Calmann-Lévy, éditeurs (p. 153-164).

IV


La serre était vide. Madame des Moustiers y entra et s’étendit sur un rocking-chair que cachaient les feuilles dépliées d’un grand paravent ; elle se sentait en sûreté là, on ne viendrait pas la déranger, elle pouvait tranquillement réfléchir aux choses saugrenues qui lui advenaient. Jusque-là son existence avait été comme un salon bien tenu où n’entrent que des personnages dont la situation mondaine est nettement délimitée, où ne peuvent se produire que des événements corrects, sans heurts ni bizarreries. Mais la norme de son élégante sécurité semblait rompue : rien n’était plus à sa place. Elle venait d’apprendre qu’elle était filée, surveillée, devinée par un individu équivoque qu’entouraient d’inquiétantes légendes, et le matin même, elle avait entendu la déclaration d’amour d’un homme qui n’appartenait à aucun milieu défini, qui peut-être se mêlait à des choses obscures ou atroces.

… Cet Erik Hansen l’encombrait. Évidemment, ce devait être un démolisseur social, ses propos l’affirmaient assez. Elle l’imagina commettant quelque crime politique, pittoresque et d’ailleurs vague ; puis, peu à peu, elle inventa les détails précis d’une émeute à péripéties héroïques. Erik était arrêté, lui écrivait de sa prison une lettre dont elle refit plusieurs fois le texte, pathétique à force de simplicité, lettre qui ne devait pas lui arriver mais que lisaient des magistrats à face dure, dans le cadre, d’un tragique sec, qu’ont les lieux de justice. Enfin elle le vit sur l’échafaud. Il la regardait. En un tel instant, il n’avait qu’une pensée : elle. Les pâles yeux, couleur de foin, scintillaient dans l’aube incertaine, et par ce regard il lui léguait toute sa vie… Le cœur de Jacqueline battait plus vite ; elle se promenait dans sa lugubre histoire, comme dans un jardin sombre, avivait un détail, ajoutait un incident, si bien prise par ce travail de l’imagination qu’une réelle anxiété lui venait.

La voix de madame d’Audichamp dérangea ces phantasmes. Jacqueline ne se montra pas et resta immobile, le souffle retenu, cachée dans les feuilles du paravent.

— C’est insoutenable, et puis si dangereux ! disait la comtesse d’un ton de fâcherie et de hâte. Du reste, il arrive toujours des choses impossibles dans ce petit salon. J’y ferai percer une baie !… Quels gens mal élevés ! Franchement ils pourraient bien faire ça chez eux.

— Ils ne vous ont donc pas entendue ?

C’était la voix du marquis de Lurcelles.

— On n’entend rien dans ce coin-là… Et puis elle criait comme une aveugle.

— C’est comique ! Vous avez écouté ? Que disaient-ils ?

— Est-ce que je sais ? Elle parlait d’une petite Singly. Qu’est-ce que c’est que ça encore, la petite Singly ?

— Une actrice des Variétés. La maîtresse de Moustiers… vous savez bien.

– Non, je ne sais pas, et ça m’est bien égal ! Oui, c’est ça, alors. Cette Simpson, que le bon Dieu bénisse, lui disait des injures là-dessus.

– Et il répondait ?… Ce que ça m’amuse, cette histoire ! Et puis si vous saviez comme vous avez l’air furieux !

— Franchement, il y a de quoi ! Ce qu’il répondait ? Des imbécillités ; et il la tutoyait, figurez-vous ! Quelles façons vous avez, vous autres hommes ! Il l’appelait « chère folle » !… Mon bon ami, jamais un monsieur ne pourra deviner à quel point il est grotesque quand il dit : « Chère folle » à une femme en colère. Et elle était en colère, je vous en réponds !… Je n’ai pas écouté longtemps, vous pensez bien ; au moment où je suis partie, elle disait : « Ah ! laissez-moi, n’est-ce pas ! C’est bon pour Jacqueline ça, pas pour moi ! »

— Diable ! qu’est-ce qu’il lui faisait ?

— Je n’ose pas y penser… Mais comme c’est drôle que, quand les gens en adultère se disputent, ils fassent intervenir les femmes légitimes ! C’est d’un goût !… Enfin voilà une affaire réglée : je les invitais ensemble pour faire plaisir à Moustiers, parce que c’est un gentil garçon ; mais assez de ça, merci ! Je déteste qu’on vienne chez moi faire des scènes de faux ménage. Allez-y, mon bon René, je vous en prie. Arrivez en chantant la Valse bleue, en sifflant, en imitant le chant du coq, ou en jetant des chaises par terre… Faites du bruit, enfin… Qu’ils aient la bonté de comprendre qu’ils ne sont pas seuls dans la maison. Car enfin Jacqueline pourrait aller par là. Voyez-vous l’histoire ? Quel air ça aurait ! Cette pauvre petite…

— Soyez tranquille, je vais aller les déranger avec éclat. Ce n’est pas très hospitalier ; mais, puisque vous y tenez… Le temps de mener les hommes au fumoir, de leur donner des cigares. Ils ont peut-être fini, d’ailleurs, ces tourtereaux enragés…

Ils étaient sortis tous les deux. Jacqueline restait sans bouger, la taille pliée, les mains jointes sur ses genoux. Elle regardait fixement le point aigu d’une lampe électrique. Pendant un moment, elle ne pensa pas. Sa conscience refusait de se laisser pénétrer par une chose dangereuse qui était là tout près d’elle. Les mots tournaient dans sa tête sans évoquer d’idées : Maud, André, le petit salon de la galerie. La vision d’Erik Hansen mourant sur l’échafaud se dégagea soudain et, autour d’elle, toutes les images se raccordèrent à l’instant. Jacqueline toucha ses joues froides avec des mains molles, et la notion de son être physique se ranima au cinglement d’une si incroyable douleur qu’elle serra son mouchoir sur sa bouche. D’une saccade, elle se dressa. Un frisson persistant la parcourait ; elle contracta ses mâchoires pour interrompre ce petit bruit affolant qu’elles lui faisaient dans la tête en claquant ainsi. Elle sortit par la porte qui donnait sur la galerie. Elle connaissait bien le petit salon turc, peu éclairé, presque toujours vide. C’était là que Pierre Daussai lui avait, la première fois, dit qu’il était épris d’elle. En marchant, elle pensa à lui, une minute. Puis il tomba de son esprit comme un objet qu’on lâche et dont la chute ne bruit pas. Elle allait vite. Elle n’entendait rien. Elle arriva devant la porte.

Cette vision la pénétra comme une coupure ; il lui sembla qu’elle saignait en dedans. La forme rose de Maud sur le divan, André à genoux, un mince rayon de lumière patinant sur le soulier en drap d’argent, éclaboussant le bijou qui fixait une jarretelle… Jacqueline avait eu comme un choc à la face. Elle percevait leurs deux souffles, aussi nettement que si elle eût été assez proche pour en sentir la chaleur alternée. Confus et précis, tous ses souvenirs de volupté se réveillèrent dans sa chair révoltée et la traversèrent d’une grande onde poignante, aussitôt transformée en une torture qui des flancs lui monta au cœur. Elle se revêtit de souffrance comme si quelque prodigieuse crampe eût noué tous ses muscles. Puis elle cessa de sentir, pour se mettre à penser : et cela fut pire.

Elle eut une plainte sourde. En un instant, tous deux furent debout. Jacqueline ne regardait qu’André, sur le visage duquel le désir s’achevait en inquiétude. Il se reprit très vite.

— Vous voilà, chérie ! c’est gentil de venir nous retrouver.

La gaucherie de la phrase et de l’attitude ajoutèrent l’irritation du ridicule à ce qu’éprouvait Jacqueline ; elle dit d’une voix détimbrée :

— J’étais là depuis un instant.

Ses yeux se fixèrent à la main d’André qui déjà ébauchait un geste de protestation contre ce qu’elle allait dire, cette main expressive dont elle connaissait la caresse… Une honte, le sentiment d’être nue, souillée, ranima sa rage qui défaillait déjà dans le besoin des larmes. Tournée vers Maud, elle dit :

— Vous pardonnez qu’on vous préfère mademoiselle Singly… Comme vous êtes bonne, au fond !

Elles se regardaient, et, sur les figures de ces mondaines expertes à nuancer leurs expressions, il y eut, un moment, la grosse fureur simple qui chauffe les visages aux disputes du trottoir. Elles se taisaient, étouffant ces paroles qui assouviraient un peu, mais qu’on ne dit pas, parce qu’on cherche plus loin la parole plus forte et suffisante qu’on ne peut trouver, car, après toutes celles qui viennent à l’esprit, il en faudrait une autre, puis une autre encore, toujours plus précise et plus atroce, jusqu’à ce point de la crise, où on cesse de penser avec des mots pour goûter l’horreur et le plaisir du tourbillon de folie qui vire et siffle dans la tête.

— Ne soyons pas grotesques, dit Maud, entre ses dents rejointes.

— J’allais vous en offrir le moyen, riposta Jacqueline. Je suis venue ici parce que j’ai entendu madame d’Audichamp raconter à son gendre qu’elle avait surpris votre… dispute. Ils plaisantaient agréablement sur vous. Madame d’Audichamp, un peu choquée que ce fût chez elle que vous fissiez ce qu’elle appelle vos scènes de faux ménage, a chargé monsieur de Lurcelles de venir vous interrompre… J’ai pensé qu’il valait mieux que je prisse ce soin. Rentrons ensemble dans le salon… Excusez-moi d’avoir dérangé vos petits divertissements… Pour l’instant, reprenons notre comédie de dupeurs et de dupée… Ah ! non, taisez-vous, je n’admets pas que vous ayez rien à dire ici.

Ces derniers mots s’adressaient à André, qui s’était approché avec un air de tendresse un peu implorante. Mais elle le regarda de telle façon qu’il n’insista pas. Elle sortit de la pièce. Maud la suivit en haussant les épaules.

Dans la galerie ils se heurtèrent presque à M. de Lurcelles, qui arrivait en chantonnant, selon ce qui lui avait été recommandé, et dont la figure exprima, lorsqu’il les vit ensemble, plus d’ahurissement qu’il n’eût voulu peut-être.

— C’est nous que vous cherchez ? dit Jacqueline.

— Oui… oui… je crois qu’on va faire de la musique.

– Eh bien, nous voilà !

À l’entrée du salon, ce fut Léonora qu’aperçut d’abord Jacqueline.

— Je voudrais…

Léonora s’interrompit. D’un air de parfaite aisance, M. des Moustiers alla vers le fumoir ; madame Simpson s’assit à côté de la petite Marken, qui, posée sur un pouf solitaire, évoquait la pénible image d’une passagère méchamment abandonnée dans une île déserte.

— Eh bien ! quoi, que veux-tu ? demanda Jacqueline, en examinant de loin M. de Lurcelles qui s’était approché de sa belle-mère et lui avait dit quelques mots, sur lesquels, après un sursaut, madame d’Audichamp regarda du côté de madame des Moustiers d’un air vif et anxieux.

— Peux-tu m’accompagner ?… ou bien ?… dit Léonora.

— Que vas-tu jouer ?

Elle forçait sa figure au calme.

— La sonate de Franck. Tu la connais, naturellement ?

— Oui… je l’ai jouée avec Viardot il y a très peu de temps. Dis-moi tes mouvements.

Elles allèrent au piano ; et Léonora, tournant les pages, donna des indications brèves. Elle avait posé sa main gauche sur le bras de Jacqueline et le serrait avec force comme si elle eût voulu la pénétrer de quelque véhémente émotion.

— Crois-tu être en état de jouer dit-elle. Tu trembles tant ! Tu souffres ?

— À en mourir… ou à tuer, répondit Jacqueline. Mais comment comprends-tu ? Tu savais donc, toi aussi ?… Comme tout le monde… Mais oui, tu m’as dit tout de suite… Tu te rappelles ce que tu m’as dit dans le parc de la margrave ?…

— Prends garde, ne parlons pas maintenant… Ça nous bouleverserait trop.

— Bonne chérie… Tu sens avec moi, comme moi ?

— Qui !

— Tu m’aideras ?

Jacqueline rencontra les yeux de Marken. Il sortait du fumoir en causant avec M. de Lurcelles, dont le rire s’arrêta lorsqu’il vit que madame des Moustiers l’avait aperçu. Elle se demanda si Marken devinait son angoisse. Tout de suite elle comprit que oui. Mais elle n’en fut pas irritée. Il n’y avait pas de pitié, au moins, dans le regard de celui-là.

Assise au piano, elle plaquait des accords, ses doigts filèrent en arpèges cinglants. Les sons tombaient sur elle en gouttes chaudes et froides. Sa colère et sa fierté blessée grossirent. Il lui parut qu’elle était ivre.

Léonora, son instrument à l’épaule, la tête pliée, semblait interroger l’âme du violon. Elle pinçait les cordes, s’assurant de leur justesse, serrait les clefs. Elle se redressa, l’archet prêt à l’attaque, souverainement calme et comme grandie par l’attente de la musique qu’elle allait faire jaillir.

La première phrase de la sonate s’éleva. Les sonorités rapprochèrent les deux amies en un dialogue exaltant. Ce chef-d’œuvre profond, où, qu’il l’ait su ou non, Franck a enclos avec tant de désespoir, tant d’ardeur vitale, convenait à l’état de Jacqueline. Le jeu puissant et passionné de Léonora l’entraîna comme une exhortation : il lui sembla que ce qu’elle jouait, c’était sa douleur. À mesure qu’elles allaient, elles se sentaient davantage se rejoindre, s’étreindre, souffrir du même mal. Lorsqu’à la dernière note du finale, — dont Léonora avait enflammé de sa magnifique ardeur la rudesse un peu vulgaire, — elles croisèrent leur regard, elles surent que cette minute les menait au sommet de leur affection.

On applaudissait comme il sied dans le monde : pas trop fort. Des personnes félicitaient Léonora. Marken vint à Jacqueline, qui s’était reculée du piano.

– On entend dans cette sonate la défaite passagère et le triomphe prochain de l’orgueil, dit-il. Quel commentaire, que la musique ! Vous venez de jouer comme si vous racontiez votre histoire.

— On n’a pas le droit d’écouter à la porte des âmes. Attendez que je vous en aie prié, pour rechercher ce qui se passe dans la mienne ! répondit-elle brusquement.

— Il y a une heure je comptais faire ainsi ; mais…

— Comme vous avez bien joué, ma chère petite ! Quelle musicienne !

C’était madame d’Audichamp qui arrivait avec une impétuosité de frégate sous le vent. Jacqueline entendait moins les paroles que l’accent, et cet accent pitoyable et affectueux disait : « Ma pauvre enfant, je suis bien ennuyée de toute cette affaire-là. »

Elle se cambra comme sous un outrage, et se mit à parler de Franck avec des mots exacts et un enthousiasme surexcité. Elle regardait madame d’Audichamp, dont l’ancienne beauté conservait de la pompe, à la manière des cultes surannés, au sens aboli, et où demeurent pourtant les fastes rituels. Elle avait su garder l’amour de son mari, cette vieille femme ! Comment fait-on cela ? Jacqueline croyait sentir les larmes qu’elle refoulait lui couler dans la gorge.

Les complimenteurs abandonnaient Léonora pour s’asseoir, afin de subir un nouvelle épreuve musicale : madame Steinweg se préparait à chanter des airs russes. André s’approcha de mademoiselle Barozzi.

— Je savais que vous aviez du génie, dit-il avec tant de simplicité que Léonora reçut l’éloge sans protester. Si vous pouviez vous douter du bien et du mal que vous venez de me faire !…

Elle détourna la tête en répondant :

— Cette sonate est merveilleuse.

— Oui, mais… vous ! Combien je voudrais que vous fussiez mon amie !

— Cela encombrerait votre vie, qui semble assez pleine comme ça ! Que feriez-vous de mon amitié ?

— De la force, probablement… et, en tout cas, de la consolation.

— Vous avez besoin d’être consolé ? De quoi ?

— De moi-même. Je me hais. Vous souvenez-vous d’avoir fait mon portrait moral, un jour, là-bas, en Allemagne ? J’en avais été irrité… C’était trop exact. Quand on juge si bien, on doit pouvoir secourir. Secourez-moi, vous qui savez vouloir !

— La volonté qu’on a ne sert qu’à soi. On augmente la faiblesse d’autrui en y faisant peser sa force.

— Quelle erreur ! Mais, tenez, n’en restons pas à ces propos vagues. Il vient de m’arriver quelque chose d’inepte et de très pénible.

— Je crois que j’ai deviné… Jacqueline est entrée à un moment où vous ne comptiez pas sur elle. Et, comme elle ne se doutait encore de rien — ce qui est assez extraordinaire…

— Vous saviez, vous ?

— J’ai su dès la première minute. C’était facile à voir. Cette femme hait Jacqueline. Elle s’est vengée d’elle en vous persuadant qu’elle vous aimait, et vous…

— Nous discuterons là-dessus ailleurs. Allons au plus pressé. J’ai un remords, très douloureux vraiment, d’avoir fait de la peine à Jacqueline. Aidez-moi à réparer cela.

— Qu’y puis-je ?

— Tâchez de la calmer.

— Vous redoutez les scènes désagréables ?

— Non… c’est tout autre chose. Mais il faudrait pouvoir causer… Laissez-moi aller chez vous. Je sais bien que je ne mérite rien, mais elle ! Et vous avez une telle influence sur son esprit !

— … Venez chez moi si vous voulez… Dimanche, à trois heures. Mais songez-y bien ; il ne s’agit que de chercher à réparer le mal que vous avez fait… Je n’ai pas de temps pour les causeries mondaines.

— Ni moi de goût en ce moment, je vous le jure !

Jacqueline s’approcha ; sans regarder André, elle dit d’une voix morne et très dure :

— Je m’en vais. J’emmène Léonora. Vous allez au cercle, sans doute. De toutes façons, nous ne rentrerons pas ensemble. Viens-tu, Léo ?

— Laisse-moi dire bonsoir à madame d’Audichamp. C’est une des rares personnes pour qui je sois polie, Je tiens à la ménager, je lui tire tant d’argent pour mes pauvres !

— Ah ! c’est donc ça ! Je comprends ce que tu viens faire, toi, dans cette maison de rendez-vous !

— Pourquoi ne voulez-vous pas que je vous accompagne ? demanda André lorsque mademoiselle Barozzi les eût quittés.

— Parce que j’ai besoin de me nettoyer les poumons de l’air que vous respirez !

Il ne répondit rien et s’écarta d’elle. En mettant son manteau, Jacqueline regretta d’avoir dit cette phrase emphatique. Elle était trompée, ridiculisée aux yeux de tous ; incapable de se maîtriser, voici qu’elle devenait vulgaire et déclamatoire. Elle sentit sa personnalité s’amoindrir, se désagréger. L’humiliation lui serra la gorge, elle eut des larmes chaudes sous les paupières.