Oeuvres de Walter Scott, trad Defauconpret/Tome I/2/5

Traduction par Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret.
Furne, Libraire-éditeur (Tome I. — Ballades, etcp. 86-97).


LA
RECHERCHE DU BONHEUR
ou
LE VOYAGE
DU SULTAN SOLIMAN.

Sir Walter Scott nous avertit par une note que l’idée du conte suivant lui a été fournie par Giam Battista Casti, auteur des Animaux parlans, dans sa nouvelle intitulée La Camiscia magica. Sir Walter Scott lui a donné, comme on verra, une couleur tout-à-fait nationale. Un écrivain que nous regrettons de ne pas trouver plus souvent dans la même route que le barde d’Écosse, M. Charles Nodier, a aussi imité en vers la même nouvelle de Casti : mais il lui a conservé sa couleur d’apologue oriental, dont nous avouons que la naïve simplicité nous semble préférable à toutes les broderies de l’esprit. On sent que sir Walter Scott n’a voulu faire qu’un badinage qui ne manque pas de grâce dans l’original ; peut-être aussi il a voulu imiter les digressions et les boutades de l’auteur de Beppo.


i.

Oh ! que ne puis-je obtenir un sourire de cette muse folâtre qui inspirait les contes joyeux de Bandello, et qui nous charmait par son ingénieuse malice, quand Giam Battista lui servait d’interprète ! Cependant, jeune dame, ne craignez pas de moi la naïveté des détails que se permettent les enfans de la terre de la mélodie. La licence italienne aime à franchir les bornes ; nous autres Bretons nous avons plus de pudeur, et si nous ne sommes pas sages dans notre gaieté, du moins nous devons respecter la bienséance.

ii.

Sous le climat lointain d’Orient, vivait naguère le sultan Soliman, magnifique prince dont les yeux ne pouvaient promener leurs regards sans trouver tous ceux des autres fixés vers la terre, et dont les oreilles royales entendaient toujours la même phrase : — Sultan, ton esclave t’écoute et t’obéit.

Chacun a son goût laissons ces graves personnages aimer la pompe et la grandeur. Pour moi, je préfère le cœur honnête d’un monarque qui se promène autour de sa ferme, ou qui, lorsque les travaux de l’État le lui permettent, cherche au coin du feu le bonheur domestique ; je préfère un prince qui fait circuler la bouteille et qui choque le verre et rit avec ses sujets, un prince sachant être à propos le plus gai des convives, hasarder un bon mot et chanter un refrain ; de tels monarques conviennent mieux à notre joyeuse et libre Angleterre ; mais les despotes doivent être superbes, sévères et taciturnes.

iii.

Ce Soliman régnait à Serendib. — Où est Serendib ? me dira quelque critique. Eh ! mon bon ami, consultez la mappemonde ; n’allez pas effaroucher mon Pégase avant que je sois parti. Si Renel ne vous montre pas Serendib, vous trouverez cette île dans la carte du capitaine Sindbad, fameux marin ; dont les histoires firent perdre patience à tous ses parens et amis jusqu’à ce que, désireux d’avoir un hôte qui les trouvât plus courtes, ce conteur sans pitié daigna les adresser à un portier. Voyez la dernière édition publiée par Longman et compagnie, Rees, Hurst et Orme, nos patrons en littérature[1].

iv.

Serendib une fois trouvé, n’allez pas croire mon histoire une fable ; notre sultan, soit absence de contradiction ( espèce de stimulant qui réussit à merveille pour relever les esprits vitaux et purifier les humeurs, spécifique souverain pour toutes sortes de cures, dans la pratique de ma femme et peut-être aussi de la vôtre) ; soit donc que le sultan manquât de cette salutaire recette, ou de tout autre cordial plus propre au palais d’un prince, soit qu’un mollah eût troublé ses rêves par un de ces sortilèges qu’emploient les prêtres de Mahomet, c’est ce que j’ignore : mais le sultan ne riait jamais ; il mangeait et buvait à peine, et sa tristesse défiait tous les remèdes profanes ou sacrés. Dans la longue liste de ses mélancolies extravagantes ou muettes, Burton[2] n’en cite point d’aussi mauvaise.

v.

Bientôt arrivèrent des médecins sages, prudens et savans comme jamais il en fut ; d’un œil attentif ils regardent la langue du sultan, examinent son bain, et Dieu sait quoi encore ; ensuite ils prononcent d’un ton solennel le résultat de leurs observations : — Sa Majesté est loin d’être bien !

Alors chacun veut offrir son spécifique, Hakin Ibrahim avait apporté son baume, Nahazzim al Zerdukkaut[3] ; Roompot, praticien plus entendu encore, comptait bien davantage sur son Munaskif al Fillfily. Leurs doctes confrères se pressent avec eux autour de l’illustre malade pour lui appliquer leurs remèdes variés ; il accourut des chirurgiens et même des apothicaires, jusqu’à ce qu’enfin le monarque harassé reprit soudain la parole pour leur apprendre à demi mot qu’il allait récompenser leurs peines inutiles avec le cimeterre ou avec le cordon : il n’en fallut pas davantage, je vous proteste, pour faire déguerpir ces vénérables docteurs.

vi

Alors le conseil fut convoqué : l’affaire y fut jugée épineuse et délicate, et chacun voulut en décharger ses épaules. Aussi, d’après l’avis général, des Tartares et des courriers furent expédiés en toute hâte pour réunir une espèce de parlement oriental des chefs ſeudataires et des francs-tenanciers ; les Persans ont encore aujourd’hui de ces assemblées que mon brave Malcolm appelle Couroultai[4] Je ne suis pas préparé dans ce léger poème à vous montrer qu’il y avait à Serendib ces mêmes formes de gouvernement ; — que les érudits cherchent donc et me disent si j’ai tort.

vii.

Les Omrahs[5], la main sur leur cimeterre, votèrent tous pour la guerre comme Sempronius.

— Le glaive du sultan, dirent-ils, a trop long-temps dormi dans son fourreau loin du théâtre de la mort ; que le tambourgi fasse entendre son signal, que les bruyantes cymbales retentissent, que le cri des batailles s’élève ! Le sombre nuage qui trouble les beaux jours de notre souverain sera dissipé quand il verra voltiger notre cavalerie, et que l’éléphant, armé de sa tour, ébranlera la terre. Tout noble cœur languit de répondre à l’appel de la gloire, et pour ce qui est des impôts, — voilà, Sire, vos fidèles communes.

Les riots écoutaient de leurs places (dans la langue de Serendib les fermiers s’appellent riots) ; ils se regardèrent tristement les uns les autres, augurant, d’une pareille harangue, beaucoup de tracasseries, avec double cotisation de billets de fourrages et de logemens. Craignant ces choses-là autant que les Chinois redoutent les Tartares, ou les rats les chats, chacun d’eux fouilla dans sa poche d’un air gauche.

viii

Vint ensuite le vénérable collège des prêtres. On y voyait têtes chauves, barbes blanches, turbans, verts, imans, mollahs de tous rangs, santons, fakirs et calendars. Leurs motions furent diverses. Les uns conseillaient de faire construire une mosquée à laquelle seraient attachés des revenus considérables, avec de riches jardins et de jolis kiosques, pour en gratifier une troupe choisie de prêtres ; d’autres opinaient pour distribuer dans l’empire un don gratuit aux hommes pieux, dont les prières rendraient au sultan la santé du corps et celle de l’âme. Mais le chef des ecclésiastiques musulmans, le sheikh Ul-Sofit, discuta plus clairement la chose.

— Ton esprit studieux, ô prince, dit-il, a épaissi tout ton sang et appesanti ton cerveau par un travail trop assidu ; donne-toi donc quelque relâche et prends des distractions ; caresse tes odalisques ou compte ton trésor ; délivre-toi de tous les soins de l’État, ô mon souverain, et daigne en confier le fardeau à ton fidèle clergé.

ix.

Ces sages conseils ne menèrent à rien ; et le malade (comme cela n’est pas rare quand de graves docteurs ont perdu avec lui leur temps et leur latin) résolut de demander avis à une vieille femme ; c’était sa mère, dame qui avait été belle, et qui était encore appelée belle par tous ses sujets soumis. Or, soit que Fatime fût sérieusement un peu nécromancienne ou seulement le fît croire, c’est ce que je ne saurais dire, elle prétendait guérir des plus cruelles maladies avec des amulettes ou des chants magiques : quand toute autre science était épuisée, c’était alors qu’elle croyait à propos de faire usage de la sienne.

x.

— La Sympathia magica fait des merveilles ! — C’est en ces termes que Fatime s’adressa à son fils. — Elle agit sur les fibres et les pores pour nous rendre insensiblement à la santé ; c’est elle qui doit nous servir. Il faut, mon fils, que tu gardes ton mal ou que tu voyages pour trouver le remède. Parcours la terre et les mers, et procure-toi, n’importe où, le vêtement intérieur d’un homme heureux, je veux dire sa chemise, mon fils, qui, prise toute chaude sur sa peau, dissipera ton malaise, ranimera ton sang dans tes veines, et fera bondir ton cœur aussi légèrement que celui d’un petit berger.

Tel fut le conseil que la mère de Soliman lui donna. Je ne sais pas trop si elle avait quelque arrière-pensée, comme ces docteurs qui ordonnent a leurs patiens de changer d’air quand ils sont sûrs de les voir bientôt mourir entre leurs mains. Peut-être aussi pensait-elle que le titre de reine-régente sonnait mieux a l’oreille que celui de reine-mère ; mais la chronique dit (la consulte qui voudra) que tel fut le conseil de Fatime, et le sultan le suivit.

xi.

On est à bord. Le sultan et sa suite, embarqués dans une galère dorée, vont sillonner les flots. Le vieux reis[6] fut le premier qui fît la question : — Où allons-nous ? Grand silence, — L’Arabie, se dit en lui-même le prince mélancolique, l’Arabie porte depuis plusieurs siècles le surnom d’heureuse : — À Mokha, réis. — Et ils firent voile pour Mokha, où ils arrivèrent sans accident.

Mais ni dans l’Arabie avec tous ses parfums, ni dans ces plaines où la Judée pleure sous son palmier, ni dans la riche Égypte, ni dans les solitudes de la Nubie, on ne put trouver les traces du bonheur. Un Cophte seul assura l’avoir vu sourire quand Bruce vint aux sources du Nil. Le bonheur se révéla à l’intrépide voyageur au moment où il but de cette onde si désirée ; mais il disparut que ses lèvres étaient encore humides.

— C’est assez de turbans, dit le prince ennuyé ; nos dolimans ne sont pas notre affaire ; essayons les giaours[7] ces hommes en habits courts et en chapeaux de castor ; je suis assez porté à croire qu’il y en a quelques-uns d’heureux, du moins ils ont toutes sortes de bonnes raisons pour l’être ; ils boivent de bon vin, et n’observent pas de ramazan[8]. Vers le nord, pilote !

xii.

Le vaisseau fend l’onde amère, et se trouve bientôt sous le vent de la belle Italie.

Mais la belle Italie, qui jadis déployait sur le monde vaincu ses bannières décorées d’aigles, depuis long-temps renversée de son trône impérial, était cruellement humiliée par ses anciens vassaux. Le pape lui-même avait l’air triste, pâle et maigre ; il n’était plus que la moitié de ce qu’il fut jadis.

— Pendant que les uns plument nos prêtres et les autres nos nobles, dirent les Italiens, notre pauvre vieille botte[9] est mise en pièces. La vindicative Autriche fait sentir ses griffes au sommet de la tige[10] , et le grand diable en déchire la pointe et le talon[11]. Si vous cherchez le bonheur, à parler franchement, nous pensons qu’il habite avec un nommé Giovanni Bulli, un tramontane, un hérétique ; le libertin, pofſaredio[12] a tout pour lui ; son pavillon triomphe sur terre et sur mer, et puis il est en vérité une bourse ambulante.

Notre prince partit pour aller chercher la demeure de John Bull ; mais d’abord il s’arrêta en France, royaume qui était sur sa route,

xiii.

M. Babouin, sortant d’une grande commotion, était agité comme un océan après la tempête, et indisposé sans savoir dire ce qui lui faisait mal, si ce n’est la gloire de sa maison qui avait reçu un échec ; il avait aussi quelques bosses à la tête qui annonçaient une récente querelle où il avait été un peu battu ( lui qui est si accoutumé à battre les autres[13],) Notre prince, quoique les sultans fassent peu d’attention à ces choses-là, crut peu délicat et inutile de lui demander s’il était heureux. Monsieur, voyant que c’était un homme comme il faut, lui cria Vive le roi ! et puis tout bas il ajoutai : Avez-vous des nouvelles de Nap ?

Le sultan lui répondit question pour question.

— Pouvez-vous, lui dit-il, me donner des nouvelles d’un certain John Bull, qui, je crois, est votre voisin ?

La demande parut de digestion difficile ; le Français leva les épaules, prit du tabac, et eut besoin de toute sa politesse.

xiv.

Après une pose il dit :

— Jean Boule, je le connais ; je me rappelle qu’il y a un an ou deux je le vis dans une plaine appelée Waterloo. Ma foi il s’est très-joliment battu, c’est-à-dire pour un Anglais, m’entendez-vous ? mais il avait avec lui un enfant de mille canons, appelé Wellington.

La politesse de Monsieur ne put cacher son dépit. Soliman lui fit ses adieux et passa le détroit.

xv.

John Bull était de très-mauvaise humeur, s’occupant de ses fermes stériles et de ses marchandises sans débouché. Il jetait ses pains de sucre et ses ballots, et battait sur son comptoir la retraite du diable. Ses guerres étaient finies ; c’était le jour des comptes, et les auteurs prétendent que c’est la coutume de ce digne personnage de ne jamais se plaindre jusqu’à ce qu’il soit obligé de payer ; et pour lors, par caractère, il pense toujours que l’ouvrage est trop peu de chose et le salaire trop fort[14].

Cependant, tout grognon qu’il est, il a si bon cœur que, lorsque son ennemi mortel fut terrassé et hors d’état de lui faire peur, le pauvre John était presque tenté de pleurer Buonaparte.

Tel était le personnage à qui Soliman fit son salamalec.

— Et qui êtes-vous ! Dieu vous damne ! répondit John.

xvi.

— Je suis un étranger venu ici pour voir l’homme le plus heureux de tout le Frangistan[15] C’est du moins, seigneur, ce qu’on m’a assuré. — Heureux ! mes fermiers me refusent leurs rentes, mes pâturages sont sans bestiaux et mes terres sans culture ; le sucre et le rum ne sont plus que des drogues, et les rats et les teignes sont les seuls consommateurs de mes bons draps. Heureux ! Eh quoi ! la maudite guerre et les taxes nous ont a peine laissé un habit sur le dos.

— Dans ce cas, seigneur, je dois prendre congé de vous. Je venais vous demander une grâce, mais je vois bien…..

— Une grâce ? dit John en fronçant le sourcil. Mais, tenez, vous me paraissez quelque pauvre pêcheur étranger ; prenez cela pour vous procurer une chemise et un dîner.

Ce disant, il lui jeta une guinée au visage ; mais le sultan reprit avec dignité :

— Permettez-moi de refuser votre générosité. Je cherche en effet une chemise, mais aucune des vôtres, seigneur. Je vous baise les mains, et adieu.

— Baise-moi les mains tant que tu voudras, dit John, et va-t’en à tous les diables !

xvii.

À la porte voisine de celle de John demeurait sa sœur Peg[16], jadis joyeuse fille qui dansait de bon cœur au son de la cornemuse ; mais, devenue plus sérieuse, elle s’occupe à filer son chanvre et à traire sa vache. Peg, qui fut jadis une pauvre déguenillée, sans être un modèle d’opulence et de propreté, balayait du moins une fois le mois sa maison, et une fois la semaine faisait un bon repas ; Peg, qui jadis montrait dents et griffes à la moindre provocation, était devenue soumise aux lois et aussi paisible que qui que ce fût dans la nation. Le seul souvenir de ses plaisirs belliqueux c’était ses vieilles ballades dont elle amusait ses enfans. John Bull, avec qui, dans leurs anciens débats, elle vivait comme chien et chat, trouvait, disait-il, que sa voisine savait s’industrier, était laborieuse, aimait de longues prières, parlait le jargon du nord, et se montrait diablement tenace quand elle faisait un marché.

xviii.

Le sultan entre et salue. La sœur Peg lui fit la révérence avec tout le décorum d’usage. Elle devina de suite à qui elle avait affaire ; et lui dit de s’asseoir au coin du feu, puis, tirant de l’armoire son whisky et sa galette, lui demanda les nouvelles d’Orient et de ses fils absens les pauvres Highlandais. — La paix a-t-elle fait baisser le thé, le poivre et les muscades ? Si vous voulez acheter de la toile bien filée, je vous la garantis.

xix.

À ces mots Peg se lève et va chercher dans tous les coins de la maison, ce qu’elle veut vendre ; mais le sultan la retient et lui crie

— Madame, ce n’est pas là ce que je demande ; je vous prie, madame, dites-moi, êtes-vous heureuse dans ce joli pays ?

— Heureuse ! répond Peg, que voulez-vous dire ? pensez donc un peu seulement à l’année qui vient de finir ; le grain n’a pas payé le labour.

— Mais cette année-ci ?

— Oh ! tout est si cher que mes enfans ont à peine de quoi faire leur soupe.

— Au diable la chemise ! dit Soliman ; je crois que je m’en retournerai comme je suis venu. Adieu, madame :

— Oh ! je vous prie, pas de cérémonie.

— Vous ne voulez donc pas de ma toile ? dit Peg.

xx.

Maintenant le vaisseau royal du sultan fait voile pour la terre de la verte Erin[17] l’île Émeraude, où habite l’honnête Paddy, cousin de John Bull, comme dit l’histoire.

Pendant long-temps John, prodigue en menaces et en coups de bâton, avait mené rudement Paddy, jusqu’à ce que le pauvre garçon, comme un enfant injustement fouetté, fût devenu un peu têtu et rétif. Son sort était mesquin, et son toit bien modeste. Son propriétaire exigeait de lui de fortes rentes, son vêtement était vieux et troué, son repas consistait en une pomme de terre froide. Cependant, pour les bons mots et la gaieté, il n’y avait pas dans tout le monde l’égal de Paddy.

xxi.

Le sultan le vit un dimanche (c’est un jour de fête pour Paddy) ; la messe terminée, après la confession de toutes ses peccadilles, Paddy se livre à ses joyeux caprices ; bons mots, refrains, cabrioles, et danse légère.

— Par Mahomet, dit le sultan Soliman, ce drôle en guenilles est mon homme ! qu’on le saisisse ! qu’on ne lui fasse point de mal, et, s’il refuse, qu’on lui prenne sa chemise.

xxii

Ce ne fut pas sans peine que cet ordre fut exécuté. Il ne faut pas tant de provocations pour mettre en colère. Mais Hercule fut vaincu par le nombre, et Paddy Whack le fut comme lui. On le saisit, on le met par terre, on le déshabille hélas ! — Paddy n’avait pas de chemise !

Le roi, désappointé, honteux et fâché, s’en revint à Serendib aussi triste qu’il en était parti.


  1. Libraires-éditeurs de Londres. — Ed.
  2. Auteur d’un fameux ouvrage sur la mélancolie. — Ed.
  3. Voyez pour ces mots d’Herbelot, autour de la Bibliothèque orientale ou le savant éditeur des Recettes d’Avicenne. — Ed.
  4. Voyez l’admirable Histoire de la Perse, par sir John Malcom.
  5. La noblesse.
  6. Le capitaine du vaisseau.
  7. Giaours : on sais, que ce mot, qui veut dire infidèle, mécréant, est donné à tous les chrétiens par les enfans de Mahomet.
  8. Carême des musulmans, plus sévère que le nôtre.
  9. Figure bien connue de l’Italie sur la mappemonde,
  10. Florence, Venise.
  11. La Calabre, infestée par des troupes d’assassins. Un de leur principaux chefs s’appelait Fra Diavolo, c’est-à-dire Frère le Diable.
  12. Poffare il Dio interjection italienne : grand Dieu ! ô ciel !
  13. Nous vous avouons que nous avons ajouté ce dernier membre de phrase, et nous osons croire que nous n’aurons pas de démenti. — Tr.
  14. Voyez le véritable Anglais, par Daniel de Foe.
  15. L’Europe.
  16. Margot, Marguerite, l’Écosse.
  17. L’Irlande