L’Encyclopédie/1re édition/DEUX
* DEUX, s. m. terme qui marque la collection de deux unités ; c’est le premier des nombres pairs, & le second des caracteres de l’Arithmétique : il se figure ainsi 2. Voyez Binaire.
DEUX POUR UN, s. m. (Hist. nat. Ornithol.) gallinago minima sive tertia Bell. Oiseau qui pese environ deux onces ; il a dix pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité des pattes, & seulement huit pouces jusqu’au bout de la queue. On a donné à cet oiseau le nom de deux pour un, parce qu’il est deux fois plus grand que la bécassine. Le croupion est de couleur bleue & luisante comme celle des plumes du dos de l’étourneau, & la pointe de chaque plume est blanchâtre ; les bords extérieurs des longues plumes du dos ou des épaules sont jaunes, le milieu de la plume est brun avec des taches rousses, & les bords intérieurs sont d’un beau bleu luisant, sans aucun mélange de couleur pourprée. On voit sur le cou, du brun, du blanc, & du roux pâle : les plumes du sommet de la tête sont de couleur noire, mêlée de roux ; & il y a au-dessus des yeux une bande de couleur jaune pâle : la gorge est d’un roux pâle, avec des taches blanches & des taches brunes : la poitrine & le ventre sont blanchâtres : il se trouve entre les yeux & le bec une tache noire. Le mâle ne differe de la femelle, ni par les couleurs, ni par la grosseur. On compte dans chaque aile vingt-quatre grandes plumes ; les dix premieres sont brunes, les dix suivantes ont la pointe blanchâtre, enfin les barbes extérieures des trois dernieres sont marquées de roux & de noir ; en forme de stries. La pointe des plumes qui recouvre immédiatement les grandes plumes des ailes, est blanchâtre ; les autres petites plumes sont entierement noires, à l’exception de la pointe qui est en partie rousse & en partie noire. Le bec a près de deux pouces de longueur ; la piece supérieure s’étend un peu au-delà de l’inférieure, & elle est vers la pointe de couleur noire, & hérissée de petites rugosités, cependant l’extrémité est lisse. Les pattes sont dégarnies de plumes jusqu’au-dessus du genou, & ont une couleur verte peu foncée ; les doigts sont entierement séparés les uns des autres ; celui de derriere est le plus court ; les ongles sont noirs.
Cet oiseau se nourrit d’insectes ; il se cache dans les joncs, & il n’en sort que lorsqu’on l’approche au point de le toucher, pour ainsi dire. Willughby, Ornit. Voyez Oiseau. (I)
Deux, cheval à deux mains. Voyez Cheval, Donner, Appuyer, Pincer des deux. Voyez ces mots.
* Deux coups, (Rubanier.) se dit par rapport au galon, où l’ouvrier doit marcher deux fois de suite les mêmes marches ; en voici la nécessité : si l’on ne marchoit qu’un coup, les soies de la chaine se montreroient à-travers la trame qui est de fil d’or ou d’argent ; ces soies sont à la vérité couleur d’or pour l’or, & blanches pour l’argent ; malgré cette conformité de couleur, elles ne laisseroient pas de faire un mauvais effet sur l’ouvrage ; c’est pour l’éviter que l’on marche deux coups, & pour avoir plus de brillant, par une plus grande réflexion de lumiere. Il faut s’expliquer mieux : ces deux coups supposent quatre coups de navette, c’est-à-dire deux coups chaque pié ; le troisieme de ces quatre coups étant semblable au premier, puisque c’est la même marche qui lui donne l’ouverture, il faut de nécessité que ce troisieme coup vienne avoisiner le premier en se rangeant dans sa même duite, voyez Duite ; recevant un nouveau coup de battant, ils se serrent mutuellement, & produisent plus d’éclat sur l’ouvrage.
Deux pas. Voyez Effilés.