L’Encyclopédie/1re édition/ARESTE

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ARESTE, spina, (Hist. nat.) partie du corps de la plupart des poissons ; on entend communément par ce mot toutes les parties dures & piquantes, qui se trouvent dans les poissons : mais dans ce sens on doit distinguer plusieurs sortes d’arêtes ; car il y a des parties dures dans les poissons, qui sont analogues aux os des serpens, des oiseaux, & des quadrupedes ; tels sont les os de la tête des poissons, leurs vertebres, & leurs côtes. La plûpart ont de plus des piquans dans les nageoires, dans la queue, & sur d’autres parties de leur corps. Il y a aussi dans la chair de plusieurs poissons, des filets solides, pointus, plus ou moins longs, & de différentes grosseurs, dont les uns sont simples, & les autres fourchus. On ne peut donner à ces parties que le nom d’arête. Voyez Poisson. (I)

Areste, (coupe des pierres.) c’est l’angle ou le tranchant que font deux surfaces droites ou courbes d’une pierre quelconque : lorsque les surfaces concaves d’une voûte composée de plusieurs portions de berceaux, se rencontrent en angle saillant, on l’appelle voûte d’arête. La figure 4. Planche de la coupe des pierres, représente une portion de berceaux qui se croisent à angle droit. (D)

* Lorsque l’angle d’une pierre est bien taillé, & sans aucune cassure, on dit qu’elle est à vive-arête.

Sur la mesure des voûtes d’arête, voyez Voûte.

Areste, s. f. se dit chez les Chapeliers, de l’extrémité par où on arrondit un chapeau, & où l’on coud ce qu’on appelle un bord de chapeau. Pour arrondir l’arête, on met une ficelle autour du lien ou bas de la forme, on tourne cette ficelle tout autour sur la circonférence du bord extérieur, & avec un morceau de craie qui est au bout, on marque ce qu’il y a à enlever du bord du chapeau, qui par ce moyen se trouve parfaitement rond. Voyez Chapeau.

Areste, chez les Diamantaires, se dit proprement des angles de toutes les faces que peut recevoir un diamant. C’est pourquoi il ne faut pas confondre l’aréte avec le pan. Voyez Pan.

Areste, en terme de Planeur, c’est une carne ou angle, qui sépare dans tout le contour de la boîte le bouge d’avec la marlie. On dit pincer l’arête. Voyez Pincer.

Arestes, s. f. pl. (Manege & Maréchalerie.) maladie du cheval, galles qui viennent aux jambes.

Les arêtes ou queues de rat ne sont autre chose qu’une infirmité qui vient le long du nerf de la jambe, au-dessous du jarret, qui s’étend jusqu’au boulet, fait tomber le poil, & découvre des callus & des grosseurs très-rudes.

Le remede est de couper ces grosseurs ou cals avec le feu, & d’appliquer dessus l’emmiellure blanche, que nous décrirons à sa place ; il tombera une escarre, qu’on dessechera avec les poudres pour les plaies.

Si les arêtes sont humides, & qu’il n’y ait ni cal ni enflûre, il faut appliquer dessus l’onguent vert pour la galle.

Ce mal est vilain, en ce qu’il fait tomber le poil de la partie : mais il ne porte aucun préjudice notable au cheval. (V)