L’Encyclopédie/1re édition/APHYE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 525-526).
◄  APHTHES

APHYE, s. f. (Hist. nat. Zoolog.) aphya, apua, petits poissons de mer que les Anciens ont ainsi nommés, parce qu’on croyoit qu’ils n’étoient pas engendrés comme les autres poissons, mais qu’ils étoient produits par une terre limoneuse. Rondelet distingue plusieurs sortes d’aphyes.

L’aphye vraie, ἀφρὸς, ainsi nommée, parce qu’on a prétendu qu’elle naissoit de l’écume de la mer, ou parce qu’elle est blanche : on la nomme nonnata sur la côte de Gènes. Ces poissons n’ont pas la longueur du petit doigt ; la plûpart sont blancs ; il y en a de rougeâtres ; ils ont les yeux noirs ; ils se trouvent dans l’écume de la mer, & ils se rassemblent en très grande quantité & s’entrelacent si bien les uns avec les autres, qu’il est difficile de les séparer.

L’aphye de goujon, cobites, aussi appellée loche de mer. Voyez Loche.

L’anchois a été mis aussi au nombre des aphyes. Voyez Anchois.

L’aphye phalérique, aussi appellée nadelle ou melette. Voyez Nadelle.

L’aphye des muges, des mendales, des surmulets, sont de petits poissons semblables à ceux dont ils portent le nom ; on a crû qu’ils naissoient du limon de la terre, dans les étangs desséchés qui étoient recouverts de nouveau par les eaux des pluies. Rondelet. Voyez Poisson. (I)