CHAPITRE XII.


Déclin de l’imagination poétique, sous l’empire d’Alexandre. — Grandeur qui reste encore à l’esprit grec. — Lyrisme philosophique. Hymne d’Aristote. — École stoïque. Hymne religieux de Cléanthe. — Soumission et abaissement d’Athènes. — Les deux Démétrius. Apothéose du second.


Les trois grands tragiques et leur parodiste créateur étaient loin, vous le savez, d’avoir épuisé la veine théâtrale d’Athènes. D’autres poëtes, nommés par Aristote, nous disent assez quelle riche moisson le théâtre dut offrir longtemps encore à l’imagination lyrique. Pindare, après une longue vie de triomphes, entre les fêtes sacrées et les jeux guerriers de la Grèce, s’éteignit, sans rival dans son art. Mais les mœurs poétiques de la Grèce, sa passion des lettres et de l’éloquence, la variété croissante de son génie, durèrent plus d’un siècle après lui. Platon, dont le génie s’essaya dans des dithyrambes avant d’avoir entendu Socrate, gardait évidemment plus d’un souvenir de la poésie dorienne de Pindare ; et, alors même qu’il eut renoncé à cette ambition poétique de sa jeunesse et jeté au feu ses premiers vers, il en retint cette inspiration lyrique dont il a parfois animé les débuts ou les épilogues de ses entretiens philosophiques.

Ami des philosophes pythagoriciens et des arts de la Sicile, attiré par un despote corrompu à cette cour de Syracuse où, un siècle auparavant, Pindare avait été l’hôte favori d’un roi généreux, Platon aimait les hautes pensées et la majesté religieuse du grand lyrique thébain. Le goût du philosophe pour les institutions lacédémoniennes, son penchant à les imiter dans sa République idéale, la place qu’il y donne aux jeux guerriers et à une sorte d’éducation héroïque de l’âme et du corps, devaient lui rendre précieuse cette magnifique parole du poëte, qu’il cite parfois à l’égal des traditions antiques dont il aime à s’autoriser.

Dans le philosophe et dans le poëte, en effet, ce n’est pas seulement la même élévation morale, le même mélange de raison et d’enthousiasme ; c’est, sur un grand point, le gouvernement des sociétés, le même amour de la justice, le même dégoût de la tyrannie sans pudeur et de l’anarchie sans frein. Ce vœu de Platon, que les philosophes deviennent rois, ou que les rois deviennent philosophes, résume ce que le poëte thébain avait conseillé aux rois grecs de Syracuse, d’Agrigente, d’Etna, de Cyrène, et ce que Xénophon décrivit dans sa Cyropédie. Par là doit s’expliquer, à côté de l’admiration pour le génie, la faveur encore attachée longtemps au nom de Pindare, dans le changement des lois et des mœurs de la Grèce, et dans l’acheminement des esprits vers la soumission à un conquérant qui rendrait le nom grec maître de l’Asie.

Aristote, préparant le génie d’Alexandre, ne dut pas sans doute moins recommander à son élève la poésie morale de Pindare que les chants belliqueux d’Homère. Et le futur dominateur de l’Orient, qui refusait de disputer des prix à Olympie, parce qu’il n’y rencontrait pas de rois pour rivaux, ne pouvait cependant méconnaître l’influence populaire de ces palmes qu’il dédaignait. Il savait que le roi Philippe, si habile séducteur de l’esprit des Grecs, avait compté pour trois prospérités égales qui lui étaient échues le même jour, la défaite des Triballiens rebelles, une victoire à la course des chars, et la naissance du fils que lui donnait Olympias. Enfin, sur les monnaies de Macédoine, Alexandre voyait la tête de ce roi, son puissant prédécesseur, ornée des palmes remportées dans les grands jeux de la Grèce.

Lui-même, toutefois, ne parut jamais favoriser ces jeux, ancienne et rude école de la liberté grecque. Dans les fêtes de sa cour, il affectait de proposer des prix aux poëtes, aux maîtres du luth ou de la lyre ; mais rarement il admit d’autres jeux ; et, parmi les cruautés de son règne, il fit mourir un athlète, dont le seul crime était d’avoir terrassé en public, par son agile vigueur et sans armes, un Macédonien tout armé.

Cette défiance et cette aversion des jeux patriotiques de la Grèce n’empêchèrent pas Alexandre de porter grand honneur à la poésie sublime et au nom consacré de Pindare. Lorsque, pour prélude de son entreprise sur l’Asie, en souvenir de l’ancienne défection de Thèbes et contre sa résistance nouvelle, il vint, avant de passer l’Hellespont, écraser cette malheureuse ville comme une victime expiatoire, et que, dans sa fureur, semblable aux Thraces demi-barbares qui remplissaient son armée, il fit tuer la garnison et rasa de fond en comble les murailles et les maisons, il ne se borna pas à épargner, comme on l’a vulgairement répété, cette maison de Pindare dont Pausanias, quatre siècles plus tard, notait les ruines saintes encore. Il fit une exception de plus : en ordonnant de vendre comme esclaves, au nombre d’environ trente mille âmes, les habitants demeurés dans Thèbes, il réserva libres les prêtres, les hôtes des Macédoniens, les adversaires du décret qui avait décidé le soulèvement de la ville, et enfin les descendants du poëte Pindare.

Après cette amnistie personnelle au milieu d’une telle vengeance, Alexandre, qui dans sa fougue cruelle ne négligeait aucun prestige religieux, voulut emporter en Asie quelques-unes de ces réponses de Delphes jadis venues si à propos dans la guerre médique, et dont Pindare avait été l’inspirateur et l’écho.

Plutarque a raconté comment l’impatience du jeune prince ne s’arrêtant pas, pour consulter l’oracle, à la distinction de jours favorables ou néfastes, il entraîna de force la Pythie dans le sanctuaire, et comment alors, sur le cri de la prêtresse, « ô mon fils, on ne peut te résister, » il ne voulut pas attendre d’autre prédiction, et partit pour accomplir celle-là.

Quelles merveilles suivirent, quel monde nouveau s’ouvrit à l’imagination des Hellènes, quelle gloire consola leur défaite intérieure et leur asservissement, quel simulacre de liberté leur resta, par l’absence chaque jour plus lointaine de leur puissant vainqueur, qui semblait leur général délégué dans l’Asie, il n’appartient pas à notre sujet de multiplier ici ces grands souvenirs d’une prodigieuse fortune.

Deux choses à remarquer, cependant : le siècle d’Alexandre, si l’on peut appeler ainsi la course de dix ans du jeune héros, et les fondations d’empires qui, jetées sur son passage, s’achevèrent après lui, le siècle d’Alexandre fut bien loin d’atteindre, dans l’ordre des arts et du génie, à la gloire du siècle de Périclès, ou plutôt d’Athènes, dans sa période la plus étendue, de la naissance d’Eschyle à la mort de Platon. C’est là pour l’esprit humain le temps privilégié qui reste incomparable, et qui, dominant plusieurs époques, n’a été surpassé ni peut-être égalé par aucune. Alexandre, passionné pour la poésie, comme pour toutes les grandes choses, avait recueilli les tragédies d’Eschyle, de Sophocle, d’Euripide, toutes les œuvres des grands poëtes du même âge : mais il ne leur faisait pas naître de rivaux. Il enviait Homère à Achille ; mais il était obligé de se contenter pour lui-même des vers de Chérile. Il lui était plus aisé de se faire dieu que de susciter un grand poëte ; et, quand il voulut des hymnes pour son apothéose, il n’obtint que les vers emphatiques du sophiste Anaxarque.

Lorsque, dans les fêtes de ses triomphes, au retour d’Égypte et de Phénicie, il fit célébrer de grandes représentations avec des chœurs de musique, ce n’était pas l’invention, mais le spectacle qui était l’objet des prix. La palme n’était disputée qu’entre les acteurs. Les arts du dessin, que la domination d’un maître gêne moins, semblaient mieux garder leur génie ; et Alexandre était plus heureux à trouver des peintres, ou des statuaires que des poëtes dignes de lui. Il semble, cependant, par un souvenir de son règne, que là même, l’ostentation orgueilleuse de la puissance, et ce je ne sais quoi d’asiatique et de barbare qu’Alexandre recevait du contact de ses ennemis vaincus, venaient altérer, dans les arts qui touchent à l’expression matérielle de la grandeur, la sublime pureté du génie grec. Ce mont Athos[1], que l’architecte favori du roi devait tailler en statue colossale, avec une ville dans la paume d’une main, et un fleuve s’épanchant de l’autre main, rappelle la gigantesque monstruosité des temples et des dieux indiens, venant remplacer les lignes sublimes du Parthénon et la Minerve de Phidias.

À vrai dire, et sauf cette merveilleuse souplesse du génie grec qui lui permit plusieurs retours et plusieurs Renaissances avant sa ruine, l’empire d’Alexandre, où il ne resta qu’un grand esprit, pour analyser tout ce que le monde avait su et fait jusque-là, fut à la fois la date de l’agrandissement démesuré de la Grèce et de son déclin moral. On passa dans les lettres, de l’invention à la critique, et de l’inspiration à la science. La morale, l’histoire, la poésie didactique et comique, furent encore cultivées avec un art habile, une finesse savante, ou un heureux éclat. Il y eut encore un Théophraste, un Éphore, un Théopompe. Il dut s’élever un Ménandre, pour porter sur la scène, à défaut des peintures de feu et des fantaisies d’Aristophane, l’observation d’Aristote et de ses élèves. Mais la grande inspiration tragique, lyrique, philosophique ne paraissait plus. Les chefs-d’œuvre qu’elle avait laissés, ces marbres antédiluviens que la génération moderne ne pouvait reproduire, n’en étaient que plus admirés ; et on sait quelle gloire obtenait, en les interprétant, l’esprit encyclopédique d’Aristote. Lui-même cultivait parfois, sous la forme la plus sévère, cet art poétique dont il a donné les lois. Un vers isolé dans quelque commentaire nous atteste qu’il avait composé des hymnes aux dieux ; et les siècles, à travers tant de ruines, ont conservé son hymne à la Vertu, souvenir de reconnaissance à la mémoire de son ami, l’eunuque Hermias, gouverneur d’une ville d’Asie.

« Vertu[2], laborieuse épreuve de la race humaine, toi, la plus noble poursuite de la vie ! pour ta beauté, ô vierge, c’est un sort envié dans la Grèce et de mourir et d’affronter d’insurmontables travaux. Si grande est la douceur que tu jettes dans l’âme, immortelle récompense plus précieuse que l’or, que la noblesse du sang et que le charme du sommeil ! Pour toi, le fils de Jupiter, Hercule, et les fils de Léda ont grandement souffert, et témoigné de ta puissance par leurs œuvres. Pour l’amour de toi, Achille et Ajax ont abordé les infernales demeures. Pour ta beauté qui lui était chère, le nourrisson d’Atarné a quitté la lumière du jour : aussi sera-t-il à jamais célébré ; et les Muses, filles de Mnémosyne, augmenteront son immortel renom, attentives à célébrer en lui le culte de Jupiter hospitalier, et la gloire de l’amitié fidèle. »

Ces courtes paroles littéralement traduites ne semblent-elles pas garder encore la marque ineffaçable du grave et lumineux esprit qui leur avait donné la mélodie de sa langue et celle des vers ? Et si on voulait rêver pour Aristote une émotion lyrique, en pourrait-on supposer une plus naturelle et meilleure ?

À mesure que s’étendait l’horizon de l’empire grec, et que le génie de la liberté se perdait dans l’unité de la puissance, la grande poésie, l’audace de l’imagination et l’ardeur de la passion durent insensiblement diminuer et disparaître. La philosophie, non plus cosmogonique, mais morale, reparut encore cependant et fut comme la dernière liberté de la Grèce. Il y eut des écoles et des sectes, à défaut de patrie. Lorsqu’il n’y avait plus de peuple héroïque, il se forma encore par la réflexion et la science des âmes invincibles à la douleur et au plaisir. Plus tard, on regrettera que cette vertu contemplative dégénère aussi, comme la vertu civique, et qu’elle s’égare par le sophisme, se corrompe par la mollesse. Mais il est beau de voir, même sous la conquête macédonienne, ce qui restait de dignité morale à la philosophie, et quel langage elle savait prendre, entre la servitude du peuple civilisé et les apothéoses que se décernaient les généraux grecs conquérants des barbares.

C’est un demi-siècle après Alexandre, à travers les dominations tyranniques issues de sa grandeur, qu’un des fondateurs de cette école stoïque, sanctuaire de l’indépendance humaine survivant à la liberté, le philosophe Cléanthe, résumait son culte et sa foi dans un hymne au Dieu suprême. C’était une nouvelle forme de la poésie lyrique, l’élan réfléchi de l’âme, la force morale sans enthousiasme apparent, mais contenue et invincible devant l’erreur et les menaces du monde. Écrit en majestueux hexamètres, sans les détours impétueux de la strophe et les variétés du rhythme, avec des paroles simples et de grandes images, cet hymne, chanté sans doute sur les tons de quelque ancienne et austère mélodie, nous semble le plus beau démenti des abaissements où se laissait réduire la Grèce, comme des erreurs brillantes qui l’avaient jadis égarée.

« Ô le plus glorieux des immortels[3], nommé de plusieurs noms, tout-puissant toujours, Jupiter, principe de la nature, gouvernant tout avec justice, salut ! car, il est permis à tous les mortels de t’invoquer. Nous sommes, en effet, une race issue de toi, ayant par privilége le signe imitatif de la voix, entre tous les êtres mortels qui vivent et rampent sur la terre. Aussi, je te célébrerai, et je chanterai ta force éternelle. À toi cet univers, roulant autour de la terre, obéit sous l’impulsion que tu lui donnes ; et il est soumis volontiers à ta puissance. Sous tes mains invincibles, tu tiens asservi le tonnerre à deux tranchants, tout de feu, toujours vivant. À son atteinte, toutes les choses de la nature ont frissonné ; et par lui tu établis le niveau de la raison commune qui réside dans tout, se mêlant aux grandes et aux petites intelligences, raison si puissante qui est le suprême roi partout.

Et il ne se fait pas sur la terre une œuvre, en dehors de toi, ô Dieu ! ni dans le cercle immense de l’éther divin, ni sur la mer, hormis ce que font les méchants dans l’égarement de leurs âmes ; et tu mets la règle où était le désordre, et les choses ennemies te sont amies.

Ainsi, tu as partout harmonisé le bien au mal, de sorte qu’il existe pour tous une seule loi, toujours la même, que désertent par leur fuite tous ceux des mortels qui deviennent méchants ; infortunés qui, désirant toujours la possession des biens, n’aperçoivent pas la loi générale de Dieu, n’écoutent pas cette loi, à laquelle s’ils obéissaient, ils auraient, avec l’intelligence, le bonheur et la vie ! Mais, loin de là, ils courent, sans souci du beau, à des termes divers, les uns poursuivant la gloire avec une hâtive ardeur, les autres tournés à l’avidité du gain, sans nulle pudeur, les autres à la mollesse et aux plaisirs du corps, recherchant ainsi le contraire même de ce que poursuivent les premiers.

Mais, ô Jupiter ! dispensateur suprême, ceint de sombres nuages et roi du tonnerre, délivre les hommes de leur funeste ignorance : écarte-la de leur âme, ô père ! et donne leur d’atteindre à la pensée sur laquelle tu t’appuies, pour tout régir avec justice ; afin qu’ainsi nous-mêmes honorés, nous te rendions honneur en retour, célébrant tes œuvres, dans nos hymnes sans interruption, comme il convient à l’être mortel ; puisqu’il n’y a pas pour les humains, ni même pour les dieux, autre emploi plus grand que de célébrer, en esprit de justice, la loi générale du monde. »

Cette élévation vous semble-t-elle abstraite et froide ? Supportez, si vous le pouvez, ce qu’à côté de ce langage balbutiait la tradition païenne aggravée par la servitude.

Athènes, qui ne pouvait cesser d’être la ville des arts, Athènes, qu’Alexandre avait ménagée comme le théâtre où se donnaient les couronnes de la renommée, n’était plus que suspecte et tremblante sous les soldats macédoniens, devenus rois tour à tour, après le conquérant de l’Asie. Tous ces hommes ne furent pas des tyrans féroces, comme le fils d’Antipater, Cassandre, meurtrier d’Olympias ; mais tous avilirent Athènes par les hommages qu’ils en recevaient. Après quelques années d’une soumission assez douce et d’un loisir encore illustré par les arts, sous la domination de Démétrius de Phalère, ce Périclès dégénéré comme le peuple qu’il gouvernait, Athènes, en se croyant délivrée, tomba dans les dernières bassesses de la servitude. Elle se prostitua plus qu’elle ne se soumit à Démétrius Poliorcète, saluant l’entrée triomphale de ce nouveau maître par une servile cantate postérieure de quelques années à l’hymne religieux de Cléanthe. Cette fois la philosophique Athènes est redevenue tout idolâtre. Seulement, au souvenir de la bonne déesse, Déméter ou Cérès, elle associe par un jeu de mots puéril l’apothéose du fils d’Antigone, dont elle subit avec joie la protection et les débauches.

« Oh ! comme les plus grands[4] et les plus aimés des Dieux sont les bienvenus dans Athènes ! Voici que ce jour nous amène Déméter et Démétrius. Elle vient, pour célébrer les solennels mystères de sa fille : et lui, propice comme il sied à un Dieu, il apparaît souriant et beau. Majestueux spectacle de sa présence, tous les amis en cercle, et lui-même au milieu, comme si les amis étaient les astres, et lui le soleil !

Salut, fils du puissant dieu Neptune et de la déesse Aphrodite ! Les autres dieux, ou sont trop éloignés, ou n’ont pas d’oreilles : ils n’existent pas ; ou ils ne s’occupent pas de nous. Mais toi, nous te voyons présent, non pas sous un simulacre de bois ou de pierre, mais en réalité. Nous t’adressons nos prières. Et d’abord, assure-nous la paix, dieu chéri ! car tu en es le maître. Puis, le Sphinx qui tyrannise, non plus Thèbes, mais la Grèce entière (j’entends cet Éolien qui, blotti sur des rochers, comme l’antique Sphinx, enlève et pille hommes et biens, sans que je puisse le repousser), frappe-le toi-même, je t’en supplie : sinon, trouve-nous quelque Œdipe qui précipite ce monstre, ou le fasse mourir en l’affamant ! »

« Tout cela, dit Athénée, qui nous a conservé ces tristes vers, était chanté par les vainqueurs de Marathon, non pas seulement eu public, mais dans les familles, par ceux qui jadis avaient puni de mort le prosternement d’adoration devant le roi de Perse, et tué des myriades de barbares. »



  1. Vitruv. lib. ii in præf.
  2. Poet. lyr., ed. Boiss., p. 26.
  3. Analect. Brunck. lect., p. 225.
  4. Græc. histor. fragm., t. II, p. 476.