L’Encyclopédie/1re édition/ALLER

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 282).
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ALLER de l’avant, (Marine.) c’est marcher par l’avant ou la proue du vaisseau.

Aller en droiture. (Marine.) Voyez Droiture.

Aller à bord. (Marine.) Voyez Bord.

Aller au cabestan. (Marine.) Voyez Cabestan.

Aller à la sonde. (Marine.) Voyez Sonde.

Aller à grasse bouline, (Marine.) c’est cingler sans que la bouline du vent soit entierement halée. Voyez Bouline grasse.

Aller au plus près du vent, (Marine.) c’est cingler à six quarts de vent près de l’aire ou rumb d’où il vient ; par exemple, si le vent est nord, on pourroit aller à l’ouest-nord-ouest, & changeant de bord à l’est-nord-est.

Aller proche du vent, approcher le vent, (Marine.) c’est se servir d’un vent qui paroît contraire à la route, & le prendre de biais, en mettant les voiles de côté par le moyen des boulines & des bras.

Aller de bout au vent, (Marine.) se dit d’un vaisseau qui est bon boulinier, & dont les voiles sont bien orientées, de sorte qu’il semble aller contre le vent, ou de bout au vent. Un navire travaille moins ses ancres & ses cables, lorsqu’étant mouillé il est de bout au vent, c’est-à-dire qu’il présente la proue au lieu d’où vient le vent.

Aller vent largue, (Marine.) c’est avoir le vent par le travers, & cingler où l’on veut aller sans que les boulines soient halées.

Aller entre deux écoutes, (Marine.) c’est aller vent en poupe.

Aller au lof, (Marine.) Voyez Lof.

Aller à la bouline. (Marine.) Voyez Bouline.

Aller à trait & à rame. (Marine.) Voyez Rame.

Aller à la dérive. (Marine.) Voyez Derive & Deriver. Se laisser aller à la dérive ; aller à Dieu & au tems ; à mâts & à cordes ou à sec, c’est serrer toutes les voiles & laisser voguer le vaisseau à la merci des vents & des vagues ; ou bien c’est aller avec toutes les voiles & les vergues baissées à cause de la fureur du vent.

Aller avec les huniers, à mi-mât. (Marine.) Voyez Hunier.

Aller terre à terre, (Marine.) c’est naviger en côtoyant le rivage. Voyez Ranger la coste. (Z)

Aller en traite. Voyez Traite.

Aller à l’épée, (Escrime.) on dit d’un escrimeur qu’il bat la campagne, qu’il va à l’épée, quand il s’ébranle sur une attaque, & qu’il fait de trop grands mouvemens avec son épée pour trouver celle de l’ennemi. C’est un défaut dans un escrimeur d’aller à l’épée, parce qu’en voulant parer un côté, il en découvre un autre.

Aller, (Manége.) se dit des allures du cheval ; aller le pas, aller le trot, &c. Voyez Allures. On dit aussi en terme de Manége, aller étroit, lorsqu’on s’approche du centre du Manége : aller large, lorsqu’on s’en éloigne : aller droit à la muraille, c’est conduire son cheval vis-à-vis de la muraille, comme si l’on vouloit passer au-travers. On dit en termes de Cavalerie, aller par surprise, lorsque le cavalier se sert des aides trop à coup, de façon qu’il surprend le cheval au lieu de l’avertir ; aller par pays, signifie, faire un voyage, ou se promener à cheval ; aller à toutes jambes, à toute bride, à étripe cheval, ou à tombeau ouvert, c’est faite courir son cheval aussi vîte qu’il peut aller. On dit du cheval, aller par bonds & par sauts, lorsqu’un cheval par gaieté ne fait que sauter, au lieu d’aller une allure réglée. Cette expression a une autre signification en terme de Manége. Voyez Sauter. Aller à trois jambes, se dit d’un cheval qui boite ; aller de l’oreille, se dit d’un cheval qui fait une inclination de tête à chaque pas. (V)

Aller de bon tems, terme des Véneurs ; l’on dit les véneurs alloient de bon tems, lorsque le Roi arriva, ce qui signifie qu’il y avoit peu de tems que la bête étoit passée.

Aller d’assurance, se dit de la bête, lorsqu’elle va au pas, le pié serré & sans crainte.

Aller au gagnage, se dit de la bête fauve, (le cerf, le dain, ou le chevreuil) lorsqu’elle va dans les grains pour y viander & manger ; ce qui se dit aussi du lievre.

Aller de hautes erres, se dit d’une bête passée il y a sept ou huit heures ; ce lievre va de hautes erres.

Aller en quête, se dit du valet de limier lorsqu’il va aux bois pour y détourner une bête avec son limier.

Aller sur soi, se sur-aller, se sur-marcher, se dit de la bête qui revient sur ses erres, sur ses pas, en retournant par le même chemin qu’elle avoit pris.

Aller en galée, terme d’Imprimerie. Voyez Galée.