Annales de mathématiques pures et appliquées/Tome 04/Géométrie des courbes, article 3

QUESTIONS RÉSOLUES.

Démonstrations du théorème de géométrie énoncé à la
page 59 de ce volume ;
Par MM. Massabieau et Guillaume, professeurs de
mathématiques au lycée de Rodez, Gobert, élève du
lycée d’Angers, et M. Bérard, principal et professeur
de mathématiques au collège de Briançon.[1]
≈≈≈≈≈≈≈≈≈

Énoncé. étant deux points quelconques d’une paralole, le point de concours des tangentes en ces points, et le foyer  ; on propose de démontrer que

d’où il suit que, si tombe sur le sommet de l’angle qui devient droit, est placé sur la directrice, et la ligne est perpendiculaire sur la corde

Les solutions fournies par MM. Massabieau, Guillaume et Gobert sont purement analitiques, et reviennent à peu près à ce qui suit.

Soit

(1)

l’équation de la parabole, et soient les coordonnées des points et ainsi qu’il suit

on aura conséquemment

(2)

Les équations des tangentes ; par les points seront

(3)

et, comme le point appartient à la fois à ces deux tangentes, on aura

(4)

d’où on tire, en ayant égard aux équations (2)

(5)

Cela posé on a

ou

et on a pareillement

mais, d’un autre côté, on a aussi

d’où

et l’on a pareillement

donc

(6)

ce qui démontre la première partie de la proposition.

On a de plus

ou

Éliminant successivement et entre cette dernière équation et l’équation (6), et extrayant chaque fois la racine quarrée, il viendra

d’où il résulte que les deux triangles et sont semblables.[2]

Cela posé, si la somme des angles égaux vaut deux angles droits ; c’est-à-dire, si le point est sur la corde chacun de ces deux angles sera droit ou, en d’autres termes, sera perpendiculaire sur  ; la somme des deux angles et vaudra donc deux angles droits ; et, puisque le dernier est égal à il en résulte que l’angle est alors droit.

Lorsque les trois points sont en ligne droite, on a

ou

ou

ou simplement

ce qui donne

ainsi alors le point est perpétuellement sur la directrice.

Voici présentement la démonstration de M. Bérard, qui est purement géométrique.

Par les trois points (fig. 2) soient menées des parallèles à l’axe ; et soit le point où la dernière rencontre la courbe. Par ce point soient menées des parallèles à et à rencontrant respectivement en les diamètres menés par Le quarré d’une ordonnée au diamètre étant le produit de l’abscisse par le quadruple de la distance du sommet de ce diamètre au foyer ; on a

mais, à cause des parallélogrammes , on a

donc

ce qui donne, par l’élimination de

Si le point est en ligne droite avec les points (fig. 3), cette équation n’exprimera autre chose que la proportionnalité des quarrés des côtés de l’angle droit d’un triangle rectangle avec leurs projections sur l’hypothénuse ; le triangle sera donc rectangle en et sera perpendiculaire sur

Soit, dans ce cas, prolongée jusqu’à la rencontre de en et soit menée On sait que, par la propriété de la parabole le point est le milieu de  ; puis donc que l’angle est droit, ce point est le centre du cercle circonscrit au triangle et par conséquent  ; et puisque est parallèle à l’axe, le point est un point de la directrice.

  1. Le théorème a été proposé par M. Bérard.
  2. C’est le théorème de Robert Simson, rappelé par M. Servois, à la page 156 de ce volume.