Oeuvres de Walter Scott, trad Defauconpret/Tome I/3

Traduction par Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret.
Furne, Libraire-éditeur (Tome I. — Ballades, etcp. 99-100).

LE LAI

DU

DERNIER MÉNESTREL.

Le poème offert au public est destiné à peindre les coutumes et les mœurs qui régnaient autrefois sur les frontières d’Angleterre et d’Écosse. Les habitans menant une vie tour à tour pastorale et guerrière, et joignant des habitudes de déprédation continuelle à un esprit grossier de chevalerie, se montraient souvent sous un point de vue susceptible des ornemens de la poésie. La description des lieux et des mœurs étant l’objet de l’auteur plutôt qu’une narration suivie et régulière, il a adopté le plan de l’ancien roman en vers, qui donne à cet égard plus de latitude que n’en accorderait la dignité d’un poème régulier. Ce même modèle donne d’autres facilités, en permettant de temps en temps une variété de poésie qui va jusqu’à autoriser le changement de rhythme dans le texte. Enfin le merveilleux, adopté d’après la croyance populaire, et qui aurait semblé puéril dans un poème, n’a rien d’inconvenant dans l’ancienne ballade ou roman poétique.

Voilà pourquoi l’auteur met son récit dans la bouche d’un vieux ménestrel, le dernier de cette race, qui, étant supposé avoir survécu à la révolution, peut avoir profité des changemens heureux que le temps a introduits dans la poésie moderne, sans avoir perdu la simplicité de son modèle primitif. La scène se passe vers le milieu du seizième siècle, époque où vivaient réellement la plupart des personnages introduits dans cet ouvrage, et l’action dure trois nuits et trois jours.


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