Musique des chansons de Béranger/Béranger compositeur

Musique des chansons de Béranger, Texte établi par Frédéric Bérat, Perrotin (p. 303-315).


BÉRANGER COMPOSITEUR[1]


Un homme d’esprit, qui de notre temps a contribué beaucoup à populariser l’art musical, a publié un livré sous ce titre : Molière musicien. C’est un vrai tour de force, car, ni M. Castil-Blaze, ni aucun des biographes de Molière, n’a jamais pu établir que l’auteur du Misanthrope ait su la musique, ni qu’il en ait de sa vie écrit une note. Mais c’est li un petit détail où l’auteur, son titre une fois trouvé, ne pouvait raisonnablement s’arrêter. L’ouvrage existe, il est amusant, qu’importe le reste ? Or, si de son titre M. Castil-Blaze a pu faire sortir deux gros volumes, du mien je parviendrai peut-être à tirer quelques lignes dont mon imagination n’aura pas à faire tous les frais, puisque Béranger a réellement composé quelques airs sur des paroles de son recueil.

Non pas que Béranger soit plus musicien que Molière, dans l’acception technique du mot, et plus près d’écrire un opéra comme Rossini, ou une symphonie comme Beethoven. Je crois bien qu’à cet égard l’auteur de Tartuffe et l’auteur des Missionnaires sont absolument but à but. Aussi ne chante-t-il pas comme Rubini ou Lablache. Il chante cependant, et surtout il est chanté ; cela me paraît incontestable, quoi qu’on die. Eh bien ! il compose comme il chante, naturellement et par inspiration. Il est de l’ancien temps, où l’on disait que la poésie et la musique sont sœurs ; vérité d’autrefois, mensonge d’aujourd’hui. Dans ce temps-là, vous savez, lorsqu’on chantait au dessert (à présent on ne chante plus qu’au lutrin et à l’Opéra), il arrivait souvent qu’un chansonnier fît à la fois l’air et les paroles de sa chanson, et l’ensemble n’en était pas plus mauvais pour cela, oui ! Et vous avez nombre d’airs populaires, de ces airs demeurés proverbes, qui n’ont pas d’autre origine. Par exemple, on doit à Dufresny l’air : Une faveur, Lisette, et l’air : Attendez-moi sous l’orme, si fréquents dans les vieux recueils, et surtout l’air impérissable : Réveillez-vous, belle endormie.

Favart a fait l’air des Fleurettes et celui des Portraits à la mode, vaudeville aussi célèbre en son temps que le Roi d’Yvetot l’est dans le nôtre.

Laujon a mis en musique lui-méme un grand nombre de ses chansons. J’avoue que cette musique est la plupart du temps aussi fade que les paroles ; il y a cependant des exceptions de l’un et de l’autre genre, et, comme Laujon a de très-jolis couplets, il a aussi quelques airs qui sont restés dans la mémoire, ne fût-ce que Pierrot sur le bord d’un ruisseau ; Vous me grondez d’un ton sévère ; le Premier du mois de janvier, et le vaudeville si connu de Jean Monnet.

Beffroy de Reigny, plus connu sous le nom de cousin Jacques, avait un talent naturel des plus remarquables pour trouver des chants d’une allure franche et vive. L’originalité des airs n’a pas été de peu dans le succès inouï de quelques-unes de ses pièces. Nicodème dans la lune, en treize mois, eut cent quatre-vingt-onze représentations. La ronde Colinette au bois s’en alla fit le tour de la France, aussi bien que celle du Club des bonnes gens : Dans la paix et l’innocence. La romance Deux enfants s’aimaient d’amour tendre (de l’Histoire universelle), la chanson L’aut’ jour la p’tite Isabelle, ne rencontrèrent pas moins de faveur. Aussi je m’explique difficilement la sentence de M. Fétis : « Il (Beffroy de Reigny) faisait les paroles et la musique de ses pièces, mais il n’avait guère plus de talent dans un genre que dans l’autre. » La Biographie Didot constate que quatre cents représentations n’épuisèrent pas le succès de Nicodème dans la lune, et M. Fétis lui-même dit que cette pièce « fit courir tout Paris aux boulevards pendant plus d’une année. » Il est vrai que, de ses deux opinions contradictoires, M. Fétis exprime l’une à l’article Beffroy, et l’autre à l’article Leblanc[2].

Tout le monde sait que l’auteur d’Émile est aussi l’auteur de l’air : Je l’ai planté, je l’ai vu naître ; on sait moins communément que la romance : Du serin qui te fait envie, appartient à Dorat, pour la musique comme pour les paroles.

L’auteur de Victor ou l’enfant de la forêt, de Célina ou l’enfant du mystère, de Paul, d’Alexis, des Petits orphelins du hameau, et de tant d’autres romans aujourd’hui dédaignés, après avoir joui d’une vogue égale à celle de Pigault-Lebrun, mais dans un genre tout différent, Ducray-Duminil était chansonnier aussi joyeux que romancier sentimental. L’air de la Marmotte en vie : Je quittai la montagne, celui de la Croisée, la ronde À la fête du hameau, ah ! comme c’est beau ! Ce mouchoir, belle Raymonde, ont survécu et survivront longtemps aux compositions romanesques qui ont fait la fortune et la réputation de l’auteur.

Ducray-Duminil eut un bien beau jour dans sa vie d’amateur de musique : ce fut celui de la première représentation d’Une folie. Méhul, le grand Méhul, avait fait à Ducray l’honneur de lui prendre une de ses inspirations ! La chanson paysanne, Eh ! you piou piou, comme il attrape ça ! que chante au premier acte Jacquinet-la-Treille, est une ronde de Ducray-Duminil ; elle était gravée avec accompagnement de guitare, sous le nom de Ducray. Ainsi tout Paris, toute la France fut témoin de l’événement : l’auteur d’Euphrosine empruntant une mélodie à l’auteur de Lolotte et Fanfan ! quel hommage flatteur ! quelle gloire !

Méhul a bien fait de ne pas mépriser la musique d’amateur, la musique d’un chansonnier. Sans doute il était de force à composer une ronde comme You piou piou ! L’eût-il aussi bien réussie ? c’est une question. Méhul s’est trouvé une fois en lutte avec un simple amateur, et la victoire ne lui est pas demeurée. Le Chant du départ est certes une magnifique inspiration, du moins le début ; mais ce début grandiose et solennel tourne court et tombe à plat : c’est un superbe portique derrière lequel il n’existe rien. Au contraire, voyez la Marseillaise ! quel développement ! quel coloris soutenu ! quel souffle inspiré jusqu’à la fin ! Après la majesté des premières mesures, comme la passion bouillonne, monte, éclate et se répand sur ces deux terribles marchons ! marchons ! où l’harmonie de Gossec a fait entendre un coup de tonnerre à l’aide d’une simple dissonance de triton. Ce fut un trait de génie, ce triton ! Rouget de Lisie ne l’avait pas trouvé, mais il avait trouvé le chant qui le comportait, il avait trouvé le cri de l’âme, et ce cri avait été compris de tous les ignorants comme l’auteur. Méhul, profond harmoniste, en produisant le Chant du départ, ne laissa rien à y ajouter : mais quand Gossec instrumenta la Marseillaise dans l’ouverture du Camp de Grandpré, il traduisit ce que la foule sentait d’instinct, il accentua le trait comme il devait l’être, et le redoutable si bémol mugissant à la basse tandis que les autres voix jettent pour la seconde fois l’accord parfait d’ut majeur, cette suspension harmonique répandit dans toute la salle un frisson d’enthousiasme et d’épouvante.

J’ai souvent, en 1848, entendu la Marseillaise exécutée par des orchestres de théâtre ou de musique militaire ; jamais aucun n’a employé le merveilleux effet d’harmonie que Gossec avait mis sur ce passage : tous sonnaient deux fois de suite l’accord parfait ; la trouvaille du vieux maître s’était reperdue dans l’oubli. Eh bien ! dépourvue de cette addition de force, l’hymne paraissait encore assez puissante.

Si nous portons nos regards sur un genre tout opposé, y a-t-il dans aucune musique, chez aucun peuple, un chant plus doux, plus pathétique, allant plus droit au cœur, que la romance du Pauvre Jacques ! Qui a composé cet air ? un homme du métier ? Ah, vraiment ! un homme du métier aurait rejeté une inspiration aussi simple, supposé qu’elle lui fût venue. Grétry seul aurait pu l’accueillir, parce que Grétry était, selon l’expression de Casali, son maître, un vero asino in musica. Non, Pauvre Jacques est de Mme  de Travanet, attachée à Mme  Élisabeth. Mme  de Travanet composa cette romance sur une petite laitière de Trianon, séparée de son amant, et sur-le-champ ces accents naïfs trouvèrent un écho dans tous les cœurs, et se gravèrent dans toutes les mémoires en traits ineffaçables.

Chacun son lot, ce n’est pas trop ! Messieurs les compositeurs scientifiques écrivent de superbes ouvertures, des symphonies, des morceaux d’ensemble, des airs de bravoure tant qu’on voudra, mais des airs populaires, halte-là, non ! ceci est une autre affaire, c’est pour les ânes en musique !

Depuis douze ou quinze ans, M. Scribe ne fait pas un livret d’opéra-comique sans y fourrer l’air du pays, la ronde du pays : — « Et puis, la chanson du pays… » — M. Scribe ne se lasse pas d’offrir l’occasion à son musicien, mais c’est en pure perte : de tous ces airs du pays, aucun n’est devenu populaire ; jamais le compositeur n’est parvenu à saisir la physionomie de l’air du pays ; toujours il va trop haut ou trop bas. Voyez seulement pour échantillon cet air dans la Part du Diable : combien de fois l’air du pays revient-il dans les trois actes, et combien de fois la pièce a-t-elle été jouée ! Et cependant, qui a retenu l’air du pays ! Personne. MM. Scribe et Auber ont pris à tâche de renouveler le tour de force de la romance de Richard ; jusqu’ici ils n’ont pu en approcher.

Dans toutes les œuvres des compositeurs dramatiques, je ne vois qu’un pendant à l’air Pauvre Jacques : c’est la romance de Nina, mais aussi c’est Dalayrac !… La partition de Nina, comme celle de Renaud d’Ast, comme celle des Deux Savoyards, n’est que la musique d’amateur tout au plus ; les amateurs de notre temps sont la plupart plus forts que cela ; mais, à la fin du dix-huitième siècle, ils ne visaient encore qu’à faire du chant, et souvent y réussissaient.

Qui ne connaît l’air Cœurs sensibles, cœurs fidèles, et cet autre : Toujours, toujours, il est toujours le même ? Ils sont de Beaumarchais, aussi bien que les paroles[3].

Piis, qui a fait tant de chansons, parmi lesquelles il s’en trouve de fort plaisantes, Piis trop oublié (mais quoi ! la postérité est si occupée aux contemporains !), ce Piis, dont Beaumarchais disait par forme d’oraison : Auge piis ingenium, s’est mêlé aussi de composer des airs. On a retenu de lui : Mes bons amis, pourriez-vous m’enseigner, et Décacheter sur ma porte, mieux tournés et plus gais que beaucoup d’airs des grands faiseurs de l’Opéra-Comique.

Toute la génération qui achève aujourd’hui de s’écouler a chanté la Treille de sincérité, sans se mettre en peine de qui était cet air si vif, si joyeux, si bien adapté au sens des paroles. Il est de l’auteur de ces paroles, de Désaugiers lui-même, qui en a fait bien d’autres, sans jamais attacher la moindre prétention à ce talent chez lui héréditaire. L’air de la première ronde du Départ pour Saint-Malo, sur lequel Béranger a composé les Gueux, est encore un échantillon de la musique de Désaugiers.

Je m’arrête, car insensiblement je pourrais faire ainsi deux volumes. Ces exemples suffisent pour montrer que de tout temps les bons chansonniers ont eu d’heureuses inspirations musicales. On verra tout à l’heure que le privilège d’un double lyrisme ne s’est pas amoindri dans le génie de Béranger.

Par malheur, Béranger, qui ne sait pas noter comme il sait écrire, n’a mis aucune importance aux airs qui lui venaient à la tête. Il les chantait avec ses amis, et puis il les oubliait. J’en ai sauvé trois, que j’ai scrupuleusement écrits sous sa dictée, et dont, après audition réitérée, il a approuvé l’exactitude.

L’un de ces airs, Béranger le composa pour un projet d’opéra-comique de lui, — (Béranger avoue même des tragédies exécutées, poussées à bout !) — que Wilhem devait mettre en musique, c’était un sujet de chevalerie. L’opéra-comique avorta, et plus tard Béranger adapta sur ce chant la Prisonnière et le Chevalier, avec cette note ironique : « Genre à la mode, » et cette indication modeste : Air à faire. C’était à l’époque où M. de Marchangy faisait flores avec sa Gaule poétique ; Béranger était déjà bien revenu de la chevalerie et de l’opéra-comique !

Le second, l’Espérance, est gravé à peu près dans le recueil de Perrotin, sous le numéro 275. Seulement le rédacteur de cette notation a commis une singulière inadvertance : il commence en la majeur et finit en ut majeur, sans qu’on ait vu passer la modulation ! Et il a mis en tête « Musique de M. B… »

La même indication se retrouve au numéro 285 bis pour le couplet « À mes amis devenus ministres ». » Probablement ici encore cette initiale désigne Béranger ; mais Béranger m’a déclaré n’avoir aucune connaissance de l’air qu’on lui attribue.

Guichard Printemps, auteur de ce recueil, avait déjà précédemment été chargé du même travail dans l’édition Baudouin. Il avait profité de l’occasion pour y larder de la musique de ses amis, et surtout de la sienne, qui n’en est pas devenue plus célèbre. Il paraît que cette fois on l’avait prié d’éliminer les inspirations de sa muse ; mais il a donné dans un autre abus, celui d’ajuster aux chansons de Béranger des airs de son choix, souvent inconnus à Béranger et ridiculement prétentieux, des airs de scène, par exemple : Je ne vous vois jamais rêveuse, de Ma tante Aurore, ou bien : Un soir, après mainte folie, de Françoise de Foix, dont Béranger serait bien en peine de dire une seule note ! C’est une faute grave. Ce qu’il est intéressant de connaître, c’est l’air authentique, celui dont s’est inspiré le poète. Que m’importe que les paroles aillent sur un timbre différent ? On trouve toujours des timbres ! Encore moins tient-on à la musique composée après coup.

j’ai mis en chœur le refrain de Jeannette, sur l’indication de Béranger lui-même : « Avons-nous chanté cela avec mes amis, quand nous étions jeunes !… »

À ces trois morceaux, j’en ai ajouté un quatrième.

Béranger, lorsqu’il était apprenti imprimeur chez M. Laisney, à Péronne, avait appris une chanson qu’il entendait tous les jours à l’atelier :


Demain matin au point du jour,
        On bat la générale,

bis.

Pour aller r’joindr’le régiment,
                Raplan, raplan,
            Raplan, pataplan,
Pour aller r’joindr’le régiment,
        Qui va-t-à Perpignan !


Il avait retenu cet air d’un caractère tout particulier, et c’est celui sur lequel il composa plus tard la Vivandière. Mais Wilhem persuada à son ami que cet air peu connu nuirait au succès de la chanson, et qu’il valait bien mieux que lui, Wilhem, en composât un exprès. Béranger, toujours complaisant, surtout quand il s’agit de sacrifier son amour-propre, y consentit ; Wilhem fit l’air, on le mit sur les orgues de Barbarie, et c’est avec l’air : Il faut partir, Agnès l’ordonne, la seule mélodie de Wilhem qui ait pu devenir populaire. Quant à moi, je n’hésite pas à préférer, et de beaucoup, l’air supprimé, dont, au surplus, Wilhem avait reproduit le rhythme et l’allure militaire. Ceux qui savent quel soin extrême notre poëte apporte à choisir ses airs pour les mettre en harmonie avec ses sujets, et produire cette unité dont la puissance dans les arts se fait bien plus sentir que remarquer, ceux-là me sauront quelque gré d’avoir restitué le véritable air de la Vivandière, et replacé la pensée du poëte dans son cadre primitif.

F. Génin.


JEANNETTE.

Paroles et musique de Béranger


(En chœur.)


Page 1Page 2


JEANNETTE.

Paroles et musique de Béranger



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  \tempo "Allegro."
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  \set Staff.midiInstrument = #"piccolo"
r4\fermata r8 \mark \markup { \musicglyph #"scripts.segno" } e,8 e f
  g[ (a)] g f[ (e)] f
g4 g8 c^\f b c
  a[ (b)] c d4 b8
  g4 r8 e'4^\f d8
c8 b c e4 d8
  c4 c8 e4^\f d8
  c8 b c e4 d8
c4 r8 e,4^\p f8
  g a g f[ (e)] f
  g4 g8 c4^\f b8
a b c^\markup { \italic Rallent. } d[ (e)] d
  c4 r8^\markup { \italic fin. } \bar "||" e,4 f8
  g[ (a)] g f[ (e)] f
g4 g8 c4 b8
  b[ (a)] g g[ (f)] e
  d4 d8 e4 f8
g4 g8 a[ (g)] fis
  g4 r8 g4 g8
  a4 a8 c[ (b)] a 
b4 g8 b4 c8
  d4 d8 d[ (c)] b
  a4 r8 e'4 d8
\acciaccatura d8 c4 b8 \acciaccatura b8 a4 g8
  \acciaccatura g8 f4 f8 d'4 c8
  c[ (b)] a a[ (g)] f
  e4.
  \bar "||" \mark \markup { \musicglyph #"scripts.segno" }
}

\addlyrics {
Fi des co -- quet -- tes ma -- nié -- ré -- "es !"
Fi des bé -- gueu -- les du grand "ton !"
Je pré -- fère à ces mi -- jau -- ré -- es
Ma Jean -- net -- te, ma Jean -- ne -- "ton !"
Je pré -- fère à ces mi -- jau -- ré -- es
Ma Jean -- net -- te, ma Jean -- ne -- "ton !"
Jeu -- ne, gen -- tille et bien fai -- te,
Elle est fraîche et ron -- de -- let -- te.
Son œil noir est pé -- til -- "lant ;"
Pru -- des, vous di -- tes sans ces -- se
Qu’elle a le sein trop sail -- "lant ;"
C’est, pour ma main qui le pres -- se,
Un dé -- faut bien sé -- dui -- sant.
}


LA PRISONNIÈRE ET LE CHEVALIER.

Paroles et musique de Béranger.



\relative c'' {
  \time 2/4
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  \tempo "Andantino."
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    \tempo 4 = 90
  \set Staff.midiInstrument = #"piccolo"
d8 d16 cis d8 g, | d' d16[ (cis)] d8 r
d c16 bes d d c bes | d8[ (c16 bes)] a8 r
d d16 cis d8 bes | c bes16[ (a)] bes a bes c
d c bes a g8[ (bes16 a)] g8 r g bes16 c
d8 r g, bes16 c | d8 r ees ees16 ees | d8 r c a16 bes | g4 r \bar "||"
}

\addlyrics {
"Ah !" s’il pas -- sait un che -- va -- lier
Dont le cœur fût tendre et fi -- dè -- le,
Et qu’il tri -- om -- phât du geô -- lier
Qui me re -- tient dans la tou -- rel -- le,
Je bé -- ni -- rais ce che -- va -- "lier !"
Je bé -- ni -- rais ce che -- va -- "lier !"
}


LE BONHEUR.

Paroles et musique de Béranger.



\relative c'' {
  \time 6/8
  \key a \major
  \tempo "Allegretto."
  \autoBeamOff
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    \tempo 4 = 120
  \set Staff.midiInstrument = #"piccolo"
r4 r8 e e e | e4. cis8 cis cis | cis4. a8 a a
e4. d'8 d d | cis4 b8 b b e | e[ (dis)] cis b[ (cis)] dis
e4 r8 e dis cis | cis[ (b)] a gis[ (a)] fis | b2. | e,4 r8 e fis dis
% {page suivante}
e4. e8 fis dis | e4 e8 e fis dis | e4. e8 fis dis
e4^\markup { \italic Pressez. } gis8 fis4 a8
  gis4 b8 a4 cis8
  b4 r8 e e gis,
  a4 r8 r4 r8 \bar "||"
}

\addlyrics {
Le vois- tu bien, là bas, là bas,
Là bas, là bas, dit l’Es -- pé -- ran -- ce,
Bour -- geois, ma -- nants, rois et pré -- lats
Lui font de loin la ré -- vé -- ren -- ce.
C’est le Bon -- heur, dit l’Es -- pé -- ran -- ce,
Cou -- rons, cou -- rons, dou -- blons le pas,
Pour le trou -- ver là bas, là bas,
Là bas, là bas.
}


LA VIVANDIÈRE DU RÉGIMENT.



\relative c'' {
  \time 6/8
  \key c \major
  \tempo "Allegro risoluto."
  \autoBeamOff
  \set Score.tempoHideNote = ##t
    \tempo 4 = 130
  \set Staff.midiInstrument = #"piccolo"
c8 c c a4 a8 | d4 d8 c4 c8
c4. a8 b c | d4. c4 r8 | c c c a4 a8
d4 d8 c4 c8 | c4. a8 b c | d4. c4 r8 | d d d f4 d8
e4 e8 c4 c8 | a4 a8 g4 g8 | a b a g4 r8
d' d d f4 d8 | e4 e8 c4 c8 | c4. a8 g g | c4 r8 r4 r8 \bar "||"
}

\addlyrics {
Vi -- van -- diè -- re du ré -- gi -- ment,
C’est Ca -- tin qu’on me nom -- "me ;"
Je vends, je donne et bois gaî -- ment
Mon vin et mon ro -- gom -- me.
J’ai le pied leste et l’œil mu -- tin,
Tin -- tin tin -- tin tin -- tin r’lin tin -- "tin !"
J’ai le pied leste et l’œil mu -- tin,
Sol -- dats, voi -- là Ca -- "tin !"
}
  1. Nous reproduisons ici quelques pages curieuses d’un écrivain de goût, M. Génin. Elles Ont paru dans l’Illustration, en 1855.
  2. M. Fétis attribue la musique de Nicodème tantôt à Beffroy (et alors elle est mauvaise), tantôt à Leblanc (et alors elle est bonne).
  3. Les autres morceaux de musique du Mariage de Figaro sont de Baudron, chef d’orchestre du Théâtre-Français.