Les Avadânas, contes et apologues indiens/28

Traduction par Stanislas Julien.
Paris B. Duprat (1p. 118-119).


XXVIII

LE MARCHAND RUINÉ DANS UN NAUFRAGE.

(La vie est le plus grand des biens.)


Un marchand s’était embarqué pour aller recueillir des pierres précieuses ; mais, à la fin de ses voyages, au moment de prendre terre, son vaisseau se brisa contre les écueils, et tous ses trésors périrent. Il leva les mains dans un transport de joie et s’écria : « J’ai failli perdre le plus grand de mes trésors ! »

Ses compagnons en furent stupéfaits et lui dirent : « Vous avez perdu toutes vos richesses, et c’est à peine si vous avez pu échapper nu. Pourquoi dites-vous d’un ton joyeux : « J’ai failli perdre le plus grand de mes trésors ? »

— Mes amis, leur dit-il, parmi tous les trésors du monde, c’est la vie qui tient le premier rang. »

(Extrait de l’ouvrage intitulé : Ta-tchi-tou-lun, livre XIII.)