Nouveaux contes berbères (Basset)/97

Ernest Leroux, éditeur (Collection de contes et de chansons populaires, XXIIIp. 77-78).

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Sidi Sa’ïd Akerramou (178).
(Chelh’a).

Un saint qu’on appelait Sidi Sa’ïd Akerramou était savant et enseignait aux djinns et aux t’olba. Il dirigeait une grande medersa où étaient trois cents disciples ; sa maison fournissait de quoi boire et manger. Il avait chez lui une vache qui nourrissait tout le monde de lait doux et de lait aigre pour le dîner, le souper et le déjeûner, autant qu’on en voulait. Les hôtes qui étaient chez lui allaient le trouver : quiconque venait, il lui donnait à manger et à boire ; il nourrissait aussi les mulets, les chevaux et les ânes ; il donnait à la bête de la provende avec une cuillère. Les animaux mangeaient jusqu’à satiété. Quand arrivait l’heure du déjeuner, il donnait aux gens des dattes qu’ils mangeaient le matin. Ceux-ci ramassaient les noyaux et les remettaient au moqaddem qui les jetait dans le grenier du saint où ils produisaient de nouvelles dattes. Un jour, un homme à qui l’on donnait ainsi de l’orge pour sa mule, trouva qu’il y en avait peu. Après le départ du moqaddem, il ouvrit le grenier, prit de l’orge et la donna à sa monture, mais elle mourut aussitôt.