Les Avadânas, contes et apologues indiens/85

Traduction par Stanislas Julien.
Paris B. Duprat (2p. 41-42).


LXXXV

LE BOUDDHA ET LES ŒUFS D’OISEAU.

(De la méditation.)


Dans l’origine, Çâkyamouni était un Richi, aux cheveux nattés, nommé Sandjâli. Il se livrait chaque jour à la quatrième extase, et suspendait complètement sa respiration. Il s’asseyait au pied d’un arbre, et restait immobile. Un oiseau l’ayant vu dans cet état, le prit pour un tronc d’arbre et déposa ses œufs au milieu de ses cheveux. Quand le Bôdhisattva fut sorti de sa méditation, il reconnut que, sur le sommet de sa tête, il y avait des œufs d’oiseau. Il se dit en lui-même : « Si je me remue et me lève, la mère ne reviendra plus ; si la mère ne revient plus, les œufs d’oiseau périront. »

Il se plongea de nouveau dans l’extase, et n’en sortit que lorsque les petits oiseaux se furent envolés.

(Extrait de l’ouvrage intitulé : Ta-tchi-tou-lun, livre XVII.)