Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume III/Fragments/I


 
Traduction de James Darmesteter

Édition : Musée Guimet. Publication : Ernest Leroux, Paris, 1893.
Annales du Musée Guimet, Tome 24.


FRAGMENTS

1.
Fragments de Westergaard.


FRAGMENTS DE L’AVESTA

I. FRAGMENTS DE WESTERGAARD

(Édition Westergaard, pages 331-334.)


1


Prière récitée en mettant un nouveau vêtement 1

. 1. En compagnie de Vohu-Manù, d’Aslia Vahishla el de Khslialhra Vairya, prononce pour les hommes et les femmes du saint Zaralhushtraune parole de louange, une parole de sacrifice avec une voix modeste 2. Prononce cette parole, ô Zaraihushtra, poursacrificeet prière.^ nous, les Amesha-Spentas, pour qu’en reçoivent sacrifice les Eaux’ et les Plantes, et les Fravashis des justes, et les Génies du monde spirituel et de ce monde, créés bienfaisants et saints. 1. Imliratiiiii du /liniijitt .1. I)., |>. 40 u : ,jjul._y y J>U. j^ll-jl. 2. Pour les fidèles. Cf. Yasna LIV, 1 (Airyama ishyô). . staotem vacô yêsnîm : voir vol. I, lx.v.wu. 4. azaremya vaca : traduit par conjecture, d’après le persan lizann <. pudeur ». C’est la présence de ce nom qui aurait amené l’emploi de toute la formule dans la circonstance dont il s’agit. Cf. l’exemple aussi artificiel de Vd. II. 5, iiole 0 ; 7, note IS.

5. Celte parole honorera les Eaux, les Plantes, etc. 6. Peut-être mieux : « créations [divines], bienfaisantes et saintes ». — frathwarslita se dit particulièrement des êtres célestes [<. XXi, note 10".

T. ni. t

2.

Yasiit ue Tiiraétaona

Cii fragment est un véritable Yasht en riionneur de Tliraêlaoïia, qui n’est point seulement le dompteur du serpent Azhi, mais aussi un guérisseur. On a déjà vu (Yt. XIII, 131) sa Fravashi invoquée pour repousser le gale et autres maladies. Nombre de Tavides ou talismans contre la maladie sont à son nom (Anquetil, Zcnd-Arestu, II, 136-142). 1. Fravarânê. Je me déclaru adorateur de Mazda, disciple de Zarattiustitra, eanemi des Daèvas, seclalcnr de la loi d’Ahura ; Pour sacrifice, prièie, réjouissance et glorification [à Ilàvani’, etc.]. Khsnaothra. Réjouissance à la P’ravashi du saint Tbraêlaona, fils d’Âthwya !

Yathà ahû vairyô Le lldsjn : Le désir du Seigneur... Que ce prêtre Zaolar me le dise !

Le Zôl : C’est ta règle du bien. Que l’homme du bien qui la connaît la proclame- 2. Nous sacrilionsàThraêtaona,tils d’Âthwya, saint, mxilre de sainteté... 3 •• Yatliâ ahû vairyô.

Yasnemca. Ue la Fravashi de Thraètaona, fils d’.Ulnvya, je bénis le sacrifice et la prière, la force et l’agilité. Ashem vohû... Ahmâi raêshca^

1. D’après l’analogie de Yt. I, 0 ; n.jle G. 2. Le texte est trop corrompu pour se prêter à une traduction ; gadinva kurô kurô tarewani karapanô rathwyasnâm bukluâ mahc. 13. Voir les l’orniulcs liiiales de Vt. 111, 18.

3.

Vîspa humata.

Il csl rocoiiiiDaiiili’ (le réciliM’ celle formule, li" malin, apn’S la jirièro du fiàli liàvan, et le srn’r, ou allaul se coucher’.

1. Toutes los bonnes pensées, loiiles les bonnes paroles, loules les lionnes actions, je les fais consciemment -. Toutes les mauvaises pensées, toutes les mauvaises paroles, toutes les mauvaises actions, je les fais inconsciemment 2. Toutes les bonnes pensées, loulcs les bonnes paroles, toutes les bonnes actions obtiendront le Paradis*.

Toutes les mauvaises pensées, toutes les mauvaises paroles, toutes les mauvaises actions obtiendront 1 Enfer.

Et toutes les bonnes pensées, toutes les bonnes paroles, toutes les bonnes actions sont la marque du Paradis pour le juste ’. 1. AvcstA Tamdnu I. àO. — (iC vîspa humata osl compris dans le Kliorda Avesta pclilvi publié par Kavaeji Kauga et dans le Kiionla Avesta îj ;ujrati du manuscrit Unvala.

2. baodhô-varshta ; ham jdn vm-jam (Kanga), amalmà lii (Unvala). I^’exprcssion est pris( ! au sens propre, non au sens leelini(jne et juridique qu’elle a quelquefois (Vd. Vit, note M ; XllI, notes 17, 37).

3. a-baodhô varshta.

4. vahishtem ai’ihuîm ashaêta : helieçliul ùpnAr « donnent le Paradis » (Unvaln). Je traduis d’après ashnaoiti, « il atteint » (Vd. XIX, 28). Kanpa traduit « aspire au Paradis » [khvâhUhnih], comme s’il lisait ishaêra ; il imprime cependant ashaêta. Noter la forme anhuîm au lieu de nhùm.

5. vîspanàmca humatanàm.. valiislita anluii ial hacacithrem ashaoné (plusieurs manuscrits, ainsi que K. et l’., ont nnuhîm ; ashaonê manque dans plusieurs manuscrits). ,Ic suis la traduction i ;ujratie : hi’/inriî lnhuniT cin {^= chih^ nni nrnlohnti khilsinl clii, i< sont le signe des gens du Paradis et la caractéristique des bienheureux ». Kanga entend cithrem comme adjectif, « le Paradis qui est visible, c’esL-ftdiro le Garùtmàn » [mnn il às/iLiirnl ; ahj/i fjnràlmdu. 1-^aut-il lire anhuiàat *ai’ihuy.^al ? Le sens littéral serait « de toutes les bonnes pensées il y a marque du côté du Paradis

pour le juste. »

4.

Éloge de L’Airyama ishyô (Yasna LIV).
Formant le 23’ Fargard du Nask Varshtmûnsar.

Ce fragment a une impoiiance parliculière que nous avons déjcà signalée (vol. l, ciy). C’est le dernier Fargard d’un des Nasks gàthiques, le Varshtmânsar, et il fournit la preuve définitive que le Varshlmdnsar pehlvi, malgré ses points de rapport frappants avec la traduction pehlvie des Galbas que nous possédons, ne représente pas une version des Gâthas, mais a pour base un Nask différent des Gâtlias, quoique les commentant. Ce Nask, à en juger par ce spécimen, a dû être écrit en zend vulgaire. Nous reproduisons dans les notes le texte du Dinkart (IX, 46). 1. L’Airyama ishyô, je le déclare^ ô pur Spitama, la plus grande de toutes les Paroles’ : je l’ai créé la plus triomphante de toutes les Paroles-. C’est lui que proféreront les Saoshyants ^

2. C’est par lui, je le proclame, ô Spitama, que je deviens maître sur ma création, moi, Ahura Mazda ’ ; et qu’Ailgra Mainyu, à la mauvaise religion, ne pourra plus régner sur sa propre création, ô Zarathusbtra Spitama’.

1. Airyamanem tê ishîni mazishtem mraomî Sp. vîspanâm erezvô sravanhâm : //•m’in Jihvahhhri’ih nlà liik ma/nst yamallùnam Spitàmdn min harvislln sravân avèzak. Glose : pun lidvand apistâkih danâ shaptr : « it fait le bien avec autant de vertu avestéenne » (que toutes les autres paroles). 2. tem zî vîspanâm sravarihàni uparô-kairîm fradathàm : mû min zalc manharvistln sravdn madam-kdrlur frdj ijdlibûnt.

3. Les grands saints : vol. I, Yasna IX, note 7. tem arâofiti saoshyantô : olàshdn ai ôshmàrênd man sûl-ômand .

4. Ici l’analyse du Dlnkarl s’écarte du texte et rapporte la phrase ù, Saoshyaùt au lieu d’Aliura : sûl-ômand pun zaki old frdj-ôsliniùrishnlh Spilàinàn pàlôkhsliài yalivîini’t.

5. Phrase nuitiliie dans le texte du l>~inkarl : les mots naêcish khshayâl sont omis : suit duzhdaênô A. M. Z. hvncshu dâmôhû Sp. zaki dûshdhi Zandk Mhun Zarlîiliaslit dur zaki nafsliu ddin Spi/dindn. Suppléer pour la lacune : td-c pdtakhslidt yalivCinèl. 3. AngraMaiiiyu se cachera sous terre" ; sous terre se cacheront les démons ’. Les morts se relèveront, la vie reviendra aux corps et ils garderont le souffle.

Ce fragment se compose de deux séries d’invocations parallèles qui ne diffèrent l’une de l’autre que dans le terme d’invocation, qui est dans l’une un Khshnaothra ’. dans l’autre un YazamaidO : c’eslladifFérence du Petit Sîrôzaau Grand (vol. il, 294).

D’après un Rivdyat qui a passé de la bibliothèque du Rév. John Wilson, de Uomhay, dans la bibliothèque du comte Crawford, au Wigan, ces formules sont les deux formes de UialuiOman d’un Dan’in célébré le jour Bahràm quand un membre de la famille est en voyage. (Communication de M. West.)

1. [Réjouissance] à Ahura Ma/da, magnifique et Glorieux ; aux Amesha-Spentas- ;

à la Force bien faite et de belle laiile ; à Verethraghna, créé par Ahura, et à l’Ascendant destructeur’ ; 6. zemargûzô bavât A. M. zamik nikdn yalivûnèt Zanàk .l/in< ;î. 7. zemargûzô bavâoiïti daèva : dur zanûk nikàn man s/u-dd liavd nd. Glose : aighshûn kalpùl bard slika{ni-U , » c’est-à-dire que leur corps est brisé » (Vasaa I., 15, note ^)-

8. us irista paiti-arâofiti : u Idlà risl pun :-ak drdi-il j^lose : pun aijydn/ii old, « par son secours »). — arâoiïti est traduit, par fausse étymolosie, comme dérivé de â-rad.

9. vizvâoi’ihu paiti lanushu astvâogayô dârayêitê : 6(jm zindakih ol (an laklivdr yahbûnd u-tanômand jdn yakhsanùnd aîf/li là ijamilùnd, « ils rendent la vie au corps et gardent ;me douée de corps, c’est-ii-dirc ({u’ils ne meurent pas ». De cette traduction suit que vizvâonhu est le locatif pluriel d’un adjectif vîzva signifiant « vivant, ressuscité » (formé de vî et zva := sscr. jv.i). Le sens littéral est : ■ dans leurs corps ressuscites est tenu souflle vital incoi’poré ». 1. Sous-entendu : cf. p. :ldi.

2. Sirôzas, i.

3. Sirôzas, 20.

à la Sûreté des chemins ;

h rinslrument d’or el au mont Saokenla, créé par Mazda : à tous les Dieux*.

2. Nous sacrifious à Ahura 3Iazda, magnifique et Glorieux ; Nous sacrifions aux Amesha-Spenias, les bons souverains, les bienfaisants ;

Nous sacrifions à la Force bien faite et de belle taille ; Nous sacrifions à Verethraghna, créé par Ahura ; Nous sacrifions à rAscendant destructeur ; Nous sacrifions à la Sûreté des chemins ; Nous sacrifions à l’Inslrumenl d"or, créé par Mazda ; Nous sacrifions au raont Saokeûla, créé par Mazda : Nous sacrifions à toute [divinité] sainte. 6.

Les formules de ce fragment sont les formules récitées dans la préparation Aa jîrâm (le lait qui entre dans la composition du parâkôm) : on en a eu d’avance le commentaire dans la description du Paragra (vol. I, lxxv). Elles sont tirées du Niranfjistaji (§ 68). La chèvre laitière, qui doit fournir le lait, étant amenée dans VUrvh-gâh,& Mobed, après trois Khshnaothra et un Ashem vohû, passe au Fravarâné en l’honneur du Gàh présent et de l’animal qui fournit le lait. Fravarâné. Je me déclare adorateur de Mazda, etc.. pour sacrifice, prière, réjouissance et glorification, à [ITâvani, etc.]

Khshnaothra. liéjouissance, pour sacrifice, etc. 4. Khorshéd Nijâijish, 9 S’il q’v a qu’un uuima.1 ;

au Corps du Bœuf ’, à l’Aine du Bœui ; a luuauio. a lui Uva , Bœut’bienfaisaut !


Yachi jIiù vairyô. eti ;. .

S’il y en a deux :

au Corps du Bœuf, à l’Ame du Bœuf ; û votre daie il vous deux (yuvikenx ; , Bœufs bieut’aisaiits I

Yachi ahù vairyô, etc ..-

S’il y ea a trois :

Au Corps du Bœuf, à l’Ame du Bœuf : à votre dme à vous ivushmàkem). Bœufs bienfaisants.

Yathâ ahù vairvô, etc. ..

Les formules de ce fragment, empruntées au yirani/istdn ^^ 48} , sont les formules récitées dans la préparaliou do l’eau zààr ou ziOthm. On en a eu d’avance le commentaire dans la description du Paruijra i^vol. I, lxxti). Le .Mobed, en prenant dans la main les deux coupes à zôhr, récite un Khshnaothra des Eaux :

I. Khshnaothn. Réjouissanoo. — pour sacrifice, prière, réjouissance et glorificalion.

aux Bonnes Eaux- et à toules les eaux créées par Ha/da : au Grand Seigneur Apàm Napdt. et à l’eau créée par Maxda : à toi, Ahuràni’, [Eau] d’Ahura ! Yatlîû ahù vairyô.

l. Se rappeler que gùush est de veau te uom giêaéral de toute l’espèce aaimule. i. Liis eau.x. du présaut safrilice ^Yasua I. uolo 4ô,. 3» L’eau de la cuve où il va puiser cf. Yasna, LXVl. uote i .

Il pose les deux coupes sur la surface de l’eau et dil : 2. Nous le louons, ù Aliurâni, [Eau] d’Ahura ; nous t’offrons bons sacrifices el bonnes prières, bonne offrande, offrande d’assistance. Puis il les plonge, les remplit, les soulève et les remet en place sur la pierre Urvis en prononçant, au fur et à mesure des opérations, les mots suivants : yazalanàm, thwâ, ashaonàm, kukhshnîsha, us-bîbarâmi, rathwasca berezatô, gâthâosca srâvayôit^ : <i je te soulève, puisses-lu satisfaire les saintes divinités et le Grand Ralu. — Qu’il chante les Gàlhas ! » Ce texte, très corrompu el dont je ne puis que donner une traduction partielle el 1res conjecturale, semble être une formule de malédiction pour faire périr un ennemi.

i. Qu’il périsse dans l’année, dans le mois ! Moi, adorateur de Mazda, veux le faire périr par mes malédictions -. Qui les prononce ^ contre lui, le malfaiteur en périra* vite et prompt,... et que nul ne soit saisi par cette Druj !

2 ’,

3. Traduction douteuse. Je ne suis pas sur que ces mots forment une seule et même phrase. En tout cas les deux derniers termes ont tout l’air d’une ancienne indication liturgique. — Je traduis thwâ comme dépendant de us-bîbarâmi, et kukhshnîsha comme une seconde personne de potentiel redoublé de khshnu (pour kukhshnvîsha).

■1. ava-mîr est le verbe de la mort pour les êtres mauvais : pour les bons on emploie para-irith : cf. Yt. XXII, 1 et 19.

2. âfrivanâeibish, litt. « par mes vœux « : cf. Yasna XI, note 2. 3. yô hé aoshefuè : cf. aoshêtê (Vd. XYIII, 2(i,53) = yamalalùnêl. 4. ava-mîryaêshaètê : futur moyen de ava-mîr. 5. darâjàn â havô (ou âhvô).

6. Suivent quelques lignes inintelligibles que je reproduis avec les principales variantes du Uivàyat J. D. — dôiésnathcnti (drî saiia tcfitê) sn-athahê (sanatahê) quand périra Malnkusha’ et que sera abultuf, que sera brisée l’armée de la Druj ".

9.

Ce fragment, qui est très corrompu (on en verra une preuve frappante à la noie 8), semble être consacré à l’éloge de l’Ahuna vairya. 1 . Yathâ ahû vairyô.

Donnez, ô .Mazda, la récompense désirée,, — une royauté qui veut le bien, — la récompense désirée que la Religion mérite -. Yathâ ahû vairyô. Telle est la parole prononcée par Mazda, la parole maîtresse, le Mâthra Spenta, l’indestructible’ et l’infaillible ; la parole victorieuse, destructrice du mal, guérissante ; prononcée par Mazda et victorieuse ; qui prononce et a prononcé* guérison ; victorieuse entre toutes. 2 ^ En elle a été prononcée la force", la victoire, la santé, la guérison, la prospérité, l’agrandissement, la croissance ", selon celle aèiti hâ drukhsh asliaojislita (ashao jasta) anhat haécâ (héca) âthaiti Zarathushtra stakhrahê meretô zaya avatha stakhrô (staraô) yat lia drukhsh aèiti merezvî khshathrata anhat môirôs (maôi rus).

7. Mahrkûshô (Mahri kusaô). La forme parsie est .Malkùs (SaddarlX : Mlakos ké khvdht hiidun, Malkôs (jui paraîtra un jour). C’est un sorcier qui doit déchaîner sur la terre un liiver de trois années, avec des neiges et des pluies diluvieuues, les Malkômn (voir Vd. Il, ’22 et l’Inti-od. au Fargard, p. 19, texte et notes). Les mots, meretô zaya avatha stakhra, se rapportent à cet hiver de Malkôs : cf. les termes du Vendidad : stakhrô mrùrô zyào i^zaya est la base de zayana, synonyme de zyâo). 8. Cf. Yasna XXX, 10.

1. Cf. Yasna XX1V, 14.

2. Yasna Ll,l « ; LlV.l.

3. anàkhsluô, traduit comme négatif de nâkhshtô, qui serait le participe de nakhsh r= nas-sh.

4. Conjectural.

5. aûshemem vaôcim.

6. Lisant amcm au lieu de aômem.

7. humnem (humanem J. D.) râiti baraêtâ vasta. T. m. 2

parole des Gàlhas** : « lout ce que peuvent désirer vos loyaux serviteurs ". »

« 11 fait régner Ahura celui qui protège le pauvre ’". » 3". Que tout le monde du Bien prête l’oreille à ce sacrifice^ celte prière, cette réjouissance, celte gloriOcalion ! Nous sacrifions au pieux Sraosha. Nous sacrifions au Grand Maître, Ahura Mazda, etc 10.

(Éd. Westergaard, Yt. XXII, 37-42.) Weslergaard a publié à la suite du Yt. XXII plusieurs petits textes qui sont indépendants du Yasht.

Les deux premiers, § 37 et § 38, ont déjà été rencontrés dans le Yt. I. 37. Nous adorons la Fravashi du juste nommé Asmô-hvanvâo ; j’adore ensuite les Fravashis des autres justes qui ont cru d’une foi profonde (Yt. I, 30).

38. Nous adorons la mémoire d’ Ahura 3Iazda, pour nous rappeler la Parole Divine.

Nous adorons l’intelligence d’Ahura Mazda, pour étudier la Parole Divine.

Nous adorons la langue d’Ahura Mazda, pour proclamer la Parole Divine.

Nous adorons la Montagne qui donne l’intelligence, qui détient l’intelligence, jour et nuit, avec des offrandes de libations qui vont à elle (Yt. I, 28).

R. hathrâm Is-aityâ v.nca ; lire : hatlira nna gâtliwya vaca ; comme Yasna TXV. iA. U. Yasiia lAV, 14 (= L, 11 d).

10. Troisième vers de l’Ahuna vairya. 11. Yasna LXX, G-7. 39’. Créateur, d’où viendront- [les biens réservés] aux dmes des morts, aux Kravashis des justes’ ?

Ahura Mazda répondit :

Ite l’Esprit du Bien et de la Pensée Excellente ’. Le fragment qui suit ’ est une variante du Vendidad XVIU, l ;j sq. Il se trouve dans le liivàijat pehlvi, à la suite du précédent fragment, dans un texte pehlvi qui n’est autre que la traduction de VAlas/iJi/di/is/i, 14-1 G, et deVd.X^lll, 18-19. Le morceau entier doit donc se rétablir comme il suit (j’imprime en petit caractère les passages que nous n’avons qu’eu pehlvi) :

Al’- à N. 14. De tous ceux qui passent le feu regarde les mains : « Qu’est-ce que l’ami apporte à l’ami ? Celui qui va et vient à celui qui ne peut bouger ? »

Atas/i N. 15. Et si l’homme lui apporte du bois pieusement apporté, un Baresman pieusement lié en faisceau, ou de la plante Hadhànaèpata ; alors le feu d’Ahuia, satisfait, sans déplaisir, bien rassassié, le bénit : Ahis/i y. 16. « Puissent venir à toi troupeaux de bœufs et nombre d’enfants mâles ! Puisses-tu vivre dans la joie de ta conscience ! Puisses-tu ivre dans la joie de ta conscience toutes les nuits que tu vivras ! » 1. Ce fragment et le suivant sont traduits par Anquetil, dans son analyse du /fivwjat pehlvi (Zend Avcsla, 1, 1" partie, xx). — J"en ai donné la traduction pehlvie d’après le Itivàyal (Suppl. persan 33, p. 255) dans les Eludes iraniennes, 11. 340. 2. Litt. « d’où se manifesteront ? » kva cithra (Westergaaid ithra) : minàigit pad-Uilûli havd-nd ; cf. le cithrem de la réponse. Glose : ahjh-shdn mizd »ii ;i ma >/ahbiinand, « c’est-à-dire de quoi leur doune-t-on récompense ? » Pour cet emploi do cithra, cf. Yasna X.XilI, 7 c.

3. Cf. vol. 11, p. 51)1.

4. C’est-à-dire qu’elles seront récompensées si elles suivent l’Esprit du Bien el la Pensée excellente, laquelle consiste, selon la glose, • à faire quand l’on sait cl à s’enquérif quand l’on ne sait pas ».

1. Voir Etudes iraniennes, 11. 340-341.

Telle est la bénédiction que le feu donne à celui qui apporte un bois sec, que la lumière du jour a regardé, et purifié dans un pieux désir. Vd. XVIII, 18 (43). Au premier tiers de la nuit, Atar, filsd’Ahura Mazda, appelle à son secours le maître de la maison :

19 (44). « Maître de la maison, lève-toi, ceins ta ceinture, lave tes mains, va prendre du bois, apporte-le-moi, fais flamber en moi du bois bien pur, pris avec des mains bien lavées. Voici qu’Azi, créé des Daêvas, me consume et veut que j’abandonne le monde. »

41. Etavantl’arrivée de l’Aurore, l’oiseau Parôdarsh-, l’oiseau Karetôdàsu’, entend la voix du feu.

Alors il bat de l’aile et lève haut la voix, disant : « Levez-vous, hommes et femmes *, hommes faits et enfants (le reste comme plus haut") : mettez bien votre ceinture, lavez vos mains, refaites votre ceinture, nourrissez le bétail et chantez vigoureusement les cinq bienfaisantes Gàthas du Spitama Zarathushtra. » 42. « Voici que ce bandit, la criminelle Bûshyàsta aux longues mains, se précipite de la région du Nord, des régions du Nord, disant ainsi, perfidement : Dormez, ô hommes ; dormez, pécheurs ! « C’est-à-dire : à trois choses excellentes livrez-vous, à la bonne pensée, à la bonne parole, à la bonne action. »

2. Le coq. Voir Vd. XVIU, 15, note 25.

3. Le Vendidad (/. /., note 26) l’appelle kahrkatâs ; karetô-dâsu est ou bien la forme primitive dont karhkatâs serait la corruption, ou bien une correction artificielle destinée à donner ime forme organique et un sens à une pure onomatopée. Le pehlvi traduit karetô-dàsu karlak dânishn qui semble signifier, comme le traduit Anquetil, « qui agit avec intelligence ».

4. Incertain : le second mol commence par unâir, mais termine en pat, comme s’il s’agissait de érpnt et que l’appel ne s’adressât qu’aux prêtres : l’opposition de pûrndi apûiinai prouve en faveur de u-nàirîk ; dans l’un et l’autre cas, le manuscrit est fautif.

5. Allusion à un texte perdu.

6. merezu-jvâonho merezu-jîtayô. Je ne traduis qu’une fois, les deux mots étant synonymes et presque des doublets (jva est adjectif, jîti est substantif abstrait). Le pehlvi ne traduit non plus qu’une fois. Cf. Vd. XIX, 26, note C4.