Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8425

Correspondance de Voltaire/1771
Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 560-561).
8425. — À M. PHILIPPON[1].
4 décembre.

Je commence, monsieur, par vous faire mon très-sincère compliment. Vous serez dans votre patrie l’avocat général des gens de bien et des gens sensés, encore plus que du bureau des finances.

Je ne me souviens point du tout d’avoir demandé à M. Muller les oreilles du grand inquisiteur. La réponse du pape est fort jolie ; mais il doit trouver, au fond, la prétendue demande très-indiscrète, et le cardinal inquisiteur ne doit pas trouver bon qu’on demande ses oreilles sur les frontières de la Suisse. J’ai écrit à M. le cardinal de Bernis[2] pour le supplier de s’informer bien exactement de la vérité de cette plaisanterie : il est bon de savoir jusqu’où elle a été poussée. Timeo Danaos dona ferentes[3], et Romanos ridentes.

J’ai l’honneur d’être, avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre, etc.

  1. Voyez lettre 8148.
  2. Lettre 8417.
  3. Æn., II, 49.