L’Encyclopédie/1re édition/ANNEAU

◄  ANNATE
ANNECY  ►

ANNEAU, s. m. (Hist. anc. & mod.) petit corps circulaire que l’on met au doigt, soit pour servir d’ornement, soit pour quelque cérémonie.

L’anneau des évêques fait un de leurs ornemens pontificaux : on le regarde comme le gage du mariage spirituel que l’évêque a contracté avec son église.

L’anneau des évêques est d’un usage fort ancien. Le quatrieme concile de Tolede, tenu en 633, ordonne qu’un évêque qui aura été condamné par un concile, & qu’ensuite un second concile aura déclaré innocent, sera rétabli dans sa dignité, en lui rendant l’anneau, le bâton épiscopal ou la crosse, &c.

L’usage de l’anneau a passé des évêques aux Cardinaux, qui doivent payer une certaine somme pro jure annuli cardinalitii. Voyez Cardinal.

Origine des anneaux. Pline, liv. XXXVII. ch. j. observe que l’on ignore entierement qui est celui qui a le premier inventé ou porté l’anneau, & qu’on doit regarder comme une fable l’histoire de Promethée & celle de Midas. Les premiers peuples parmi lesquels nous trouvons l’usage de l’anneau établi, sont les Hébreux, Gen. xxxviij. dans cet endroit il est dit que Judas, fils de Jacob, donna à Thamar son anneau pour gage de sa promesse : mais il y a apparence que l’anneau étoit en usage dans le même tems chez les Egyptiens, puisque nous lisons, Gen. xlj. que le roi Pharaon mit un anneau au doigt de Joseph, comme une marque de l’autorité qu’il lui donnoit. Dans le premier liv. des Rois, ch. xxj. Jezabel scelle de l’anneau du Roi l’ordre qu’elle envoye de tuer Naboth.

Les anciens Chaldéens, Babyloniens, Perses, & Grecs, se servoient aussi de l’anneau, comme il paroît par différens passages de l’Ecriture & de Quinte-Curce. Ce dernier auteur dit qu’Alexandre scella de son propre sceau les lettres qu’il écrivit en Europe, & qu’il scella de l’anneau de Darius celles qu’il écrivit en Asie.

Les Persans prétendent que Guiamschild, quatrieme roi de leur premiere race, est le premier qui se soit servi de l’anneau, pour en signer ses lettres & ses autres actes. Les Grecs, selon Pline, ne connoissoient point l’anneau du tems de la guerre de Troie ; la raison qu’il en donne, c’est qu’Homere n’en fait point mention : mais que quand on vouloit envoyer des lettres, on les lioit ensemble avec des cordes que l’on noüoit.

Les Sabins se servoient de l’anneau dès le tems de Romulus : il y a apparence que ces peuples furent les premiers qui reçûrent cette pratique des Grecs. Des Sabins elle passa aux Romains, chez qui cependant on en trouve quelques traces un peu de tems auparavant. Pline ne sauroit nous apprendre lequel des Rois de Rome l’a adopté le premier ; ce qui est certain, c’est que les statues de Numa & de Servius Tullius étoient les premieres où l’on en trouvoit des marques. Le même auteur ajoûte que les anciens Gaulois & Bretons se servoient aussi de l’anneau. V. Sceau.

Matiere des anneaux. Quelques-uns étoient d’un seul & unique métal ; d’autres étoient de plusieurs métaux mêlés, ou de deux métaux distingués : car le fer & l’argent des anneaux étoient souvent dorés, ou au moins l’or étoit renfermé dans le fer, comme il paroît par un passage d’Artemidore liv. II. ch. v. les Romains se contenterent long-tems d’anneaux de fer : & Pline assûre que Marius fut le premier qui en porta un d’or, dans son troisieme consulat, l’an de Rome 650. Quelquefois l’anneau étoit de fer, & le sceau d’or ; quelquefois il étoit creux, & quelquefois solide ; quelquefois la pierre en étoit gravée, quelquefois elle étoit unie : dans le premier cas, elle étoit gravée tantôt en relief, tantôt en creux. Les pierres de cette derniere espece étoient appellées gemmæ ectypæ ; & les premieres, gemmæ sculpturâ prominente.

La maniere de porter l’anneau étoit fort différente selon les différens peuples : il paroît par le ch. xxij. de Jèremie, que les Hébreux le portoient à la main droite. Chez les Romains, avant que l’on eût commencé à orner les anneaux de pierres précieuses, & lorsque la gravure se faisoit encore sur le métal même, chacun portoit l’anneau à sa fantaisie, au doigt & à la main qu’il lui plaisoit. Quand on commença à enchasser des pierres dans les anneaux, on ne les porta plus qu’à la main gauche ; & on se rendoit ridicule quand on les mettoit à la main droite.

Pline dit qu’on les porta d’abord au quatrieme doigt de la main, ensuite au second, ou index ; puis au petit doigt ; & enfin à tous les doigts, excepté celui du milieu. Les Grecs porterent toûjours l’anneau au quatrieme doigt de la main gauche, comme nous l’apprend Aulugelle, lib. X. la raison que cet auteur en donne est prise dans l’Anatomie : c’est, selon lui, que ce doigt a un petit nerf qui va droit au cœur, ce qui fait qu’il étoit regardé comme le plus considérable des cinq doigts, à cause de sa communication avec une si noble partie. Pline dit que les anciens Gaulois & les anciens Bretons portoient l’anneau au doigt du milieu.

D’abord on ne porta qu’un seul anneau ; puis un à chaque doigt : Martial, liv. XI. epig. 60. enfin un à chaque jointure de chaque doigt. V. Aristophane, in Nub. Peu à peu le luxe s’augmenta au point qu’on eut des anneaux pour chaque semaine. Juvenal, Sat. VII. parle d’anneaux semestres, annuli semestres : on eut aussi des anneaux d’hyver, & des anneaux d’été. Lampride remarque, ch. xxxij. que personne ne porta là-dessus le luxe aussi loin qu’Heliogabale, qui ne mit jamais deux fois le même anneau non plus que les mêmes souliers.

On a aussi porté les anneaux au nez, comme des pendans l’oreilles. Bartholin a fait un traité exprès, de annulis narium, des anneaux des narines. S. Augustin nous apprend que c’étoit l’usage parmi les Maures de les porter ainsi ; & Pietro della Valle fait la même remarque au sujet des Orientaux modernes.

On peut dire qu’il n’y a point de partie du corps où on n’ait porté l’anneau. Différens voyageurs nous assûrent que dans les Indes orientales, les naturels du pays portent des anneaux au nez, aux levres, aux joues, & au menton. Selon Ramnusio, les dames de Narsingua dans le levant, & selon Diodore, liv. III. les dames d’Ethiopie avoient coûtume d’orner leurs levres d’anneaux de fer.

A l’égard des oreilles, c’est encore une chose ordinaire partout que de voir des hommes & des femmes y porter des anneaux. Voyez Pendant.

Les Indiens, particulierement les Guzarates, ont porté des anneaux aux piés. Lorsque Pierre Alvarez eut sa premiere audience du roi de Calicut, il le trouva tout couvert de pierres enchassées dans des anneaux : il avoit à ses deux mains des bracelets & des anneaux à ses doigts ; il en avoit jusqu’aux piés & aux orteils. Louis Bortome nous parle d’un roi de Pegu, qui portoit à chaque orteil, ou gros doigt du pié, une pierre enchassée dans un anneau :

Usage des anneaux. Les anciens avoient trois différentes fortes d’anneaux : la premiere servoit à distinguer les conditions & les qualités. Pline assûre que d’abord il n’étoit pas permis aux Sénateurs de porter un anneau d’or, à moins qu’ils n’eussent été ambassadeurs dans quelque Cour étrangere ; qu’il ne leur étoit pas même permis de porter en public l’anneau d’or, excepté dans les cérémonies publiques. Le reste du tems ils portoient un anneau de fer. Ceux qui avoient eu les honneurs du triomphe étoient assujettis à la même loi.

Peu à peu les Sénateurs & les Chevaliers eurent la permission de porter presque toûjours l’anneau d’or : mais Acron, sur la Sat. vij. liv. II. d’Horace, remarque qu’il étoit nécessaire pour cela que l’anneau d’or leur eût été donné par le Préteur.

Dans la suite l’anneau d’or devint une marque distinctive des Chevaliers : le peuple portoit des anneaux d’argent, & les esclaves des anneaux de fer : cependant l’anneau d’or étoit quelquefois permis au peuple ; & Severe accorda à ses soldats la liberté de le porter. Auguste donna la même permission aux affranchis. Néron fit à la vérité dans la suite un réglement contraire : mais on cessa bientôt de l’observer.

Les anneaux de la seconde espece étoient ceux qu’on nommoit annuli sponsalitii, anneaux d’épousailles ou de noces. Quelques Auteurs font remonter l’origine de cet usage jusqu’aux Hébreux : ils se fondent sur un passage de l’Exode, xxxv. 22. Léon de Modene cependant soûtient que les anciens Hébreux ne se sont jamais servis d’anneau nuptial. Selden, dans son uxor Hebraica, liv. II. ch. xiv. remarque qu’à la vérité ils donnoient un anneau dans la cérémonie de mariage, mais que cet anneau ne faisoit que tenir lieu d’une piece de monnoie de même valeur, qu’ils donnoient auparavant. Les Grecs & les Romains faisoient la même chose ; & c’est d’eux que les Chrétiens ont pris cet usage, qui est fort ancien parmi eux, comme il paroît par Tertullien & par quelques anciennes liturgies, où nous trouvons la maniere de bénir l’anneau nuptial. Voyez Mariage.

Les anneaux de la troisieme espece étoit destinés à servir de sceaux : on les appelloit cerographi, ou cirographi, sur lesquels voyez l’article Sceau.

Richard, évêque de Salisbury, dans ses Constitutions, an. 1217. défend de mettre au doigt des femmes des anneaux de jonc, ou d’autre matiere semblable, pour venir plus aisément à bout de les débaucher : & il insinue en même tems la raison de cette défense ; savoir, qu’il y avoit des filles assez simples pour croire que l’anneau ainsi donné par jeu étoit un véritable anneau nuptial.

De Breville, dans ses Antiquités de Paris, dit que c’étoit autrefois une coûtume de se servir d’anneau de jonc dans le mariage, lorsqu’on avoit eu commerce ensemble auparavant. Voyez Concubine.

Les anciens Germains portoient un anneau de fer pour marque d’esclavage, jusqu’à ce qu’ils eussent tué un ennemi de la nation. Et dans le tems que les investitures avoient lieu en Allemagne, l’Empereur ou le Prince qui confirmoit l’élection des Evêques, leur mettoit au doigt l’anneau pastoral. Dans l’Eglise Romaine il a été défendu par des conciles aux Ecclésiastiques de porter des anneaux, à moins qu’ils ne fussent constitués en dignité, comme Evêques ou Abbés. (G)

Anneau, s. m. terme d’Astronomie : l’anneau de Saturne est un cercle mince & lumineux qui entoure le corps de cette planete, sans cependant y toucher. Voyez Saturne.

La découverte de cet anneau est dûe à M. Huyghens : cet astronome, après plusieurs observations, apperçut deux points lumineux ou anses, qui paroissoient sortir du corps de Saturne en droite ligne.

Ensuite ayant revû plusieurs fois différemment le même phénomene, il en conclut que Saturne étoit entouré d’un anneau permanent : en conséquence il mit au jour son nouveau système de Saturne en 1659.

Le plan de l’anneau est incliné au plan de l’écliptique, sous un angle de 23d. 30′. il paroît quelquefois oval ; & selon Campani, son grand diametre est double du petit. Voyez Planete.

Cet anneau lumineux est par-tout également éloigné de la surface de Saturne, & se soûtient à une assez grande distance comme une voûte, chaque partie pesant vers le centre de la planete. Son diametre est un peu plus du double du diametre de Saturne ; & quoique l’épaisseur de cette bande circulaire soit fort mince, sa largeur ou profondeur est néanmoins si considérable, qu’elle égale à très-peu-près la moitié de la distance de la superficie extérieure de l’anneau à la surface de Saturne. Au reste cet anneau se soûtient toûjours de la même maniere, renfermant un grand vuide tout au tour, entre sa surface concave & la surface extérieure du globe de Saturne. Le plan de cet anneau ne paroît pas différer bien sensiblement du plan de l’orbite du quatrieme satellite de Saturne. Quant à l’usage dont peut être un anneau si extraordinaire, c’est ce que nous ne savons pas bien précisément ; & même il est probable qu’on l’ignorera encore long-tems ; car nous ne voyons rien de semblable ni d’analogue à ce phénomene, en parcourant tout ce que l’on a observé de plus merveilleux dans la nature. M. de Maupertuis, dans son livre de la figure des Astres, a expliqué d’une maniere ingénieuse la formation de l’anneau de Saturne. Il suppose que la matiere de l’anneau étoit originairement fluide, & pesoit à la fois vers deux centres, savoir vers le centre de Saturne, & vers un autre placé dans l’intérieur de l’anneau ; & il fait voir que Saturne a dû avoir un anneau, en vertu de cette double tendance. (O)

Anneau solaire ou horaire, est une espece de petit cadran portatif, qui consiste en un anneau ou cercle de cuivre, d’environ deux pouces de diametre, & d’un tiers de pouce de largeur. Voyez Cadran.

Dans un endroit du contour de l’anneau il y a un trou, par lequel on fait passer un rayon du Soleil, qui fait une petite marque lumineuse à la circonférence concave du demi-cercle opposé ; & le point sur lequel tombe cette petite marque, donne l’heure du jour que l’on cherche.

Mais cet instrument n’est bon que dans le tems de l’équinoxe ; pour qu’il puisse servir tout le long de l’année, il faut que le trou puisse changes de place, & que les lignes du zodiaque ou les jours du mois soient marqués sur la convexité de l’anneau : au moyen de quoi le cadran peut donner l’heure pour tel jour de l’année qu’on veut.

Pour s’en servir, il ne faut que mettre le trou sur le jour du mois ou sur le degré du zodiaque que le Soleil occupe, ensuite suspendre le cadran à l’ordinaire vis-à-vis du Soleil ; le rayon qui passera par le trou, marquera l’heure sur le point où il tombera.

Anneau astronomique, ou universel, est un anneau solaire, qui sert à trouver l’heure du jour en quelque endroit que ce soit de la terre ; au lieu que l’usage de celui dont nous venons de parler, est borné à une certaine latitude. Sa forme est représentée dans les Planches de Gnomonique, figure 22. Voyez aussi Cadran.

Cet instrument se fait de différente grandeur ; il y en a depuis deux pouces de diametre jusqu’à six. Il consiste en deux anneaux ou cercles minces qui sont larges & épais à proportion de la grandeur de l’instrument. L’anneau extérieur A représente le méridien du lieu où l’on est ; il contient deux divisions de 90d chacune, diamétralement opposées, & qui servent, l’une pour l’hémisphere boréal, l’autre pour l’hémisphere austral. L’anneau intérieur représente l’équateur, & tourne exactement en-dedans du premier par le moyen de deux pivots qui sont dans chaque anneau à l’heure de 12. A travers les deux cercles est une petite regle ou lame mince avec un curseur marqué C, qui peut glisser le long du milieu de la regle. Dans ce curseur est un petit trou pour laisser passer les rayons du Soleil.

On regarde l’axe de la regle comme l’axe du monde, & ses extrémités comme les deux poles. D’un côté sont les signes du zodiaque, de l’autre les jours du mois : sur le méridien est une piece qui peut glisser, & à laquelle on attache un petit pendant qui porte un anneau pour tenir l’instrument.

Usage de cet instrument. Mettez la ligne A, marquée sur le milieu du pendant, au degré de latitude du lieu, par exemple, 48d 50′ pour Paris ; mettez la ligne qui traverse le trou du curseur au degré du signe, ou au jour du mois. Ouvrez ensuite l’instrument, de sorte que les deux anneaux fassent un angle droit entre eux, & suspendez-le par le pendant H, de maniere que l’axe de la regle qui représente celui de l’instrument puisse être parallele à l’axe du monde ; ensuite tournez le côté plat de la regle vers le Soleil, jusqu’à ce que le rayon qui passera par le petit trou tombe exactement sur la ligne circulaire qui est tracée au milieu de la circonférence concave de l’anneau intérieur : le rayon solaire marquera l’heure qu’il est sur cette circonférence concave.

Il faut remarquer que l’heure de 12 ou de midi n’est point donnée par le cadran, par la raison que le cercle extérieur étant dans le plan du méridien, il empêche les rayons du Soleil de tomber sur le cercle intérieur : le cadran ne donnera point non plus l’heure quand le Soleil sera dans l’équateur, parce qu’alors ses rayons seront paralleles au plan du cercle intérieur.

Il y a encore une autre espece d’anneau astronomique construit à peu près sur les mêmes principes que ce dernier, excepté qu’au lieu de deux cercles, il en a trois : il a quelques avantages sur celui-ci, en ce qu’il donne l’heure de midi, & qu’il marque lorsque le Soleil est dans l’équateur ; il est même un peu plus juste. Au reste on ne se sert presque plus de ces instrumens, l’usage des montres ayant rendu inutiles tous ces cadrans qui ne donnent pas l’heure avec une certaine justesse.

Anneau astronomique est encore le nom d’un instrument dont on se sert en mer pour prendre la hauteur du Soleil : c’est une espece de zone ou de cercle de métal. Voyez la Pl. de navig. fig. 1. Dans cette zone il y a un trou C, qui la traverse parallelement à son plan ; ce trou est éloigné de 45 degrés du suspensoir B ; & il est le centre d’un quart de cercle DE, dont un des rayons terminans CE, est parallele au diametre vertical, & l’autre CD est horisontal & perpendiculaire à ce même diametre BH. Pour diviser l’arc FG de cet anneau en 90d, on décrit sur un plan un cercle FGC égal à la zone intérieure de l’anneau : du point C, pris à 45d du point B, comme centre, & d’un rayon pris à volonté, on décrit un quart de cercle PQR, dont le rayon terminant PC est perpendiculaire au diametre BD, & l’autre CR lui est parallele ; on divise ensuite ce quart de cercle en degrés, & on tire par le centre C, & par tous les points de division du quart de cercle, des rayons qui coupent la circonférence FDG, en autant de points qui répondront à des degrés de ce quart de cercle. Ces divisions ou degrés pris & transportés respectivement dans l’anneau astronomique depuis F jusqu’en G, le diviseront parfaitement.

Pour observer la hauteur du Soleil avec cet instrument, il le faut suspendre par la boucle B, & le tourner vers le Soleil A, de sorte que son rayon passe par le trou C ; il marquera au fond de l’anneau de F en I, les degrés de la hauteur du Soleil entre le rayon horisontal CF, & le rayon de l’astre CI ; & la partie IHG marquera sa distance au zénith, déterminée par le rayon CI de l’astre, & le rayon vertical CG.

Les observations faites avec l’anneau astronomique sont plus exactes qu’avec l’astrolabe, parce qu’à proportion de sa grandeur, les degrés de l’anneau sont plus grands. Voyez Astrolabe. (T)

Anneau, en Anatomie, nom que l’on donne à l’écartement des fibres de l’oblique externe vers sa partie inférieure, pour le passage du cordon spermatique dans les hommes, & du ligament rond dans les femmes. Voyez Cordon spermatique, &c.

L’intestin & l’épiploon s’engagent quelquefois dans cet anneau, & forment des descentes ou hernies inguinales. Voyez Hernie, &c. (L)

* Anneau, (Agriculture.) c’est un sarment ainsi appellé, de la maniere dont il est contourné ; on le passe sous un sep lorsqu’on le provigne. V. Sep.

* Anneau, (mesure de bois.) c’est un cercle de fer qui a six piés & demi de circonférence, que l’on nomme aussi moule, & dont le patron ou prototype est à l’hôtel-de-ville. C’est sur ce patron que tous ceux dont on se sert sont étalonnés & marqués aux armes de la ville. Trois moules ou anneaux remplis, plus douze bûches, doivent faire la charge d’une charrette. Le tout fait ordinairement depuis cinquante-deux jusqu’à soixante-deux buches, qui sont nommées par cette raison bois de compte. Toutes les buches qui sont au-dessous de dix-sept à dix-huit pouces de grosseur, doivent être rejettées du moule & renvoyées au bois de corde : mais il y a encore tant d’inégalité entre les plus grosses, que souvent ce nombre ne se trouve pas complet. Il y en a quelquefois de si grosses, sur-tout dans le bois qui vient de Montargis, que les quarante-sept ou quarante-huit bûches remplissent les trois anneaux, & font la voie. Voyez Voie.

Le bois qui vient par la riviere d’Andelle, & qui en porte le nom, n’ayant que deux piés & demi de longeur ; quand il s’en encontre d’assez gros pour être de moule ou de compte, on en donne quatre anneaux & seize bûches pour la voie. Voyez Andelle.

Anneau, (Mar.) c’est un cercle de fer ou d’autre matiere solide, dont on se sert pour attacher les vaisseaux. Il y a dans tous les ports & sur tous les quais des anneaux de fer pour attacher les navires & les bateaux. (Z)

Anneau, en Serrurerie, c’est un morceau de fer rond ou quarré, disposé circulairement à l’aide de la bigorne de l’enclume ; mais dont les deux extrémités sont soudées ensemble. On s’en sert pour attacher des bateaux, suspendre des rideaux, &c.

Anneau de clé ; on appelle dans une clé l’anneau, la partie de la clé que l’on tient à la main, & qui aide à la mouvoir commodément dans la serrure ; sa forme est communément en cœur ou ovale. On verra à l’article Clé la maniere de forger l’anneau.

On pratique quelquefois dans la capacité de l’anneau différens desseins ; pour cet effet on commence par le forger plein & rond : mais on n’orne ainsi que les clés des serrures de conséquence. Voyez Clé.

Anneau, chez les Bourreliers, est un morceau de fer ou de cuivre configuré comme tout ce qui porte le nom d’anneau. Il est au bout du poitrail de chaque côté, & soûtient un trait M, fig. 8. Pl. du Bourrelier, qui va se boucler sous le brancard, au trait de brancard qui tient à l’aissieu.

Anneaux, s. m. pl. ce sont dans les manufactures en soie, de très-petits cercles de fer, qu’on appelle encore yeux de perdrix, qu’on passe dans les cordes du rame. Chaque corde du rame a son œil de perdrix, & chaque œil de perdrix reçoit une corde du semple. On attache les cordes du semple aux yeux de perdrix qui sont passés dans les cordes du rame, parce qu’on se procure ainsi deux avantages : le premier, de fatiguer moins les cordes du rame & celles du semple, l’œil de perdrix pouvant glisser sur la corde du rame quand on tire le semple, ce qui n’arriveroit pas si les cordes du semple étoient noüées à celles du rame : le second, de pouvoir séparer plus facilement une corde du semple des autres cordes quand on en a besoin ; cette corde pouvant avancer ou reculer par le moyen de l’œil de perdrix qui forme une attache, mais qui ne forme pas une attache fixe. Voyez Semple, Rame, Métier de velours ciselé.

Anneaux de vergues, (Marine.) ce sont de petits anneaux de fer que l’on met deux ensemble dans de petites crampes, qu’on enfonce de distance en distance dans la grande vergue & dans celle de mizaine. L’un de ces anneaux sert à tenir les garcettes qui servent à plier les voiles ; & pour arrêter ces mêmes garcettes, on en passe le bout dans l’autre anneau.

Anneaux de chaloupes ; ce sont de grosses boucles de fer sur le plus haut du port, auxquelles on amarre les chaloupes.

Anneaux de sabords ; ce sont de certaines boucles de fer médiocrement grosses, dont on se sert pour fermer, saisir ou amarrer les mantelets des sabords.

Anneaux ou boucles d’écoutilles. Il y a des anneaux de fer sur les tillacs près les écoutilles, pour les amarrer & tenir fermes pendant les gros tems : il y en a aussi pour les canons par-derriere, & ils servent à les mettre aux sabords, ou à les haler en-dedans.

Anneaux d’étal. Voyez Daillots.

Anneaux de corde ; c’est ce qui sert à faire un nœud coulant. (Z)