Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8424

Correspondance de Voltaire/1771
Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 560).
8424. — À STANISLAS-AUGUSTE PONIATOWSKI,
roi de pologne.
À Ferney, 3 décembre.

Sire, Votre Majesté m’a honoré de trop de bontés pour que je ne mêle pas ma voix à toutes celles qui font des vœux pour votre conservation et pour votre bonheur. Ma voix, à la vérité, n’est que celle qui crie dans le désert[1], mais elle est sincère ; elle part du cœur. Et quel cœur en effet ne doit pas être sensible à tout ce qui intéresse votre personne ! il faut être barbare pour ne pas vous aimer ; il faut entendre bien mal ses intérêts pour ne vous pas servir. Mais la vraie bonté et la vraie vertu triomphent de tout à la fin.

Permettez-moi de faire les vœux les plus sincères pour votre félicité, dont vous êtes si digne.

Je suis, avec la plus parfaite reconnaissance et le plus profond respect, etc.

  1. Isaïe, XL, 3 ; Jean, i, 23.