Essai sur la répartition des richesses/TDM

TABLE DES MATIÈRES


De la division de la science économique en quatre parties. — La répartition des richesses a été jusqu’ici moins étudiée que les autres branches de la science.

Le pessimisme économique et le socialisme. Préjugés scientifiques et préjuges populaires à l’égard de la répartition des richesses. — Les trois genres de socialisme. — Critiques qu’ils adressent aux économistes à propos des machines, de la division du travail, de l’association, de la concurrence. — Ce que l’on appelle le sisyphisme. — Objection de Mgr de Ketteler à la liberté commerciale : elle amènerait le triomphe de la nation ayant les salaires les plus bas. — Réponse à cette objection.
Les théories de Malthus, de Ricardo, de Turgot et de Stuart Mill sur la population, la rente de la terre et le salaire. — Ces trois théories n’ont pas un caractère scientifique ; elles ne contiennent que des vérités contingentes et passagères, propres à certains temps et à certains pays.
Réfutation de la doctrine de Malthus par un apologue. — La concurrence des pays neufs, la baisse du fret maritime et la loi de Ricardo. Le « salaire naturel » ; la « loi d’airain » de Lassalle. Réfutation de cette théorie et du principe de Turgot.
Définition de la civilisation. — Du préjugé que les riches deviennent chaque jour plus riches et les pauvres chaque jour plus pauvres. — Définition des principaux besoins de l’homme. Comparaison des salaires soit en argent, soit ramenés au prix du blé, dans les trois derniers siècles. — De l’accroissement de toutes les consommations par tête. — De l’amélioration du logement de l’ouvrier. — D’un progrès plus grand encore dans le vêtement et dans l’ameublement ; démonstration par le mouvement des prix depuis cinquante ans. — Du développement des garanties qu’a l’ouvrier contre la maladie, le chômage, la misère. — L’action des sociétés de secours mutuels et des caisses d’épargne. — Critiques de Proudhon relativement aux caisses d’épargne réponse.
Accroissement des loisirs de l’ouvrier. — Diminution progressive de la journée de travail.
Théorie de Lassalle sur le criterium de la situation de la population ouvrière. — Réfutation de cette théorie.

Du mouvement général vers une moindre inégalité des conditions. 
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de la nature et de l’origine de la propriété rurale
Des diverses catégories de copartageants dans le revenu de la nation : les propriétaires fonciers, les capitalistes, les entrepreneurs d’industrie, les salariés ou ouvriers.

Les quatre ordres de recherches qui se rattachent à l’étude de la propriété foncière.
De la nature et de l’origine de la propriété foncière privée, perpétuelle et absolue. — La terre n’a pas de valeur sur les confins de la civilisation. — Exemples tirés de l’Asie centrale, du Far West américain ou canadien, de l’Australie. — La faible valeur qu’a la terre dans ces régions vient du travail social qui l’approche où l’entoure.
Opinion de M. Émile de Laveleye sur la propriété primitive et sur la « propriété quiritaire ».
Les quatre explications ou justifications de la propriété privée, perpétuelle et absolue. — La véritable cause de cette propriété est l’utilité sociale. — Démonstration de l’utilité de la propriété privée, perpétuelle et absolue. La propriété collective communale n’aurait pas moins d’inconvénients que la propriété privée, et elle n’en offrirait pas les avantages. La propriété privée est indispensable pour le rapide défrichement et le prompt peuplement des contrées neuves.
Deux causes ont contribué à la disparition de la propriété collective la division du travail et le progrès des cultures. La culture variée et perfectionnée n’est pas compatible avec ce genre de propriété.

Du plan de M. de Laveleye pour « communaliser » ou « nationaliser » le sol 
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du caractère particulier du revenu foncier. — examen de la doctrine de ricardo sur la rente de la terre.
D’après la théorie de Ricardo le propriétaire foncier serait un être privilégié auquel profiteraient d’une manière particulière tous les progrès de la civilisation. — Exposé de la doctrine de Ricardo. — Caractère de la période où a écrit cet économiste.

De l’ordre historique des cultures d’après Ricardo. Les terres les meilleures sont les premières cultivées ; la supériorité de fécondité de certaines terres est la première cause de la rente de la terre. — La supériorité de situation est la seconde cause. — Au delà d’une certaine limite les nouveaux capitaux consacrés à l’amélioration des terres sont moins productifs que les premiers capitaux qui ont mis les terres en valeur ; troisième cause de rente.
Les diverses hypothèses de Stuart Mill sur les circonstances qui affectent la rente de la terre. — Première hypothèse la population augmente et les capitaux restent stationnaires ; deuxième hypothèse : les capitaux augmentent et population reste stationnaire ; troisième hypothèse la population et les capitaux augmentent également et les arts de la production restent stationnaires dans ces trois cas, suivant Stuart Mill, la rente de la terre hausse. — Quatrième hypothèse les capitaux et la population restent stationnaires, l’art agricole fait des progrès rapides baisse de la rente.
Hausse considérable du revenu foncier en Angleterre, en Belgique et en France. Essai de réfutation de la théorie de Ricardo par Bastiat. — Faiblesse de l’argumentation de Bastiat. Petite part de vérité qu’elle contient.
Excellente réfutation de la théorie de Ricardo par Carey et par Hippolyte Passy. L’ordre historique des cultures n’est pas celui qu’indique Ricardo. Réduction considérable des fermages en Angleterre de 1812 à 1840. Les terres réputées autrefois les plus mauvaises sont souvent celles qui aujourd’hui se montrent les plus fécondes. — Influence des progrès de la technique agricole démonstration par des faits empruntés à l’agriculture anglaise et à l’agriculture française.

Il est faux que les progrès de la civilisation amènent toujours la hausse de la rente de la terre. — La concurrence des pays neufs, l’influence de la baisse des transports et du fret maritime. — Il y a plus de chances pour la baisse de la rente de la terre en Europe que pour la hausse pendant une période de plusieurs siècles. 
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DE LA SITUATION RESPECTIVE DES DIVERSES PARTIES DE LA CLASSE AGRICOLE : PROPRIÉTAIRES, FERMIERS, MÉTAYERS, OUVRIERS.
De l’importance et des causes de la plus-value de la rente de la terre en Angleterre, en Belgique et particulièrement en France. — L’élévation réelle de la rente de la terre est beaucoup moins forte que l’élévation apparente pour trois raisons. — Il faut tenir compte de la dépréciation des métaux précieux qui a réduit le pouvoir d’achat de tous les revenus dans une proportion de 20 à 25 p. 100 depuis 1850, de 30 à 40 p. 100 depuis 1890. — L’accroissement des impôts portant sur la terre a été presque en tout pays plus rapide que l’accroissement des revenus fonciers. — La plus forte partie, la presque totalité de l’augmentation de l’ensemble de la rente de la terre en France, représente uniquement l’intérêt des énormes capitaux consacrés par les particuliers aux améliorations agricoles depuis un quart de siècle ou un demi-siècle. — Calculs à ce sujet.

La rente de la terre s’est notablement moins accrue que l’ensemble de la production agricole. — La quote-part perçue par les propriétaires dans le prix de vente des produits va en diminuant. La quote-part prélevée par les fermiers et celle qui échoit à la main-d’œuvre vont, au contraire, en augmentant.
Comparaison de la progression de la rente de la terre à la progression des salaires agricoles. — Augmentation de ces salaires en France de 1180 à 1872.
Plus le monde se peuple, plus le prétendu privilège de l’agriculteur européen s’atténue ou disparaît. La fausseté ou l’exagération du principe de Ricardo et de Malthus est ainsi expérimentalement démontrée. — Comparaison de l’agriculture américaine et de l’agriculture française.
Le produit des améliorations agricoles est très inégal. — Le nombre des perdants équivaut à celui des gagnants. — Part du hasard dans la hausse ou dans la baisse de la rente de la terre comme dans le résultat de tous les efforts humains. — Le hasard tient une place dans la formation de toutes les fortunes. La propriété foncière n'est pas dans une situation autre que toutes les entreprises humaines. Nombreux cas de baisse de la rente de la terre, dans tout un pays.

Le législateur n’est pas tenu d’intervenir pour maintenir les fermages à un taux déterminé. La baisse des fermages n’amène pas la mise en friche des terres. — Le bon marché des produits agricoles n’entraîne pas nécessairement une baisse des salaires. — La diminution de la rente de la terre n’appauvrit en rien la nation et profite au rapprochement des conditions. — La propriété foncière n’est pas dans une situation autre que toutes les entreprises humaines. — Nombreux cas de baisse de la rente de la terre, dans tout un pays. 
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de quelques anomalies de la propriété foncière.
Objections de Stuart Mill et de Proudhon contre la propriété foncière privée : cas d’antagonisme entre l’intérêt du propriétaire et l’intérêt général du pays. — Les parcs, les jardins, les réserves de chasse, les cultures de primeurs, paraissent à Stuart Mill autant d’espaces soustraits à la nourriture du genre humain. — Réponse à cette objection. — L’idéal de la société n’est pas une fourmilière humaine.

Le plus fort revenu brut n’est pas celui qui donne toujours le plus fort revenu net. Le propriétaire sacrifie toujours le revenu brut au revenu net. Mot de Proudhon la propriété est la dépopulation de la terre. — La campagne romaine, les terres arables transformées en prairies. Réponse à l’objection.

La conversion des terres arables européennes en prairies est conforme à l’intérêt général. Dans la plupart des cas le plus fort revenu net coïncide avec le plus fort revenu brut exemples de la vigne, du jardinage, de l’arboriculture, des cultures industrielles, etc. 
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de la classe des fermiers et des métayers.


Importance de la question du mode de tenure des terres. Proportions respectives en France et en Belgique de l’exploitation directe par le propriétaire ou faire valoir, du métayage et du fermage.

Dans les pays neufs, c’est le faire valoir direct qui prédomine cependant tes squatters d’Australie sont des fermiers. Cas de fermage aussi et même de métayage aux États-Unis.
Avantages et inconvénients du métayage cause de sa disparition.
Le fermage. Les petites et les grandes fermes. Exemple des premières dans les Flandres et dans la Terra di lavoro. Haute rente de la terre et misère des fermiers. Du capital nécessaire pour exploiter ces petites fermes. Les grandes fermes. Estimation du capital nécessaire aux fermiers.
Évaluation des gains du fermier. Nombreux risques qu’il court. Les baux sont trop courts et trop rigides.
De l’indemnité pour le fermier sortant. À tout prendre, nos mœurs ont rendu très ingrate la condition de fermier.
Des baux héréditaires : l’aforamento, le contratto di livello, le beklem regt. Inconvénients de ce régime.
Prévisions sur le mode de tenure et d’exploitation de la terre a l’avenir.

Élimination probable de la classe des propriétaires non résidants. De la fondation d’une classe moyenne rurale sérieuse. Des inconvénients des hauts droits de mutation il faudrait en France réduire ceux-ci des neuf dixièmes. 
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de l’influence de la civilisation sur la répartition de la terre. les latifundia et la pulvérisation du sol.
Les deux abus que peut présenter la répartition de la propreté foncière ; les latifundia et la pulvérisation du sol. Les deux intérêts qu’il est désirable de concilier.

Les trois modes proposés pour rendre la généralité des hommes copartageants de la terre.
Arguments en faveur de la concentration de la propriété et des latifundia. — Les grandes propriétés dans le Far West américain. — Les exploitations géantes en Australie.
Différence de situation entre l’industrie et l’agriculture pour les avantages de la concentration de la production. — La production des denrées agricoles raffinées s’accommode mieux des petites exploitations que des grandes.
L’expérience prouve que, sous le régime des transactions libres, la petite propriété gagne du terrain et n’en perd pas. — Il en est ainsi même aux États-Unis et en Australie. — Dénombrement des propriétaires aux États-Unis.
Les prétendus inconvénients de la petite propriété. — Terreurs ridicules et projets extravagants sous la Restauration. — Lois dans certains pays contre le morcellement. — Lois contraires dans d’autres pays.
Comparaison des avantages de la grande et de la petite culture. La petite culture peut entretenir tout autant de bétail : exemples. Raisons qui expliquent le morcellement et la dispersion des parcelles. La petite culture produit autant d’excédent net que la grande.
Mouvement de la grande, de la moyenne et de la petite propriété en France et ailleurs. — Comment l’augmentation des cotes foncières est, en grande partie, factice. — La situation de la propriété foncière en France ; les lacunes et les contradictions des statistiques à ce sujet. — La répartition de la propriété en Belgique.
La propriété sociétaire. — Les sociétés coopératives agricoles.

Prévisions sur la répartition de la propriété à l’avenir. La concurrence des pays neufs fera baisser la rente de la terre et fera régner dans les campagnes une plus grande égalité. 
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de la propriété urbaine, sa part dans l’inégalité des conditions.

Du caractère de la propriété foncière urbaine. — Du rôle du propriétaire urbain et de l’accapareur de terrains. — Du prix des terrains dans les grandes villes.

Projet d’achat par l’État ou par les villes de toute la propriété foncière urbaine. — Vices de ce projet. — Les latifundia urbains. — De l’expropriation, au profit des municipalités, des terrains non bâtis. — De l’imposition des terrains urbains.

De l’élévation des loyers. — Les cinq causes de la hausse des loyers.

Exemples de développement rapide des grandes villes. — Les quatre causes naturelles ou économiques et les trois causes artificielles de cet accroissement des villes. — Les causes politiques.

La croissance des grandes villes existantes ne pourra être aussi énergique dans l’avenir que dans le passé.

Des effets de l’accroissement des villes relativement à la répartition des richesses. — Exemple de la hausse des terrains, à Paris.

De la statistique des logements et des loyers de Paris. — Nombre des loyers de chaque catégorie en 1872 et en 1878 d’après le cadastre révisé. — Conclusions qu’on en peut tirer pour la répartition des richesses. — Très faible proportion des grandes fortunes.

Très faible étendue territoriale de la ville de Paris.

Hausse du loyer moyen par tête à Paris depuis 1817. — Cette hausse correspond-elle à une amélioration du logement ? De l’importance relative du loyer dans les dépenses du ménage.

Les « garnis » : augmentation de leur nombre à Paris. Enquête sur la situation des garnis.

Des causes qui menacent la propriété foncière urbaine. — De quelques édits réduisant les loyers au dix-septième siècle. — Des modes par lesquels l’État et les villes contribuent à la hausse des loyers.

Les impôts qui font renchérir les loyers : droits sur les matériaux, sur les voitures publiques et les entreprises de transport urbains, sur les fourrages. — Droits de mutation. — De l’imperfection des communications urbaines à Paris.

De la construction de maisons ouvrières. — Exemple de Mulhouse. — Détails sur les opérations de la Société des maisons ouvrières, de cette ville. — Des prêts de l’État ou des municipalités pour ces entreprises. Utilité de restreindre les obligations à lots aux sociétés qui se créent pour cet objet. — De la suppression des taxes sur les transports urbains et de la réduction du droit de mutation.

De l’assainissement des maisons insalubres.

Résumé de ce chapitre ; situation probable, à l’avenir, de la propriété foncière urbaine.

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CHAPITRE VIII

DE LA PROPRIÉTÉ MOBILIÈRE ET DU TAUX DE L’INTÉRÊT.

Manière dont le progrès de la civilisation affecte la situation des rentiers et des capitalistes. — Deux causes principales influent sur la situation de ces personnes le taux de l’intérêt et le mouvement des prix.

De la nature de l’intérêt du capital. — Condamnation de l’intérêt par Aristote et par la plupart des Églises.

De la légitimité de l’intérêt du capital. — Le capital est indéfiniment reproductif d’utilité pourvu qu’on prélève une parcelle de cette utilité pour l’amortir et le reconstituer. — Exemples.

Entre le prêteur et l’emprunteur le fond du contrat est une association avec partage des bénéfices fixe à forfait. — Ce que serait un monde où l’intérêt n’existerait pas.

Ces vérités ont échappé à Aristote et aux Églises. — Justification de l’intérêt par Calvin et par les jésuites. — Comment les fidèles éludaient dans leurs prêts les prescriptions des Églises.

Des causes qui déterminent le taux de l’intérêt. — Insuffisance de l’explication fournie par la loi de l’offre et de la demande. — Deux causes principales Page:Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses, 1881.djvu/585 Page:Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses, 1881.djvu/586 Page:Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses, 1881.djvu/587 Page:Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses, 1881.djvu/588 Page:Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses, 1881.djvu/589 Page:Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses, 1881.djvu/590 Page:Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses, 1881.djvu/591 Page:Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses, 1881.djvu/592 Page:Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses, 1881.djvu/593 Page:Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses, 1881.djvu/594