Odes (Horace, Leconte de Lisle)/II/9

1er siècle av. J.-C.
Traduction Leconte de Lisle, 1873
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Ode IX. — À C. VALGIUS.


Les pluies ne tombent pas toujours des nuées dans les champs hérissés, ou les tempêtes ne troublent pas toujours la mer Caspienne, et, sur les bords Arméniens,

Ami Valgius, l’inerte gelée ne reste pas toute l’année ; les chênes du Garganus ne sont pas toujours travaillés par les Aquilons, ni les frênes dépouillés de leurs feuilles.

Et toi, tu poursuis toujours de tes chants lamentables Mystès qui n’est plus ; et ton amour ne se repose point, que Vespérus se lève ou qu’il fuie le rapide Soleil.

Mais le vieillard qui vécut trois âges d’homme ne pleura pas toute sa vie l’aimable Antilochus ; ni ses parents, ni ses sœurs Phrygiennes ne pleurèrent toujours le jeune Troilos.

Cesse enfin ces molles plaintes, et chantons plutôt les nouveaux trophées d’Augustus Cæsar, et l’altier Niphatès,

Et le fleuve des Mèdes, ajouté aux nations vaincues, roulant de moindres tourbillons, et les Gélons chevauchant dans les bornes étroites qui leur sont prescrites.