Dictionnaire de théologie catholique/JUDAÏSME

Louis Dennefeld
Letouzey et Ané (Tome 8.2 : JOACHIM DE FLORE - LATRIEp. 86-96).

JUDAÏSME. — Par judaïsme on entend la religion et l’histoire des Israélites à l’époque postexilienne. Puisque le peuple élu dans sa grande majorité n’a pas reconnu Jésus comme Messie, cette seconde époque de ses destinées dépasse la phase biblique pour se continuer jusqu’à la destruction de l’État juif et la dissolution de la nation. Elle s’étend donc du retour des exilés à l’échec du soulèvement de Barkokéba sous l’empereur Hadrien (538 avant Jésus-Christ-135 après Jésus-Christ).

L’étude de cette période est d’une grande importance d’abord parce que le judaïsme est le prélude immédiat du christianisme. C’est d’une manière générale dans les formes judaïques que les idées et institutions de l’Ancien Testament sont devenues la base du Nouveau. C’est spécialement dans le cadre du judaïsme que s’est formé l’Évangile.

Abstraction faite de cette connexion étroite avec le christianisme, le judaïsme en lui-même a pris de nos jours une portée qu’on ne soupçonnait pas il y a quelques dizaines d’années. En renversant la conception traditionnelle de l’histoire religieuse du peuple juif, en particulier de l’origine de ses productions littéraires, la critique assigne à cette forme religieuse dans l’évolution d’Israël un rôle beaucoup plus saillant qu’autrefois. Position discutable à bien des égards, mais qui impose en tout cas l’obligation de mieux connaître cette suprême période qui clôt l’histoire du peuple de Dieu.


I. Sources : littérature juive. —
II. Histoire politique (col. 1595). —
III. Institutions (col. 1606). —
IV. Partis religieux et politiques (col. 1614). —
V. Idées religieuses (col. 1617). —
VI. Pratiques religieuses (col. 1636). —
VII. Rapports entre le judaïsme et le milieu païen (col. 1652).

I. Sources : littérature juive. — Sauf quelques renseignements fournis par les auteurs grecs et romains, Polybe, Diodore, Strabon, Plutarque, Cicéron, Tite-Live, Suétone, qui ont écrit sur l’histoire de la Syrie sous l’ère séleucide et romaine, voir Th. Reinach, Textes d’auteurs grecs et romains relatifs au judaïsme, Paris, 1895, 1a littérature juive est presque notre seule source pour la connaissance du judaïsme.

Parce qu’ils sont des produits du génie juif, ces écrits appartiennent à la vie intérieure du peuple. Mais puisque la manière de les apprécier, surtout par rapport à leur date et à leur caractère, influe nécessairement sur toute la conception du judaïsme, il faut en parler en premier lieu. Pour ne pas faire double emploi, nous allons les apprécier non seulement comme sources, mais aussi comme œuvres littéraires ;

Littérature canonique.

En abordant ce terrain, on est assailli par les principaux problèmes de la haute critique. La solution en est si difficile que celui des historiens qui a écrit sur le judaïsme l’étude la plus complète qui existe jusqu’ici, A. Bertholet, se voit obligé de reconnaître à plusieurs reprises que, vu l’incertitude qui plane sur la date des écrits en question, les résultats de ses recherches ne sont que provisoires et qu’il regarde presque son entreprise comme une audace. Biblische Théologie des Allen Testamentes, t. ii, Die jùdische Religion von der Zeil Esras bis zum Zeitaltcr Christi, Tubingue. 1911, p. vin. D’autres comme T. K. Cheyne, Jewish religions Life after the Exile, NewYork, 1898, préface, ont fait le même aven. Ce qui, joint au désaccord qui existe entre les critiques sur bien des points capitaux, donne le droit de se tenir sur la réserve en face de systèmes qui reposent très souvent moins sur des faits réels que sur des idées préconçues.

1. La prétendue origine exilienne et postexilienne du Code sacerdotal. — D’après la conception évolutionniste des origines du Pentateuque, le quatrième document dont celui-ci est formé, sérail ici notre source la plus importante. Car le Code sacerdotal aurait été composé partie pendant l’exil, partie immédiatement après, pour régler la vie religieuse du peuple reconstitué.

Sans entrer dans l’ensemble de la question « lu Penta