Lettres d’un Provençal à son épouse/11

, par M. H……Y
(p. 47-52).
Lettre septième

LETTRE SEPTIÈME

Paris, le…


Je suis aussi exact qu’on doit l’être, ma douce compagne, et jamais tu n’auras à me reprocher aucune négligence. Je rassemblai hier plusieurs pourvoyeuses. Je leur donnai à chacune un louis et leur dis que je voulais qu’elles m’amenassent aujourd’hui chez moi douze des plus belles coquines de la ville. Elles ne m’ont pas manqué ; la volaille est dans ma chambre et je vais t’en faire le signalement.

La Duval, n° 121, Palais-Royal, aux ombres de Séraphin, brune, grande et bien tournée. Elle a une fossette au menton, de la douceur dans la physionomie et paraît bonne fille.

Désirée, rue du Bouloi, n°42, tournure de fille d’auberge, mais des chairs tellement dures, qu’à peine peut-on les pincer. Jolie figure et la bouche bien ornée.

Justine, surnommée la Cauchoise, rue de la Feuillade, n° 82, châtain clair, figure ronde, fraîche au possible, des tétons se soutenant d’eux-mêmes, ne paraissant guère avisée.

Sainte-Claire, rue de la Loi, Hôtel du Cercle, taille dégagée, peau satinée, physique agréable quoique marqué de petite vérole.

Emmérine, au Palais, Galerie vitrée, n° 25, tête à la romaine, blonde et de grands yeux noirs, peau d’albâtre, un peu mollasse, mais il serait à désirer que toutes les femmes lui ressemblassent.

La paysanne, ou la belle blonde, Galerie du Lycée, n° 116 ; tous les fouailleurs connaissent cette fille. Elle a été d’une extrême fraîcheur, mais elle a tant rôti le balai que bientôt on ne parlera d’elle que par réminiscence. C’est peut-être la seule des putains, malgré qu’elle soit la bêtise personnifiée, qui ait eu le bon esprit d’amasser dans son printemps de quoi vivre à l’aise lorsque l’hiver des ans lui donnera son congé de réforme ; on la dit assez riche.

Rosette, rue Favart, n° 62 ; brune, très-mince, faite à ravir ; ce sont de ces figures angéliques qu’on ne saurait décrire ; vrais morceaux de connaisseurs.

Victorine, rue Saint-Honoré, n° 760 ; rouge écarlate, peau éblouissante et parsemée de taches de rousseur ; cette fille est d’une grande propreté, mais elle sent toujours un peu la couleur de son poil, ou, si tu l’aimes mieux, le con des Provençales.

Noli, rue de la Loi, n° 1268, Au Jocrisse ; chez la Desatraits, blonde, assez jolie femme, rouée au possible ; elle était entretenue par un officier qu’elle cocufiait d’amitié.

Babet, rue de l’Égout, n° 100 ; jolie brune, le plus beau corps qu’on puisse voir ; elle n’a contre elle que d’avoir un grand pied et une vilaine main, du reste bonne enfant.

Pinini, rue Froid-Manteau, n° 216 : charmante Milanaise, voluptueuse au possible. Ses cheveux d’ébène lui touchent au trou du cul. Elle serait d’un bel effet si elle jouait les rôles d’éplorées dans les tragi-mélodrames.

Fanchette, rue du Reposoir, n° 4 ; petite brune portant la casaque des harangères, ce qui lui va à merveille. Elle a un babil continuel et d’une grande gaîté. C’est une jolie mignature.

Et Claudine, au Palais, n° 164 ; belle femme, mais trop intéressée. Sitôt qu’elle a fait un miché chez elle, vite elle en porte le profit au tripot du premier étage de sa maison.

Toutes ces beautés sont en ce moment rangées autour de moi. Je promène mes regards sur leurs charmes sans trop savoir où les fixer… Pour ne point faire de jalousie, je vais les employer ensemble à mes jouissances. Allons, mesdemoiselles, attention au commandement : Alignez-vous bien, que le rond que vous formez soit parfait. Elles s’alignent par rang de taille.

— Restez immobiles. Et je les passe en revue. Je viens au centre du cercle ; je leur commande un demi-tour, elles obéissent ; et pour ne voir que des culs, je leur ordonne de poser leurs mains à terre. Aussitôt j’aperçois vingt-quatre fesses se touchant les unes aux autres et ne semblant faire qu’un seul et même bloc. Je passe une seconde revue. Je sonde tous les anus afin de connaître le terrain : Aucune ne me semble mériter un choix particulier ; ils sont tous aussi étroits qu’onctueux ; pourtant celui de la belle paysanne me paraît avoir soutenu plus d’assauts que les autres, il est possible aussi qu’il soit le fondement de sa fortune.

— Apprêtez-vous, sacrées bougresses, leur dis-je avec une voix de Stentor, à recevoir chacune une injection de mon sperme ; et je tombai sur le cul de Noli : elle m’empoigne d’une main l’outil et l’engloutit d’abord dans sa brûlante matrice. — Dieux ; que fais-tu, malheureuse ? et comme je sens l’approche du plaisir, je le retire à propos et le précipite dans le trou qui a causé la ruine de Sodôme. Je ne suis plus maître de moi ; mon vit, pressé aussi fortement à la souche qu’il l’est au prépuce, pisse le foutre en telle abondance, qu’il me jette dans un délire frénétique. Je me retire sans débander, et continue à les enculer toutes, en déchargeant chaque fois. Mon courage ne m’abandonne pas encore, mais ma pine me fait faux-bond, et comme c’est l’âme des plaisirs de la couille, je vais faire en sorte de lui faire lever cette tête altière par une position qui me vient à l’idée.

Je fais redresser mes catins et leur fais refaire un autre demi-tour. Je leur enjoins de se pincer les lèvres du con, en lui relevant la moustache, et de pisser en même temps. Elles le font ; ce n’est plus qu’un déluge de tous côtés. La vue de ces douze jets d’eau n’opère pas le miracle que j’attendais ; mon engin est toujours mollasse. Voulant enfin en venir à mon honneur et gloire, je conçois un autre groupe : je fais apporter deux échelles ; je les mets près l’une de l’autre, et place six putains sur chaque, ayant leur tête entre les cuisses de celle qui la précède, et la treizième au haut des deux échelles, ayant une jambe sur chaque et les deux têtes entre elles ; je leur administre à chacune un lavement et leur recommande de ne le rendre que lorsque je leur dirais. J’ordonne la débâcle. Soudain, une bordée d’urine, de merde délayée et de foutre, part au même instant et tombe en cascade de l’une à l’autre. Ce tableau enchanteur n’ayant rien produit à mon braquemard, je me retirai tout pantois et confus. C’est là, ma chère femme, que j’ai véritablement reconnu l’avantage de ton sexe sur le nôtre. En effet, votre vagin est un lampion, nous y fournissons l’huile et notre mèche ; quand notre huile est toute employée, notre mèche, nécessairement, se consume, et il ne vous en reste pas moins votre lampion, auquel un autre peut recommuniquer la chaleur en lui fournissant son huile et lui prêtant sa mèche et ainsi de suite indéfiniment. N’est-ce pas vrai ? Je ne t’écrirai qu’après avoir reçu de tes nouvelles.

Je suis pour la vie ton meilleur ami,
B…