L’Encyclopédie/1re édition/PTARMIQUE

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PTARMIQUE, s. f. Ptarmica, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur radiée : le disque de cette fleur est composé de plusieurs fleurons, & la couronne est formée par des demi-fleurons ; les fleurons & les demi-fleurons sont posés sur des embryons, & soutenus par un calice à plusieurs feuilles, disposées en écailles : les embryons deviennent dans la suite des semences minces. Ajoutez aux caracteres de ce genre que les feuilles sont ou dentelées ou divisées en grandes pieces, & qu’elles n’ont pas de découpures comme celles de la mille-feuille. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

M. de Tournefort compte treize especes de ce genre de plante ; la plus commune, ptarmica vu garis, folio longo, serrato, flore albo, I. R. H. 496. est haute d’une coudée, & quelquefois de deux & de trois coudées ; sa racine est plongée obliquement en terre ; elle est comme genouillée, garnie de grosses & longues fibres, d’une saveur âcre & brûlante. Sa tige est unique, cylindrique, lisse, fistuleuse, grêle, assez ferme ; ses feuilles sont alternes ou plutôt sans ordre, semblables pour la forme & la grandeur à celle de l’olivier, mais crenelées tout-autour de dents aiguës & rudes ; leur couleur est d’un verd brun, leur saveur est brûlante, cependant bien moins vive que celle de la pyrethre.

Le haut de la tige est un peu anguleux, velu, & partagé en plusieurs rameaux, qui portent en leurs sommets des fleurs disposées comme en parasol, blanches, radiées, deux ou trois fois plus grandes que celles de la mille feuille vulgaire, d’une odeur qui en approche, mais plus foible.

Le disque de ces fleurs est formé de plusieurs fleurons entassés, & partagés en cinq segmens pointus ; leur couronne est composée de demi-fleurons découpés en trois, portés sur des embryons, & contenus dans un calice écailleux, plus court que celui de la mille-feuille. Ces embryons se changent en de petites graines.

Cette plante vient naturellement dans les prairies, & les marais, elle fleurit au mois de Juillet. Ses feuilles, & sur-tout sa racine ne sont d’usage étant séches, que pour exciter l’éternuement ; c’est de-là que lui vient le nom d’herbe à éternuer. (D. J.)

Ptarmiques, adj. (Médecine.) ce sont des remedes qui excitent le πταρμός ou l’éternuement. On les nomme aussi errhines & sternutatoires. Voyez Errhines & Eternuement.

On a nommé de ce nom une plante qui fait éternuer, qui fait une famille assez nombreuse ; c’est la ptarmique.