La Typographie/L’imposition

L. Boulanger (55p. 24-28).

L’IMPOSITION


La mise en pages terminée, il reste à imposer, c’est-à-dire à placer les pages dans la position où elles doivent être fixées dans les châssis, qu’on appelle formes (par la même raison qu’on nomme format la grandeur et la subdivision des pages dans une feuille d’impression), de façon à ce que le papier une fois plié, les folios se suivent dans leur ordre naturel.

Le papier étant imprimé des deux côtés, il faut naturellement deux formes, l’une appelée côté de première (recto) et l’autre côté de seconde (verso).

Les formats sont assez nombreux ; les plus usités sont :

L’in-folio, qui fait 4 pages.
L’in-quarto, 8 pages.
L’in-octavo, 16 pages.
L’in-douze, 24 pages.
L’in-seize, 32 pages.
L’in-dix-huit, 36 pages.

Pour l’in-folio qui est le format des grands journaux et des couvertures, l’imposition se fait de la façon suivante :

CÔTÉ DE PREMIÈRE CÔTÉ DE SECONDE
1 4 3 2

L’in-quarto, qui est l’in-folio plié en deux, s’impose ainsi :

CÔTÉ DE PREMIÈRE CÔTÉ DE SECONDE
4 5 6 3
1 8 7 2

L’in-octavo est la feuille de papier plié en quatre.

CÔTÉ DE PREMIÈRE CÔTÉ DE SECONDE
8 9 12 5 6 11 10 7
1 16 13 4 3 14 15 2

L’in-douze, s’obtient en pliant d’abord en trois la feuille de papier de sa hauteur et ensuite en deux dans sa largeur.

CÔTÉ DE PREMIÈRE CÔTÉ DE SECONDE
12 13 16 9 10 15 14 11
8 17 20 5 6 19 18 7
1 24 21 4 3 22 23 2

L’in-seize, qui est la feuille de papier pliée en huit, s’impose ainsi :

CÔTÉ DE PREMIÈRE CÔTÉ DE SECONDE
4 29 28 5 6 27 30 3
13 20 21 12 11 22 19 14
16 17 24 9 10 23 18 15
1 32 25 8 7 26 31 2

L’in-dix-huit, très usité maintenant pour les romans, s’obtient en deux cahiers, l’un de 24 pages, et le second de 12 pages ; en somme c’est une feuille et demie d’in-douze, et c’est pourquoi nous ne donnons l’imposition que du carton ; c’est le nom qu’on donne aux portions de feuilles intercalées dans une brochure ou dans un livre.

CÔTÉ DE PREMIÈRE CÔTÉ DE SECONDE
23 29 30 31
28 33 34 27
25 36 35 26

Les pages imposées et séparées par des garnitures, qui donneront le blanc des marges, on entoure l’ensemble de châssis, qui sont naturellement plus grands ; puisque la feuille doit être fixée dedans, au moyen de coins que l’on force de façon à pouvoir transporter la forme sans qu’aucun des caractères ne bouge, autrement on ferait ce qu’on appelle de la pâte, accident désagréable qui oblige quelquefois à recommencer tout ou partie de la composition.

Ces châssis, dont il faut toujours deux pour composer l’ensemble d’une forme, et pour cela ils sont à feuillure de façon à s’emboîter l’un sur l’autre quand on les place sous la presse, sont de deux sortes.

Il y a les châssis proprement dits, plus spécialement affectés aux labeurs, dont les pages moins grandes ont besoin d’être soutenues par une séparation médiane.

Et les ramettes, employées surtout pour les journaux, qui ne diffèrent d’ailleurs des châssis qu’en ce qu’elles n’ont pas de séparation au milieu.

Ramettes de MM. Fouché frères.


Châssis.

Pour les travaux de ville, que l’on tire presque toujours maintenant sur des machines à pédales ou à platine, ils sont imposés soit dans des châssis spéciaux, si l’on en a plusieurs à tirer à la fois, soit dans des ramettes de petites dimensions quand on ne peut tirer qu’une chose à la fois