Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DESTITUER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 281-282).

DESTITUER, v. a. Ôter une personne d’une charge, d’une commission. Le dépouiller de sa place & de la fonction publique qu’il exerçoit. Destituere aliquem, munere privare, exuere. Un Seigneur ne peut pas destituer un Officier pourvu à titre onéreux : on le peut destituer en cas de forfaiture, quand on lui a fait son procès. Les nouveaux Fermiers destituent, révoquent les anciens Commis. Il y a eu quelques Prélats destitués & déposés de leur dignité. Sa Sainteté avoit ôté au Cardinal Impériali la Légation de la Marche, l’avoit destitué du Gouvernement de Rome. L’Abbé Regn. Voy. Déposer.

☞ Autrefois tous les Offices en France étoient révocables à la volonté du Roi. Louis XI en introduisant la vénalité, & en même temps la perpétuité des Offices, ceux du Parlement devinrent perpétuels.

Destitué, ée. part. & adj. Destitutus. La raison seule destituée de l’autorité de l’Eglise ne peut juger du véritable sens de l’Ecriture. Il semble que l’homme n’a été créé destitué de toutes choses que pour le contraindre à cultiver la société, afin d’entrer en communication d’industrie. S. Evr.

Destitué de bon sens, de raison, qui manque de raison. Consilio, ratione destitutus. Destitué de tout secours, d’amis, &c. Inops amicorum, ab amicis. Il lui réchauffa toutes les parties qui étoient destituées de chaleur.