L’esclavage en Afrique/Chapitre X

CHAPITRE X

Le Traité Anglo-Allemand ; Émin-Pacha ; Le Comte Téléki ; Une Tribu Chrétienne Au 5° Degré De Latitude Nord.


« Malheureuse Afrique ! malheureuse race ! s’écrie M. d’Avril[1]. Dans la région des Grands Lacs, les Arabes et leurs métis transforment en ossuaires de vastes contrées, naguère encore peuplées et florissantes. Dans l’Afrique Occidentale, sous la pression des Féticheurs, ce sont des souverains indigènes qui s’abattent, comme des vampires, sur une population naturellement douce. Ces contrées fertiles apparaissent sur la carte de l’Afrique, comme un sinistre point noir ou plutôt comme une tache rouge de sang. »

« Quelques milliers d’Européens, ajoute M. A. Marcade, suffiraient de ce côté de l’Afrique, du moins, à arrêter ces horreurs. Mais les rivalités des grandes puissances feront qu’il y coulera encore bien des fleuves de sang. »

Puisse M. Marcade être mauvais prophète : Trois grandes puissances : la France, l’Allemagne et l’Angleterre, par suite d’un récent traité conclu par les deux dernières à la grande surprise de la première, qui a cependant des ambassadeurs à Londres et à Berlin, vont se trouver en présence sur le sol Africain.

Ce traité anglo-allemand aura, au point de vue de la répression de l’esclavage, une trop considérable importance pour que nous le passions ici sous silence.

Le Moniteur de l’Empire Allemand en a publié le texte, le 18 juin dernier. C’est le résultat des pourparlers directement engagés à Londres entre le marquis de Salisbury et le comte de Hatzfeld, au sujet de la délimitation de leurs sphères respectives d’influence en Afrique :

A l’Allemagne, le cabinet britannique reconnaît tout le territoire qu’elle convoitait en travers du continent, de Zanzibar aux frontières orientales de l’État Indépendant du Congo. En échange, l’Allemagne laissera ouvert au milieu de son territoire une sorte de couloir étroit par lequel les Anglais pourront communiquer avec leurs possessions de l’Afrique Orientale et du Sud (tant que le bon plaisir des Allemands en laissera le libre usage).

L’Angleterre obtient le royaume d’Ouganda, dont nous, avons parlé plusieurs fois ici. Les Allemands émettaient des prétentions sur l’Ouganda, depuis la nouvelle du concours prétendument prêté parle docteur Peters, au chef dépossédé de ce royaume pour le reconquérir[2].

En revanche, l’Allemagne, voit reconnaître ses droits dans l’intérieur du continent sur un immense territoire qui, par une partie de sa frontière ouest, mettra les possessions allemandes en contact avec l’État Indépendant du Congo, ce qui est de la plus grande importance pour les sujets de Guillaume II, qui se flattent d’obtenir un jour ou l’autre la cession de l’État Indépendant du Congo à leur empire et d’établir ainsi en pleine Afrique équatoriale un gouvernement allant de l’Océan Atlantique à l’Océan Indien.

L’Allemagne ne cachait pas son désir de s’annexer Zanzibar, que l’Angleterre convoitait aussi. D’autres puissances, la France par exemple, avaient des traités avec le Sultan de cette île ; elles auraient dû être consultées dans cette absorption d’un État indigène indépendant. Les questions de limites soulevées au sujet du sud du Zambèze, du golfe de Guinée et de la Côte d’Or anglaise sont réglées par deux articles.

M. Marbeau, dans la Revue française[3] dit que l’Ouganda, que l’Angleterre s’est fait adjuger, est l’une des plus belles positions stratégiques du continent noir[4].

Par là, l’Angleterre devient maîtresse de l’immense lac Victoria et du lac Albert ; le territoire naguère occupé par Emin-Pacha[5] lui appartiendra le jour où elle sera disposée à faire l’effort voulu pour s’y installer. Le Nil, dans tout son cours, devient un fleuve britannique. En ce moment même, des ingénieurs anglais projettent sa canalisation, c’est-à-dire la jonction des lacs Victoria et Albert avec la mer Méditerranée !

A propos de Zanzibar, la Revue française, dont la compétence rare en ces matières ne saurait être discutée, dit :

« Zanzibar est la Rome de l’Afrique Orientale. Aux yeux des indigènes, l’occupation de Zanzibar donne à l’Angleterre une autorité et un prestige incomparables. On se rappelle l’opinion émise par Mgr Smythies, évêque de la mission des Universités dans l’Afrique Centrale :

« Je considère, écrit-il, qu’une lettre de recommandation du Sultan de Zanzibar est la plus grande garantie de sécurité dans une ville arabe, même à l’intérieur, jusqu’aux Grands Lacs… Les Arabes et la plupart des indigènes subissent d’une façon très appréciable l’influence du Sultan, dont ils se considèrent les sujets et évitent d’être en opposition avec lui ; ils savent que le Sultan, s’il était mécontent, pourrait leur causer de grands désagréments. »

C’est que Zanzibar a été jusqu’ici le centre du commerce pour toute la région à l’est des Grands Lacs.

Les deux derniers paragraphes de l’article 1er du traité anglo-allemand sont ainsi conçus :

« Il est convenu qu’aucun traité ni convention conclus par ou au nom de l’une des deux puissances au nord de la rivière Bénué, ne pourront entraver le libre passage des marchandises de l’autre puissance, ni stipuler le payement d’un droit de transit, soit pour aller aux régions voisines du lac Tchad, soit pour en revenir.

« Tous les traités passés par une puissance relativement aux territoires situés entre le Bénué et le lac Tchad, seront notifiés par cette puissance à l’autre puissance. »

Ces deux paragraphes s’appliquent à une région toute différente de celles dont il est question dans le reste de la convention.

Le lac Tchad, qui mesure, au moment de la saison des pluies, jusqu’à cinquante mille kilomètres carrés (plus de quatre-vingts fois la superficie du lac de Genève), est situé au centre du Soudan, dans le Bornou, à 250 mètres d’altitude, au sud du Sahara tripolitain, au nord des affluents de la rive droite du Congo, au nord-est de l’embouchure du Niger. Parsemé d’îles, en partie habitées, il touche d’une part au Soudan ; d’autre part, à la région parcourue par les Touareg et baigne les rives de plusieurs États indigènes, dont la population est fort dense.

Au nord, ce sont les Touareg Keloui et Tebou ; à l’est, le Kariem, et au sud-est, le Ouaday ; au sud, le Baghirmi, dont la frontière méridionale touche le nord des pays dépendant du poste français de Bangui, assis sur la rive droite de l’Oubangui, l’un des principaux tributaires du Congo. Le Baghirmi est traversé dans la direction du sud-sud-est au nord-nord-ouest par un fleuve magnifique : le Chari, dont la source est située dans des contrées placées aussi sous la protection et l’influence du poste de Bangui. Sur la rive gauche du Chari, et près de son embouchure, sur la rive méridionale du lac Tchad, est un petit État, le Logon, qui se trouve ainsi voisin du puissant empire du Bornou occupant toute la partie est du lac.

Toutes ces contrées sont superbes et d’une richesse inouïe. Les produits naturels, plantes, arbres, végétaux de toute nature, y poussent en abondance à l’état sauvage. La population y est nombreuse : trente-cinq à trente-six habitants par kilomètre carré, au Bornou ; trente-deux au Logon ; trente au Baghirmi. Pour apprécier l’importance de ces chiffres, il faut se souvenir que le Sénégal n’a que deux habitants et demi par kilomètre carré, et le Soudan français (Béledougou) environ dix ou douze. En France, la population est de soixante-et-onze habitants par kilomètre carré.

Les indigènes du Ouaday et du Baghirmi sont turbulents et assez peu civilisés, nous l’avons vu ; ce sont de beaux nègres, d’une taille élevée. Ceux du Bornou et du Kanem, les Kanouri sont aussi fort intelligents, industrieux et travailleurs ; leur pays est couvert de cultures.

Pour parvenir au lac Tchad, les puissances qui ont des possessions dans la région du Bas Niger ont suivi des routes différentes :

Les Anglais ont remonté le Niger jusqu’à Boressa et là, étant arrêtés par les chutes de ce nom, ils ont tenté de s’avancer dans l’intérieur en suivant un affluent de gauche, le Bénué, où la navigation est excessivement difficile.

Les Allemands sont partis du Cameroun, situé au fond du golfe de Biafra, et sont parvenus au Bénué, où ils se sont trouvés en concurrence avec les Anglais.

Les Français avaient comme base d’opérations le poste de Bangui, qui n’est qu’à neuf cents kilomètres à vol d’oiseau du lac Tchad (même distance que d’Alger à El Goléa).

Aucune de ces puissances n’était parvenue ni au Bornou, ni au Baghirmi : la situation était donc la même pour tous.

La France avait un intérêt considérable à gagner les bords du lac Tchad avant les deux autres nations, et à atteindre par là, le Sahara, d’où elle aurait pu relier ses possessions du Congo, du Sénégal, au Soudan Occidental et à l’Algérie.

Les deux paragraphes du traité anglo-allemand reproduits plus haut, la visaient donc particulièrement et elle devait s’opposer de toutes ses forces à une tentative capable de lui barrer la route vers le nord.

Déjà l’article 5 parle du lac Tchad, comme d’un lac dont les bords sud et ouest appartenaient depuis longtemps à l’Angleterre et à l’Allemagne.

La nécessité de délimiter dans ces régions la sphère d’influence de la France s’imposait donc avec encore plus d’urgence qu’auparavant, si nous ne voulions pas que l’arrangement anglo-allemand, déjà si funeste à l’influence française dans l’Est-Africain, portât un coup direct, non seulement au développement, mais on peut même dire, à l’existence de notre empire dans l'Ouest-Africain.

Comme la politique n’a rien de commun avec le sentiment et que, de plus, les Anglais et les Allemands sont, hélas ! les rivaux séculaires de la France, nous n’accueillerons qu’avec une extrême réserve les paroles de Stanley à un reporter du Gaulois, l’interrogeant sur le traité de juin 1890 et ses conséquences futures :

« Ce traité est un peu mon œuvre. Un peu plus nous livrions l’Afrique aux Allemands qui, peu à peu, gagnaient du terrain et voulaient annihiler la légitime influence anglaise.

« Lord Salisbury et le ministère anglais ne savaient pas ce qui se passait en Afrique. Ma vive protestation contre les arrangements qui allaient être conclus et qui étaient désastreux pour l’Angleterre a produit son effet.

« Félicitez-vous de ce que nous soyons à Zanzibar. Si nous n’y avions pas été, ce seraient les Allemands qui auraient pris la place et je vous réponds qu’alors vos intérêts pas plus que les nôtres n’auraient été respectés. Les Allemands sont très personnels et très envahissants, j’ai pu m’en convaincre pendant mes voyages. Je les voyais s’avancer toujours de plus en plus en Afrique, accaparer pour ainsi dire tout le pays. A la fin, devant le danger, j’ai crié : « Halte-là ! » Avec les Anglais à Zanzibar, je le répète, vous pouvez toujours vous arranger. Avec les Allemands, c’eût été impossible !

« Nous avons Zanzibar c’est vrai ; mais les possessions allemandes de la côte ont bien leur valeur. La vérité, c’est que chacun a sa part, sa bonne part dans le traité. Il est très avantageux, à mon sens, que les Allemands et les Anglais soient dans le pays ; mais il était nécessaire que la démarcation fût bien établie entre leurs possessions pour éviter des conflits.

« C’est chose faite aujourd’hui.

« J’aperçois l’avenir prospère pour ce pays. La concurrence entre Allemands et Anglais transformera ce pays d’ici à dix ans et la civilisation y fera d’énormes progrès. »

Nous avons reproduit en substance, page 321, une dépêche adressée de Zanzibar au Times et annonçant l’arrivée d’Emin-Pacha à Tabora.

Emin-pacha, après avoir été sauvé, malgré lui, par Stanley, en 1889, agit maintenant pour le compte de l’Allemagne, au grand déplaisir d’Albion.

Déjà on avait eu des nouvelles de son expédition à la rive orientale du lac Victoria, elles provenaient d’une lettre écrite par le R. P. Horne, supérieur de la mission de Lalange, confiée aux Pères Algériens du cardinal Lavigerie. Emin était parvenu à Farany et n’avait rencontré aucune résistance sérieuse. Cette partie de la région a été, au reste, pacifiée par le major Wissmann. Au-delà de Mpouapoua, Emin s’engagera au milieu de territoires peu connus. « Il a soin, constate le R. P. Horne, partout où il passe, de hisser le drapeau allemand à la place de ceux des chefs locaux ou même du sultan de Zanzibar, qui paraît encore de ci, de là ; et il trouve dans les villages principaux des agents indigènes qui doivent représenter l’autorité allemande auprès des Arabes. » D’après le P. Horne, il se montrerait très satisfait de l’activité des Pères Algériens et leur aurait fait les plus vives protestations de sympathie.

Aux renseignements donnés par le R. Père Horne, nous pouvons ajouter qu’Emin a poursuivi sa marche. Il venait d’être attaqué et de brûler, par représailles, un village, lorsque Mgr Livinhac (ayant quitté l’Ouganda regagnait la côte afin de s’embarquer pour la France) l’a rencontré. Emin fit au vicaire apostolique une brillante réception. D’après Mgr Livinhac, son expédition a eu lieu dans de bonnes conditions. Partout il proclame la souveraineté de l’Allemagne.

Le pays est maintenant pacifié de l’Ouganda à Bagamoyo, où l’on peut se rendre sans obstacles.

La traite des nègres s’éteindra petit à petit, faute de demandes d’esclaves. Il en partait annuellement trente mille de l’Ouganda ; il en part à peine quelques centaines aujourd’hui.

Emin-Pacha se dirigera-t-il ensuite du côté exploré, en 1887, par le comte hongrois Téléki ? Lui seul le sait ?

Parti de Zanzibar le 23 janvier, le comte Téléki, après être passé par Pangam, puis Taveta, rencontra les Masaï et séjourna un mois dans leur pays.

« Le pays des Masaï, dit-il, est couvert d’immenses plantations, parmi lesquelles figure principalement la canne à sucre. Les indigènes en fabriquent une sorte de vin, ce qui leur permet de se trouver dans un état d’ivresse perpétuelle. »

Le comte Téléki fit l’ascension du Kenia et atteignit la limite des neiges perpétuelles à une hauteur de 4.575 mètres environ. Le Kenia serait plus élevé que le Kilima-Njaro ; ce serait un ancien volcan couronné de neiges, avec un cratère de sept kilomètres et demi de diamètre, et sur le bord duquel se dressent deux pics gigantesques.

Quelques jours plus tard, nous trouvons l’expédition sur les bords du lac Baringo. Le comte Téléki pensait pouvoir y trouver des vivres, et envoya dans ce but une partie de ses hommes battre le voisinage. Ils revinrent exténués de fatigues et portant à peine le strict nécessaire. Le résultat le plus clair pour le voyageur fut un arrêt forcé de trois mois.

On ne se remit en marche que le 10 février 1888, pour arriver seize jours après à la montagne Njiro. Six jours plus tard, on dressait les tentes sur les bords du Basso-Norok (lac noir), qu’on nomma lac Rodolphe. L’expédition en suivit les bords et en atteignit le 7 mars, l’extrémité septentrionale.

De là, le voyageur se rendit au Basso-na-Ebor (lac blanc), qu’il nomma lac Stéphanie, en souvenir de la princesse Stéphanie, fllle de Leurs Majestés le roi et la reine des Belges, mariée à l’archiduc Rodolphe d’Autriche.

La reconnaissance de cette nappe d’eau terminée, le but de l’expédition était atteint. Elle revint donc sur ses pas, et le 25 octobre elle faisait son entrée à Mombas, ville située un peu en amont de Zanzibar.

Quels ont été les résultats de cette exploration ? La découverte de deux nouveaux lacs. C’est peu important, dira-t-on peut-être ? Erreur ! Vu leur situation, il est probable que nous sommes en présence d’un troisième réservoir du Nil et que c’est du Basso-Norok que sort un des grands tributaires du fleuve, le Sobat, dont on ne connaît pas encore la source.

Le Basso-Norok s’étend entre le 33e et le 34e degré de latitude orientale de Paris, du sud au nord, sur une longueur d’environ 275 kilomètres. Il est alimenté par trois rivières principales, dont une descend du nord et débouche à son extrémité septentrionale sous le nom de Nianam.

Cette mer intérieure est-elle un bassin fermé, un nouveau Tchad, ou fait-elle partie du bassin du Nil ? Telle est la question qu’ouvre la découverte du comte Téléki. Des explorations ultérieures ne manqueront pas de nous fixer sur ce point. En attendant, les géographes font des hypothèses et concluent, non sans probabilité, que le Basso-Norok est un troisième réservoir du Nil et que le Sobat est son affluent. Cette hypothèse admise, l’énorme quantité d’eau que ce dernier débite s’explique d’elle-même, tandis qu’en lui donnant une aire plus restreinte, on se trouve en face d’un effet sans cause.

Terminons cet aperçu en disant que le comte Téléki a trouvé au 5e degré de latitude nord une tribu chrétienne, qu’il suppose avoir été en rapport avec les Abyssins.

A ce sujet, M. Romanet du Caillaud a inséré, dans le Bulletin de la Société de Géographie de Paris, la note suivante :

« Dans les Annales apostoliques de la Congrégation du Saint-Esprit et du Saint-Cœur de Marie (numéro d’avril 1889), on lit que le comte Téléki, ayant atteint dans l’Afrique Orientale le 5e de latitude nord, a trouvé, à cette latitude, une tribu chrétienne. Il croit que cette tribu a eu des relations avec l’Abyssinie.

« En effet, à deux degrés plus au nord, au Kaffa, le christianisme a été florissant (voir Annales de la Propagation de la Foi, 1865, p. 17. Lettre de Mgr Massaja).

« La présence de cette tribu chrétienne à 2° au sud du Kaffa et à 4° au nord de l’Ouganda, semble indiquer une étape intermédiaire entre l’Abyssinie méridionale et l’Ouganda, pays qui — je l’ai déjà montré (Comptes rendus de la Soc. de Géog. de Paris, 1888, p. 289) — a probablement reçu les lumières du christianisme au temps de son premier roi Kintu.

« Le règne de ce roi, ai-je dit, remonte au Xe ou au XIe siècle. Or, c’est au Xe siècle que la dynastie Salomonide de la Haute-Ethiopie fut renversée par l’usurpation de la princesse de religion juive Judith ou Esther, surnommée A-Sat (le feu). Pendant environ un siècle, la dynastie de cette princesse juive régna dans le nord de l’Abyssinie et y persécuta le christianisme. Comme, durant cette usurpation, la dynastie légitime s’était retirée dans le Choa. il est probable que nombre de seigneurs chrétiens de l’Abyssinie septentrionale, pour échapper à la tyrannie de Judith et de ses successeurs, abandonnèrent leurs possessions du nord, et, émigrant vers le sud, y fondèrent des colonies chrétiennes. »

  1. Revue française, livraison des 1er et 15 août 1889.
  2. Le docteur Peters, a déclaré tout récemment Mgr Livinhac, débarqué à Marseille, s’est montré très respectueux envers les missionnaires français de l’Ouganda, desquels il n’avait qu’aide et protection à attendre. Il a signé un traité de libre-échange avec Mouanga, alors que l’anglais Jakson voulait imposer un traité protectionniste.
  3. Livraison du 1er juillet 1890.
  4. Mgr Livinhac fut chargé autrefois, par le roi Mtésa, qui avait dans ce prélat la plus grande confiance, d’aller solliciter du gouvernement français son protectorat pour l’Ouganda. Le gouvernement, engagé sur d’autres points de l’Afrique, n’accepta pas. Les conséquences de cette faute sont désormais irréparables.
  5. Province Égyptienne d’Equatoria.