Correspondance de Voltaire/1735/Lettre 463
463. — DE M. LE CARDINAL ALBÉRONI[1].
À Rome, le 10 février 1735.
Il m’est arrivé assez tard, monsieur, la connaissance de la Vie que vous avez écrite du feu roi de Suède. Je dois vous rendre bien des grâces pour ce qui me regarde. Votre prévention et votre penchant pour ma personne vous ont porté assez loin, puisqu’avec votre style sublime vous avez dit plus en deux mots de moi que ce qu’a dit Pline de Trajan dans son panégyrique. Heureux les princes qui auront le bonheur de vous intéresser dans leurs faits ! votre plume suffit pour les rendre immortels. À mon égard, monsieur, je vous proteste les sentiments de la plus parfaite reconnaissance, et je vous assure, monsieur, que personne au monde ne vous aime, ne vous estime et respecte plus que le cardinal Albéroni.