Grammaire de l’hébreu biblique/Morphologie/Verbe/Paragraphe 84

Paul Joüon
Institut biblique pontifical (p. 185).
§ 84. Parenté des verbes faibles entre eux.

a Les verbes faibles étant caractérisés par le fait qu’à côté d’éléments forts ils contiennent un élément faible, il est arrivé souvent que, pour exprimer une même idée, on a associé aux mêmes éléments forts un élément faible variable. Ainsi pour tendre un piège la base stable קשׁ a été employée avec un 1er élément faible י ou נ, d’où יָקַשׁ et נָקַשׁ. De même pour disjoindre on a נקע et יקע. Quand il s’agit de verbes dont il se trouve peu de formes dans la Bible, il est parfois difficile de dire s’il y a vraiment deux racines apparentées ou bien si certaines formes ne sont pas dues à une simple contamination ; tel est le cas notamment pour certains verbes ע״ו et ע״ע. Un accident phonétique survenu à une forme peut causer un métaplasme[1]. Une forme isolée n’autorise pas à admettre une véritable racine ; ainsi du hitpael הִתְיַצֵּב (§ 77 b) on ne peut pas conclure à l’existence, en hébreu, d’une racine יצב à côté de נצב, ni du futur יֵלֵךְ à l’existence d’une racine ילך à côté de הָלַךְ (§ 75 g).

b Exemples d’une base employée avec divers éléments faibles : écraser : דכךְ, דוךְ, דכא ; ê. nombreux : רבב et רבה ; ê. coi : דום, דמם, דמה ; mépriser : בוז et בזה ; rencontrer : קרא et קרה.

Autres exemples dans le cas des verbes défectifs § 85.

  1. C’est ainsi qu’en arabe de Syrie waqada وَقَدَ allumer devient qād, f. yaqīd, par l’impératif qid قِد prononcé qīd (cf. Landberg, Proverbes de Sayda, p. 290).