Odes (Horace, Leconte de Lisle)/II/8

1er siècle av. J.-C.
Traduction Leconte de Lisle, 1873
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Ode VIII. — À BARINÉ.


Si la peine d’un serment parjuré t’avait jamais atteinte, Bariné ; si tu en avais une dent noircie ou un ongle déformé,

Je te croirais. Mais, en même temps que tu engages par des vœux ta tête perfide, tu resplendis beaucoup plus belle et tu deviens le souci de tous les jeunes hommes.

Il te sert de tromper en attestant les cendres de ta mère, et les Signes taciturnes de la nuit avec tout le ciel, et les Dieux exempts de la froide mort.

Vénus elle-même en rit, et les Nymphes ingénues en rient, et le cruel Cupido aussi, tout en aiguisant sans cesse ses flèches ardentes sur une pierre ensanglantée.

Ajoute ceci, que toute puberté ne croît que pour toi, que de nouveaux esclaves grandissent, sans que les premiers, toujours menacés, quittent le toit de leur maîtresse impie.

Les mères et les vieillards parcimonieux te redoutent pour leurs fils, et les vierges récemment mariées craignent que ton souffle n’attire leurs maris.