Pour les autres utilisations de ce mot ou de ce titre, voir Typographie.
L. Boulanger (55p. couv-tdm).

No 55
Prix : 10 centimes.


MÉTIERS


LA TYPOGRAPHIE



L. BOULANGER, éditeur, 90, boul. Montparnasse, PARIS.


LE LIVRE POUR TOUS

VOLUMES PARUS
1. 
Hygiène : La santé.
2. 
Médecine : Les maladies et les remèdes.
3. 
Science : La photographie.
4. 
Littérature : La littérature française.
5. 
Géographie . L’Afrique française.
6. 
Armée : Le service militaire.
7. 
Science : L’astronomie.
8. 
Histoire : Histoire romaine.
9. 
Horticulture : Les fleurs.
10. 
Travaux manuels : La couture.
11. 
Hygiène : Les falsifications. Aliments.
12. 
Hygiène : Les falsifications. Boissons.
13. 
Armée : Les écoles militaires. Sainl-Cyr.
14. 
Finances : Les douanes.
15. 
Enseignement : Grammaire anglaise.
16. 
Médecine : Anatomie et physiologie. Appareil digestif.
17. 
Économie sociale : Les impôts.
18. 
Science : Éléments d’arithmétique.
19. 
Littérature : La littérature française. Le xvie siècle.
20. 
Économie sociale : L’épargne.
21. 
Droit : La justice de paix.
22. 
Géographie : L’Europe.
23. 
Économie sociale : Les assurances.
24. 
Science : L’électricité.
25. 
Beaux-Arts : La peinture sur porcelaine.
26. 
Agriculture : Les engrais.
27. 
Littérature : La littérature française. xviie siècle, 1re période.
28. 
Économie domestique : La cave et les vins.
29. 
Droit civil : Les enfants.
30. 
Science : Botanique, 1re partie.
31. 
Hygiène : La première enfance.
32. 
Arts d’agrément : Les feux d’artifice.
33. 
Science : La chimie.
34. 
Horticulture : Les arbres fruitiers.
35. 
Droit civil : Le mariage.
36. 
Géographie : La Russie.
37. 
Agriculture : La viticulture.
38. 
Arts d’agrément : La pêche.
39. 
Littérature : La littérature française, xviie siècle, 2e période.
40. 
Science : Botanique. La vie des plantes, 2e part. Fleurs et fruits.
41. 
Science : Les microbes.
42. 
Arts d’agrément : La chasse.
43. 
Géographie : L’Allemagne.
44. 
Histoire : La France, 1re partie.
45. 
Littérature : La littérature française, xviiie siècle.
46. 
Science : L’homme préhistorique.
47. 
Géographie : L’Océanie.
48. 
littérature : La littérature française, xixe siècle.
49. 
Histoire : La France, 2e partie.
50. 
Enseignement : Grammaire anglaise. Syntaxe et prononciation.
POUR PARAÎTRE EN AOÛT
51. 
Science : Cosmographie, 1re part.
52. 
Science : Cosmographie, 2e partie.
53. 
Métiers : L’imprimerie.
54. 
Histoire : Histoire de France.
55. 
Métiers : La typographie.
56. 
Cuisine : L’office.
57. 
Travaux manuels : Le tricot.
58. 
Cuisine : Les viandes, tome I.
59. 
Cuisine : Les viandes, tome II.
60. 
Histoire : Histoire ancienne.

Les nécessités du tirage peuvent amener quelques modifications à cette liste. Les 50 volumes suivants seront publiés ultérieurement. La collection comprendra tout ce qu’il est utile de savoir. — Chaque mois le dernier volume de la dizaine parue porte la liste de la dizaine à paraître. — Il parait deux volumes par semaine, le jeudi et le dimanche. — Les dix premiers volumes sont envoyés franco moyennant 1 fr. 25 à toute personne qui en fait la demande.

Les personnes qui nous demanderont les dix premiers volumes recevront, à titre de prime, un élégant cartonnage permettant de lire chaque volume sans le froisser. S’adresser chez l’éditeur. — On peut s’abonner soit chez l’éditeur, soit chez les libraires et marchands de journaux.

Ces volumes se trouvent chez tous les libraires au prix de 10 centimes chacun.

Dans le cas où on ne pourrait se les procurer, l’éditeur reçoit des abonnements au prix de 1 fr. 25 la série de 10 et de 6 francs la série de 50 volumes.

Ces prix comprennent le port. Dans ce cas les volumes sont expédiés 2 à la fois le samedi de chaque semaine. — Les volumes parus peuvent toujours être fournis d’un seul coup et immédiatement.

10 centimes le volume.


LE LIVRE POUR TOUS


Aujourd’hui un livre, quel qu’il soit, ne peut compter sur un grand succès durable que s’il est tellement bon marché que tout le monde puisse l’acheter sans compter, s’il est tellement intéressant et utile, que tout le monde dise : « Je veux le lire, l’avoir et le garder. »

Or il n’y a pas de livres d’un intérêt plus réel, d’une utilité plus pratique et plus constante que ceux qui fournissent des renseignements précis et complets sur ce que tout le monde veut savoir et doit connaître.

Mais ces livres d’information et de référence ne sont vraiment bons qu’à la condition d’être des guides toujours sûrs, des conseillers toujours prêts à répondre exactement aux nombreuses questions que l’on a sans cesse à résoudre. Ils doivent être méthodiques, exacts, clairs, faciles à manier, commodes à emporter partout avec soi. Ils doivent en outre constituer dans leur ensemble la meilleure et la plus parfaite des encyclopédies ; et en même temps chacune de leurs parties doit former un tout distinct, de telle sorte que celui qui veut se contenter de cette partie unique y trouve tout ce dont il a besoin.

Un dictionnaire ne peut réunir ces avantages : s’il est volumineux, il est cher et par conséquent pas à la portée de tous ; s’il est petit, il est restreint, et les articles en sont nécessairement écourtés, incomplets. De plus le dictionnaire renvoie d’un mot à l’autre, il ne peut se lire à la suite, il contient des redites. Les manuels, les traités sont évidemment plus utiles, mais ils sont d’ordinaire d’un prix élevé, surtout quand il s’agit de questions spéciales ou scientifiques ou techniques.

Nous avons pensé qu’il restait à créer une collection réunissant, à la fois, l’utilité des dictionnaires et celle des manuels, et d’un prix si minime que tout le monde puisse se la procurer.

Nous avons donné à cette collection un titre général disant d’un mot ce qu’elle est :

Le Livre pour tous, c’est-à-dire le livre indispensable à tout le monde, le livre auquel on doit avoir recours en toute occasion et qui mérite toute confiance.

Le Livre pour tous donne à tous les connaissances nécessaires à tous. Il est le vade-mecum de toute instruction pratique, le répertoire de toutes les sciences usuelles.

Le Livre pour tous est le livre de tous ceux qui travaillent, qui étudient, qui s’informent, qui veulent s’éclairer, c’est-à-dire tout le monde.

Ce qui distingue notre collection de toutes celles que l’on a publiées dans le même genre et ce qui fait sa supériorité sur toutes les compilations adressées aux lecteurs sous prétexte de vulgarisation, ce qui doit lui donner la préférence, sur les dictionnaires et les manuels, c’est, nous le répétons :

1o Le bon marché. Chacun de nos volumes ne coûte que 10 centimes, et contient comme texte le tiers d’un volume ordinaire de 300 pages vendu 3 fr. 50 et même de 4 à 6 francs.

2o L’abondance et l’exactitude des renseignements. — Chacun de nos volumes est rédigé avec le plus grand soin par des auteurs compétents d’après les travaux les plus récents et les plus autorisés.

3o La commodité du format. — Chacun de nos volumes peut facilement tenir dans la poche, on peut l’emporter avec soi à la promenade, le lire en voiture, en omnibus, en chemin de fer.

4o La clarté du texte. — Les volumes sont imprimés en caractères neufs, lisibles sans fatigue, et les matières sont disposées de telle sorte que d’un coup d’œil on trouve ce que l’on cherche.

5o La valeur documentaire. — Chaque volume forme un tout ; mais l’ensemble des volumes forme une encyclopédie. Dans chaque volume, chaque sujet est traité à fond. De plus chaque volume est accompagné de documents, de tables de références, de tables statistiques, etc., qui sont d’un usage précieux.

Il suffit d’avoir sous les yeux un seul de nos volumes pour se rendre compte de l’importance de notre collection et des services qu’elle rend.

Tous les volumes de la collection sont rédigés avec le même soin, d’après la même méthode et dans le même but d’utilité.

N. B. Le Livre pour tous peut être mis dans toutes les mains. C’est la meilleure récompense à donner aux élèves dans toutes les écoles. C’est la collection la plus utile à tout le monde.

L’éditeur-gérant : L. BOULANGER.




LA TYPOGRAPHIE






La typographie est l’imprimerie sur caractères mobiles, qui constitue l’invention de Gutenberg ; car l’imprimerie proprement dite était connue bien avant lui.

Il est certain que dès le commencement du xve siècle on imprimait, en Hollande, des cartes à jouer, de l’imagerie et même des alphabets, mais ce n’était point là de la typographie, c’était de l’impression tabellaire, autrement dit de la xylographie.

Les images, aussi bien que les caractères qui les accompagnaient, étaient gravées en relief, ou pour mieux dire sculptées sur des planches de bois que l’on enduisait d’encre, plus ou moins grasse, pour les reproduire sur le papier, par le moyen du frottement ; car l’idée de la presse n’était encore venue à personne.

On frotta d’abord le papier avec l’ongle du pouce, puis avec un morceau de bois poli, jusqu’au jour où l’on inventa le frotton, espèce de pinceau composé de crins unis l’un à l’autre avec de la colle forte et qu’on entourait d’un linge formant tampon, pour éviter le déchirement du papier, que le crin n’eût point ménagé.

Avec ce système, on ne pouvait naturellement imprimer que d’un côté, car on eût barbouillé tout, si l’on eût passé le frotton sur une épreuve déjà tirée, mais cela n’empêchait pas de faire des livres. On en était quitte pour coller deux feuilles de papier dos à dos, si l’on voulait avoir de l’impression au recto et au verso.

C’est ainsi que parurent un certain nombre de plaquettes, dont les plus connues sont : le Miroir de notre salut, la Bible des pauvres et l’Art de bien mourir.

Le plus curieux de ces premiers monuments de l’imprimerie est le Miroir de notre salut (Speculum humanæ salvationis), non seulement parce qu’il est l’œuvre de Laurent Coster (1430), mais encore parce qu’il offre des traces indéniables de l’art typographique.

Ce qui justifie les revendications des Hollandais, qui contestent le mérite de l’invention à Gutenberg, au bénéfice de Laurent Coster, auquel ils ont élevé une statue à Haarlem, sa ville natale.

Il est certain que Coster se servait des caractères mobiles et la preuve c’est qu’à la cinquième feuille de son livre, il y a une faute d’impression, un n à l’envers ; on lit begiut au lieu de bégint ; et qu’à la page 40, il y a toute une phrase retournée : Genesis ix capittel pour Genesis ix capittel.

Tout le procès est là ; si le Miroir du salut avait été gravé sur bois par pages entières, il n’y aurait pas de lettres renversées. Les éléments de grammaire latine, connus sous le nom de Donats du nom de l’auteur Ælius Donatus, que Coster imprima ensuite, ne présentaient point de ces fautes (on n’en retrouve d’ailleurs que des feuilles détachées) ; mais cela peut tout aussi bien prouver plus d’attention chez l’imprimeur typographe que l’emploi de planches xylographiques.

S’ensuit-il de là que Gutenberg n’ait rien fait, et qu’il ait tout simplement, ainsi que l’ont prétendu ses détracteurs, utilisé les secrets de l’imprimeur hollandais, à lui révélés par un ouvrier infidèle. Non, et n’eût-il inventé que la presse, qui permit enfin les grands tirages, que son nom mériterait encore d’être accolé à la fameuse devise :

« Et la lumière fut. »

Mais il a fait mieux que cela, au lieu de tailler ses caractères dans l’écorce de hêtre, à l’imitation de Coster, il les grava en creux dans le bois, pour en faire des moules dans lesquels il coula du plomb.

Ce n’était peut-être pas une nouveauté absolue, car il est peu probable que Coster n’ait pas trouvé le moyen de fondre rudimentairement ses caractères ; autrement, la gravure isolée de ses lettres mobiles lui eût coûté beaucoup plus de temps et beaucoup plus d’argent que celle des planches xylographiques.

Il fit des moules, c’est incontestable ; mais Gutenberg, qui cherchait à Strasbourg pendant qu’il produisait à Haarlem, ne connut évidemment de son système que les résultats qui demandaient encore, du reste, de nombreux perfectionnements.

Se croyant sûr de son procédé, auquel il travaillait déjà depuis plusieurs années, il s’associa à Strasbourg avec André Dritzehen, Hans Riffe et André Helmann, mais l’entreprise ne prospéra pas : fondée en 1436, elle se termina, en 1439, sans avoir rien produit, par un procès qui amena la confiscation du matériel de Gutenberg.

Trois ans après, parut à Mayence le Doctrinale d’Alexandre Gallus, puis les Traités de Pierre d’Espagne, imprimés au frotton par l’ouvrier parti de chez Coster, avec les secrets et les poinçons du maître ; mais rien ne prouve qu’il les ait volés puisque Coster était mort en 1440.

Ce qui prouve surtout que Gutenberg ne les utilisa pas, c’est qu’il ne revint à Mayence, sa ville natale, que vers 1446 ; c’est là qu’il perfectionna ses procédés et qu’il imagina de fondre ses lettres dans un moule de cuivre, au fond duquel le caractère avait été frappé avec un poinçon d’acier.

Mais ses nombreux essais avaient épuisé ses ressources, et il fut obligé, pour mener son entreprise à bonne fin, de rechercher le concours du banquier Jean Fust, qui consentit à faire les avances nécessaires, à la condition d’associer à l’établissement un très habile calligraphe nommé Pierre Schœffer ; cette combinaison avait pour but d’initier Schœffer aux secrets de Gutenberg, de façon à se débarrasser de celui-ci, sitôt qu’on n’aurait plus absolument besoin de lui.

Il fallut cinq ans pour cela, car on tâtonna beaucoup avant de produire la grande Bible in-folio de 1,282 pages, à deux colonnes, connue sous le nom de Bible de quarante-deux lignes, qui est incontestablement le premier livre imprimé par Gutenberg.

Comme on le voit par le fac-similé que nous en donnons, cette Bible était en caractères gothiques, qu’on appelait alors lettres de formes ; mais elle avait coûté beaucoup d’argent ; plus que le banquier Fust ne s’était engagé à en fournir ; ce qui lui donna l’occasion de faire un procès à Gutenberg et de le déposséder de son invention et du matériel créé par lui, en ne lui versant qu’une indemnité ridicule, avec laquelle il essaya pourtant de fonder un nouvel établissement qui végéta et qui ne produisit guère que la Bible de trente-six lignes, commencée vraisemblablement à Strasbourg.

Fac-similé de la Bible de Gutenberg


Gutenberg mourut bientôt après, du reste, n’ayant reçu d’autre récompense de ses travaux que le titre de gentilhomme de la cour de l’archevêque-électeur ; grand honneur pour le temps, mais qui l’empêcha d’attacher son nom à ses ouvrages, car pour un gentilhomme c’eût été déroger que de faire acte industriel.

Mais l’imprimerie était née et elle allait vite grandir, bien qu’elle fut longtemps à se modifier par le perfectionnement de ses moyens pratiques et surtout de son outillage.

Suivre tous ces progrès serait fort intéressant, mais demanderait de trop grands développements et nous éloignerait de notre but, qui est de faire connaître les diverses opérations qui constituent l’imprimerie typographique.


TABLE DES MATIÈRES




 
Pages.



Sceaux. — Imp. Charaire et Cie