Correspondance de Voltaire/1742/Lettre 1525

Correspondance de Voltaire/1742
Correspondance : année 1742GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 151).

1525. — DE FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.
Aix-la-Chapelle, 26 août[1].

De la source où la Faculté
Promet à la goutte et colique,
Gravelle, chancre, et sciatique,
La bonne humeur et la santé ;


de cet endroit où tant de gens viennent pour se divertir, et d’où tant d’autres s’en retournent sans être guéris, et où la charlatanerie des médecins, les intrigues de l’amour, tiennent leur jeu également ; où enfin l’infirmité et les préjugés amènent tant de personnes de tous les bouts de l’univers, je vous invite, comme un ancien infirme, à venir me trouver ; vous y aurez la première place, en qualité de malade et en qualité de bel esprit.

Nous sommes arrivés hier. Je vous crois à Bruxelles, et même je vous crois après-demain[2] ici. Je vous prie de m’apporter Mahomet tel que vous l’avez fait représenter sur le théâtre de Paris, et de ramasser ce que vous avez fait du Siècle de Louis XIV, pour m’en amuser et pour m’instruire. Vous serez reçu avec tout le désir de l’impatience et avec tout l’empressement de l’estime. Vale.

Fédéric.

  1. L’original de cette lettre était daté, par mégarde, du 26 septembre ; voyez le commencement de la lettre 1532.
  2. Voltaire partit le 2 septembre pour Aix-la-Chapelle, d’où il revint le 10.