, les affaires de cette vie ? 4Quand donc vous avez des jugements à faire rendre sur les affaires de cette vie, établissez pour les juger ceux qui sont les moins considérés dans l’Église ! 5Je le dis à votre honte : ainsi il n’y a pas un homme sage parmi vous, pas un seul qui puisse se prononcer entre ses frères ! 6Mais un frère est en procès avec un frère, et cela devant des infidèles ! 7C’est déjà certes un défaut pour vous que d’avoir des procès les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice ? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller ? 8Mais c’est vous-mêmes qui commettez l’injustice et qui dépouillez les autres et ce sont vos frères ! 9Ne savez-vous pas que les injustes ne posséderont point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez point : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères,[28] 10ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les avares, ni les ivrognes, ni les calomniateurs, ni les rapaces ne posséderont le royaume de Dieu. 11Voilà pourtant ce que vous étiez, du moins quelques-uns d’entre vous ; mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l’Esprit de notre Dieu. 12Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile ; tout m’est permis, mais moi, je ne me laisserai dominer par quoi que ce soit. 13Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments, et Dieu détruira l’un comme les autres. Mais le corps n’est pas pour l’impudicité ; il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. 14Et Dieu qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance. 15Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ ? Prendrai-je donc les membres du Christ pour en faire les membres d’une prostituée ? Loin de là ! 16Ne savez-vous pas que celui qui s’unit à la prostituée est un seul corps avec elle ? Car, dit l’Écriture,[29] « Ils seront les deux en une seule chair. » 17Au contraire celui qui s’unit au Seigneur est un seul esprit avec lui. 18Fuyez l’impudicité. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est hors du corps ; mais celui qui se livre à l’impudicité pèche contre son propre corps. 19Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous n’êtes plus à vous-mêmes ? 20Car vous avez été rachetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps.[30]

DEUXIÈME PARTIE.

[VII, i — XV, 58.]

RÉPONSE À CINQ QUESTIONS DES CORINTHIENS

I. — SUR LE MARIAGE ET LA VIRGINITÉ.

Chap. vii.Droits mutuels et devoirs des personnes mariées (1-9). Indissolubilité du lien conjugal (10-16). Avis général sur la vocation à la foi et la stabilité dans son état de vie (17-24). L’état de virginité : son excellence (25-35) ; quelques règles pratiques pour les parents (36-38). L’état de viduité (39-40).

Quant aux points sur lesquels vous m’avez écrit, je vous dirai qu’il est bon pour l’homme de ne pas toucher de femme.[31] 2Toutefois, pour éviter toute impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. 3Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et que la femme agisse de même envers son mari. 4La femme n’a pas puissance sur son propre corps, mais le mari ; pareillement le mari n’a pas puissance sur son propre corps, mais la femme. 5Ne vous soustrayez pas l’un à l’autre, si ce n’est d’un commun accord, pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis remettez-vous ensemble, de peur que Satan ne vous tente par suite de votre incontinence. 6Je dis cela par condescendance, je n’en fais pas un ordre. 7Je voudrais, au contraire, que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun reçoit de Dieu son don particulier, l’un d’une manière, l’autre d’une autre. 8À ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu’il leur est bon de rester comme moi-même. 9Mais s’ils[32] ne peuvent se contenir, qu’ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler. 10Quant aux personnes mariées, j’ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari ; — 11si elle en est séparée, qu’elle reste sans se remarier ou qu’elle se réconcilie avec son mari ; pareillement, que le mari ne répudie point sa femme. 12Aux autres, je dis, moi, non le Seigneur : Si quelque frère a une femme qui n’a pas la foi, et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il ne la renvoie point ; 13et si une femme a un mari qui n’a pas la foi, et qu’il consente à habiter avec elle, qu’elle ne renvoie point son mari. 14Car le mari infidèle est sanctifié par la femme, et la femme infidèle est sanctifiée par le mari ; autrement vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints.[33] 15Si l’incrédule se sépare, qu’il se sépare ; le frère ou la sœur ne sont pas asservis dans ces conditions. Dieu nous a appelés dans la paix. 16Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ? 17Seulement, que chacun se conduise

selon la position que le Seigneur lui a assignée, et selon que Dieu l’a appelé ; c’est la règle que j’établis dans toutes les Églises. 18Quelqu’un a-t-il été appelé étant circoncis, qu’il ne dissimule pas sa circoncision ; quelqu’un a-t-il été appelé étant incirconcis, qu’il ne se fasse pas circoncire. 19La circoncision n’est rien, l’incirconcision n’est rien ; ce qui est tout, c’est l’observation des commandements de Dieu. 20Que chacun demeure dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé. 21As-tu été appelé étant esclave, ne t’en mets point en peine ; mais alors même que tu pourrais devenir libre, mets plutôt ton appel à profit. 22Car l’esclave qui a été appelé dans le Seigneur est un affranchi du Seigneur ; de même, l’homme libre qui a été appelé est un esclave du Christ. 23Vous avez été achetés un grand prix ; ne vous rendez pas esclaves des hommes. 24Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé. 25Pour ce qui est des vierges, je n’ai pas de commandement du Seigneur ; mais je donne un conseil, comme ayant reçu du Seigneur la grâce d’être fidèle. 26Je pense donc à cause des difficultés présentes, qu’il est bon à un homme d’être ainsi. — 27Es-tu lié à une femme, ne cherche pas à rompre ce lien ; n’es-tu pas lié à une femme, ne cherche pas de femme. 28Si pourtant tu t’es marié, tu n’as pas péché ; et si la vierge s’est mariée, elle n’a pas péché ; mais ces personnes auront des afflictions dans la chair, et moi je voudrais vous les épargner. 29Mais voici ce que je dis, frères : le temps s’est fait court ; il faut donc que ceux qui ont des femmes soient comme n’en ayant pas, 30ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se réjouissent comme ne se réjouissant pas, ceux qui achètent comme ne possédant pas, 31et ceux qui usent du monde comme n’en usant pas ; car elle passe, la figure de ce monde. 32Or je voudrais que vous fussiez sans préoccupation. Celui qui n’est pas marié a souci des choses du Seigneur, il cherche à plaire au Seigneur ; 33celui qui est marié a souci des choses du monde, il cherche à plaire à sa femme, et il est partagé.[34] 34De même la femme, celle qui n’a pas de mari, et la vierge, ont souci des choses du Seigneur, afin d’être saintes de corps et d’esprit ; mais celle qui est mariée a souci des choses du monde, elle cherche à plaire à son mari.[35] 35Je dis cela dans votre intérêt, non pour jeter sur vous le filet, mais en vue de ce qui est bienséant et propre à vous attacher au Seigneur sans tiraillements.[36] 36Si quelqu’un juge qu’il exposerait sa fille au déshonneur, si elle passait la fleur de l’âge, et qu’il est de son devoir de la marier, qu’il fasse comme il veut, il ne pèche point ; qu’elle se marie. 37Mais celui qui, sans y être forcé, étant maître de faire ce qu’il veut, a mis dans son cœur une ferme résolution, et a décidé de garder sa fille vierge, celui-là fait bien. 38Ainsi celui qui marie sa fille fait bien, et celui qui ne la marie pas fait mieux. 39La femme est liée[37] aussi longtemps que vit son mari ; si le mari vient à mourir, elle est libre de se remarier à qui elle voudra ; seulement que ce soit dans le Seigneur. 40Elle est plus heureuse, néanmoins, si elle demeure comme elle est : c’est mon avis ; et je crois avoir, moi aussi, l’Esprit de Dieu.

II. — SUR LA QUESTION DES IDOLOTHYTES.


1. Chap. viii.Solution théorique : savoir que les idoles sont vaines n’est pas tout (1-6). — La charité peut exiger et conseiller que l’on s’abstienne de manger les viandes immolées pour éviter le scandale des faibles (7-13).

Pour ce qui est des viandes sacrifiées aux idoles, nous savons, car nous sommes tous éclairés… — La science enfle, tandis que la charité édifie. 2Si quelqu’un présume de sa science, il n’a encore rien connu comme on doit le connaître. 3Mais si quelqu’un aime Dieu, celui-là est connu de lui. — 4Pour ce qui est donc de manger des viandes immolées aux idoles, nous savons qu’une idole n’est rien[38] dans le monde et qu’il n’y a de Dieu, qu’un seul. 5Car s’il est des êtres qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, — il y a de la sorte beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs, — 6pour nous néanmoins, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. 7Mais tous n’ont pas cette connaissance. Quelques-uns, conservant encore leur ancienne manière d’envisager l’idole, mangent de ces viandes comme ayant été immolées à une idole, et leur conscience, qui est faible, se trouve souillée. 8Un aliment n’est pas chose qui nous recommande à Dieu ; si nous en mangeons, nous n’avons rien de plus ; si nous n’en mangeons pas, nous n’avons rien de moins. 9Toutefois prenez garde que cette liberté dont vous jouissez ne devienne une occasion de chute pour les faibles. 10Car si quelqu’un te voit, toi qui es un homme éclairé, assis à table dans un temple d’idoles, sa conscience, à lui qui est faible, ne le portera-t-elle pas à manger des viandes immolées aux idoles ?[39] 11Et ainsi se perd le faible par ta science, ce frère pour lequel le Christ est mort ! 12En péchant de la sorte contre vos frères, et en violentant leur conscience encore faible, vous péchez contre le Christ. 13C’est pourquoi, si un aliment est une occasion de chute pour mon frère, je me passerai éternellement de viande, afin de ne pas être pour lui une occasion de chute.[40]

2. Chap. ix, 1 — x, 13 : a) L’Apôtre prouve ce principe général par sa conduite en un point particulier. Après avoir revendiqué ses droits d’Apôtre de vivre de l’Évangile (1-14), il expose pourquoi il a renoncé à s’en prévaloir (15-23). Exhortation à imiter son exemple (24-27). — b) Il confirme son argumentation par l’exposition allégorique de la sortie d’Égypte (x, 1-13).

Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? N’êtes-vous pas mon ouvrage dans le Seigneur ?[41] 2Si pour d’autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous, car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. 3Voilà ma réponse à mes détracteurs. 4N’avons-nous pas le droit de manger et de boire ? 5N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur,[42] comme font les autres Apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ? 6Ou bien sommes-nous les seuls, Barnabé et moi, qui n’ayons pas le droit de ne point travailler ?[43] 7Qui jamais a porté les armes à ses propres frais ? Qui est-ce qui plante une vigne pour n’en pas manger le fruit ? Qui est-ce qui fait paître un troupeau, sans se nourrir de son lait ? 8Est-ce selon l’homme que je dis ces choses, et la Loi ne les dit-elle pas aussi ? 9Car il est écrit dans la loi de Moïse : « Tu ne muselleras pas la bouche du bœuf qui foule le grain. » Dieu se met-il en peine des bœufs ?[44] 10N’est-ce pas absolument à cause de nous qu’il parle ainsi ? Oui, c’est à cause de nous que cela a été écrit ; celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain doit le fouler dans l’espérance d’y avoir part. 11Si nous avons semé parmi vous les biens spirituels, est-ce une si grosse affaire que nous moissonnions de vos biens matériels ? 12Si d’autres usent de ce droit sur vous, pourquoi pas plutôt nous-mêmes ! Cependant nous n’avons pas usé de ce droit ; mais nous supportons tout, afin de ne pas créer d’obstacle à l’Évangile du Christ. 13Ne savez-vous pas que ceux qui remplissent les fonctions sacrées vivent du temple, et que ceux qui servent à l’autel ont part à l’autel ?[45] 14De même aussi le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’Évangile de vivre de l’Évangile. 15Pour moi, je n’ai fait valoir aucun de ces droits, et ce n’est pas afin de les réclamer en ma faveur que j’écris ceci : il me vaudrait mieux mourir que de me laisser enlever ce titre de gloire. 16Si j’annonce l’Évangile, ce n’est pas pour moi une gloire, c’est une obligation qui m’incombe, et malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile ! 17Si je le faisais de mon propre gré, je mériterais une récompense ; mais je le fais par ordre, alors c’est une charge qui m’est confiée. 18Quelle est donc ma récompense ? C’est que prêchant l’Évangile je l’offre gratuitement, sans user de mon droit de prédicateur de l’Évangile. 19Car, quoique libre à l’égard de tous, je me suis fait le serviteur de tous, afin d’en gagner un plus grand nombre. 20Avec les Juifs, j’ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs ; 21avec ceux qui sont sous la Loi, comme si j’étais sous la Loi (quoique je ne sois pas assujetti à la Loi), afin de gagner ceux qui sont sous la Loi ; avec ceux qui sont sans la loi, comme si j’étais sans la loi, (quoique je ne sois pas sans la loi de Dieu, étant sous la loi du Christ), afin de gagner ceux qui sont sans loi.[46] 22Je me suis fait faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin de les sauver tous. 23Je fais tout à cause de l’Évangile, afin d’y avoir part. 24Ne le savez-vous pas ? Dans les courses du stade,[47] tous courent, mais un seul emporte le prix. Courez de même, afin de le remporter. 25Quiconque veut lutter, s’abstient de tout : eux pour une couronne périssable ; nous, pour une impérissable.[48] 26Pour moi, je cours de même, non comme à l’aventure ; je frappe, non pas comme battant l’air. 27Mais je traite durement[49] mon corps et je le tiens en servitude, de peur qu’après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même réprouvé.

Car je ne veux pas vous laisser ignorer, frères, que nos pères ont tous été sous la nuée, qu’ils ont tous traversé la mer,[50] 2et qu’ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer ;[51] 3qu’ils ont tous mangé le même aliment[52] spirituel, 4et qu’ils ont tous bu le même breuvage spirituel,[53] car ils buvaient à un rocher spirituel qui les accompagnait, et ce rocher était le Christ. 5Cependant ce n’est pas dans la plupart d’entre eux que Dieu trouva son plaisir, puisque leurs corps jonchèrent le désert. 6Or ces choses ont été des figures de ce qui nous concerne, afin que nous n’ayons pas de désirs coupables, comme ils en ont eu,[54] 7et que vous ne deveniez pas idolâtres, comme quelques-uns d’entre eux, selon qu’il est écrit : « Le peuple s’assit pour manger et pour boire ; puis il se leva pour se divertir. »[55] 8Ne nous livrons point à l’impudicité, comme quelques-uns d’entre eux s’y livrèrent ; et il en tomba vingt-trois mille[56] en un seul jour. 9Ne tentons point le Christ, comme le tentèrent quelques-uns d’entre eux, qui périrent par les serpents. 10Ne murmurez point comme murmurèrent quelques-uns d’entre eux, qui périrent sous les coups de l’Exterminateur.[57] 11Toutes[58] ces choses leur sont arrivées en figure, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes arrivés à la fin des temps.

12Ainsi donc que celui qui croit être debout prenne garde de tomber.[59] 13Aucune tentation ne vous est survenue, qui n’ait été humaine ; et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces ; mais, avec la tentation, il ménagera aussi une heureuse issue en vous donnant le pouvoir de la supporter.[60]

3. Chap. x, 14 — xi, 1 : Solution pratique. — Ne prendre aucune part aux repas sacrés : c’est se mettre en communion avec les démons (14-22). Règle de conduite à tenir dans les repas ordinaires : on ne peut manger des viandes sacrifiées que s’il n’y a aucun danger de scandale (23 — xi, 1).

14C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie. 15Je vous parle comme à des hommes intelligents ; jugez vous-mêmes de ce que je dis. 16Le calice[61] de bénédiction, que nous bénissons, n’est-il pas une communion au sang du Christ ? Et le pain, que nous rompons, n’est-il pas une communion au corps du Christ ? 17Puisqu’il y a un seul pain, nous formons un seul corps, tout en étant plusieurs ; car nous participons tous à un même pain. 18Voyez Israël selon la chair : ceux qui mangent les victimes ne participent-ils pas à l’autel ? 19Qu’est-ce à dire ? Que la viande sacrifiée aux idoles soit quelque chose, ou qu’une idole soit quelque chose ? 20Nullement ; je dis que ce que les païens offrent en sacrifice, ils l’immolent à des démons, et non à Dieu ; or je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. 21Vous ne pouvez boire à la fois au calice du Seigneur et au calice des démons ; vous ne pouvez prendre part à la table du Seigneur et à la table des démons. 22Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur ? Sommes-nous plus forts que lui ? 23Tout est permis, mais tout n’est pas expédient ; tout est permis, mais tout n’édifie pas. 24Que personne ne cherche son propre avantage, mais celui d’autrui. 25Mangez de tout ce qui se vend au marché, sans faire aucune question[62] par motif de conscience ; 26car « la terre est au Seigneur, et tout ce qu’elle renferme. »[63] 27Si un infidèle vous invite et que vous vouliez y aller, mangez de tout ce qu’on vous présentera, sans faire aucune question par motif de conscience. 28Mais si quelqu’un[64] vous dit : Ceci a été offert en sacrifice [aux idoles], n’en mangez pas, à cause de celui qui vous a donné ce renseignement et à cause de la conscience. 29Je dis la conscience, non pas la vôtre, mais celle d’autrui. Pourquoi en effet ma liberté serait-elle jugée par une conscience étrangère ? 30Si je mange avec action de grâces, pourquoi serais-je blâmé pour une chose dont je rends grâces ? 31Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quelque autre chose que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. 32Ne soyez en scandale ni aux Juifs, ni aux Grecs, ni à l’Église de Dieu. 33C’est ainsi que moi-même je m’efforce en toutes choses de complaire à tous, ne cherchant pas mon propre avantage, mais celui du plus grand nombre, afin qu’ils soient sauvés.

Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ.[65]

III. — SUR LE BON ORDRE DANS LES ASSEMBLÉES RELIGIEUSES.

Chap. xi, 2-34.Dans les réunions, l’homme doit être tête nue et la femme tête voilée (2-16). Abus dans la célébration de la Cène du Seigneur (17-22). — Institution de la sainte Eucharistie ; préparation exigée pour la recevoir (23-32). Conclusion (33-34).

2Je vous loue, [mes frères], de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez mes instructions telles que je vous les ai données. 3Je veux cependant que vous sachiez que le chef de tout homme c’est le Christ, que le chef de la femme, c’est l’homme, et que le chef du Christ, c’est Dieu.[66] 4Tout homme qui prie ou qui prophétise[67] la tête couverte, déshonore sa tête. 5Toute femme qui prie ou qui prophétise la tête non voilée, déshonore sa tête[68] : elle est comme celle qui est rasée. 6Si une femme ne se voile pas la tête, qu’elle se coupe aussi les cheveux. Or, s’il est honteux à une femme d’avoir les cheveux coupés ou la tête rasée, qu’elle se voile. 7L’homme ne doit pas se couvrir la tête, parce qu’il est l’image[69] de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. 8En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme ; 9et l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme. 10C’est pourquoi la femme doit, à cause des anges, avoir sur la tête un signe de sujétion. 11Toutefois, ni la femme n’est sans l’homme, ni l’homme sans la femme, dans le Seigneur.[70] 12Car, si la femme a été tirée de l’homme, l’homme aussi naît de la femme, et tout vient de Dieu. 13Jugez-en vous-mêmes : est-il bienséant qu’une femme prie Dieu sans être voilée ? 14La nature elle-même ne nous enseigne-t-elle pas que c’est une honte à un homme de porter de longs cheveux, 15tandis que c’est une gloire pour la femme qu’une longue chevelure, parce que la chevelure lui a été donnée en guise de voile ? 16Si quelqu’un se plaît à contester, nous n’avons pas cette habitude, non plus que les Églises[71] de Dieu. 17Mais en vous recommandant ce point,[72] je n’ai garde de vous louer de ce que vous vous assemblez, non pour votre avantage, mais pour votre préjudice. 18Et d’abord j’apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée,[73] il y a des scissions parmi vous, — et je le crois en partie ; 19car il faut qu’il y ait parmi vous même des sectes, afin que les frères d’une vertu éprouvée soient manifestés parmi vous, — 20lors donc que vous vous réunissez ce n’est plus le repas du Seigneur que vous célébrez ; 21car, à table, chacun commence par prendre son propre repas, en sorte que tels ont faim, tandis que d’autres se gorgent. 22N’avez-vous pas des maisons pour y manger et boire ? ou méprisez-vous l’Église de Dieu, et voulez-vous faire un affront à ceux qui n’ont rien ? Que vous dirai-je ? Que je vous loue ? Non, je ne vous loue point en cela. 23Car, pour moi, j’ai reçu du Seigneur, ce que je vous ai aussi transmis, savoir, que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, 24et après avoir rendu grâces, le rompit et dit : « [Prenez et mangez][74] ; ceci est mon corps, [qui sera livré] pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. » 25De même, après avoir soupé, il prit le calice et dit : « Ce calice[75] est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci, toutes les fois que vous en boirez, en mémoire de moi. » 26Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez ce calice, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.[76] 27C’est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. 28Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange de ce pain et boive de ce calice ; 29car celui qui mange et boit [indignement], sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit son propre jugement. 30C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup de gens débiles et de malades, et qu’un grand nombre sont morts.[77] 31Si nous nous examinions nous-mêmes nous ne serions pas jugés. 32Mais le Seigneur nous juge et nous châtie, afin que nous ne soyons pas condamnés avec ce monde. 33Ainsi, mes frères, lorsque vous vous réunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres. 34Si quelqu’un a faim qu’il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour votre condamnation.

Je réglerai les autres choses quand je serai arrivé chez vous.

IV. — SUR LES DONS ET LEUR USAGE.

[XIII, 1 — XIV, 40.]

Chap. xii, 1-30.Principe général (1-3). Malgré leur diversité ces dons ont tous un seul et même auteur et ils concourent tous au bien de l’Église (4-11). Les moins apparents sont parfois les plus utiles. Le corps et les membres (12-26). Application (27-30).

Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas, mes frères, que vous soyez dans l’ignorance.[78] 2Vous savez que, lorsque vous étiez païens, vous vous laissiez entraîner vers les idoles muettes, selon que vous y étiez conduits. 3Je vous déclare donc que personne, s’il parle par l’Esprit de Dieu, ne dit : Jésus est anathème ; et personne ne peut dire : « Jésus est le Seigneur, « si ce n’est par l’Esprit-Saint. 4Il y a pourtant diversité de dons, mais c’est le même Esprit ; 5diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur ; 6diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous. 7À chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. 8En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse,[79] à l’autre une parole de connaissance, selon le même Esprit ; 9à un autre, la foi, par le même Esprit ; à un autre, le don des guérisons, par ce seul et même Esprit ;[80] 10à un autre, la puissance d’opérer des miracles ; à un autre la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre la diversité des langues ; à un autre le don de les interpréter.[81] 11Mais c’est le seul et même Esprit qui produit tous ces dons, les distribuant à chacun en particulier, comme il lui plaît. 12Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il du Christ.[82] 13Tous, en effet, nous avons été baptisés dans un seul esprit pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. 14Ainsi le corps n’est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs. 15Si le pied disait : « Puisque je ne suis pas main, je ne suis pas du corps », en serait-il moins du corps pour cela ? 16Et si l’oreille disait : « Puisque je ne suis pas œil, je ne suis pas du corps », en serait-elle moins du corps pour cela ? 17Si tout le corps était œil, où serait l’ouïe ? S’il était tout entier ouïe, où serait l’odorat ? 18Mais Dieu a placé chacun des membres dans le corps, comme il l’a voulu. 19Si tous étaient un seul et même membre, où serait le corps ? 20Il y a donc plusieurs membres et un seul corps. 21L’œil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi » ; ni la tête dire aux pieds : « Je n’ai pas besoin de vous. » 22Au contraire, les membres du corps qui paraissent les plus faibles sont plus nécessaires ; 23et ceux que nous tenons pour les moins honorables du corps, sont ceux que nous entourons de plus d’honneur. Ainsi nos membres les moins honnêtes, nous les traitons avec plus de décence, 24tandis que nos parties honnêtes n’en ont pas besoin. Dieu a disposé le corps de manière à donner plus de respect à ce qui est moins digne, 25afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres. 26Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres s’en réjouissent avec lui. 27Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part.[83] 28Dieu a établi dans l’Église premièrement des apôtres,[84] secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont les dons de guérir, d’assister, de gouverner, de parler diverses langues. 29Tous sont-ils apôtres ? Tous prophètes ? Tous docteurs ? 30Tous thaumaturges ? Tous ont-ils les grâces de guérison ? Tous parlent-ils des langues ? Tous interprètent-ils ?

2. Chap. xii, 31-xiii, 13.Les dons spirituels et la charité. Inutilité des dons sans la charité (xii, 31 — xiii, 3). Excellence de la charité (4-7) ; sa durée éternelle (8-13).

31Aspirez aux dons supérieurs.[85] Aussi bien je vais vous montrer une voie excellente entre toutes.

Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit.[86] 2Quand j’aurais le don de prophétie, que je connaîtrais tous les mystères, et que je posséderais toute science ; quand j’aurais même toute la foi, jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. 3Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, tout cela ne me sert de rien. 4La charité est patiente, elle est bonne ; la charité n’est pas envieuse, la charité n’est point inconsidérée, elle ne s’enfle point d’orgueil ; 5elle ne fait rien d’inconvenant, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s’irrite point, elle ne tient pas compte du mal ;[87] 6elle ne prend pas plaisir à l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité ; 7elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout.[88] 8La charité ne passera jamais. S’agit-il des prophéties, elles prendront fin ; des langues, elles cesseront ; de la science, elle aura son terme. 9Car nous ne connaissons qu’en partie, et nous ne prophétisons qu’en partie ; 10or, quand sera venu ce qui est parfait, ce qui est partiel prendra fin. 11Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai laissé là ce qui était de l’enfant. 12Maintenant nous voyons dans un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme je suis connu. 13Maintenant[89] ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, la charité ; mais la plus grande des trois c’est la charité.

3. Chap. xiv.Le don des langues et le don de prophétie (1-5). Inutilité du don des langues sans l’interprétation, deux comparaisons (6-12) ; spécialement au point de vue des fidèles (13-20) et des infidèles (21-25). Règles pratiques pour l’usage de ces dons dans les assemblées (26-40).

Recherchez la charité. Aspirez néanmoins aux dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie. 2En effet, celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend, et c’est en esprit qu’il dit des mystères. 3Celui qui prophétise au contraire, parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console. 4Celui qui parle en langue s’édifie lui-même ; celui qui prophétise édifie l’Église [de Dieu]. 5Je désire que vous parliez tous en langues, mais encore plus que vous prophétisiez ; car celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins que ce dernier n’interprète ce qu’il dit, pour que l’Église en reçoive de l’édification. 6Voyons, frères, de quelle utilité vous serais-je, si je venais à vous parlant en langues, et si je ne vous parle pas par révélation,[90] ou par science, ou par prophétie, ou par doctrine ? 7Si les objets inanimés qui rendent un son, comme une flûte ou une harpe, ne rendent pas des sons distincts, comment connaîtra-t-on ce qui est joué sur la flûte ou sur la harpe ? 8Et si la trompette rend un son confus, qui se préparera au combat ? 9De même vous, si vous ne faites pas entendre avec la langue une parole distincte, comment saura-t-on ce que vous dites ? Vous parlerez en l’air. 10Quelque nombreuses que puissent être dans le monde les diverses langues, il n’en est aucune qui consiste en sons inintelligibles. 11Si donc j’ignore la valeur du son, je serai un barbare pour celui qui parle, et celui qui parle sera un barbare pour moi. 12De même vous aussi, puisque vous aspirez aux dons spirituels, que ce soit pour l’édification de l’Église que vous cherchiez à en avoir abondamment. 13C’est pourquoi, que celui qui parle en langue prie pour obtenir le don d’interpréter. 14Car si je prie en langue, mon esprit[91] est en prière, mais mon intelligence demeure sans fruit. 15Que faire donc ? Je prierai avec l’esprit, mais je prierai aussi avec l’intelligence ; je chanterai avec l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence. 16Autrement, si tu rends grâces avec l’esprit, comment celui qui est dans les rangs de l’homme du peuple[92] répondra-t-il « Amen ! » à ton action de grâces, puisqu’il ne sait pas ce que tu dis ? 17Ton hymne d’action de grâces est sans doute fort beau ; mais lui n’en est pas édifié. 18Je rends grâces à [mon] Dieu de ce que je parle en langues plus que vous tous ;[93] 19mais, dans l’Église, j’aime mieux dire cinq paroles avec mon intelligence, afin d’instruire aussi les autres, que dix mille paroles en langue. 20Frères, ne soyez pas des enfants sous le rapport du jugement ; mais faites-vous enfants sous le rapport de la malice, et, pour le jugement, soyez des hommes faits. 21Il est écrit dans la Loi : « C’est par des hommes d’une autre langue et par des lèvres étrangères que je parlerai à ce peuple, et même ainsi ils ne m’écouteront pas, dit le Seigneur. »[94] 22C’est donc que les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les infidèles ; la prophétie, au contraire, est un signe, non pour les infidèles, mais pour les croyants. 23Si donc, l’Église entière se trouvant réunie en assemblée, tous parlent en langues, et qu’il survienne des hommes non initiés ou des infidèles, ne diront-ils pas que vous êtes des fous ? 24Mais si tous prophétisent, et qu’il survienne un infidèle ou un homme non initié, il est convaincu par tous, il est jugé par tous, 25les secrets de son cœur sont dévoilés, de telle sorte que, tombant sur sa face, il adorera Dieu, et publiera que Dieu est vraiment au milieu de vous. 26Que faire donc, mes frères ? Lorsque vous vous assemblez, tel d’entre vous a un cantique, tel une instruction, tel une révélation, tel un discours en langue, tel une interprétation, que tout se passe de manière à édifier. 27Si l’on parle en langue,

que ce soient chaque fois deux ou trois au plus, chacun à son tour, et qu’il y ait un interprète ; 28s’il n’y a point d’interprète, qu’on se taise dans l’assemblée et qu’on se parle à soi-même et à Dieu. 29Pour les prophètes, qu’il y en ait deux ou trois à parler, et que les autres jugent ; 30et si un autre, qui est assis, a une révélation, que le premier se taise. 31Car vous pouvez tous prophétiser l’un après l’autre, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés. 32Or les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes,[95] 33car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix.

Comme cela a eu lieu dans toutes les Églises des saints, 34que vos femmes se taisent dans les assemblées, car elles n’ont pas mission de parler ; mais qu’elles soient soumises, comme le dit aussi la Loi. 35Si elles veulent s’instruire sur quelque point, qu’elles interrogent leurs maris à la maison ; car il est malséant à une femme de parler dans une assemblée. 36Est-ce de chez vous que la parole de Dieu est sortie ? ou est-ce à vous seuls qu’elle est parvenue ? 37Si quelqu’un croit être prophète ou riche en dons spirituels, qu’il reconnaisse que ces choses que je vous ai écrites sont des commandements du Seigneur. 38Et s’il veut l’ignorer, qu’il l’ignore.[96] 39Ainsi donc, mes frères, aspirez au don de prophétie, et n’empêchez pas de parler en langue. 40Mais que tout se fasse avec bienséance et avec ordre.

V. — DE LA RÉSURRECTION DES MORTS.

1. Chap. xv, 1-34 : Preuve de la résurrection future : la résurrection de Jésus-Christ. — Témoignages indiscutables qui en établissent la vérité (1-11). Conséquences impies et absurdes qui découlent de la négation de ce dogme (12-19). Notre résurrection exigée par celle de Jésus-Christ (20-28). Confirmation (29-34).

Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, 2et par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; à moins que vous n’ayez cru en vain. 3Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’ai appris moi-même, que le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Écritures ; 4qu’il a été enseveli et qu’il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Écritures ; 5et qu’il est apparu à Céphas, puis aux Douze.[97] 6Après cela, il est apparu en une seule fois à plus de cinq cents frères,[98] dont la plupart sont encore vivants, et quelques-uns se sont endormis. 7Ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. 8Après eux tous, il m’est aussi apparu à moi, comme à l’avorton.[99] 9Car je suis le moindre des Apôtres, moi qui ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu. 10C’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été vaine ; loin de là, j’ai travaillé plus qu’eux tous, non pas moi pourtant, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. 11Ainsi donc, soit moi, soit eux, voilà ce que nous prêchons, et voilà ce que vous avez cru. 12Or, si l’on prêche que le Christ est ressuscité des morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu’il n’y a point de résurrection des morts ?[100] 13S’il n’y a point de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. 14Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, vaine aussi est votre foi. 15Il se trouve même que nous sommes de faux témoins à l’égard de Dieu, puisque nous avons témoigné contre lui qu’il a ressuscité le Christ, tandis qu’il ne l’aurait pas ressuscité, s’il est vrai que les morts ne ressuscitent pas. 16Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. 17Et si le Christ n’est pas ressuscité,[101] votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, 18et par conséquent aussi, ceux qui se sont endormis dans le Christ sont perdus. 19Si nous n’avons d’espérance dans le Christ que pour cette vie seulement, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. 20Mais maintenant le Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui se sont endormis.[102] 21Car, puisque par un homme est venue la mort, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts.[103] 22Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous seront vivifiés[104] dans le Christ, 23mais chacun en son rang : comme prémices le Christ, ensuite ceux qui appartiennent au Christ, lors de son avènement.[105] 24Puis ce sera la fin, quand il remettra le royaume à Dieu et au Père, après avoir anéanti toute principauté, toute puissance et toute force. 25Car il faut qu’il règne : « jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. » 26Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort, 27car Dieu « a tout mis sous ses pieds. « Mais lorsque l’Écriture dit que tout lui a été soumis, il est évident que celui-là est excepté, qui lui a soumis toutes choses. 28Et lorsque tout lui aura été soumis, alors le Fils lui-même fera hommage à celui qui lui aura soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous. 29Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent en aucune manière, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ?[106] 30Et nous-mêmes, pourquoi sommes-nous à toute heure en péril ? 31Chaque jour je suis exposé à la mort, aussi vrai, mes frères, que vous êtes ma gloire en Jésus-Christ notre Seigneur. 32Si c’est avec des vues humaines que j’ai combattu contre les bêtes à Éphèse, quel avantage m’en revient-il ? Si les morts ne ressuscitent pas, « mangeons et buvons, car demain nous mourrons. »[107] 33Ne vous laissez pas séduire : « les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs. »[108] 34Revenez à vous-mêmes, sérieusement,[109] et ne péchez point ; car il y en a qui sont dans l’ignorance de Dieu, je le dis à votre honte.

2. Chap. xv, 35-58 : Mode de la résurrection future. — Dieu est assez puissant pour rendre la vie à nos corps (35-38). Chacun reprendra son propre corps mais transformé. Qualités des corps ressuscités (39-50). Tous seront-ils transformés (51-53) ? La résurrection des justes, victoire définitive de Jésus-Christ sur le péché et sur la mort (54-57). Conclusion (58).

35Mais, dira quelqu’un : Comment les morts ressuscitent-ils ? avec quel corps reviennent-ils ? 36Insensé ! ce que tu sèmes ne reprend pas vie, s’il ne meurt auparavant. 37Et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps qui sera un jour ; c’est un simple grain, soit de blé, soit de quelque autre semence : 38mais Dieu lui donne un corps comme il l’a voulu, et à chaque semence il donne le corps qui lui est propre. 39Toute chair n’est pas la même chair ; autre est la chair des hommes, autre celle des quadrupèdes, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons. 40Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres ; mais l’éclat des corps célestes est d’une autre nature que celui des corps terrestres : 41autre est l’éclat du soleil, autre l’éclat de la lune, et autre l’éclat des étoiles ; même une étoile diffère en éclat d’une autre étoile. 42Ainsi en est-il pour la résurrection des morts. Semé dans la corruption, le corps ressuscite, incorruptible ; 43semé dans l’ignominie, il ressuscite glorieux ; semé dans la faiblesse, il ressuscite plein de force ; 44semé corps animal, il ressuscite corps spirituel.

S’il y a un corps animal, il y aussi un corps spirituel. 45C’est en ce sens qu’il est écrit : « Le premier homme, Adam, a été fait âme vivante » ; le dernier Adam a été fait esprit vivifiant. 46Mais ce n’est pas ce qui est spirituel qui a été fait d’abord, c’est ce qui est animal ; ce qui est spirituel vient ensuite. 47Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre ; le second[110] vient du ciel. 48Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres ; et tel est le céleste, tels sont aussi les célestes. 49Et de même que nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons[111] aussi l’image du céleste. 50Ce que j’affirme, frères, c’est que ni la chair ni le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n’héritera pas l’incorruptibilité. 51Voici un mystère que je vous révèle : Nous ne nous endormirons pas tous, mais tous nous serons changés,[112] 52en un instant, en un clin d’œil, au son de la dernière trompette, car la trompette retentira et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. 53Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. 54Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite : « La mort a été engloutie pour la victoire. » 55« Ô mort, où est ta victoire ? Ô mort, où est ton aiguillon ? » 56Or l’aiguillon de la mort, c’est le péché et la puissance du péché, c’est la loi. 57Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous a donné la victoire par Notre-Seigneur Jésus-Christ ! 58Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant de plus en plus à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur.

ÉPILOGUE.

Chap. xvi.Collecte pour les chrétiens de Jérusalem (1-4). Projets de visite (5-9). Informations et recommandations (10-18). Salutations et bénédictions (19-24).

Quant à la collecte en faveur des saints, suivez, vous aussi, les prescriptions que j’ai données aux Églises de la Galatie. 2Le premier jour de la semaine, que chacun de vous mette à part chez lui, et amasse ce qu’il peut épargner, afin qu’on n’attende pas mon arrivée pour faire les collectes. 3Et quand je serai arrivé, j’enverrai avec des lettres ceux que vous aurez désignés, porter vos libéralités à Jérusalem. 4S’il convient que j’y aille aussi moi-même, ils feront le voyage avec moi. 5J’irai chez vous quand j’aurai passé par la Macédoine ; car je la traverserai seulement ; 6mais peut-être séjournerai-je auprès de vous, ou même y passerai-je l’hiver, afin que ce soit vous qui m’accompagniez là où je dois aller. 7Je ne veux pas cette fois vous voir seulement en passant, mais j’espère demeurer quelque temps auprès de vous, si le Seigneur le permet. 8Je resterai cependant à Éphèse jusqu’à la Pentecôte ; 9car une porte m’est ouverte, grande et efficace, et les adversaires sont nombreux.[113] 10Si Timothée vient chez vous, faites en sorte qu’il soit sans crainte parmi vous, car il travaille comme moi à l’œuvre du Seigneur. 11Que personne donc ne le méprise. Reconduisez-le en paix, afin qu’il vienne me trouver, car je l’attends avec les frères. 12Pour ce qui est de notre frère Apollos, je l’ai fortement engagé à se rendre chez vous avec les frères, mais il n’a absolument pas voulu le faire maintenant ; il ira quand il en trouvera l’occasion. 13Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous. 14Que tout se fasse chez vous dans la charité. 15Je vous adresse encore cette recommandation, frères. Vous savez que la famille de Stéphanas est les prémices[114] de l’Achaïe, et qu’elle s’est dévouée aux services des saints : 16ayez à votre tour de la déférence pour des hommes de ce mérite, et pour quiconque coopère et travaille à la même œuvre. 17Je suis heureux de la présence de Stéphanas, de Fortunat et d’Achaïque ; ils ont suppléé à votre absence, 18car ils ont tranquillisé mon esprit et le vôtre. Sachez donc apprécier de tels hommes. 19Les Églises d’Asie vous saluent. Aquilas et Priscille,[115] avec l’Église qui est dans leur maison, vous saluent beaucoup dans le Seigneur. 20Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. 21La salutation est de ma propre main, à moi Paul.

22Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur, qu’il soit anathème !

Maran atha.[116] 23Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec vous ! 24Mon amour est avec vous tous en Jésus-Christ [Amen !].

  1. I, 14. Crispus ; voy. Act. viii, 8. — Gaius : Rom. xvi, 23.
  2. 16. Stéphanas : voy. xvi, 15-17.
  3. 19. Ecrit, Is. xxix, 4, cité librement d’après les Septante.
  4. 31. Citation libre de Jér. ix, 24, d’après les Septante.
  5. II, 1. Le témoignage de Dieu (Vulg. du Christ) et le témoignage du Christ (i, 6 ; II Tim. i, 8) sont au fond la même chose : les Apôtres attestent au sujet de Dieu ce qu’il a fait par J.-C. pour le salut des hommes.
  6. 3. (Act. xvii, 33 sv).
  7. 4. De la sagesse (la Vulg. ajoute humaine), des sages, des philosophes.
  8. 6. Les parfaits (ailleurs les spirituels), ce sont les fidèles arrivés à la maturité de la vie chrétienne, capables d’une science plus profonde des mystères de l’Évangile, par opposition à ceux que Paul appelle enfants en J.-C., et auxquels convient le lait de la doctrine (iii, 1, 2), c.‑à-d. un enseignement élémentaire (Hébr. v, 14).
  9. 9. Citation, dit S. Jérôme, composée de divers passages d’Isaïe (lxiv, 4 ; lxv, 17) qui se mêlaient dans les souvenirs de l’Apôtre.
  10. 13. Litt. unissant ou adaptant un langage spirituel aux choses spirituelles, aux vérités révélées.
  11. 14. Animal ne rend pas le sens : litt. '
  12. 16. Citation libre d’Isaïe xl, 13, d’après les Septante.
  13. III, 2. Du lait, partie élémentaire de l’enseignement chrétien. Comp. Hébr. v, 11 sv.
  14. 12. Ces divers matériaux figurent les diverses doctrines, vraies ou fausses, solides ou sans consistance qui, sans renverser le dogme fondamental le Jésus-Christ crucifié, en dérivent ou s’y ajoutent.
  15. 13. L’ouvrage, la part de travail fourni par chacun dans la construction de l’édifice. Le jugement de Dieu qui manifestera par sa providence ce qui est pur et de bon aloi, comme ce qui est impur et faux.
  16. 14-15. S. Paul nous présente l’image d’un édifice embrasé, où le feu dévore toutes les matières combustibles ; celui qui a bâti réussit à en sortir, mais nu et dépouillé, comme un homme qui échappe aux flammes. Ainsi le prédicateur qui aura mêlé à la pure doctrine du christianisme des éléments imparfaits, empruntés, soit pour le fond, soit pour la forme, à la sagesse mondaine, perdra la récompense spéciale promise à l’apôtre, tout en ayant part, mais à grand’peine, au salut.
  17. 19-20. Job, v, 13. Je prendrai : litt. c’est lui (Dieu) qui prend. Et encore, Ps. xciv (93), 11.
  18. 22. Rom. viii, 28.
  19. IV, 1. Les 5 premiers versets de ce chapitre se rattachent à ce qui précède.
  20. 6. Litt. : ces choses (dites à partir de iii, 5,) au lieu de leur donner une teneur générale ou de les adresser directement aux prédicateurs dont elles condamnent la présomption et l’orgueil, je les ai, par une figure de langage, tournées vers Apollos et vers moi.
    Certains rapportent au delà de ce qui a été écrit, à ce que l’Apôtre vient de dire au commencement de ce chapitre : « Qu’on nous regarde comme des serviteurs du Christ, » etc.
  21. 8. À voir la suffisance des Corinthiens, on dirait qu’ils sont déjà arrivés à la pleine royauté messianique, à laquelle les fidèles seront associés dans la vie future (II Tim. ii, 12. Comp. Rom. viii, 17), co-royauté qui les mettra en possession de tous les biens de l’éternelle béatitude (Matth. v, 6 ; II Cor. viii, 7).
  22. 9. Car rattache ce verset au vœu qui précède et continue l’ironie.
  23. V, 3-5. S’il le livre à Satan c’est pour être tourmenté dans son corps, au moyen de maladies et d’autres affections extérieures. Comparez l’histoire de Job, d’Ananie (Act. v, 1-5) et d’Elymas (Act. xiii, 8-11). L’esprit, de l’homme en tant qu’animé de la vie surnaturelle, sera sauvé : tel est, dans les desseins de Dieu et dans l’intention de l’Apôtre, le but final de ce terrible châtiment.
  24. 7. Vieux levain, synonyme de vieil homme (Rom. vi, 6 ; Eph. iv, 22 ; Col. iii, 9). L’image est empruntée à la coutume des Juifs de faire disparaître de leurs maisons toute espèce de levain à l’approche de la fête de Pâque (Exod. xii, 15, 19 ; xiii, 7). — Pâte nouvelle, même sens que créature nouvelle (II Cor. v, 17), homme nouveau (Eph. iv, 24), que le levain du péché n’a pas fait fermenter. — Comme aussi bien, vous êtes sans levain, vous, chrétiens, purifiés par le baptême du levain du péché. — Notre Pâque, notre agneau pascal, est immolé ; la vraie Pâque spirituelle, dont la Pâque juive n’était que la figure, est arrivée pour nous. Nous devons donc nous abstenir du ferment du péché, comme les Juifs, la Pâque venue, s’abstenaient de pain fermenté.
  25. 9-10. Dans ma lettre ci-dessus, ou dans une lettre précédente, qui n’est pas parvenue jusqu’à nous.
  26. 11. Portant le nom de frère, chrétien de nom. — Idolâtre, en prenant part à des fêtes païennes.
  27. 12. Ceux du dehors, qui sont en dehors de l’Église, les non-chrétiens.
  28. VI, 9-10. Ne posséderont point ; litt. n’hériteront point : l’éternelle félicité est conçue comme l’héritage des enfants de Dieu (Gal. v, 21 ; Eph. i, 11).
  29. 16. Dit l’Écriture, ou Dieu par la bouche d’Adam (Gen. ii, 24 ; comp. Matth. xix, 4 sv.).
  30. 20. Vulg. : à grand prix. — Glorifiez Dieu, par la chasteté, dans le temple de votre corps. Quelques manuscrits grecs : dans votre corps et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu. Cette addition manque dans les meilleurs exemplaires.
  31. VII, 1. Après avoir posé en principe que le célibat en soi est bon, est meilleur (d’après le contexte), S. Paul passe à la question pratique.
  32. 9. Mais s’ils n’ont pas reçu le don de continence (vers. 7). — Que de brûler, d’être victime du feu des passions charnelles.
  33. 14. Vulg., par la femme croyante… par le mari croyant (chrétien).
  34. 33. Et il est partagé. La plupart des manuscrits joignent ces mots au verset suivant : La femme (mariée) et la vierge ont aussi des intérêts différents : celle qui n’est pas mariée, a souci des choses, etc.
  35. 34. Au lieu de : il est partagé, une autre leçon également très ancienne, donne : même différence entre la femme mariée et la vierge. Celle qui n’est pas mariée, etc. Toutefois l’acception donnée dans ce cas au verbe μεμέρισται est fort inusitée.
  36. 35. Vulg., et qui vous permette de prier Dieu sans empêchement.
  37. 39. Est liée. La Vulgate ajoute à la loi, emprunté de Rom. vii, 2. — Dans le Seigneur, dans la communion du Seigneur dans l’Église, à un chrétien.
  38. VIII, 4. Qu’une idole n’est rien : pensée souvent exprimée dans l’Ancien Testament : les idoles sont vanité (Ps. xcvi (95), 5 ; néant (Is. xli, 24 ; xliv, 9 sv. etc.). Il serait plus conforme à la grammaire de traduire : qu’il n’y a aucune idole dans le monde ; la pensée est la même, savoir, non pas que les divinités païennes manquent absolument d’existence (comp. vers. 5 et x, 20), mais qu’aucune d’elles n’a l’être que les païens lui attribuent, par ex., qu’à l’idole d’un Jupiter, d’un Apollon ne correspond aucune réalité.
  39. 10. Vulg., sa conscience étant faible.
  40. 13. Comp. Matth. xviii, 6 sv. ; Rom. xiv, 21.
  41. IX, 1. Vu Jésus (Vulg., le Christ Jésus) : c’était la condition indispensable pour être apôtre (Act. i, 15-22 : comp. Act. ix, 17 ; xviii, 9 ; xxii, 17 sv. ; xxvi, 15 sv. ; II Cor. xii, 1).
  42. 5. Une sœur ; litt. une femme sœur, une chrétienne (comp. viri fratres, chrétiens. Act. xv, 17). S. Paul n’avait jamais été marié, (vii, 7).
  43. 6. De ne point travailler ? Dans plusieurs de ses lettres, S. Paul nous apprend qu’il travaillait de ses mains pour n’être pas à charge aux communautés (I Thess. ii, 6-10 ; II Thess. iii, 8 sv.). Vulg., le droit d’agir ainsi, de vivre de l’Évangile.
  44. 9. Deut. xxv, 4.
  45. 13. Vulg. qui travaillent dans le temple.
  46. 21. Qui sont sans la loi, les païens (Rom. ii, 12, 14).
  47. 24. Le stade désignait chez les Grecs l’espace consacré aux exercices de la course ; il y avait des prix et des couronnes pour les vainqueurs.
  48. 25. S’abstient de tout : Les athlètes qui, dans les jeux publics, disputaient le prix de la course, de la lutte, du pugilat, etc., se soumettaient à un régime sévère, évitant tout ce qui pouvait nuire à la vigueur et à la souplesse du corps.
  49. 27. Je traite durement. Le verbe grec signifie litt. meurtrir d’un coup de poing. Quelques manuscrits, suivis par la Vulgate, lisent ὑποπιάζω, je châtie, j’afflige. — Réprouvé, exclu de la récompense, ayant manqué l’épreuve.
  50. X, 1. Car relie ce chapitre aux deux précédents. Après avoir traité (ch. viii) des rapports des chrétiens avec les idolâtres, relativement aux viandes offertes sur les autels du paganisme, et montré (ch. ix), par divers traits de sa propre conduite, qu’il faut savoir renoncer à ses droits, afin d’éviter une liberté charnelle qui conduit au péché, — il emprunte à l’histoire d’Israël et propose ici (ch. x) d’effrayants exemples des péchés auxquels ce peuple fut entraîné par cette fausse liberté. — Sous la nuée : allusion à la nuée miraculeuse qui les guidait (Ex. xiii, 21), et les couvrait (Ps. cv (104), 39 ; Sag. x, 17 ; xix, 7). Sens : sous la garde et la conduite de Yahweh.
  51. 2. Baptisés en Moïse, liés, engagés par la confiance et l’obéissance envers Moïse, médiateur entre Dieu et le peuple pour la première alliance, et cela en vertu d’une sorte de baptême dans la nuée et dans la mer.
  52. 3. Le même aliment, la manne (Ex. xvi, 15) spirituel, parce qu’il était le résultat d’un miracle (Ps. lxxviii (77), 124 ; cv (104), 40 ; Sag. xvi, 20), et surtout parce qu’il figurait une manne supérieure, la sainte Eucharistie (Jean, vi, 48 sv.).
  53. 4. Breuvage spirituel : allusion à l’eau que Dieu fit jaillir du rocher, la première année du voyage dans le désert, à Raphidim (Exod. xvii, 6), et la dernière, dans le désert de Sin (Nombr. xx, 8 sv.). — Spirituel : à cause de son origine miraculeuse. — Le rocher spirituel qui les accompagnait, ce n’est pas la pierre matérielle dont Moïse fit jaillir une source d’eau ; c’était J.-C., Verbe éternel, conducteur et protecteur du peuple élu dans sa marche vers la terre promise. En effet, dans la narration mosaïque c’est Yahweh qui se tient sur le rocher (Exod. xvii, 6) ; c’est à lui, et non pas à la pierre matérielle que Moïse doit parler (Nombr. xx, 8) ; c’est lui qui fait sourdre les eaux miraculeuses.
  54. 6. Voy. Nombr. xi, 4 sv.
  55. 7. Ex. xxxii, 6.
  56. 8. Vingt-trois mille : il est dit vingt-quatre mille, Nombr. xxv, 1-9 : peut-être faute de copiste.
  57. 10. Ex. xv, 24 ; xvii, 3 ; Nombr. xi, 4 sv. 33 ; xvi, 25 sv., 41 sv.
  58. 11. Toutes manque dans beaucoup de manuscrits.
  59. 12. Conclusion de tout ce qui précède.
  60. 13. Appréhendât dans la Vulgate est probablement une faute ; les anciens manuscrits de cette version, la plupart des Pères et le missel romain ont apprehendit. — Humaine, en rapport avec les forces de l’homme, soutenu par les secours ordinaires de la grâce. — D’en sortir victorieusement. Vulgate, le moyen d’en tirer avantage, un profit provendum au lieu de exitum.
  61. 16. Le calice, la coupe eucharistique (Matth. xxvi, 27 ; Marc, xiv, 23). — Le pain céleste de l’eucharistie (Luc, xxii, 19 ; comp. Act. ii, 46).
  62. 25. Aucune question : sans demander si telle viande, mise en vente, n’a point fait, partie d’une victime offerte en sacrifice.
  63. 26. Citation du Ps. xxiv (23), 1. Comp. I Tim. iv, 4.
  64. 28. Si quelqu’un des convives, probablement, dans la pensée de l’Apôtre, un chrétien de conscience faible (viii, 7 sv.).
  65. XI, 1. Ce verset est la conclusion du chapitre précédent, et n’aurait pas dû en être séparé.
  66. 3. Dans les trois unions qu’il énumère, un des membres est le chef. Dieu est le chef du Christ comme homme.
  67. 4. Prie ou prophétise, parle sous l’inspiration comme organe de Dieu (xii, 10), dans les assemblées religieuses publiques. — La tête couverte : les Juifs priaient ainsi, mais les Grecs assistaient nu-tête à leurs cérémonies religieuses. — Déshonore sa tête, en mettant sur elle le signe de la servitude ; avoir la tête couverte était, dans l’antiquité, le propre des esclaves. Sa tête nue doit montrer qu’il n’est asservi à aucun autre homme, mais qu’il a pour chef le Christ, et par le Christ Dieu lui-même (Estius). D’autres plutôt : Déshonore son chef, savoir le Christ (vers. 3) : l’homme tient la place de Dieu sur la terre, il en est le roi ; comme tel, il est le représentant visible de l’Homme-Dieu, du Christ, maintenant glorifié et assis à la droite de son Père. Si donc il couvre sa tête, il fait acte de sujétion à un autre homme, et par là non seulement se fait injure à lui-même, mais déshonore le chef divin qu’il représente.
  68. 5. Déshonore sa tête : elle ne se comporte pas comme une femme modeste et soumise, dont le voile montre à tous qu’elle a l’homme pour chef. D’autres mieux : Déshonore son chef, son mari (vers. 3) ; elle semble faire acte d’indépendance vis-à-vis de lui et méconnaître son autorité.
  69. 7. L’image et le reflet de la gloire de Dieu (Gen. i, 26 sv.), Seigneur et maître de toutes choses, qui l’a créé immédiatement et dont il est le représentant sur la terre. — La femme est le reflet de la gloire de l’homme, de qui elle a été tirée (Gen. ii, 26 sv.), et avec lequel elle est dans un rapport de subordination et de dépendance.
  70. 11. Toutefois, dans le Seigneur, en J.-C., dans l’ordre surnaturel de la grâce, il y a égalité entre l’homme et la femme (Gal. iii, 28. Comp. Matth. xxii, 30).
  71. 16. Les Églises : Vulgate l’Église.
  72. 17. Ce point, ce qui précède ; d’autres (Vulg.), ce qui suit.
  73. 18. Assemblée : au lieu de ecclesiam qui se trouve dans la Vulgate actuelle, d’anciens manuscrits de cette version, et S. Thomas lisent ecclesia.
  74. 24. Les mots prenez et mangez manquent dans les meilleurs manuscrits grecs ; ils viennent probablement de Matth. xxvi, 26. — Qui sera livré, etc. Les meilleurs manuscrits portent, qui est rompu pour vous, ou simplement qui est pour vous. Ces mots, surtout au présent, nous montrent l’Eucharistie comme un véritable sacrifice. Faites ceci, etc. Par ces paroles N.-S. donne à ses Apôtres et par eux aux prêtres de tous les temps le pouvoir de consacrer (Conc. de Trente, xxii, chap. 2).
  75. 25. Ce calice, etc. Sens : ce que contient ce calice est mon sang, dans lequel est conclue la nouvelle alliance de Dieu avec les hommes. Comp. Luc, xxii, 20 ; Exod. xxiv, 8.
  76. 26. Tous les verbes de ce verset sont au futur dans la Vulgate.
  77. 30. Ce verset paraît devoir s’entendre de maladies et de morts physiques, comme châtiments de la profanation de l’Eucharistie.
  78. XII, 1. Dons spirituels, litt. charismes, grâces spéciales accordées par l’Esprit-Saint à certains fidèles, non pour leur propre sanctification, mais pour le bien de l’Église (Comp. Rom. xii, 6) ; ils diffèrent donc et de la grâce sanctifiante et des dons du Saint-Esprit. Ces dons, ainsi que les manifestations extraordinaires auxquelles ils donnaient lieu, fréquents à l’origine de l’Église, sont devenus par la suite de plus en plus rares, sans avoir disparu tout à fait.
  79. 8. Parole de sagesse, non pas simplement la connaissance des mystères les plus profonds de la religion (ii, 6 sv.), mais en outre le don surnaturel de les expliquer que l’Esprit-Saint donne à des âmes simples et sans étude, comme il le fit pour les Apôtres. — Parole de connaissance ou de science, le don de proposer les vérités ordinaires de la religion que tous doivent savoir, et de les mettre à la portée de tous les esprits. Ce serait le don propre des Docteurs (v. 28). Comp. Rom. xii, 6.
  80. 9. La foi, non la vertu théologale de ce nom, qui est nécessaire à tous, mais ce degré de foi qui obtient et fait des miracles (Matth. xxi, 21, 22 ; I Cor. viii, 2).
  81. 10. Prophétie, don non pas précisément d’annoncer les événements futurs, mais d’enseigner les vérités de la foi sous l’action directe du Saint-Esprit.
  82. 12. L’Église est encore appelée le corps du Christ. Eph. i, 23 ; iv, 13 ; v, 30 etc. Comp. Col. i, 18.
  83. 27. Chacun pour sa part, chacun avec son don particulier, sa fonction, etc. Au lieu de μέρους, la Vulgate a lu μέλους, membra de membro, au même sens que Rom. xii, 5 : Vous êtes membres les uns des autres, des membres unis entre eux et dépendants les uns des autres.
  84. 28. Apôtres, non pas seulement les Douze, mais avec eux des hommes extraordinairement appelés et délégués par le S. Esprit à la prédication de l’Évangile sous leur dépendance. — Prophètes, voy. vers. 10. Le même rang — le premier après les Apôtres — leur est attribué ; Eph. iv, 11 ; et Act. xiii, 1, où ils sont nommés avant les docteurs auxquels est assigné le 3e rang. — Docteurs, chargés officiellement d’instruire la communauté, en eux, ce n’est pas, comme dans les prophètes, l’inspiration qui domine, mais la réflexion et l’étude. — Diverses langues : voy. chap. xiv. La Vulgate ajoute, d’interpréter les langues, les discours de ceux qui parlaient en langues (chap. xiv).
  85. 31. Supérieurs. Vulg. meilleurs, plus utiles à la communauté. — La Vulg. et beaucoup d’interprètes traduisent par le comparatif, une voie plus excellente. Ce verset appartient au chap. suivant.
  86. XIII, 2-3. Pensée : les dons extraordinaires (charismes) les plus excellents, tels que les dons de prophétie (xiii, 10), de sagesse et de science (xiii, 8) et la foi des miracles (xiii, 9) ne sont d’aucune utilité pour la vie éternelle sans la charité.
  87. 5. Inconvenant, en général. Vulgate, elle n’est point avide d’honneur.
  88. 7. Elle excuse (litt. couvre) tout. Vulg., elle souffre tout.
  89. 13. Maintenant, dans l’état présent. — Demeurent, étant pour tous les hommes, dans tous les temps, le fondement de la vie chrétienne, par opposition aux dons spirituels qui sont passagers et nullement indispensables.
  90. XIV, 6. La révélation constitue la matière, le contenu de la prophétie ; la science, la matière de la doctrine c.‑à-d. de l’enseignement.
  91. 14. Mon esprit, ce principe de vie plus intime (vers. 2) qui, excité par l’Esprit de Dieu, sans le travail de la réflexion et du raisonnement (ce qui est le propre de l’activité intellectuelle, du νοῦς mens) sent et perçoit le divin. Pendant l’extase de celui qui parle en langue, l’intelligence reste inactive ; elle est sans fruit, pour elle-même et pour les autres.
  92. 16. De l’homme du peuple, c.‑à-d. du simple assistant par opposition au glossolale qui remplit en ce moment une fonction publique. Comp. v. 23, 24. Act. iv, 13. Cet usage de répondre Amen, emprunté à la Synagogue (Comp. Deut. xxvii, 15 sv. ; I Par. xvi, 36 ; Ps. cvi. (105) 48 etc.) est demeuré dans l’Église.
  93. 18. Vulg., de ce que je vous parle la langue de vous tous, toutes les langues. Comp. Act. xiv. 10 sv.
  94. 21. D’Is. xxviii, 11 sv.
  95. 32-33. Vulgate rattache au vers. 33 les mots : Comme (je l’enseigne) dans toutes les Églises des saints.
  96. 38. Qu’il l’ignore (en lisant avec de nombreux manuscrits ἀγνοεῖτω), je ne m’en mets pas en peine. Vulg. et plusieurs manuscrits grecs, ἀγνοεῖται, il est ou sera ignoré, comme un homme sans valeur.
  97. XV, 5. Céphas, Pierre, Luc, xxiv, 34. — Aux Douze, aux Apôtres, Jean, xx, 19 sv. La Vulg. et quelques manuscrits, aux Onze ; mais on disait les Douze alors même que le collège apostolique n’était plus complet.
  98. 6. Cinq cents frères : l’apparition sur la montagne de Galilée où Jésus devait se mettre à la tête du pusillus grex réuni de nouveau (Matth. xxvi, 32 ; xxviii, 10, 16-20). Car la première chrétienté de Jérusalem ne comptait à l’origine qu’environ 120 membres (Act. i, 15).
  99. 8. Il est apparu, sur le chemin de Damas (Act. ix, 3 sv.). — Avorton, fruit qui se détache avant d’être arrivé à maturité : Paul s’appelle ainsi, soit parce que sa conversion, sa régénération a eu lieu d’une manière violente et en dehors de la voie ordinaire, soit aussi parce qu’il a conscience de son indignité et de sa faiblesse.
  100. 12. Ce que l’Apôtre établit ici, c’est la connexion nécessaire de la résurrection de J.-C. avec la nôtre. Le point de départ de sa démonstration c’est la doctrine si fondamentale dans la théologie des Épîtres, du corps mystique de J.-C. L’union la plus étroite rattache les membres à leur chef. Impossible de concevoir le Christ ressuscité, et glorifié dans son humanité, sans que les fidèles incorporés à lui par la foi et par la grâce soient associés aux gloires de sa résurrection (S. Jean Chrysostome).
  101. 17. Si le Christ n’est pas ressuscité, nous n’avons pas la garantie que Dieu ait accepté sa mort comme rédemption. Il n’y a donc rien de fait.
  102. 20. On appelait prémices les premiers fruits de la moisson. Si J.-C. est prémices en tant que ressuscité des morts, la moisson doit suivre, tous les justes, ses membres vivants doivent ressusciter.
  103. 21. Rom. v, 12 sv.
  104. 22. Tous seront vivifiés, ressusciteront. S. Paul n’a ici directement en vue que les justes.
  105. 23. La Vulg. et 2 manuscrits grecs lisent, qui sont au Christ, qui ont cru en son avènement.
  106. 29. Autrement, s’il n’y a pas de résurrection. — Il est difficile de savoir ce qu’était ce baptême (ou ablution) pour les morts. Les essais d’explication sont nombreux dans les commentaires.
  107. 32. (Act. xix, 23 sv. ; xx, 19. Comp. II Tim. iv, 17). — Si les morts, etc. ; la Vulg. joint ce membre de phrase à ce qui précède. Isaïe, xxii, 13 ; comp. Sag. ii, 6.
  108. 33. Vers tiré de la Thaïs du poète comique Ménandre, et passé en proverbe.
  109. 34. Sérieusement, καίως en lat. juste ; la Vulg. actuelle a justi, justes, en apostrophe.
  110. 47. Le second : une leçon marginale passée dans quelques textes ajoute : ὀ Κύριος, le Seigneur J.-C.
  111. 49. Nous porterons. La Vulgate et plusieurs manuscrits grecs, portons, méritons de porter, par une vie sainte, en rapport avec notre filiation divine, etc.
  112. 51. Nous ne nous endormirons pas tous : plusieurs seront vivants au moment du second avènement de J.-C. ; mais ils n’entreront pas pour cela dans le royaume de Dieu avec leur corps naturel : ceux-là aussi seront changés ; sans passer par la mort, ils se verront transfigurés et entreront avec Jésus dans la gloire, ce qui est sans doute un grand mystère. Comp. I Thess. iv, 15 sv. ; II Cor. v, 4 sv.
    Vulg. Nous ressusciterons tous, mais nous ne serons pas tous changés ; les méchants n’auront pas un corps spirituel et glorieux. La leçon du texte grec, recommandée par l’autorité des manuscrits, s’accorde mieux avec le contexte. En effet il n’est question, dans ce chapitre que de la résurrection des fidèles justifiés (S. Jérôme).
  113. XVI, 8-9. Porte ouverte, occasion favorable de prêcher l’Évangile, et de le faire avec efficacité. Le mot efficace ne continue pas l’image. De là sans doute la correction (ἐναργής, au lieu de ἐνεργής) adoptée par la Vulgate, visible, manifeste.
  114. 15. Les prémices, la première famille d’Achaïe qui embrassa le christianisme. Voy. i, 16. Comp. Rom. xvi, 6. La Vulg. ajoute : Fortunat et Achaïque, tirés du verset 17.
  115. 19. Aquila et Priscille, après s’être trouvés à Corinthe avec S. Paul (Act. xviii, 2), étaient avec lui à Ephèse (Act. xviii, 26).
  116. 22. Maran atha, expression araméenne qui signifie : Notre-Seigneur vient pour le jugement. Ou peut-être plutôt faut-il lire Marana tha, comme Apoc. xxii, 20, « Notre Seigneur venez » ; formule liturgique en usage parmi les premiers chrétiens.