Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Adam 1


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ADAM[* 1], tige et père de tout le genre humain, fut produit immédiatement de Dieu, le sixième jour de la création. Son corps ayant été formé de la poudre de la terre (A), Dieu lui souffla aux narines respiration de vie, c’est-à-dire qu’il l’anima et qu’il en fit ce composé qu’on appelle homme, qui comprend un corps organisé et une âme raisonnable. Le même Dieu qui avait produit Adam le plaça dans un beau jardin [a], et pour le mettre en état d’imposer un nom aux animaux, il les fit venir vers lui, puis il fit tomber sur lui un profond sommeil et lui ôta une côte (B), de laquelle il forma une femme. Adam reconnut que cette femme était os de ses os, et chair de sa chair, et vécut avec elle sans qu’ils eussent honte de se voir nus. Il y avait dans le jardin un arbre dont Dieu leur avait défendu de manger, à peine de la vie. Cependant la femme, séduite par un serpent[b], ne laissa pas d’en manger, et de persuader à Adam d’en manger aussi. Dès lors ils s’aperçurent qu’ils étaient nus (C), et se firent des ceintures avec des feuilles de figuier cousues ensemble. Dieu vint leur prononcer la peine dont il voulait punir leur crime, les chassa du jardin, et leur fit des habits de peau. Adam donna le nom d’Ève à sa femme, et consomma son mariage. Il devint père de Caïn et d’Abel, et puis de Seth, et de plusieurs autres fils et filles dont on ne sait pas le nom, et il mourut à l’âge de neuf cent trente ans[c]. Voilà tout ce que nous savons de certain sur son chapitre. Une infinité d’autres choses que l’on a dites de lui sont ou très-fausses ou très-incertaines : il est vrai qu’on peut juger de quelques-unes qu’elles ne sont point contraires à l’analogie de la foi, ni à la probabilité. Je mets en ce dernier rang ce que l’on dit de sa vaste science (D) : nous ne lisons rien dans la Genèse qui ne soit moins propre à nous donner cette idée qu’à nous en éloigner. Néanmoins il pourrait être qu’Adam sortit des mains de son créateur avec les sciences infuses, et qu’il ne les perdit point par son péché, non plus que les mauvais anges ne sont pas devenus moins savans depuis leur chute, et que les crimes des gens doctes ne leur font pas perdre les sciences qu’ils possédaient. On peut mettre encore au rang des choses probables ce que disent quelques-uns touchant la beauté d’Adam (E) ; mais il est tout-à-fait faux qu’il ait été créé avec les deux sexes (F). C’est avoir bronché lourdement sur les paroles de l’Écriture [d], que de s’être imaginé une semblable rêverie. Les révélations d’Antoinette Bourignon (G) seraient alléguées mal à propos pour confirmer cette fausse glose. Autant vaudrait-il employer à cet usage les narrations romanesques de Jacques Sadeur (H). Il n’est pas plus vrai qu’Adam ait été produit avec la circoncision [e], et que, comme cela lui déplut, il ait commis la faute de ceux dont saint Paul a fait mention dans l’une de ses épîtres [f]. Rangeons aussi parmi les contes ce que l’on a dit de sa taille gigantesque (I), et de ses livres (K), et de son sépulcre (L), et d’un arbre planté sur ce sépulcre (M), etc. ; mais gardons-nous bien d’avoir sur l’affaire de son salut les incertitudes de l’abbé Rupert[g], et encore plus de le croire condamné aux flammes infernales, comme faisaient les Tatianites[h]. Rien ne nous oblige d’adopter le sentiment d’Origène, de saint Augustin, de saint Athanase, et de plusieurs autres, qu’Adam fut des premiers parmi ceux qui ressuscitèrent avec Jésus-Christ[i] : encore moins est-on obligé de croire que sa repentance l’aurait fait mourir de tristesse si Dieu ne lui avait envoyé l’ange Raziel pour le consoler[j]. Mais la raison veut que nous croyions que sa foi et ses prières lui firent trouver miséricorde, et qu’il fit une belle mort, sans que pour cela il faille s’imaginer qu’il harangua ses enfans avant que de rendre l’âme, et qu’il leur recommanda nommément d’honorer leur mère, et de l’enterrer auprès de lui. On se donne trop de liberté quand on forge de telles harangues directes (N). Nous avons rapporté ailleurs[k] ce qui se dit de la durée de son état d’innocence.

  1. * Joly approuve le texte de cet article ; mais il en blâme les remarques.

    Chauſepié indique les légendes orientales comme contenant un grand nombre de circonstances fabuleuses dont il rapporte les plus singulières.

  1. On l’appelle ordinairement le Paradis terrestre et le jardin d’Eden.
  2. Touchant ce serpent, voyez les remarques de l’article Ève.
  3. Voyez les cinq premiers chapitres de la Genèse.
  4. Dieu donc créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il les créa mâle et femelle. Genèse, chap. I, v. 27.
  5. Les Juifs l’assurent. Voyez Bartolocci, Bibl. Rabbin., tom. I, pag. 291.
  6. Ire. Épître aux Corinthiens, chap. VII, v. 18.
  7. Ruperti Comment. in Genes., lib. III. cap. XXXI.
  8. Epiphan. Hæres. XLVI. Eusebius, Histor. lib. IV, cap. XXVII.
  9. Apud Cornel. à Lapide in Genes., cap. V, vs. 5.
  10. Vide Reuchlinum de Arte Cabbal. pag. 8 ; et Heidegger. Histor. Patriarch. tom. I, pag. 160.
  11. Dans la remarque (A) de l’article d’Abel.

(A) De la poudre de la terre. ] Photius, si l’on en croit le père Garasse [1], a rapporté que les Égyptiens disaient que la Sapience pondit un œuf dans le paradis terrestre, d’où nos premiers pères sortirent comme une paire de poulets. Je ne pense pas que Photius ait dit cela, et je serais fort trompé si ce n’est point une paraphrase trop licencieuse de ce jésuite, forgée sur ce que Photius rapporte touchant un certain homme marin, nommé Oé, que quelques-uns faisaient issu ἐκ τοῦ προτογόνου Ὤου[2], c’est-à-dire, selon le P. Garasse, en un autre livre[3], de la race du premier de tous les hommes qui s’appelait Œuf ; où, selon le P. Schotius, é primo parente Ὤου. Il y aurait mille recherches à faire sur l’œuf qui servit, selon la doctrine des anciens, à la génération des choses lorsque le chaos fut débrouillé. Nous en toucherons quelques particularités sous le mot Arimanius.

(B) Et lui ôta une côte. ] Un auteur moderne[4], voulant montrer aux catholiques romains qu’ils ont tort de se croire plus habiles que les protestans, leur reproche entre autres bévues celle d’un prédicateur[5], qui dit qu’Adam avait été formé de l’une des côtes d’Ève. Il rapportait qu’un philosophe, ayant proposé ces trois questions à Théodore, disciple de saint Pacôme : Quel homme n’est point né, mais est mort ? Quel homme est né, mais n’est point mort ? Quel homme est né et mort, mais non pas pouri ? eut pour réponse que les trois personnes en question étaient Adam, Énoch et la femme de Loth. Adam n’est point né, ajouta le prédicateur, car il a été formé de l’une des côtes d’Ève. Son sermon a été imprimé à Vienne en Autriche l’an 1654, avec l’appréciation du sous-doyen des professeurs en théologie, qui était alors le père Léonard Bachin, jésuite. Cet approbateur déclare qu’il a lu le livre, et qu’il n’y a rien trouvé contre la foi, ni contre les bonnes mœurs ; preuve du peu d’attention avec quoi les censeurs des livres examinent certains manuscrits.

(C) Ils s’apercurent qu’ils étaient nus. ] L’Écriture dit que leurs yeux furent ouverts. Cette expression fit croire au peuple qu’Adam et Ève furent aveugles jusqu’à ce qu’ils eurent transgressé le commandement de Dieu : Neque enim cœci creati erant, ut imperitum vulgus opinatur[6]. Saint Augustin réfute solidement cette fausseté en divers endroits de ses écrits[7], et dit que cette ouverture des yeux de nos premiers pères consista en ce qu’ils s’aperçurent de certains mouvemens corporels qu’ils ignoraient auparavant, et qui leur donnèrent de la honte : Existitit in motu corporis quædam impudens novitas, undè esset indecens nuditas, et fecit attentos, reddiditque confusos[8].

(D) Ce que l’on dit de sa vaste science. ] M. Moréri ne se contente pas d’assurer en général qu’Adam avait une parfaite connaissance des sciences et surtout de l’astrologie, dont il apprit plusieurs beaux secrets à ses enfans, il ajoute que Josephe dit qu’Adam grava sur deux diverses tables des observations qu’il avait faites sur le cours des astres. J’ai cherché cela dans Josephe ; mais j’y ai seulement trouvé que les descendans de Seth, fils d’Adam, inventèrent l’astrologie, et qu’ils firent graver leurs inventions sur un pilier de brique et sur un pilier de pierre, afin de les préserver de la destruction générale, qui, selon les prédictions d’Adam, devait arriver une fois par le feu et une fois par le déluge[9]. Quand on est capable de falsifier de la sorte un auteur qu’on cite, on ne regarde pas assez près au texte de ses témoins pour ne leur rien faire dire que ce qu’ils déposent. Ainsi je ne m’étonne nullement que M. Moréri attribue à notre premier père d’avoir imposé le nom aux plantes ; je ne m’en étonne point, dis-je, encore que l’Écriture ne le fasse auteur que du nom des bêtes. Ceux qui infèrent de cette imposition de noms qu’Adam était un grand philosophe, ne raisonnent pas assez bien pour mériter d’être réfutés. Pour revenir à la vaste science qu’on attribue à Adam, je dis que, selon l’opinion commune[10], il savait plus de choses, dès le premier jour de sa vie, qu’aucun homme n’en peut apprendre par une longue expérience. Il n’y avait guère que l’avenir casuel, les pensées du cœur et une partie des individus qui échappassent à son esprit. Cajétau, qui a osé lui dérober la parfaite connaissance des astres et des élémens, en a été fort censuré. Quelques-uns ayant voulu mettre en dispute si Salomon ne doit point être excepté de la thèse générale qui met les lumières d’Adam au-dessus des lumières de tous les autres mortels, ont été condamnés à reconnaître qu’Adam était plus habile que Salomon. Il est vrai que Pinédo en excepte la politique ; mais on n’a point d’égard à son sentiment particulier ; on prononce que l’entendement spéculatif du premier homme était imbu de toutes les connaissances philosophiques et mathématiques dont le genre humain est naturellement capable, et que son entendement pratique possédait une prudence consommée à l’égard de tout ce que l’homme doit faire, soit en particulier, soit en public ; et outre cela toutes les sciences morales et tous les arts libéraux, la rhétorique, la poésie, la peinture, la sculpture, l’agriculture, l’écriture, etc. Chacun sait les louanges qui ont été versées à pleines mains sur la mémoire d’Aristote, comme si l’on s’était étudié à renvier les uns sur les autres. On avait déjà épuisé toutes les idées et toutes les comparaisons, lorsqu’un bon chartreux, voulant escalader un superlatif auquel on n’eût point encore porté la vue, soutint que la science d’Aristote était aussi étendue que celle d’Adam[11]. Quelques rabbins se sont contentés d’égaler, en fait de science, le premier homme à Moïse et à Salomon[12] ; mais quelques autres ont soutenu qu’il surpassait en cela les anges, et en ont allégué pour preuve le témoignage de Dieu lui-même[13]. Ils disent que les anges ayant parlé de l’homme avec quelque sorte de mépris lorsque Dieu les consulta sur sa création, Dieu leur répliqua que l’homme était plus habile qu’eux, et pour les en convaincre, il leur présenta toutes sortes d’animaux et leur en demanda le nom : ils ne surent que répondre. Tout aussitôt il fit la même question à l’homme, qui les nomma tous l’un après l’autre ; et interrogé quel serait son nom et quel était celui de Dieu, il répondit tout-à-fait bien, et donna à Dieu le nom de Jehovah. Selon ces mêmes rabbins, voici le sens qu’il faut donner à cet aphorisme de leurs docteurs, la taille d’Adam s’étendait d’un bout du monde à l’autre ; c’est qu’il connaissait toutes choses[14].

(E) Touchant la beauté d’Adam. ] Si l’on s’était contenté de dire qu’il était bel homme et bien fait, on n’aurait rien dit qui ne fût probable ; mais on a donné sur cette matière dans les gaietés de la rhétorique et de la poétique, et même dans la vision. On a débité que Dieu, voulant créer l’homme, se revêtit d’un corps humain parfaitement beau, et qu’il forma sur ce modèle le corps d’Adam. Par là, Dieu a pu dire à l’égard du corps, qu’il a fait l’homme à son image. On ajoute que cette apparition de Dieu sous la forme humaine fut le premier prélude de l’incarnation : c’est-à-dire que la seconde personne de la Trinité se revêtit des apparences de la même nature qu’il devait un jour prendre, jusqu’à la chair et aux os ; et que, sous l’apparence du plus bel homme qui ait jamais été, il travailla à la production d’Adam, lequel il fit une copie de ce grand et divin original de beauté dont il s’était revêtu : Hanc speciem divinamque pulchritudinem clementissimus formosissimusque assumens, quam erat post multa tempora usque ad carnem et ossa assumpturus, creabat hominem, largiens ei speciem hanc tantam, ipse primus archetypus, speciosissimus ipse speciosissimæ prolis creator[15]. Il ne faut pas s’étonner après cela qu’on fasse ces exclamations : Quantam qualemve credas fuisse primi hominis illius venustatem ? quantum in ore decus, quas gratias insedisse[16] ? Car enfin, cette forme dont le Verbe se revêtit était semblable à la forme qui fut vue par saint Pierre sur le Thabor, et par Moïse sur le mont Sinaï, et à celle que Moïse et Élie firent paraître le jour de la transfiguration. Mais ce qu’il y a de plus merveilleux, c’est qu’Adam voyait lui-même son propre ouvrier, et la manière dont son corps était formé par les belles mains de son auteur : Cùm fingeretur homo manus illas divinas aspexit ambrosiosque vultus illos, pulcherrima brachia corpus suum fingentia, singulosque artus ducentia[17]. C’est un fort habile homme qui a débité toutes ces visions[18], et il ne manque point de gens qui en approuvent une partie pour le moins.

(F) Il est faux qu’il ait été créé avec les deux sexes. ] Un grand nombre de rabbins ont cru que le corps d’Adam fut créé double, mâle d’un côté, femelle de l’autre, et que l’un des corps était joint à l’autre par les épaules : les têtes regardaient des lieux directement opposés, comme les têtes de Janus[19]. Or ils prétendent que Dieu, quand il fit Ève, n’eut besoin d’autre chose que de diviser ce corps en deux : celui où était le sexe masculin fut Adam ; celui où était le sexe féminin fut Ève. Manassé-Ben-Israël, le plus habile rabbin qui ait vécu dans le XVIIe. siècle, a soutenu ce bizarre sentiment[20], si l’on en croit M. Heidegger. Le docte Maimonides, l’honneur et la gloire de la nation judaïque, l’avait déjà soutenu [21], si l’on en croit le même témoin. Eugubin ne s’en est éloigné qu’à l’égard de la situation des deux corps ; car il prétend qu’ils étaient collés ensemble par les côtés, et qu’ils se ressemblaient en tout, hormis le sexe. Le corps mâle était à la droite et embrassait l’autre par le cou avec sa main gauche, pendant que l’autre lui rendait la pareille avec sa main droite. Chacun était animé, chacun tomba dans un profond assoupissement lorsque Dieu voulut former Ève, c’est-à-dire la séparer du corps mâle. Il ne faut que savoir lire l’Écriture pour réfuter pleinement toutes ces visions. Avant que de passer à d’autres choses, je dirai un mot de ces androgynes, dont Platon a parlé assez amplement [22]. C’étaient des corps hermaphrodites à quatre bras et à quatre jambes, et à deux visages sur un seul cou, tournés l’un vers l’autre. Cette duplicité de membres leur donnait beaucoup de force, et par là beaucoup d’insolence ; ils ne songeaient pas à moins qu’à faire la guerre aux Dieux. On délibéra dans le ciel sur la manière de les mettre à la raison, et l’avis de Jupiter passa, qui était qu’il les fallait partager en deux. Chacune des pièces conserva une forte inclination pour se réunir avec l’autre ; et voilà l’origine de l’amour, si l’on en croît ce philosophe. Mais il fallut faire des changemens à la situation de certains membres, afin que la réunion fût féconde. Je remarquerai en passant que ceux qui parlent de ces androgynes de Platon, ne rapportent pas pour l’ordinaire la chose telle qu’elle est. Ils lui font dire qu’au commencement les hommes avaient cette nature-là ; mais il ne le dit que de quelques-uns ; il reconnaît qu’il y avait aussi comme à présent des mâles et des femelles. Voyez les remarques de l’article Salmacis. L’auteur d’un livre intitulé le Nouveau Visionnaire de Rotterdam [23] assure que, selon les rabbins, Adam et Ève, avant leur péché, étaient tous deux hermaphrodites[24]. Je ne sache que lui qui attribue cette opinion aux rabbins.

(G) Les Révélations d’Antoinette Bourignon. ] Les livres de cette demoiselle font foi qu’elle a eu des sentimens fort particuliers ; mais elle n’a peut-être rien avancé de plus étrange que ce qui regarde le premier homme. Elle prétend qu’avant qu’il péchât, il avait en soi les principes des deux sexes et la vertu de produire son semblable sans le concours d’une femme, et que le besoin que chaque sexe a présentement de s’unir à l’autre pour la multiplication est une suite des changemens que le péché fit au corps humain. Les hommes, dit-elle, [25] croyent d’avoir esté créez de Dieu comme ils se trouvent à présent, quoique cela ne soit véritable, puis que le péché a défiguré en eux l’œuvre de Dieu : et, au lieu d’homme qu’ils devoient estre, ils sont devenus des monstres dans la nature divisez en deux sexes imparfaits, impuissans à produire leurs semblables seuls, comme se produisent les arbres et les plantes, qui en ce point ont plus de perfection que les hommes ou les femmes, incapables de produire seuls, ains par conjonction d’un autre, et avec douleurs et misères. On explique dans un autre ouvrage[26] le détail de tout ce mystère selon qu’il fut révélé de Dieu à la demoiselle Bourignon. Elle crut voir en extase comment Adam était fait avant le péché, et comment il pouvait produire tout seul d’autres hommes. Bien plus, elle crut apprendre qu’il avait mis en pratique cette rare fécondité par la production de la nature humaine de Jésus-Christ. Quoique le passage soit un peu long, je ne lasse pas de le rapporter tout entier, afin qu’on découvre mieux l’étendue des égaremens dont notre esprit est capable.

« Dieu lui représenta dans l’esprit, sans l’entremise des yeux corporels qui auroient esté accablez sous le poids d’une si grande gloire, la beauté du premier monde, et la manière dont il l’avoit tiré du chaos : tout estoit brillant, transparent, rayonnant de lumière et de gloire ineffable. Il lui fit paroistre de la mesme manière spirituelle Adam, le premier homme, dont le corps estoit plus pur et plus transparent que le cristal, tout léger et volant, pour ainsi dire : dans lequel, et au travers duquel, on voyoit des vaisseaux et des ruisseaux de lumière qui pénétroit du dedans en dehors par tous ses pores, des vaisseaux qui rouloient dans eux des liqueurs de toutes sortes et de toutes couleurs, très-vives et toutes diafanes, non-seulement d’eau, de lait, mais de feu, d’air et d’autres. Ses mouvemens rendoient des harmonies admirables : tout lui obéissoit ; rien ne lui résistoit et ne pouvoit lui nuire. Il estoit de stature plus grande que les hommes d’à présent ; les cheveux courts, annelez, tirans sur le noir, la lèvre de dessus couverte d’un petit poil : et, au lieu des parties bestiales que l’on ne nomme pas, il estoit fait comme seront rétablis nos corps dans la vie éternelle, et que je ne sais si je dois dire. Il avoit dans cette région la structure d’un nés de mesme forme que celui du visage ; et c’estoit là une source d’odeurs et de parfums admirables : de là devoient aussi sortir les hommes dont il avoit tous les principes dans soi ; car il y avoit dans son ventre un vaisseau où naissoient de petits œufs, et un autre vaisseau plein de liqueur qui rendoit ces œufs féconds. Et lorsque l’homme s’échauffoit dans l’amour de son Dieu, le désir où il estoit qu’il y eust d’autres créatures que lui, pour louer, pour aimer et pour adorer cette grande Majesté, faisoit répandre par le feu de l’amour de Dieu cette liqueur sur un ou plusieurs de ces œufs avec des délices inconcevables : et cet œuf rendu fécond sortoit quelque temps après par ce canal hors de l’homme en forme d’œuf, et venoit peu après à éclore un homme parfait. C’est ainsi que dans la vie éternelle il y aura une génération sainte et sans fin, bien autre que celle que le péché a introduite par le moyen de la femme, laquelle Dieu forma de l’homme en tirant hors des flancs d’Adam ce viscère qui contenoit les œufs que la femme possède, et desquels le hommes naissent encore à présent dans elle, conformément aux nouvelles découvertes de l’anatomie. Le premier homme qu’Adam produisit par lui seul en son estat glorieux, fut choisi de Dieu pour estre le trône de la divinité, l’organe et l’instrument par lequel Dieu voulait se communiquer éternellement avec les hommes. C’est là Jésus-Christ, le premier né uni à la nature humaine, Dieu et homme tout ensemble[27]. » Je voudrais que l’auteur du Nouveau Visionnaire de Rotterdam n’eût pas insulté, comme il a fait d’une manière trop enjouée, les visions de cette fille, et celles du ministre qu’il attaque. On pouvait tourner en ridicule ce dernier sur ses imaginations du mariage d’Adam et d’Ève, sans égayer si fort ce sujet.

Je joins à cela deux petites réflexions seulement. L’une est, qu’Antoinette Bourignon n’a pas dû croire qu’elle ressusciterait ; car, selon ses principes, la matière crasse, qui a été jointe depuis le péché au corps de l’homme, et qui pourit dans le tombeau, ne ressuscitera point[28], et la résurrection n’est autre chose que le rétablissement de l’homme dans son état d’innocence : état où, selon les belles révélations de cette Antoinette, il n’y avait point de femmes. On condamna autrefois[29] à Paris un hérétique nommé Amaulri, qui soutenait entre autres erreurs, qu’à la fin du monde, les deux sexes seront réunis ensemble dans une même personne, et que cette réunion avait commencé en Jésus-Christ ; et que si l’homme était demeuré dans l’état où Dieu l’avait produit, il n’y aurait eu nulle distinction de sexes[30]. Faber d’Étaples a cru que, dans l’état d’innocence, Adam aurait engendré de lui-même son semblable, sans l’aide d’aucune femme [31]. La Bourignon n’a donc pas été la première qui ait enseigné ces choses ; mais elle y a mis beaucoup du sien, comme vous diriez cette perpétuelle propagation, qui se fera, dit-elle, dans le paradis, de la manière que les hommes auraient multiplié sur la terre s’ils avaient conservé leur innocence. Que dirai-je de Paracelse, qui croyait que les parties nécessaires à la génération ne se trouvaient point dans nos premiers pères avant qu’ils péchassent ; mais qu’après qu’ils eurent péché, elles sortirent comme une excroissance ou comme les écrouelles viennent à la gorge ? Negabat primos parentes ante lapsum habuisse partes generationi hominis necessarias, posteà accessisse ut strumam gutturi [32]. Ma seconde réflexion est que cette femme attribue à Jésus-Christ né d’Adam toutes les apparitions de Dieu desquelles le Vieux Testament a parlé, et qu’elle croit que quand il voulut se revestir de la corruption de nostre chair et de nostre sang dans les entrailles de la sainte Vierge, il y renferma son corps, soit en le réduisant à la petitesse qu’il avoit lors de sa première conception ou naissance, soit d’une autre manière inconcevable à nostre raison grossière[33].

Ces deux réflexions, qui suffisaient dans la première édition de cet ouvrage, ne suffisent pas dans la seconde ; car il s’est trouvé des gens si bourrus, qu’ils ont dit que mon article d’Adam contenait des obscénités insupportables. Il faut leur répondre qu’ils font trop les délicats et les scrupuleux, et qu’ils ignorent les droits de l’histoire. Ceux qui font la vie d’un méchant homme, peuvent et doivent représenter en général les dérèglemens de son impudicité ; et, quelque choix qu’ils fassent des termes, ils rapporteront toujours nécessairement des choses impures et qui salissent l’imagination. Cela est inévitable. Tout ce qu’ils peuvent éviter, c’est le détail et les phrases trop grossières. Or, c’est ce que j’ai évité. Ceux qui font l’histoire des sectes dont les dogmes ou les actions ont été impures, se trouvent dans la même nécessité. Les plus grands scrupules de style ne pourront jamais empêcher qu’ils ne présentent des images sales et obscènes à leurs lecteurs. Ce qui me justifie ici en particulier, est que je rapporte des absurdités qui sont contenues dans un livre qui se vend publiquement. Outre cela, j’ai pour moi l’exemple des anciens pères qui ont inséré dans leurs ouvrages les plus affreuses impuretés des hérétiques.

(H) Les narrations romanesques de Jacques Sadeur. ] C’est une prétendue relation de certains peuples hermaphrodites de la Terre Australe. Voyez l’article de Sadeur.

(I) De sa taille gigantesque. ] Philon a cru qu’Adam surpassait tous les autres hommes, et quant au corps et quant à l’âme[34] ; mais les Thalmudistes vont infiniment plus loin : ils assurent qu’Adam s’étendait depuis l’un des bouts du monde jusqu’à l’autre quand Dieu le forma ; qu’après qu’il eut péché, Dieu appesantit sa main sur lui et lui réduisit la taille à la mesure de cent aunes[35]. Quelques-uns disent que Dieu fit cela à la requête des Anges qui avaient peur de ce géant ; mais ils supposent que Dieu laissa au premier homme la hauteur de neuf cents coudées. Voyez le premier volume de la Bibliothéque rabbinique du père Bartolocci, à la page 65 et à la 66. Barcepha fait mention de quelques auteurs qui disaient que le paradis terrestre était séparé de notre monde par l’Océan ; et qu’Adam, chassé de ce paradis, traversa la mer à pied pour venir dans notre monde, et qu’il la trouva partout guéable, tant sa taille était énorme[36]. Voilà justement l’Orion ou le Polyphème des poëtes :

.........Quam magnus Orion,
Cum pedes incedit medii per maxima Nerei
Stagna viam scindens, humero supereminet undas[37].
.......Summo cum monte videmus
Ipsum inter pecudes vastâ se mole moventem
Pastorem Polyphemum, et littora nota petentem[38].
.....................
.......Graditurque per æquor
Jam medium, necdùm fluctus latera ardua tinxit[39].


Les Arabes n’ont pas une moindre idée de la taille de nos premiers pères que les auteurs de Moïse Barcepha. Voici ce que nous apprend M. de Monconis : Mon Arabe me dit comme la caravane du Caire arrivait la première à la Mecque, et qu’après y avoir fait sa prière elle allait au pied de la montagne, qui en est distante d’une lieue, attendre les deux autres caravanes de Damas et de Bagdet, qui arrivaient les jours suivans à la Mecque ; et qu’étant toutes, le neuvième de la douzième lune, qui est Diel Heghe, à la fin, dis-je, du neuvième jour entrant au dixième, qui est à l’Asser, toutes les trois caravanes montent au-dessus de cette montagne ; au sommet de laquelle (qui est fort bas, comme de ces monts de terre qui se trouvent seuls au milieu des plaines) ils croient qu’Ève avait la tête appuyée lorsque Adam la connut la première fois, et qu’elle avait ses deux genoux bien loin dans le bas de la plaine sur deux autres, distans l’un de l’autre de deux portées de mousquet, à chaque endroit desquels on a fait mettre une colonne, entre lesquelles il faut, pour être bon Agi, c’est-à-dire pèlerin, passer en allant et en revenant de la montagne, au sommet de laquelle est une mosquée qui est faite comme une niche où il ne peut entrer que sept ou huit personnes [40]. Je vois qu’on cite un Jean Eucidus qui a cru qu’Adam était le plus grand de tous les géans[41], et qu’il l’a voulu prouver par ces paroles de l’Écriture selon la Vulgate, nomen Hebron ante vocabatur Cariath-Arbe : Adam maximus ibi inter Enacim situs est [42]. Saint Jérôme s’imagine, en vertu de ce passage, qu’Adam a été enterré à Hebron[43]. Mais on lui montre que ni l’hébreu ni la version des septante ne disent quoi que ce soit qui concerne Adam ou quelque tombeau[44]. La version de Genève porte : Le nom de Hebron estoit auparavant Karjath-Arbah, lequel Arbah avoit esté fort grand homme parmi les Hanakins. Il y a dans l’île de Ceilan une montagne qu’on nomme le pic d’Adam, parce que, selon une tradition du pays elle a été le lieu de sa résidence[45]. On y trouve encore les traces de ses pieds, longues de plus de deux palmes. Pythagoras ne trouverait point là une taille aussi gigantesque que celle que d’autres attribuent à Adam : Pythagoras, dis-je, qui par la longueur du pied d’Hercule jugea de la taille de ce héros[46]. On dit aussi qu’il y a sur cette montagne quelques monumens des pleurs qui furent versés sur la mort d’Abel ; mais d’autres disent qu’Adam et Ève pleurèrent cette mort dans une caverne qui est en Judée, où l’on voit leurs lits de pierre longs de trente pieds[47].

(K) De ses livres. ] Les Juifs prétendent qu’Adam fit un livre sur la Création du monde, et un autre sur la Divinité[48]. Masius parle du premier [49]. Un auteur mahométan, nommé Kissæus, rapporte qu’Abraham, étant allé au pays des Sabéens, ouvrit le coffre d’Adam, et y trouva ses livres avec ceux de Seth et avec ceux d’Édris[50]. Ce dernier nom est celui que les Arabes donnent à Énoch. Ils disent qu’Adam avait une vingtaine de livres tombés du ciel qui contenaient plusieurs lois, plusieurs promesses et plusieurs menaces de Dieu, et les prédictions de plusieurs événemens[51]. Quelques rabbins attribuent le psaume XCII à Adam, et il se trouve des manuscrits où le titre chaldaïque de ce psaume porte, que c’est la louange et le cantique que le premier homme récita pour le jour du sabbat[52]. Le bon Eusèbe Nieremberg, la crédulité même, rapporte deux cantiques qu’il a fidèlement copiés de l’apocalypse du bienheureux Amadeus dans la bibliothéque de l’Escurial [53]. Adam, dit-on, est l’auteur de ces deux pièces : il fit l’une la première fois qu’il vit Ève ; l’autre est le psaume pénitentiel que lui et sa femme récitèrent après leur péché.

(L) De son sépulcre. ] Nous avons déjà vu que saint Jérôme s’est imaginé sans nul fondement qu’Adam avait été enterré à Hebron ; mais on n’aurait pas moins de droit de croire cela avec lui, que de penser avec tant d’autres qu’Adam fut enterré sur le Calvaire[54]. J’avoue que cette dernière opinion est meilleure per la predica ; car elle est beaucoup plus féconde en allusions, en antithèses, en moralités, et en toutes sortes de belles figures de rhétorique : mais une semblable raison n’est guère propre qu’à servir de preuve envers ceux qui demanderaient pourquoi le sentiment de saint Jérôme a eu moins de sectateurs que l’autre. Concurrence à part, qu’il nous suffise de savoir que les pères ont cru fort communément que le premier homme mourut au lieu où Jérusalem fut bâtie depuis, et qu’on l’enterra sur une montagne voisine qui a été appelée Golgotha ou le Calvaire : c’est celle où Jésus-Christ fut crucifié. Si vous demandez comment le sépulcre d’Adam a pu résister aux eaux du déluge, et comment ses os ont pu maintenir leur place afin d’y recevoir l’aspersion du sang de notre Seigneur : car c’est là le point et le mystère,

Hic hominem primum suscepimus esse sepultum,
Hic patitur Christus : pia sanguine terra madescit,
Pulvis Adæ ut possit, veteris cum sanguine Christi
Commixtus, stillantis aquæ virtute lavari[55].


Si, dis-je, vous faites cette question, Barcepha vous alléguera un docteur fort estimé en Syrie[56], qui a dit que Noé demeura dans la Judée ; qu’il planta dans les campagnes de Sodome les cédres dont il bâtit l’arche ; qu’il transporta avec lui dans l’arche les os d’Adam ; qu’après qu’il en fut sorti, il les partagea à ses trois fils ; qu’il donna le crâne à Seun, et que les descendans de Sem, s’étant mis en possession de la Judée, enterrèrent ce crâne au même lieu où avait été le tombeau d’Adam.

(M) D’un arbre planté sur ce sépulcre. ] Cornélius à Lapide dit que les Hébreux content que Seth, par le commandement d’un ange, mit de la semence de l’arbre défendu dans la bouche d’Adam déjà enterré, et que de là sortit un arbre, dont la croix de Jésus-Christ fut faite ; et qu’il était juste que le même bois qui avait fait pécher Adam fût celui sur lequel Jésus-Christ expiât le péché d’Adam [57]. Ce jésuite nous renvoie à Pinédo qui a raconté au long cette fable. Mais que veut-il dire par les hébreux ? Il entend sans doute les juifs. Or les juifs conviennent-ils que Jésus-Christ ait expié le péché d’Adam par le supplice de la croix, auquel leur nation le condamna sous Ponce Pilate ? Quand un auteur est plein d’une chose, il s’imagine que les autres le sont aussi, et il ne s’aperçoit pas toujours de l’absurdité où il tombe en leur attribuant ses propres pensées. Cette fable, au reste, a été rapportée diversement ; car on trouve dans un rabbin qui a vécu long-temps avant Jésus-Christ, et dont l’ouvrage est intitulé Gale Rasejah[58], que les anges portèrent à Adam dans, le désert une branche de l’arbre de vie, que Seth la planta, et qu’elle devint un arbre dont Moïse se servit utilement : car, après en avoir tiré la verge qui lui servit à faire tant de prodiges, il en tira le bois qu’il jeta dans les eaux amères pour les adoucir, et celui où il attacha le serpent d’airain. Quelques-uns disent qu’Adam envoya Seth à la porte du jardin d’Eden, pour prier les anges qui en défendaient l’entrée, de lui accorder une branche de l’arbre de vie, ce qu’ils firent[59].

(N) Quand on forge de telles harangues. ] C’est au père Salian que j’en veux. Non content de la harangue, il a fait une longue épitaphe pour Adam, où il a désigné son nom par ces trois lettres J. S. P.[60]. Il a fait aussi des épitaphes pour Abel, pour Abraham, pour Sara, etc. En vérité, cela n’est guère pardonnable qu’à des auteurs frais émoulus d’une régence de rhétorique ; et je suis fort persuadé que les Sirmonds, les Pétaux, les Hardouins, et les autres grands auteurs de la Société des jésuites jugeraient de cela comme j’en juge.

  1. Garasse, Doctr. curieuse, pag. 232.
  2. Photius ex Helladio, Biblioth. pag. 1583, num. 279.
  3. Somme Théologique, pag. 126, où il rapporte ceci avec mille altérations.
  4. Daniel Francus, Disquis. de Indicib. Libror. prohibit. Epist. dedicat.
  5. Nommé Florentin Schilling, clerc régulier de Saint-Paul, et Barnabite.
  6. Augustin. de Civitat. Dei, lib. XIV, cap. XVII.
  7. Ibid, et lib. XI de Genesi ad Litter. cap. XXXI ; et lib. I, de Nupt. et Concupisc., cap. V ; et lib. I Locutionum in Genes. num. 9 ; et lib. II de Peccat. Merit. et Remiss. cap. XXII.
  8. Id. de Civit. Dei, lib. XIV, cap. XVII.
  9. Joseph. Antiquit. lib. I, cap. II.
  10. Voyez Saliani Annalium tom. I, pag. 107, 113.
  11. Henri de Hassia. Il vivait au commencement du XVe. siècle.
  12. Apud Rivini Serpent. seduct., pag. 50.
  13. Ibid, pag. 49, 56, 57.
  14. Ibid., pag. 56.
  15. Eugubin. in Cosmopæiâ, apud Salian. Annal., tom. I, pag. 106.
  16. Id. ibid.
  17. Id. ibid.
  18. Salian. Annal., tom. I, pag. 106.
  19. Apud Heideggerum, Hist. Patriarch., tom. I, pag. 128.
  20. Conciliat. in Genesim, apud Heideggerum, Hist. Patriarch., tom. I, pag. 128. Voyez Hoornbeeck qui le réfute au chap. I du IVe. liv. de Convertendis Judæis.
  21. In Morch Nebochim, pag. 2, cap. XXX ; apud Heidegger. Hist. Patriarch., tom I, pag. 128. Mais notez, comme m’en a averti M. Van Dale, que M. Heidegger ne rapporte pas fidèlement l’opinion que Manassé-ben-Israël et Maimonides ont approuvée le plus.
  22. Plato in Convivio, pag. 1185, edit. Francof., ann. 1602.
  23. Imprimé l’an 1686.
  24. Nouv. Vision de Rotterdam, pag. 36.
  25. Préface du livre intitulé, le Nouveau Ciel et la Nouvelle Terre, imprimé à Amsterdam en 1679.
  26. Vie continuée de mademoiselle Bourignon, pag. 315
  27. Là même.
  28. Préface du Nouveau ciel.
  29. Au commencement du XIIIe. siècle.
  30. Prateoli Elench. Hæret. voce Almaricus ; et Defensio Relationis de Ant. Burigu. in Act. erudit. Lipsiens. insertæ, pag. 150.
  31. Apud Cornel. à Lapide in Genes., cap. II, v. 24.
  32. Paracelsus, apud Vossium, de Philosophiâ, cap. IX, pag. 71.
  33. Vie continuée de Mlle. Bourignon, pag. 317.
  34. Philo, de Opific. Mundi.
  35. In libro Sanhedrin.
  36. In Tractatu de Paradiso.
  37. Virgil. Æneid., lib. X, vs. 763.
  38. Id. ibid, lib. III, vs. 655.
  39. Id. ibid, lib. III, vs. 664.
  40. Moncon. Voyages, part. I, pag. 372, 373, édition de Lyon.
  41. Job. Lucidus de Emendat. Tempor., lib. I, cap. IV, apud Pererium in Genes., lib. IV, quæst. III.
  42. Josué, cap. XIV, v. ult.
  43. Hieron. in Matth., cap. XXVII.
  44. Pererius in Genes., lib. IV, quæst. III.
  45. Ludovic. Romanus Patricius in suâ Navigat. apud Bissehum, illustr. Ruinarum, décade I.
  46. A. Gellius, Noct. Att. lib. I, cap. I.
  47. Apud Saldenum, Otiorum Theolog. pag. 346.
  48. Heidegg. Hist. Patr., tom. I, pag. 481.
  49. Vide Salian., tom. I, pag. 230.
  50. Apud Stanleium, Philosoph. Orient., lib. III, cap. III.
  51. Hotting. Hist. Orient., pag. 22, citante Lysero in Polygamiâ triumph., pag. 145.
  52. Gaspar. Schottus, Techn. Curiosæ, pag. 536.
  53. Lib. II, cap. XIII, de Orig. sacræ Script. apud Schottum, ibid., pag. 556.
  54. Voyez Salian. Ann., tom. I, pag. 225, où il montre que saint Jérôme même adopte en quelques endroits l’opinion commune.
  55. Tertulliani Carm. contra Marcion., lib. II, vs. 200.
  56. Dominus Jacobus Orrohaïta (sive Edessenus). Saint Éphrem, qui a vécu au 4e. siècle, a été son disciple. Voyez Salian. Annal., tom. I, pag. 226 ; Cornel. à Lapide in Genesim, pag. 105.
  57. Cornel. à Lapide in Genesim, cap. II, v. 9, pag. 74.
  58. Voyez, touchant ce rabbin et son ouvrage, les Nouvelles de la République des Lettres, juillet 1686, art. III, pag. 770 et suiv., tiré de Mœbius, de æneo Servente.
  59. Voyez Saldeni Otia Theolog., pag. 608.
  60. Elles veulent dire, Jacobus Salianus posuit.

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