Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/Oiseaux étrangers qui ont rapport aux merles d’Europe

OISEAUX ÉTRANGERS
QUI ONT RAPPORT AUX MERLES D’EUROPE

I.Le jaunoir du Cap de Bonne-Espérance[1].

Ce merle d’Afrique[NdÉ 1] a l’uniforme de nos merles d’Europe, du noir et du jaune, et de là son nom de jaunoir ; mais le noir de son plumage est plus brillant et il a des reflets qui lui donnent à certains jours un œil verdâtre ; on ne voit du jaune, ou plutôt du roux, que sur les grandes pennes des ailes, dont les trois premières sont terminées de brun et les suivantes de ce noir brillant dont j’ai parlé ; ce même noir brillant et à reflets se retrouve sur les deux pennes intermédiaires de la queue et sur ce qui paraît au dehors des pennes moyennes des ailes ; tout ce qui est caché de ces pennes moyennes et toutes les pennes latérales de la queue en entier sont d’un noir pur ; le bec est de ce même noir, mais les pieds sont bruns. Le jaunoir est un peu plus gros que notre merle ordinaire ; sa longueur est de onze pouces, son vol de quinze et demi, sa queue de quatre ; son bec, qui est gros et fort, de quinze lignes, et son pied de quatorze ; ses ailes, dans leur repos, ne vont qu’à la moitié de la queue.

II.Le merle huppé de la Chine[2].

Quoique cet oiseau[NdÉ 2] soit un peu plus gros que le merle, il a le bec et les pieds plus courts et la queue beaucoup plus courte ; presque tout son plumage est noirâtre avec une teinte obscure de bleu, mais sans aucun reflet ; on voit au milieu des ailes une tache blanche appartenant aux grandes pennes de ces mêmes ailes, et un peu de blanc à l’extrémité des pennes latérales de la queue ; le bec et les pieds sont jaunes, et l’iris d’un bel orangé. Ce merle a sur le front une petite touffe de plumes longuettes qu’il hérisse quand il veut ; mais, malgré cette marque distinctive et la différence remarquée dans ses proportions, je ne sais si l’on ne pourrait pas le regarder comme une variété de climat dans l’espèce de notre merle à bec jaune : il a comme lui une grande facilité pour apprendre à siffler des airs et articuler des paroles. On le transporte difficilement en vie de la Chine en Europe. Sa longueur est de huit pouces et demi ; ses ailes, dans leur repos, s’étendent à la moitié de la queue, qui n’a que deux pouces et demi de long, et qui est composée de douze pennes à peu près égales.

III.Le podobé du Sénégal.

Nous sommes redevables à M. Adanson de cette espèce[NdÉ 3] étrangère et nouvelle qui a le bec brun, les ailes et les pieds de couleur rousse, les ailes courtes, la queue longue, étagée, marquée de blanc à l’extrémité de ses pennes latérales et de ses couvertures inférieures. Dans tout le reste, le podobé est noir comme nos merles, et leur ressemble pour la grosseur comme pour la forme du bec, qui cependant n’est point jaune.

IV.Le merle de la Chine.

Ce merle[NdÉ 4] est plus grand que le nôtre ; il a les pieds beaucoup plus forts, la queue plus longue et d’une autre forme, puisqu’elle est étagée : l’accident le plus remarquable de son plumage, c’est comme une paire de lunettes qui paraît posée sur la base de son bec, et qui s’étend de part et d’autre sur ses yeux : les côtés de ses lunettes sont de figure à peu près ovale et de couleur noire, en sorte qu’ils tranchent sur le plumage gris de la tête et du cou. Cette même couleur grise, mêlée d’une teinte verdâtre, règne sur tout le dessus du corps, compris les ailes et les pennes intermédiaires de la queue ; les pennes latérales sont beaucoup plus rembrunies, une partie de la poitrine et le ventre sont d’un blanc sale un peu jaune, jusqu’aux couvertures inférieures de la queue, qui sont rousses. Les ailes, dans leur repos, ne s’étendent pas fort au delà de l’origine de la queue.

V. — LE VERT-DORÉ OU MERLE À LONGUE QUEUE DU SÉNÉGAL[3].

La queue de ce merle[NdÉ 5] est en effet très longue, puisque la longueur de l’oiseau entier, qui est d’environ sept pouces, mesurée de la pointe du bec à l’extrémité du corps, ne fait pas les deux tiers de la longueur de cette queue : l’étendue de son vol ne répond pas, à beaucoup près, à cette dimension excessive ; elle est même bien moindre à proportion, puisqu’elle surpasse à peine celle du merle, qui est un oiseau plus petit ; le vert-doré a aussi le bec plus court proportionnellement, mais il a les pieds plus longs[4]. La couleur générale de cet oiseau est ce beau vert éclatant que l’on voit briller sur le plumage des canards, et elle ne varie que par différentes teintes, par différents reflets qu’elle prend en différents endroits : sur la tête, c’est une teinte noirâtre à travers laquelle perce la couleur d’or ; sur le croupion et les deux longues pennes intermédiaires de la queue, ce sont des reflets pourpres ; sur le ventre et les jambes, c’est un vert changeant en une couleur de cuivre de rosette ; dans presque tout le reste, c’est un beau vert doré, comme l’indique le nom que j’ai donné à cet oiseau, en attendant que l’on sache celui sous lequel il est connu dans son pays.

Il y a au Cabinet du Roi un oiseau tout à fait ressemblant à celui-ci[5], excepté qu’il n’a pas la queue si longue à beaucoup près. Il est probable que c’est un vert-doré qui aura été pris au temps de la mue, temps où cet oiseau peut perdre sa longue queue comme la veuve perd la sienne.

VI.LE FER-À-CHEVAL OU MERLE À COLLIER D’AMÉRIQUE[6].

Une marque noire en forme de fer à cheval, qui descend sur la poitrine de cet oiseau[NdÉ 6], et une bande de même couleur, sortant de chaque côté de dessous son œil pour se jeter en arrière, sont tout ce qu’il y a de noir dans son plumage ; et la première de ces taches, par sa forme déterminée, m’a paru ce qu’il y avait de plus propre à caractériser cette espèce, c’est-à-dire à la distinguer des autres merles à collier. Ce fer à cheval se dessine sur un fond jaune, qui est la couleur de la gorge et de tout le dessous du corps, et qui reparaît encore entre le bec et les yeux : le brun règne sur la tête et derrière le cou, et le gris clair sur les côtés ; outre cela, le sommet de la tête est marqué d’une raie blanchâtre ; tout le dessus du corps est gris de perdrix ; les pennes des ailes et de la queue sont brunes, avec quelques taches roussâtres[7], les pieds sont bruns et fort longs, et le bec, qui est presque noir, a la forme de celui de nos merles : cet oiseau a encore cela de commun avec eux, qu’il chante très bien au printemps, quoique son chant ait peu d’étendue. Il ne se nourrit presque que de menues graines qu’il trouve sur la terre[8], en quoi il ressemble aux alouettes ; mais il est beaucoup plus gros, plus gros même que notre merle, et il n’a point l’ongle postérieur allongé comme les alouettes. Il se perche sur la cime des arbrisseaux, et l’on a remarqué qu’il avait dans la queue un mouvement fort brusque de bas en haut. À vrai dire, ce n’est ni une alouette ni un merle ; mais de tous les oiseaux d’Europe, celui avec qui il semble avoir plus de rapports, c’est notre merle ordinaire. Il se trouve non seulement dans la Virginie et dans la Caroline, mais dans presque tout le continent de l’Amérique[9].

Le sujet qu’a observé Catesby pesait trois onces et un quart : il avait dix pouces de la pointe du bec au bout des ongles, le bec long de quinze lignes et les pieds de dix-huit ; ses ailes, dans leur repos, s’étendaient à la moitié de la queue.

VII.LE MERLE VERT D’ANGOLA.

Le dessus du corps, de la tête, du cou, de la queue et des ailes, est, dans cet oiseau[NdÉ 7], d’un vert olivâtre ; mais on aperçoit sur les ailes des taches rembrunies, et le croupion est bleu ; on voit aussi sur le dos, comme devant le cou, quelque mélange de bleu avec le vert ; le bleu se retrouve pur sur la partie supérieure de la gorge ; le violet règne sur la poitrine, le ventre, les jambes et les plumes qui recouvrent l’oreille ; enfin, les couvertures inférieures de la queue sont d’un jaune olivâtre, le bec et les pieds d’un noir décidé.

Cet oiseau est de la même grosseur que celui auquel M. Brisson a donné le même nom[10], et lui ressemble aussi par les proportions du corps ; mais le plumage de ce dernier est différent ; c’est partout un beau vert canard, avec une tache de violet d’acier poli sur la partie antérieure de l’aile. La grosseur de ces oiseaux est à peu près celle de notre merle, leur longueur d’environ neuf pouces, leur vol de douze un quart et leur bec de onze à douze lignes ; leurs ailes, dans leur repos, vont à la moitié de la queue, qui est composée de douze pennes égaies.

Il est probable que ces deux oiseaux appartiennent à la même espèce, mais j’ignore quel est celui des deux qui représente la tige primitive, et quel est celui qui doit n’être regardé que comme une branche collatérale, ou si l’on veut comme une simple variété.

VIII.LE MERLE VIOLET DU ROYAUME DE JUIDA.

Le plumage de cet oiseau[NdÉ 8] est peint des mêmes couleurs que celui du précédent ; c’est toujours du violet, du vert et du bleu, mais distribués différemment : le violet pur règne sur la tête, le cou et tout le dessous du corps ; le bleu sur la queue et ses couvertures supérieures, le vert enfin sur les ailes ; mais celles-ci ont une bande bleue près de leur bord intérieur.

Ce merle est encore de la même taille que notre merle vert d’Angola ; il paraît avoir le même port, et, comme il vient aussi des mêmes climats, je serais fort tenté de le rapporter à la même espèce, s’il n’avait les ailes plus longues, ce qui suppose d’autres allures et d’autres habitudes ; mais comme le plus ou moins de longueur des ailes dans les oiseaux desséchés dépend en grande partie de la manière dont ils ont été préparés, on ne peut guère établir là-dessus une différence spécifique, et il est sage de rester dans le doute en attendant des observations plus décisives.

IX.LE PLASTRON-NOIR DE CEYLAN[11].

Je donne un nom particulier à cet oiseau[NdÉ 9], parce que ceux qui l’ont vu ne sont pas d’accord sur l’espèce à laquelle il appartient ; M. Brisson en a fait un merle et M. Edwards une pie ou une pie-grièche[12] ; pour moi, j’en fais un plastron-noir en attendant que ses mœurs et ses habitudes mieux connues me mettent en état de le rapporter à ses véritables analogues européens. Il est plus petit que le merle, et il a le bec plus fort à proportion : sa longueur totale est d’environ sept pouces et demi, son vol de onze, sa queue de trois et demi, son bec de douze à treize lignes, et son pied de quatorze ; ses ailes, dans leur repos, vont au delà du milieu de la queue, qui est un peu étagée.

Le plastron noir, par lequel cet oiseau est caractérisé, fait d’autant plus d’effet qu’il est contigu par en haut et par en bas à une couleur plus claire ; car la gorge et tout le dessous du corps sont d’un jaune assez vif. Des deux extrémités du bord supérieur de ce plastron partent comme deux cordons de même couleur, qui, d’abord s’élevant de chaque côté vers la tête, servent de cadre à la belle plaque jaune orangé de la gorge, et qui, se courbant ensuite pour passer au-dessous des yeux, vont se terminer et en quelque manière s’implanter à la base du bec. Deux sourcils jaunes, qui prennent naissance tout proche des narines, embrassent l’œil par-dessus, et, se trouvant en opposition avec les espèces de cordons noirs qui l’embrassent pardessous, donnent encore du caractère à la physionomie. Toute la partie supérieure de cet oiseau est olivâtre ; mais cette couleur semble ternie par un mélange de cendré sur le sommet de la tête, et elle est au contraire plus éclatante sur le croupion et sur le bord extérieur des pennes de l’aile : les plus grandes de ces pennes sont terminées de brun ; les deux intermédiaires de la queue sont d’un vert olive, comme tout le dessus du corps, et les dix latérales sont noires, terminées de jaune.

La femelle n’a ni la plaque noire de la poitrine, ni les cordons de même couleur qui semblent lui servir d’attaches : elle a la gorge grise, la poitrine et le ventre d’un jaune verdâtre, et tout le dessus du corps de la même couleur, mais plus foncée. En général, cette femelle ne diffère pas beaucoup de l’oiseau représenté dans les planches enluminées, no 358, sous le nom de merle à ventre orangé du Sénégal.

M. Brisson a donné le plastron-noir dont il s’agit dans cet article comme venant du cap de Bonne-Espérance, et il en venait certainement, puisqu’il en avait été rapporté par M. l’abbé de La Caille ; mais, s’il en faut croire M. Edwards, il venait encore de plus loin, et son véritable climat est l’île de Ceylan. M. Edwards a été à portée de prendre des informations exactes à ce sujet de M. Jean-Gédéon Loten, qui avait été gouverneur de Ceylan, et qui a son retour des Indes fit présent à la Société royale de plusieurs oiseaux de ce pays, parmi lesquels était un plastron-noir. M. Edwards ajoute une réflexion très juste que j’ai déjà prévenue dans les volumes précédents et qu’il ne sera pas inutile de répéter ici : c’est que le cap de Bonne-Espérance étant un point de partage où les vaisseaux abordent de toutes parts, on doit y trouver des marchandises, par conséquent des oiseaux de tous les pays, et que très souvent on se trompe en supposant que tous ceux qui viennent de cette côte en sont originaires. Cela explique assez bien pourquoi il y a dans les Cabinets un si grand nombre d’oiseaux et d’autres animaux soi-disant du cap de Bonne-Espérance.

X.L’ORANVERT OU MERLE À VENTRE ORANGÉ DU SÉNÉGAL[13].

J’ai appliqué à cette nouvelle espèce[NdÉ 10] le nom d’oranvert, parce qu’il rappelle l’idée des deux principales couleurs de l’oiseau : un beau vert foncé, enrichi par des reflets qui se jouent entre différentes nuances de jaune, règne sur tout le dessus du corps, compris la queue, les ailes, la tête et même la gorge ; mais il est moins foncé sur la queue que partout ailleurs ; le reste du dessous du corps, depuis la gorge, est d’un orangé brillant ; outre cela, on aperçoit sur les ailes repliées un trait blanc qui appartient au bord extérieur de quelques-unes des grandes pennes. Le bec est brun ainsi que les pieds. Cet oiseau est plus petit que le merle ; sa longueur est d’environ huit pouces, son vol de onze et demi, sa queue de deux et deux tiers, et son bec de onze à douze lignes.

Variété de l’oranvert. — L’Oranbleu.

J’ai dit que l’oranvert avait beaucoup de rapports avec la femelle du plastron-noir, mais il n’en a pas moins avec un autre oiseau représenté dans nos planches enluminées, no 221, sous le nom de merle du cap de Bonne-Espérance, et que j’appelle oranbleu[NdÉ 11], parce qu’il a tout le dessous du corps orangé, depuis la gorge jusqu’au bas-ventre inclusivement, et que le bleu domine sur la partie supérieure depuis la base du bec jusqu’au bout de la queue ; ce bleu est de deux teintes, et la plus foncée borde chaque plume, d’où résulte une variété douce, régulière et de bon effet. Le bec et les pieds sont noirs, ainsi que les pennes des ailes, mais plusieurs des moyennes sont bordées de gris blanc ; enfin les pennes de la queue sont de toutes les plumes du corps celles dont la couleur paraît le plus uniforme.

XI.LE MERLE BRUN DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE[14].

C’est une espèce nouvelle[NdÉ 12] dont nous sommes redevables à M. Sonnerat : elle est à peu près de la grosseur du merle ; sa longueur totale est de dix pouces, et ses ailes s’étendent un peu au delà du milieu de la queue. Presque tout son plumage est d’un brun changeant et jette des reflets d’un vert sombre ; le ventre et le croupion sont blancs.

XII.LE BANIAHBOU DE BENGALE[15].

Le plumage brun partout, mais plus foncé que la partie supérieure du corps, plus clair que la partie inférieure, comme aussi sur le bord des couvertures et des pennes des ailes, le bec et les pieds jaunes, la queue étagée, longue d’environ trois pouces, et dépassant les ailes repliées d’environ la moitié de sa longueur, voilà les principaux traits qui caractérisent cet oiseau étranger[NdÉ 13], dont la grosseur surpasse un peu celle de la grive.

M. Linnæus nous apprend, d’après les naturalistes suédois qui ont voyagé en Asie, que ce même oiseau se retrouve à la Chine ; mais il paraît y avoir subi l’influence du climat, car les baniahbous de ce pays sont gris par dessus, de couleur de rouille par dessous, et ils ont un trait blanc de chaque côté de la tête. La dénomination d’oiseaux chanteurs que leur applique M. Linnæus[16], sans doute sur de bons mémoires, suppose que ces merles étrangers ont le ramage agréable.

XIII.L’OUROVANG OU MERLE CENDRÉ DE MADAGASCAR[17].

La dénomination de merle cendré donne en général une idée fort juste de la couleur qui règne dans le plumage de cet oiseau[NdÉ 14] ; mais il ne faut pas croire que cette couleur soit partout du même ton : elle est très foncée et presque noirâtre, avec une légère teinte de vert sur les plumes longues et étroites qui couvrent la tête ; elle est moins foncée, mais sans mélange d’aucune autre teinte, sur les pennes de la queue et des ailes et sur les grandes couvertures de celles-ci ; elle a un œil olive sur la partie supérieure du corps, les petites couvertures des ailes, le cou, la gorge et la poitrine ; enfin elle est plus claire sous le corps, et prend à l’endroit du bas-ventre une légère teinte de jaune.

Ce merle est à peu près de la grosseur de notre mauvis, mais il a la queue un peu plus longue, les ailes un peu plus courtes, et les pieds beaucoup plus courts[18]. Il a le bec jaune comme nos merles, marqué vers le bout d’une raie brune, et accompagné de quelques barbes autour de sa base ; la queue composée de douze pennes égales, et les pieds d’un brun clair.

XIV.LE MERLE DES COLOMBIERS.

On l’appelle aux Philippines l’étourneau des colombiers[NdÉ 15], parce qu’il est familier par instinct, qu’il semble rechercher l’homme, ou plutôt ses propres commodités dans les habitations de l’homme, et qu’il vient nicher jusque dans les colombiers ; mais il a plus de rapports avec notre merle ordinaire qu’avec notre étourneau, soit par la forme du bec et des pieds, soit par les proportions des ailes, qui ne vont qu’à la moitié de la queue, etc. Sa grosseur est à peu près celle du mauvis, et la couleur de son plumage est une, mais il s’en faut bien qu’elle soit uniforme et monotone : c’est un vert changeant qui présente sans cesse des nuances différentes, et qui se multiplie par les reflets. Cette espèce est nouvelle, et nous en sommes redevables à M. Sonnerat : on trouve aussi, dans sa collection, des individus venant du cap de Bonne-Espérance, lesquels appartiennent visiblement à la même espèce, mais qui en diffèrent en ce qu’ils ont le croupion blanc tant dessus que dessous, et qu’ils sont plus petits : est-ce une variété de climat, ou seulement une variété d’âge ?

XV.LE MERLE OLIVE DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE[19].

Le dessus du corps de cet oiseau[NdÉ 16], compris tout ce qui paraît des pennes de la queue et des ailes, lorsqu’elles sont en repos, est d’un brun olivâtre ; la gorge est d’un brun fauve, moucheté de brun décidé ; le cou et la poitrine sont de la même couleur que la gorge, mais sans mouchetures ; tout le reste du dessous du corps est d’un beau fauve ; enfin le bec est brun, ainsi que les pieds et le côté intérieur des pennes des ailes et des pennes latérales de la queue.

Ce merle est de la grosseur du mauvis ; il a près de treize pouces de vol, et huit un quart de longueur totale ; le bec a dix lignes, le pied quatorze ; la queue, qui est composée de douze pennes égales, a trois pouces, et les ailes repliées ne vont qu’à la moitié de sa longueur.

XVI.LE MERLE À GORGE NOIRE DE SAINT-DOMINGUE.

L’espèce de pièce noire qui recouvre la gorge de cet oiseau[NdÉ 17] s’étend, d’une part, jusque sous l’œil et même sur le petit espace qui est entre l’œil et le bec, et, de l’autre, elle descend sur le cou et jusque sur la poitrine ; de plus, elle est bordée d’une large bande d’un roux plus ou moins rembruni, qui se prolonge sur les yeux et sur la partie antérieure du sommet de la tête : le reste de la tête, la face postérieure du cou, le dos et les petites couvertures des ailes sont d’un gris brun, varié légèrement de quelques teintes plus brunes ; les grandes couvertures des ailes sont, ainsi que les pennes, d’un brun noirâtre bordé de gris clair, et séparées des petites couvertures par une ligne jaune olivâtre appartenant à ces petites couvertures. Ce même jaune olivâtre règne sur le croupion et tout le dessous du corps, mais sous le corps il est varié par quelques taches noires assez grandes et clairsemées dans tout l’espace compris entre la pièce noire de la gorge et les jambes. La queue est du même gris que le dessus du corps, mais dans son milieu seulement, les pennes latérales étant bordées extérieurement de noirâtre : le bec et les pieds sont noirs.

Cet oiseau, qui n’avait pas encore été décrit, est à peu près de la grosseur du mauvis : sa longueur totale est d’environ sept pouces et demi, le bec d’un pouce, la queue de trois, et les ailes, qui sont fort courtes, ne vont guère qu’au quart de la longueur de la queue.

XVII.LE MERLE DE CANADA[20][NdÉ 18].

Celui de tous nos merles dont semble approcher le plus l’oiseau dont il s’agit ici, c’est le merle de montagne, qui n’est qu’une variété du plastron blanc. Le merle de Canada est moins gros, mais ses ailes sont proportionnées de même, relativement à la queue, ne s’étendant pas dans leur repos au delà du milieu de sa longueur, et les couleurs du plumage, qui ne sont pas fort différentes, sont à peu près distribuées de la même manière : c’est toujours un fond rembruni, varié d’une couleur plus claire partout, excepté sur les pennes de la queue et des ailes, qui sont d’un brun noirâtre et uniforme ; les couvertures des ailes ont des reflets d’un vert foncé, mais brillant ; toutes les autres plumes sont noirâtres et terminées de roux, ce qui, les détachant les unes des autres, produit une variété régulière, et fait que l’on peut compter le nombre des plumes par le nombre des marques rousses.

XVIII.LE MERLE OLIVE DES INDES[21].

Toute la partie supérieure de cet oiseau[NdÉ 19], compris les pennes de la queue et ce qui paraît des pennes de l’aile, est d’un vert d’olive foncé ; toute la partie inférieure est du même fond de couleur, mais d’une teinte plus claire et tirant sur le jaune ; les barbes intérieures des pennes de l’aile sont brunes, bordées en partie de jaunâtre ; le bec et les pieds sont presque noirs. Cet oiseau est moins gros que le mauvis ; sa longueur totale est de huit pouces, son vol de douze et demi, sa queue de trois et demi, son bec de treize lignes, son pied de neuf, et ses ailes, dans leur repos, vont à la moitié de la queue.

XIX.LE MERLE CENDRÉ DES INDES[22].

La couleur cendrée du dessus du corps est plus foncée que celle du dessous ; les grandes couvertures et les pennes des ailes sont bordées de gris blanc en dehors, mais les pennes moyennes ont ce bord plus large, et de plus elles ont un autre bord de même couleur en dedans, depuis leur origine jusqu’aux deux tiers de leur longueur ; des douze pennes de la queue, les deux du milieu sont du même cendré que le dessus du corps ; les deux suivantes sont en partie de la même couleur, mais leur côté intérieur est noir ; les huit autres sont entièrement noires comme le bec, les pieds et les ongles ; le bec est accompagné de quelques barbes noirâtres près des angles de son ouverture.

Cet oiseau[NdÉ 20] est plus petit que le mauvis : il a sept pouces trois quarts de longueur totale, douze deux tiers de vol, la queue de trois pouces, le bec de onze lignes et le pied de dix.

XX.LE MERLE BRUN DU SÉNÉGAL[23].

Rien de plus uniforme et de plus commun que le plumage de cet oiseau[NdÉ 21] ; mais aussi rien de plus facile à décrire : du gris brun sur la partie supérieure et sur l’antérieure, du blanc sale sur la partie inférieure, du brun sur les pennes des ailes et de la queue, comme sur le bec et les pieds, voilà son signalement fait en trois coups de crayon. Il n’égale pas le mauvis en grosseur, mais il a la queue plus longue et le bec plus court. Sa longueur totale, suivant M. Brisson, est de huit pouces, son vol de onze et demi, sa queue de trois et demi, son bec de neuf lignes et son pied de onze ; ajoutez à cela que les ailes, dans leur repos, ne vont qu’à la moitié de la queue, qui est composée de douze pennes égales.

XXI.LE TANAOMBÉ OU MERLE DE MADAGASCAR[24].

Je conserve à cet oiseau[NdÉ 22] le nom qu’il a dans sa patrie, et il serait à souhaiter que les voyageurs nous apportassent ainsi les vrais noms des oiseaux étrangers : ce serait le seul moyen de nous mettre en état d’employer avec succès toutes les observations faites sur chaque espèce et de les appliquer sans erreur à leur véritable objet.

Le tanaombé est un peu moins gros que le mauvis : son plumage, en général, est très rembruni sur la tête, le cou et tout le dessus du corps ; mais les couvertures de la queue et des ailes ont une teinte de vert ; la queue est vert doré, bordée de blanc ainsi que les ailes, qui ont, outre cela, du violet changeant en vert à l’extrémité des grandes pennes, une couleur d’acier poli sur les pennes moyennes et les grandes couvertures, et une marque oblongue d’un beau jaune doré sur ces mêmes pennes moyennes ; la poitrine est d’un brun roux, le reste du dessous du corps blanc ; le bec et les pieds sont noirs, et le tarse est fort court ; la queue est un peu fourchue ; les ailes, dans leur repos, ne vont qu’à la moitié de sa longueur ; néanmoins ce merle a le vol plus étendu à proportion que le mauvis[25]. Il est à remarquer que, dans un individu que j’ai eu occasion de voir, le bec était plus crochu vers la pointe qu’il ne paraît dans la figure enluminée, et qu’à cet égard le tanaombé semble se rapprocher du merle solitaire.

XXII.LE MERLE DE MINDANAO.

La couleur d’acier poli qui se trouve sur une partie des ailes du tanaombé est répandue, dans le merle de cet article[NdÉ 23], sur la tête, la gorge, le cou, la poitrine et tout le dessus du corps jusqu’au bout de la queue ; les ailes ont une bande blanche près du bord extérieur, et le reste du dessous du corps est blanc.

La longueur totale de l’oiseau n’est que de sept pouces, et ses ailes ne vont pas jusqu’à la moitié de la queue, qui est un peu étagée. C’est une espèce nouvelle apportée par M. Sonnerat.

M. Daubenton le jeune a observé un autre individu de la même espèce qui avait les extrémités des longues pennes des ailes et de la queue d’un vert foncé et changeant, et plusieurs taches de violet changeant sur le corps, mais principalement derrière la tête. C’est peut-être une femelle ou même un jeune mâle.

XXIII.LE MERLE VERT DE L’ÎLE DE FRANCE.

Le plumage de cet oiseau[NdÉ 24] est de la plus grande uniformité : c’est partout à l’extérieur un vert bleuâtre rembruni ; mais son bec et ses pieds sont cendrés. Il est au-dessous du mauvis pour la grosseur ; sa longueur totale est d’environ sept pouces, son vol de dix et demi, son bec de dix lignes, et ses ailes, dans leur repos, vont au tiers de sa queue, qui n’a que deux pouces et demi. Les plumes qui recouvrent la tête et le cou sont longues et étroites. C’est une espèce nouvelle.

XXIV.LE CASQUE-NOIR OU MERLE À TÊTE NOIRE DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE[26].

Quoique au premier coup d’œil le casque-noir ressemble par le plumage à l’espèce suivante, qui est le brunet, et surtout au merle à cul jaune du Sénégal, que je regarde comme une variété de cette même espèce, cependant, si l’on veut prendre la peine de comparer ces oiseaux en détail, on trouvera des différences assez marquées dans les couleurs et de plus considérables encore dans les proportions des membres. Le casque-noir[NdÉ 25] est moins gros que le mauvis ; sa longueur totale est de neuf pouces, son vol de neuf et demi, sa queue de trois et deux tiers, son bec de treize lignes et son pied de quatorze, d’où il suit qu’il a le vol moins étendu, et au contraire le bec, la queue et les pieds proportionnellement plus longs que le brunet ; il a aussi la queue autrement faite et composée de douze pennes étagées ; chaque aile en a dix-neuf, dont les plus longues sont la cinquième et la sixième.

À l’égard du plumage, il ressemble par la couleur brune de la partie supérieure du corps, mais il diffère par la couleur du casque, qui est un noir brillant, par la couleur rousse du croupion et des couvertures supérieures de la queue, par la couleur roussâtre de la gorge et de tout le dessous du corps jusques et compris les couvertures inférieures de la queue, par la petite rayure brune des flancs, par la petite tache blanche qui paraît sur les ailes et qui appartient aux grandes pennes, par la couleur noirâtre des pennes de la queue, et enfin par la marque blanche qui termine les latérales et qui est d’autant plus grande que la penne est plus extérieure.

XXV.LE BRUNET DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE[27].

La couleur dominante du plumage de cet oiseau[NdÉ 26] est le brun foncé : elle règne sur la tête, le cou, tout le dessus du corps, la queue et les ailes ; elle s’éclaircit un peu sur la poitrine et les côtés ; elle prend un œil jaunâtre sur le ventre et les jambes, et elle disparaît enfin sur les couvertures inférieures de la queue pour faire place à un beau jaune. Cette tache jaune fait d’autant plus d’effet qu’elle tranche avec la couleur des pennes de la queue, lesquelles sont d’un brun encore plus foncé par-dessous que par-dessus. Le bec et les pieds sont tout à fait noirs.

Ce merle n’est pas plus gros qu’une alouette : il a dix pouces et demi de vol ; ses ailes ne vont guère qu’au tiers de la queue, qui a près de trois pouces de longet qui est composée de douze pennes égales.

Variété du brunet du Cap.

L’oiseau représenté dans nos planches enluminées, no 317, sous le nom de merle à cul jaune du Sénégal[28], a beaucoup de rapport avec le brunet ; seulement il est un peu plus gros et il a la tête et la gorge noires ; dans tout le reste, ce sont les mêmes couleurs et à peu près les mêmes proportions, ce qui m’avait fait croire d’abord que c’était une simple variété d’âge ou de sexe ; mais ayant eu dans la suite occasion de remarquer que, parmi un grand nombre d’oiseaux envoyés par M. Sonnerat, il s’en était trouvé plusieurs étiquetés merles du Cap, lesquels étaient parfaitement semblables au sujet décrit par M. Brisson, et pas un seul individu à tête et gorge noires, il me paraît plus vraisemblable que l’oiseau du no 317 représente une variété de climat. Le bec de cet oiseau est plus large à sa base et plus courbe que celui du merle ordinaire.

XXVI.LE MERLE BRUN DE LA JAMAÏQUE[29].

Le brun foncé règne en effet sur la tête, le dessus du corps, les ailes et la queue de cet oiseau[NdÉ 27] ; un brun plus clair sur le devant de la poitrine et du cou, un blanc sale sur le ventre et le reste du dessous du corps : ce qu’il y a de plus remarquable dans ce merle, c’est sa gorge blanche, son bec et ses pieds orangés. Il a les ouvertures des narines fort grandes. Sa longueur totale est d’environ six pouces quatre lignes, son vol de neuf pouces quelques lignes, sa queue de deux pouces huit ou neuf lignes, son pied de deux pouces un quart, son bec de onze lignes, le tout réduction faite de la mesure anglaise à la nôtre. On peut juger par ces dimensions qu’il est moins gros que notre mauvis. Il se tient ordinairement dans les bois en montagne et passe pour un bon gibier. Tout ce que M. Sloane nous apprend de l’intérieur de cet oiseau, c’est que sa graisse est d’un jaune orangé.

XXVII.LE MERLE À CRAVATE DE CAYENNE.

La cravate de ce merle[NdÉ 28] est fort ample et d’un beau noir bordé de blanc ; elle s’étend depuis la base du bec inférieur, et même depuis l’espace compris entre le bec supérieur et l’œil jusque sur la partie moyenne de la poitrine, où la bordure blanche, qui s’élargit en cet endroit, est rayée transversalement de noir ; elle couvre les côtés de la tête jusqu’aux yeux et elle embrasse les trois quarts de la circonférence du cou. Les petites et les grandes couvertures des ailés sont du même noir que la cravate, mais les petites sont terminées de blanc, ce qui produit des mouchetures de cette couleur, et les deux rangs des grandes couvertures sont terminés par une bordure fauve. Le reste du plumage est cannelle, mais le bec et les pieds sont noirs. Ce merle est plus petit que notre mauvis, et il a la pointe du bec crochue comme les solitaires ; sa longueur totale est d’environ sept pouces, sa queue de deux et demi, son bec de onze lignes, et ses ailes, qui sont courtes, dépassent fort peu l’origine de la queue.

XXVIII.LE MERLE HUPPÉ DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE[30].

La huppe de cet oiseau[NdÉ 29] n’est point une huppe permanente, mais ce sont des plumes longues et étroites qui dans les moments de parfaite tranquillité se couchent naturellement sur le sommet de la tête, et que l’oiseau hérisse quand il veut. La couleur de cette huppe, du reste de la tête et de la gorge, est un beau noir avec des reflets violets ; le devant du cou et la poitrine ont les mêmes reflets sur un fond brun. Cette dernière couleur brune domine sur tout le dessus du corps et s’étend sur le cou, sur les couvertures des ailes, sur une partie des pennes de la queue, et même sous le corps où elle forme une espèce de large ceinture qui passe au-dessus du ventre ; mais dans tous ces endroits elle est égayée par une couleur blanchâtre qui borde et dessine le contour de chaque plume à peu près comme dans le merle à plastron blanc. Celui de cet article a les couvertures inférieures de la queue rouges, les supérieures blanches, le bas-ventre de cette dernière couleur ; enfin, le bec et les pieds noirs ; les angles de l’ouverture du bec sont accompagnées de longues barbes noires dirigées en avant : ce merle n’est guère plus gros que l’alouette huppée. Il a onze à douze pouces de vol ; ses ailes, dans leur situation de repos, ne s’étendent pas jusqu’à la moitié de la queue ; leurs pennes les plus longues sont la quatrième et la cinquième, et la première est la plus courte de toutes.

XXIX.LE MERLE D’AMBOINE[31].

Je laisse cet oiseau[NdÉ 30] parmi les merles, où M. Brisson l’a placé, sans être bien sûr qu’il appartienne à ce genre plutôt qu’à un autre. Seba, qui le premier nous l’a fait connaître, nous dit qu’on le met au rang des rossignols à cause de la beauté de son chant ; non seulement il chante ses amours au printemps, mais il relève alors sa longue et belle queue, et la ramène sur son dos d’une manière remarquable. Il a tout le dessus du corps d’un brun rougeâtre, compris la queue et les ailes, excepté que celles-ci sont marquées d’une tache jaune ; tout le dessus du corps est de cette dernière couleur, mais le dessous des pennes de la queue est doré. Ces pennes sont au nombre de douze et régulièrement étagées.

XXX.LE MERLE DE L’ÎLE DE BOURBON[32].

La grosseur de ce petit oiseau[NdÉ 31] est à peu près celle de l’alouette huppée : il a sept pouces trois quarts de longueur totale, et onze un tiers de vol ; son bec a dix à onze lignes, son pied autant, et ses ailes, dans leur repos, ne vont pas jusqu’à la moitié de la queue, qui a trois pouces et demi, et fait par conséquent elle seule presque la moitié de la longueur totale de l’oiseau.

Le sommet de la tête est recouvert d’une espèce de calotte noire ; tout le reste du dessus du corps, les petites couvertures des ailes, le cou en entier et la poitrine sont d’un cendré olivâtre ; le reste du dessous du corps est d’un olivâtre tirant au jaune, à l’exception du milieu du ventre qui est blanchâtre. Les grandes couvertures des ailes sont brunes avec quelque mélange de roux : les pennes des ailes mi-parties de ces deux mêmes couleurs, de manière que le brun est en dedans et par-dessus, et le roux en dehors ; il faut cependant excepter les trois pennes du milieu, qui sont entièrement brunes : celles de la queue sont brunes aussi, et traversées vers leur extrémité par deux bandes de deux bruns différents et fort peu apparentes, étant sur un fond brun ; le bec et les pieds sont jaunâtres[33].

XXXI.LE MERLE DOMINIQUAIN DES PHILIPPINES.

La longueur des ailes est un des attributs les plus remarquables de cette nouvelle espèce[NdÉ 32] : elles s’étendent dans leur repos presque jusqu’au bout de la queue. Leur couleur, ainsi que celle du dessus du corps, est un fond brun sur lequel on voit quelques taches irrégulières d’acier poli ou plutôt de violet changeant[34] : ce fond brun prend un œil violet à l’origine de la queue, et un œil verdâtre à son extrémité ; il s’éclaircit du côté du cou et devient blanchâtre sur la tête et sur toute la partie inférieure du corps. Le bec et les pieds sont d’un brun clair.

Cet oiseau n’a guère que six pouces de longueur : c’est une nouvelle espèce dont on est redevable à M. Sonnerat.

XXXII.Le merle vert de la Caroline[35].

Catesby, qui a observé cet oiseau[NdÉ 33] dans son pays natal, nous apprend qu’il n’est guère plus gros qu’une alouette, qu’il en a à peu près la figure qu’il est fort sauvage, qu’il se cache très bien, qu’il fréquente les bords des grandes rivières, à deux ou trois cents milles de la mer, qu’il vole les pieds étendus en arrière (comme font ceux de nos oiseaux qui ont la queue très courte), et qu’il a un ramage éclatant. Il y a apparence qu’il se nourrit de la graine de solanum, à fleur couleur de pourpre.

Ce merle a tout le dessus du corps d’un vert obscur, l’œil presque entouré de blanc, la mâchoire inférieure bordée finement de la même couleur, la queue brune, le dessous du corps jaune, excepté le bas-ventre qui est blanchâtre, le bec et les pieds noirs ; les pennes des ailes ne dépassent pas de beaucoup l’origine de la queue.

La longueur totale de l’oiseau est d’environ sept pouces un quart, sa queue de trois, son pied de douze lignes, son bec de dix.

XXXIII.Le térat-boulan ou le merle des Indes[36].

Ce qui caractérise cette espèce[NdÉ 34], c’est un bec, un pied et des doigts plus courts à proportion que dans les autres merles, et une queue étagée, mais autrement que de coutume ; les six pennes du milieu sont d’égale longueur, et ce sont proprement les trois pennes latérales de chaque côté qui sont étagées. Ce merle a le dessus du corps, du cou, de la tête et de la queue noir, le croupion cendré et les trois pennes latérales de chaque côté terminées de blanc. Cette même couleur blanche règne sur tout le dessous du corps et de la queue, sur le devant du cou, sur la gorge, et s’étend de part et d’autre jusqu’au-dessus des yeux ; mais il y a de chaque côté un petit trait noir qui part de la base du bec, semble passer par-dessous l’œil et reparaît au delà : les grandes pennes de l’aile sont noirâtres, bordées de blanc du côté intérieur jusqu’à la moitié de leur longueur ; les pennes moyennes, ainsi que leurs grandes couvertures, sont aussi bordées de blanc, mais sur le côté extérieur dans toute sa longueur.

Cet oiseau est un peu plus gros que l’alouette : il a dix pouces et demi de vol, et ses ailes, étant dans leur repos, s’étendent un peu au delà du milieu de la queue ; sa longueur, mesurée de la pointe du bec jusqu’au bout de la queue, est de six pouces et demi, et jusqu’au bout des ongles de cinq et demi ; la queue en a deux et demi, le bec huit lignes et demie, le pied neuf, et le doigt du milieu sept.

XXXIV.Le saui-jala ou le merle doré de Madagascar[37].

Cette espèce[NdÉ 35], qui appartient à l’ancien continent, ne s’écarte pas absolument de l’uniforme de nos merles : elle a le bec, les pieds et les ongles noirâtres ; une sorte de collier d’un beau velours noir qui passe sous la gorge et ne s’étend qu’un peu au delà des yeux ; les pennes de la queue et des ailes, et les plumes du reste du corps toujours noires, mais bordées de citron, comme elles sont bordées de gris dans le merle à plastron blanc, en sorte que le contour de chaque plume se dessine agréablement sur les plumes voisines qu’elle recouvre.

Cet oiseau est à peu près de la grosseur de l’alouette ; il a neuf pouces et demi de vol, et la queue plus courte que nos merles, relativement à la longueur totale de l’oiseau, qui est de cinq pouces trois quarts, et relativement à la longueur de ses ailes, qui s’étendent presque aux deux tiers de la queue lorsqu’elles sont dans leur repos. Le bec a dix lignes, la queue seize, le pied onze et le doigt du milieu dix.

XXXV.Le merle de Surinam[38].

Nous retrouvons dans ce merle d’Amérique[NdÉ 36] le même fond de couleur qui règne dans le plumage de notre merle ordinaire ; il est presque partout d’un noir brillant, mais ce noir est égayé par d’autres couleurs : sur le sommet de la tête par une plaque d’un fauve jaunâtre ; sur la poitrine par deux marques de cette même couleur, mais d’une teinte plus claire ; sur le croupion par une tache de cette même teinte ; sur les ailes par une ligne blanche qui les borde depuis leur origine jusqu’au pli du poignet ou de la troisième articulation ; et, enfin, sous les ailes par le blanc qui règne sur toutes leurs couvertures inférieures ; en sorte qu’en volant cet oiseau montre autant de blanc que de noir. Ajoutez à cela que les pieds sont bruns, que le bec n’est que noirâtre, ainsi que les pennes de l’aile, et que toutes ces pennes, excepté les deux premières et la dernière, sont d’un fauve jaunâtre à leur origine, mais du côté intérieur seulement.

Le merle de Surinam n’est pas plus gros qu’une alouette ; sa longueur totale est de six pouces et demi, son vol de neuf et demi, sa queue de trois à peu près, son bec de huit lignes, et son pied de sept à huit ; enfin ses ailes, dans leur repos, vont au delà du milieu de la queue.

XXXVI.Le palmiste[39].

L’habitude qu’a cet oiseau[NdÉ 37] de se tenir et de nicher sur les palmiers, où sans doute il trouve la nourriture qui lui convient, lui a fait donner le nom de palmiste. Sa grosseur égale celle de l’alouette ; sa longueur est de six pouces et demi, son vol de dix un tiers, sa queue de deux et demi, et son bec de dix lignes.

Ce qui se fait remarquer d’abord dans son plumage, c’est une espèce de large calotte noire qui lui descend de part et d’autre plus bas que les oreilles, et qui de chaque côté a trois marques blanches, l’une près du front, une autre au-dessus de l’œil, et la troisième au-dessous : le cou est cendré par derrière dans tout ce qui n’est pas recouvert par cette calotte noire ; il est blanc par devant, ainsi que la gorge ; la poitrine est cendrée et le reste du dessous du corps gris blanc. Le dessus du corps, compris les petites couvertures des ailes et les douze pennes de la queue, est d’un beau vert olive ; ce qui paraît des pennes des ailes est à peu près de la même couleur et le reste est brun ; ces pennes dans leur repos s’étendent un peu au delà du milieu de la queue ; le bec et les pieds sont cendrés.

L’oiseau dont M. Brisson a fait une autre espèce de palmiste[40] ne diffère absolument du précédent que parce que sa calotte, au lieu d’être noire en entier, a une bande de cendré sur le sommet de la tête et qu’il a un peu moins de blanc sous le corps ; mais comme, à cela près, il a exactement les mêmes couleurs, que dans tout le reste il lui ressemble si parfaitement que la description de l’un peut convenir à l’autre sans y changer un mot, et qu’il vit dans le même pays, je ne puis m’empêcher de regarder ces deux individus comme appartenant à la même espèce, et je suis tenté de regarder le premier comme le mâle et le second comme la femelle.

XXXVII.Le merle violet à ventre blanc de Juida..

La dénomination de ce merle[NdÉ 38] est une description presque complète de son plumage ; il faut ajouter seulement qu’il a les grandes pennes des ailes noirâtres, le bec de même couleur et les pieds cendrés. À l’égard de ses dimensions, il est un peu moins gros qu’une alouette : sa longueur est d’environ six pouces et demi, son vol de dix et demi, sa queue de seize lignes, son bec de huit, son pied de neuf ; les ailes, dans leur repos, vont aux trois quarts de la queue.

XXXVIII.Le merle roux de Cayenne.

Il a la partie antérieure et les côtés de la tête, la gorge, tout le devant du cou et le ventre roux ; le sommet de la tête et tout le dessus du corps, compris les couvertures supérieures de la queue et les pennes des ailes, bruns ; les couvertures supérieures des ailes noires, bordées d’un jaune vif qui tranche avec la couleur du fond et termine chaque rang de ces couvertures par une ligne ondoyante ; les couvertures inférieures de la queue sont blanches ; la queue, le bec et les pieds cendrés.

Cet oiseau[NdÉ 39] est plus petit que l’alouette ; il n’a que six pouces et demi de longueur totale. Je n’ai pu mesurer son vol ; mais il ne doit pas être fort étendu, car les ailes, dans leur repos, ne vont pas au delà des couvertures de la queue. Le bec et le pied ont chacun onze ou douze lignes.

XXXIX.Le petit merle brun à gorge rousse de Cayenne.

Avoir nommé ce petit oiseau[NdÉ 40], c’est presque l’avoir décrit : j’ajoute, pour tout commentaire, que la couleur rousse de la gorge s’étend sur le cou et sur la poitrine, que le bec est d’un cendré noir et les pieds d’un jaune verdâtre. Ce merle est à peu près de la grosseur du chardonneret ; sa longueur totale n’est guère que de cinq pouces, le bec de sept ou huit lignes, le pied de huit ou neuf, et les ailes repliées vont au moins à la moitié de la longueur de la queue, laquelle n’est en tout que de dix-huit lignes.

XL.Le merle olive de Saint-Domingue[41].

Ce petit oiseau[NdÉ 41] a le dessus du corps olivâtre et le dessous d’un gris mêlé confusément de cette même couleur d’olive ; les barbes intérieures des pennes de la queue, des pennes des ailes et des grandes couvertures de celles-ci, sont brunes, bordées de blanc ou de blanchâtre ; le bec et les pieds sont gris-bruns.

Cet oiseau n’est guère plus gros qu’une fauvette : sa longueur totale est de six pouces, son vol de huit trois quarts, sa queue de deux, son bec de neuf lignes, son pied de même longueur ; ses ailes, dans leur repos, vont plus loin que la moitié de la queue, et celle-ci est composée de douze pennes égales.

On doit regarder le merle olive de Cayenne, représenté dans nos planches enluminées, no 558, comme une variété de celui-ci, dont il ne diffère qu’en ce que le dessus du corps est d’un vert plus brun et le dessous d’un gris plus clair ; les pieds sont aussi plus noirâtres[42].

XLI.Le merle olivâtre de Barbarie[NdÉ 42].

M. le chevalier Bruce a vu en Barbarie un merle plus gros que la draine, qui avait tout le dessus du corps d’un jaune olivâtre, les petites couvertures des ailes de la même couleur avec une teinte de brun, les grandes couvertures et les pennes noires, les pennes de la queue noirâtres, terminées de jaune et toutes de longueur égale ; le dessous du corps d’un blanc sale, le bec brun-rougeâtre, les pieds courts et plombés ; les ailes, dans leur état de repos n’allaient qu’à la moitié de la queue. Ce merle a beaucoup de rapport avec la grive bassette de Barbarie dont il a été question ci-dessus[43] ; mais il n’a point, comme elle, de grivelures sur la poitrine ; et d’ailleurs on peut s’assurer, en comparant les descriptions, qu’il en diffère assez pour que l’on doive regarder ces deux oiseaux comme appartenant à deux espèces distinctes.

XLII.Le moloxita ou la religieuse d’Abyssinie[NdÉ 43].

Non seulement cet oiseau a la figure et la grosseur du merle, mais il est, comme lui, un habitant des bois et vit de baies et de fruits ; son instinct, ou peut-être son expérience, le porte à se tenir sur les arbres qui sont au bord des précipices, en sorte qu’il est difficile à tirer et souvent plus difficile encore à trouver lorsqu’on l’a tué. Il est remarquable par un grand coqueluchon noir qui embrasse la tête et la gorge et qui descend sur la poitrine en forme de pièce pointue ; c’est sans doute à cause de ce coqueluchon qu’on lui a donné le nom de religieuse. Il a tout le dessus du corps d’un jaune plus ou moins brun, les couvertures des ailes et les pennes de la queue brunes bordées de jaune, les pennes des ailes d’un noirâtre plus ou moins foncé, bordé de gris clair ou de blanc, tout le dessous du corps et les jambes d’un jaune clair, les pieds cendrés et le bec rougeâtre.

XLIII.Le merle noir et blanc d’Abyssinie.

Le noir règne sur toute la partie supérieure, depuis et compris le bec jusqu’au bout de la queue, à l’exception néanmoins des ailes, sur lesquelles on aperçoit une bande transversale blanche qui tranche sur ce fond noir ; le blanc règne sur la partie inférieure, et les pieds sont noirâtres. Cet oiseau[NdÉ 44] est à peu près de la grosseur du mauvis, mais d’une forme un peu plus arrondie ; il a la queue ronde et carrée par le bout, et les ailes si courtes qu’elles ne s’étendent guère au delà de l’origine de la queue ; il chante à peu près comme le coucou, ou plutôt comme ces horloges de bois qui imitent le chant du coucou.

Il se tient dans les bois les plus épais, où il serait souvent difficile de le découvrir s’il n’était décelé par son chant, ce qui peut faire douter qu’en se cachant si soigneusement dans les feuillages il ait l’intention de se dérober au chasseur ; car avec une pareille intention il se garderait bien d’élever la voix : l’instinct, qui est toujours conséquent, lui eût appris que souvent ce n’est point assez de se cacher dans l’obscurité pour vivre heureux, mais qu’il faut encore savoir garder le silence.

Cet oiseau vit de fruits et de baies, comme nos merles et nos grives.

XLIV.Le merle brun d’Abyssinie.

Les anciens ont parlé d’un olivier d’Éthiopie qui ne porte jamais de fruit : le merle de cet article[NdÉ 45] se nourrit en partie de la fleur de cette espèce d’olivier ; et, s’il s’en tenait là, on pourrait dire qu’il est du très petit nombre qui ne vit pas aux dépens d’autrui ; mais il aime aussi les raisins, et dans la saison il en mange beaucoup. Ce merle est à peu près de la grosseur du mauvis ; il a tout le dessus de la tête et du corps brun ; les couvertures des ailes de même couleur ; les pennes des ailes et de la queue d’un brun foncé, bordé d’un brun plus clair, la gorge d’un brun clair, tout le dessous du corps d’un jaune fauve, et les pieds noirs.


Notes de Buffon
  1. C’est le merle du cap de Bonne-Espérance, et la cinquante-deuxième grive de M. Brisson, qui a le premier décrit cette espèce t. II, p. 309.
  2. C’est la vingt et unième grive de M. Brisson, t. II, p. 253, et la gracula cristatela de M. Linnæus. M. Edwards lui donne aussi le nom d’étourneau de la Chine, et, selon lui, les matelots anglais l’appellent improprement a martin, c’est-à-dire en français martinet. Voyez Edwards, planche 19. Les voyageurs parlent d’un merle noir de Madagascar qui a une huppe posée précisément comme celle du merle de cet article. Voyez les Voyages de François Cauch.
  3. C’est le merle vert à longue queue de M. Brisson, qui en a fait sa cinquante-quatrième grive, et a le premier décrit cette espèce, t. II, p. 313.
  4. Voici ses mesures précises suivant M. Brisson : longueur totale 18 pouces ; longueur prise de la pointe du bec au bout des ongles 10 1/2 ; vol 14 1/4 ; queue 11 ; bec 15 lignes, pied 18.
  5. Cet oiseau est étiqueté merle vert du Sénégal.
  6. C’est la quinzième grive de M. Brisson, t. II, p. 242 ; le large lark ou la grande alouette de Virginie de Catesby, p. 33 ; le dubbel-lerche de Klein, p. 72 ; en latin, alauda magna.
  7. M. Linnæus dit que les trois pennes latérales de la queue sont blanches en partie. Syst. nat., édit. X, p. 167.
  8. Par exemple, celle de l’ornithogalum à fleurs jaunes.
  9. M. Linnæus prétend qu’il se trouve aussi en Afrique, loco citato.
  10. C’est sa cinquante-troisième grive, t. II, p. 311.
  11. C’est le merle à collier du cap de Bonne-Espérance, et la quarante-sixième grive de M. Brisson qui a le premier décrit cette espèce, t. II, p. 299.
  12. Histoire des oiseaux rares, planche 321.
  13. Cet oiseau a été envoyé au Cabinet du Roi par M. Adanson.
  14. Il ne faut pas le confondre avec un autre merle brun du Cap, dont je parlerai bientôt sous le nom de brunet, et qui est beaucoup plus petit.
  15. Voyez l’Histoire naturelle des oiseaux d’Albin, t. III, no xix ; c’est la grive brune des Indes d’Edwards, pl. 184 ; le merle de Bengale de M. Brisson, et sa vingt-cinquième grive, t. II, p. 260 ; et t. VI, p. 43 ; en allemand, braungelber mistler, quelques-uns l’ont nommé beniahbou.
  16. « Canorus. Turdus griseus, subtus ferrugineus, lineâ albâ ad latera capitis. » Syst. nat., édit. X, p. 169.
  17. C’est la quarante-unième grive de M. Brisson, t. II, p. 291.
  18. La longueur totale de l’oiseau est de 8 pouces 1/2, son vol de 12, sa queue de 3 1/2, son bec de 12 lignes, et son pied de 8 ou 9.
  19. M. Brisson, qui a décrit le premier cet oiseau, en a fait sa quarante-troisième grive, t. II, p. 294.
  20. C’est la dix-septième grive de M. Brisson, qui a le premier décrit cette espèce étrangère, t. II, p. 232.
  21. C’est la quarante-cinquième grive de M. Brisson, qui a le premier décrit cette espèce, t. II, p. 298.
  22. C’est la trente-neuvième grive de M. Brisson, qui a le premier décrit cette espèce, t. II, p. 286.
  23. C’est la vingt-sixième grive de M. Brisson, qui a le premier décrit cet oiseau étranger, t. II, p. 261.
  24. C’est la trente-troisième grive de M. Brisson, t. II, p. 274.
  25. Voici ses dimensions précises d’après M. Brisson : longueur totale 7 pouces 1/3, vol 12 1/3, queue 2 2/3, bec 11 lignes, pied 9.
  26. C’est la soixante-sixième grive de M. Brisson, qui a le premier fait connaître cette espèce, t. VI, Supplément, p. 47.
  27. C’est la vingt-quatrième grive de M. Brisson, à qui l’on est redevable de la première description qui ait été faite de ce merle étranger : il le nomme merle brun du Cap, t. II, p. 259 ; mai j’ai changé ce nom en celui de brunet pour le distinguer d’un autre merle brun du Cap, dont j’ai parlé ci-dessus.
  28. Le dessus du corps est moins jaunâtre et plus brun, dans un individu que j’ai observé, qu’il ne le paraît dans la pl. 317.
  29. M. Sloane à qui nous devons la connaissance de cet oiseau, le nomme thrush en anglais. Voyez Jamaïca, p. 305, pl. 256, no xxxiii. C’est le merle de la Jamaïque de M. Brisson et sa trente-quatrième grive, t. II, p. 277.
  30. C’est la vingt-troisième grive de M. Brisson, qui l’a décrite le premier. Cet oiseau a environ 8 pouces de la pointe du bec jusqu’au bout de la queue, 6 1/2 jusqu’au bout des ongles : la queue a 3 pouces 1/2, le bec 12 lignes, le pied autant, le doigt du milieu 9 lignes. Voyez l’Ornithologie, t. II, p. 257.
  31. C’est le petit oiseau d’Amboine au chant mélodieux (avicula Amboinensis canora) de Seba, t. I, p. 99 ; et la seizième grive de M. Brisson, t. II, p. 244.
  32. C’est la quarante-deuxième grive de M. Brisson, qui le premier a donné la description de cet oiseau, envoyé par M. de la Nux.
  33. Voyez l’Ornithologie de M. Brisson, t. II, p. 293.
  34. Ces taches violettes irrégulièrement semées sur le dessus du corps ont fait soupçonner à M. Daubenton le jeune que cet individu avait été tué sur la fin de la mue, et avant que les vraies couleurs du plumage eussent pris consistance.
  35. C’est le cul-blanc à poitrine jaune de Catesby ; en anglais, yellow-brested chat ; en latin, ænante americana, etc. Hist. nat. de la Caroline, t. Ier, p. 50. M. Linnæus le nomme turdus virens, etc. (Syst. nat., p. 171, édit. X). M. Brisson en a fait sa cinquante-cinquième grive, t. II, p. 315.
  36. C’est la dix-neuvième grive de M. Brisson, qui le premier a fait connaître cette espèce, t. II, p. 248.
  37. C’est la dix-huitième grive de M. Brisson, qui a le premier décrit cet oiseau et nous a appris son nom madagascarien, t. II, p. 247.
  38. C’est la soixante-cinquième grive de M. Brisson, qui a le premier décrit cette espèce, t. VI, Supplément, p. 47.
  39. C’est la quarante-huitième grive de M. Brisson, qui a le premier décrit cette espèce, t. II, p. 303.
  40. T. II, page 301. C’est sa quarante-septième grive.
  41. M. Brisson est le premier qui ait décrit cette espèce, dont il fait sa quarante-quatrième grive, t. II, page 296.
  42. Au moment où l’on finit d’imprimer cet article des merles, un illustre Anglais (M. le chevalier Bruce) a la bonté de me communiquer les figures peintes d’après nature de plusieurs oiseaux d’Afrique, parmi lesquels sont quatre nouvelles espèces de merles. Je ne perds pas un instant pour donner au public la description de ces espèces nouvelles, et j’y joins ce que M. le chevalier Bruce a bien voulu m’apprendre de leurs habitudes, en attendant que des affaires plus importantes permettent à ce célèbre voyageur de publier le corps immense de ses belles observations sur toutes les parties des sciences et des arts.
  43. Page 24 de ce volume. J’aurais placé ce merle olivâtre à la suite de la grive bassette, si je l’eusse connu assez tôt.
Notes de l’éditeur
  1. Turdus (Merula) morio L. [Note de Wikisource : actuellement Onychognathus morio Linnæus, vulgairement rufipenne morio].
  2. Ce n’est pas un merle, mais bien un Martin, le Gracula cristatella L. [Note de Wikisource : actuellement Acridotheres cristatellus Linnæus, vulgairement martin huppé].
  3. Merula erythroptera L. [Note de Wikisource : actuellement Cercotrichas podobe Statius Müller, vulgairement agrobate podobé ; cet oiseau n’est pas un turdidé, comme les merles et les grives, mais appartient à une famille très étroitement apparentée aux turdidés, les muscicapidés].
  4. Merula perspicillata L. [Note de Wikisource : actuellement Pterorhinus perspicillatus Gmelin, vulgairement garrulaxe masqué ; il appartient à une famille très éloignée de celle des turdidés].
  5. Merula ænea L. [Note de Wikisource : actuellement Lamprotornis caudatus Statius Müller, vulgairement choucador à longue queue ; ce genre Lamprotornis est inclus dans la famille des sturnidés, non des turdidés].
  6. D’après Cuvier, c’est un Étourneau, le Sturnus ludovicianus de Gmelin [Note de Wikisource : actuellement Sturnella magna Linnæus, vulgairement sturnelle des prés ; il est déjà décrit à l’article des oiseaux étrangers qui ont rapport à l’étourneau].
  7. Merula nitens L. [Note de Wikisource : actuellement Lamprotornis nitens Linnæus, vulgairement choucador à épaulettes rouges].
  8. Merula aurata L. [Note de Wikisource : actuellement Lamprotornis purpureus Statius Müller, vulgairement choucador pourpré].
  9. Cuvier considère cette espèce comme une Pie-grièche. [Note de Wikisource : Il s’agit de l’actuel Telophorus zeylonus Linnæus, vulgairement gladiateur bacbakiri, oiseau d’une famille différente mais apparentée à celles des pies-grièches.]
  10. Merula chrysogaster Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Lamprotornis pulcher Statius Müller, vulgairement choucador à ventre roux].
  11. C’est une variété de l’espèce précédente.
  12. Merula bicolor [Note de Wikisource : actuellement Lamprotornis bicolor Gmelin, vulgairement spréo bicolor].
  13. Merula canora L. [Note de Wikisource : Il s’agit probablement de l’actuel Argya striata Dumont, vulgairement cratérope de brousse. L’oiseau de Chine que Linnæus confond avec lui est le garrulaxe hoamy, actuellement Garrulax canorus Linnæus. Ces deux oiseaux appartiennent à la même famille que le garrulaxe masqué ci-dessus, très éloignée de celle des turdidés.]
  14. Merula Ourovang Lath. [Note de Wikisource : C’est l’actuel Hypsipetes madagascariensis Statius Müller, vulgairement bulbul de Madagascar. Les bulbuls sont regroupés dans une famille distincte mais très apparentée à celle des oiseaux du numéro précédent.]
  15. Cette espèce est considérée comme un Stourne, le Lamprotornis columbinus [Note de Wikisource : actuellement Aplonis panayensis Scopoli, vulgairement stourne bronzé ; c’est effectivement un sturnidé plutôt qu’un turdidé].
  16. Merula olivacea [Note de Wikisource : actuellement Turdus olivaceus Linnæus, vulgairement merle olivâtre].
  17. Cet oiseau est fort peu connu ; on le considère comme appartenant aux Troupiales ou aux Carouges plutôt qu’aux Merles. [Note de Wikisource : Effectivement, il semble que ce soit là la description d’un immature de l’oriole à capuchon, actuellement Icterus dominicensis Linnæus, oiseau déjà mentionné à l’article du petit cul-jaune de Cayenne.]
  18. Vieillot regarde le Merle du Canada de Buffon comme un Carouge à plumage d’automne. [Note de Wikisource : Il s’agit peut-être de l’actuel Turdus migratorius Linnæus, vulgairement merle d’Amérique, mais l’identification est incertaine.]
  19. Merula indica (Turdus indicus Lath.) [Note de Wikisource : probablement l’actuel Acritillas indica Jerdon, vulgairement bulbul à sourcils d’or].
  20. Merula cinerea (Turdus cinereus Gmel.) [Note de Wikisource : peut-être Hemixos cinereus Blyth, vulgairement bulbul terreux, mais l’identification reste incertaine].
  21. Merula senegalensis (Turdus senegalensis Gmel.) [Note de Wikisource : espèce douteuse].
  22. Merula (Turdus) madagascariensis Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Hypsipetes madagascariensis Statius Müller, vulgairement bulbul de Madagascar].
  23. Cuvier considère cette espèce comme une Pie-grièche [Note de Wikisource : actuellement Copsychus mindanensis Boddaert, vulgairement shama des Philippines ; c’est un autre muscicapidé].
  24. Turdus (Merula) mauritianus Gmel. [Note de Wikisource : L’espèce est d’identification incertaine ; peut-être est-ce le même oiseau que le merle des colombiers (ainsi que l’indique le musée George Sand) ?]
  25. Turdus (Merula) atricapillus Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Donacobius atricapillus Linnæus, vulgairement donacobe à miroir ; c’est un oiseau américain, d’une famille très apparentée à celle des bulbuls ou celle des garrulaxes].
  26. Cuvier considère cette espèce comme une Pie-grièche. [Note de Wikisource : C’est en fait un bulbul, le bulbul du Cap, actuellement Pycnonotus capensis Linnæus.]
  27. Turdus (Merula) leucogenus Lath. [Note de Wikisource : actuellement Turdus aurantius Gmelin, vulgairement merle à miroir].
  28. Turdus (Merula) cinnamomeus Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Myrmoderus ferrugineus Statius Müller, vulgairement alapi à cravate noire, appartenant à une famille, les thamnophilidés, faisant carrément partie d’un autre infra-ordre que tous les oiseaux précédents].
  29. D’après Cuvier cette espèce est une Pie-grièche. [Note de Wikisource : Il s’agit en réalité d’un autre bulbul, le bulbul à ventre rouge, actuellement Pycnonotus cafer Linnæus.]
  30. Turdus (Merula) amboinensis Lath. [Note de Wikisource : espèce inidentifiable, seulement connue par Seba].
  31. Turdus (Merula) borbonicus Lath. [Note de Wikisource : actuellement Hypsipetes borbonicus Pennant, vulgairement bulbul de la Réunion].
  32. Turdus (Merula) dominicanus Lath. [Note de Wikisource : actuellement Agropsar sturninus Pallas, vulgairement étourneau de Daourie ; c’est un sturnidé plutôt qu’un turdidé].
  33. Muscicapa viridis Lath. [Note de Wikisource : actuellement Icteria virens Linnæus, vulgairement ictérie polyglotte ; sa position dans la classification est incertaine, peut-être un Parulidé ou un Ictéridé (voyez la note à l’article du grand tangara)].
  34. D’après Cuvier cette espèce serait voisine des Pies-grièches. C’est le Turdus orientalis Lath. [Note de Wikisource : actuellement Lalage nigra Pennant, vulgairement échenilleur térat ; loin d’être un turdidé, il appartient à une famille distincte mais très apparentée à celle des loriots].
  35. Turdus (Merula) saui-jala et Turdus nigerrimus Gmel. [Note de Wikisource : L’individu décrit et correspondant au Turdus saui-jala de Gmelin est un mâle immature de l’espèce actuellement dénommée Philepitta castanea Statius Müller, vulgairement philépitte veloutée ; le Turdus nigerrimus de Gmelin correspond au mâle adulte de cette espèce. Elle est loin d’appartenir aux turdidés.].
  36. Turdus (Merula) surinamus Lath. [Note de Wikisource : actuellement Tachyphorus surinamus Linnæus, vulgairement tangara à crête fauve ; les tangaras appartiennent à la famille des Thraupidés, très éloignée de celle des Turdidés (voyez la note à l’article du grand tangara)].
  37. D’après Cuvier, le Palmiste de Buffon est un Tangara. [Note de Wikisource : Il s’agit de l’actuel Phaenicophilus palmarum Linnæus, vulgairement katje à couronne noire ; selon les classifications, il appartient à la même famille que les tangaras ou à une famille sœur.]
  38. Turdus (Merula) leucogaster Lath. [Note de Wikisource : actuellement Cinnyricinclus leucogaster Boddaert, vulgairement étourneau améthyste ; c’est un sturnidé].
  39. Turdus (Merula) rufifrons Lath. [Note de Wikisource : actuellement Percnostola rufifrons Gmelin, vulgairement alapi à tête noire ; même remarque que pour l’alapi à cravate noire].
  40. Turdus (Merula) pectoralis Lath. [Note de Wikisource : actuellement Gymnopithys rufigula Boddaert, vulgairement fourmilier à gorge rousse ; il est de la même famille que les alapis].
  41. Turdus (Merula) hispaniolensis Lath. [Note de Wikisource : peut-être Vireo altiloquus Vieillot, vulgairement viréo à moustaches, ou du moins une espèce proche ; les viréos forment une famille à part, très apparentée à celle des oriolidés].
  42. Turdus (Merula) tripolitanus Lath. [Note de Wikisource : voyez la note à l’article de la grive bassette de Barbarie].
  43. Turdus (Merula) monaca Lath. [Note de Wikisource : actuellement Oriolus monacha Gmelin, vulgairement loriot moine ; c’est un oriolidé].
  44. Ce n’est pas un Merle, mais bien le Lanius æthiopicus Vieill. [Note de Wikisource : actuellement Laniarius aethiopicus Gmelin, vulgairement gonolek d’Abyssinie].
  45. Turdus (Merula) abyssinicus Lath. [Note de Wikisource : actuellement Turdus abyssinicus Gmelin, vulgairement merle abyssinien].