Waverley/Chapitre XIII

Waverley ou Il y a soixante ans
Traduction par Albert Montémont.
Ménard (Œuvres de Walter Scott, volume 5p. 134-141).


CHAPITRE XIII.

JOURNÉE PLUS RAISONNABLE QUE LA DERNIÈRE.


Le baron de Bradwardine, monté sur un cheval actif et bien dressé, sur une selle couverte de belles et grandes housses à sa livrée, ne représentait pas mal un modèle de l’ancienne école ; il portait un habit brodé de couleur claire, une veste richement galonnée, une perruque de brigadier, et un petit chapeau retroussé à ganse d’or ; il était suivi de deux domestiques montés sur de bons chevaux et armés de pistolets d’arçon.

C’était dans cet appareil qu’il courait par monts et par vaux et faisait l’admiration de toutes les femmes qui se présentaient sur son passage, jusqu’à l’instant enfin où, arrivés au fond d’une vallée pleine d’herbes, ils trouvèrent Davie Gellatley conduisant deux énormes lévriers, une demi-douzaine d’autres chiens, et accompagné d’une quantité de petits garçons à jambes et têtes nues, qui, pour obtenir l’honneur de suivre la chasse, n’avaient pas manqué de caresser les oreilles de l’innocent en le saluant du nom de maister Gellatley, quoique probablement dans tout autre occasion aucun d’eux ne l’eût apostrophé que du nom de fou Davie.

Mais l’habitude de la flatterie envers les gens en place n’était pas alors particulière aux villageois à pieds nus de Tully-Veolan, c’était la mode il y a soixante ans ; c’est la mode aujourd’hui, et ce sera la mode dans six cents ans, si ce merveilleux mélange de folie et de fourberie, qu’on appelle le monde, existe encore.

Ces petits va-nu-pieds, ainsi qu’on les nommait, étaient destinés à battre les broussailles, office qu’ils remplirent si bien, qu’au bout d’une demi-heure un chevreuil fut lancé, chassé et tué. Le baron courut au galop de son cheval blanc, comme jadis le comte Percy, et prenant son couteau de chasse baronnial, il éventra et vida avec dignité l’animal mort (ce que les Français, remarqua-t-il, appellent faire la curée). Après cette cérémonie il ramena son hôte à son manoir par une route sinueuse et agréable, d’où l’on découvrait différents villages, différents manoirs auxquels le baron attachait quelque souvenir historique ou généalogique, qu’il exprimait avec toute la bizarrerie de ses préjugés et de son pédantisme, mais où il déployait souvent aussi un grand sens et d’honorables sentiments ; et ces récits étaient curieux, sinon d’une importance réelle.

La promenade semblait véritablement très-agréable aux deux amis, quoique leur caractère et leur manière de voir fussent en quelques points diamétralement opposés. Édouard, comme nous l’avons dit, était d’un caractère passionné, doué d’une imagination vive, romanesque dans ses idées et dans ses lectures, et aimait beaucoup la poésie. M. Bradwardine était le contraire de tout cela, et se vantait de traverser la vie en suivant une route aussi droite, avec une gravité aussi froide et aussi stoïque que dans sa promenade du soir sur la terrasse de Tully-Veolan, où pendant des heures entières, vrai modèle du vieil Hardyknute,

Il s’est, de l’aurore au couchant,
Montré comme un guerrier vaillant.

Quant à la littérature, il avait lu les poésies classiques, l’Épithalame de George Buchanan ; les psaumes du dimanche (d’Arthur Johnson, les Deliciœ poetarum scotorum, les œuvres de sir David Lindsay, le Bruce de Barbour, le Wallace de Henry-l’Aveugle, le Gentle shepherd[1], le Cerisier et le Prunier ; mais malgré ce sacrifice du temps fait aux muses, il eût préféré, à vrai dire qu’on lui lût en humble prose les pieux et sages apophtegmes ainsi que la partie historique de ces différents ouvrages : et même quelquefois il ne pouvait s’empêcher de témoigner son mépris pour l’art vain et inutile de faire des poèmes, genre dans lequel, disait-il, Allan Ramsay, le perruquier, avait seul excellé de son temps.

Mais quoique Édouard différât de lui, toto cœlo, comme aurait dit le baron, le terrain de l’histoire était pour eux un terrain neutre, qui leur présentait de l’intérêt à tous deux. Le baron, il est vrai, avait seulement encombré sa mémoire de faits, d’événements que l’histoire représente d’une manière sèche et aride. Édouard, au contraire, aimait à finir l’esquisse avec le coloris d’une imagination vive et brûlante, qui donnait l’âme et la vie aux personnages du drame des temps passés. Toutefois, avec des goûts si différents, ils se plaisaient mutuellement. Les détails que M. Bradwardine puisait dans sa riche mémoire offraient à Waverley des sujets frais sur lesquels son imagination se plaisait à s’exercer, et qui ouvraient une nouvelle mine d’incidents et de caractères ; il payait le plaisir qu’il recevait par une grande attention, chose bien précieuse pour tous les conteurs, et particulièrement pour le baron, dont l’amour-propre était singulièrement flatté ; quelquefois même M. Bradwardine écoutait avec intérêt les réflexions d’Édouard, qui confirmaient ou expliquaient ce qu’il avançait. Outre cela, M. Bradwardine parlait volontiers des aventures de sa jeunesse, qu’il avait passée dans les camps, sur la terre étrangère ; il racontait beaucoup de particularités curieuses des généraux sous lesquels il avait servi, et des combats dans lesquels il avait figuré.

Ils entrèrent à Tully-Veolan, très-contents l’un de l’autre ; Waverley formant le dessein d’étudier plus attentivement le caractère du baron, qu’il trouvait bizarre, mais intéressant, et qu’il regardait comme un recueil curieux d’anecdotes anciennes et modernes ; et Bradwardine considérant Édouard comme un puer (ou plutôt comme un juvenis) bonœ spei et magnœ indolis[2], comme un jeune homme bien éloigné de cette étourderie qui n’écoute qu’avec impatience les avis des vieillards, et se permet même de s’en moquer ; ce qui lui faisait augurer le plus favorablement possible de l’avenir d’Édouard. Ils n’eurent ce jour-là à dîner que M. Rubrick, dont la conversation, comme ecclésiastique et comme littérateur, était parfaitement en harmonie avec celle du baron et de son hôte.

Peu de temps après le dîner, le baron, pour montrer que sa tempérance n’était pas entièrement en théorie, proposa d’aller faire une visite à Rose, ou, comme il le dit, à son troisième étage. Waverley le suivit à travers un ou deux de ces longs corridors inventés par les anciens architectes pour embarrasser un hôte, à l’extrémité desquels M. Bradwardine monta, deux à deux, les marches d’un escalier roide, étroit et tournant, laissant un peu derrière lui Waverley et M. Rubrick, pour annoncer leur visite à sa fille.

Arrivés en haut de cet escalier en spirale et presque perpendiculaire, bien propre à faire tourner la tête, ils entrèrent dans une petite pièce garnie de nattes, qui servait d’antichambre au Sanctum sanctorum de Rose, d’où ils passèrent dans son salon. Cet appartement était petit mais agréable ; il ouvrait au midi, et les murailles étaient garnies d’une tapisserie ; il était en outre orné de deux tableaux, l’un représentant la mère de miss Bradwardine en habit de bergère, avec une robe à paniers ; l’autre, le baron, à l’âge de dix ans, avec un habit bleu, une veste brodée, un chapeau à ganses, une perruque à bourse, et tenant un arc à la main. Édouard ne put s’empêcher de sourire du costume, et de l’étrange ressemblance qu’il y avait entre la figure ronde, blanche et vermeille du portrait, et le visage maigre, la barbe, les yeux creux et les rides que les voyages, les fatigues de la guerre et l’âge avaient donnés à l’original. Le baron se mit lui-même à rire, et dit à son hôte : « Ce tableau est une fantaisie de femme de ma bonne mère, fille du laird de Tulliellum : capitaine Waverley, je vous ai montré l’emplacement de son manoir quand nous étions sur le haut du Shinny-Heuch ; il fut brûlé en 1715 par les Hollandais venus comme auxiliaires du gouvernement. Je ne me suis jamais depuis fait peindre qu’une seule fois, et ce fut à la demande particulière et réitérée du maréchal duc de Berwick. »

Ce brave gentilhomme ne dit point à Édouard, ce que M. Rubrick lui apprit ensuite, que le duc lui avait fait cet honneur, parce qu’il était monté le premier à l’assaut d’un fort en Savoie, dans la mémorable campagne de 1709, et qu’il s’y était défendu avec sa demi-pique pendant près de dix minutes avant qu’on vînt le secourir.

Il faut être juste envers le baron ; quoiqu’il fût très-porté à mentionner et même à exagérer la dignité et l’importance de sa famille, c’était un homme d’un courage trop vrai pour parler de tout ce qui pouvait prouver son mérite personnel.

Miss Rose sortit alors de sa chambre afin de recevoir son père et ses amis. Les petits travaux dont elle s’occupait habituellement montraient des dispositions qui n’avaient besoin que de culture. Son père lui avait appris le français et l’italien et sur les rayons de sa bibliothèque elle avait quelques ouvrages écrits dans ces deux langues ; il avait essayé aussi de lui donner des leçons de musique ; mais comme il avait commencé par les parties les plus absraites de l’art, ou peut-être parce qu’il n’était pas capable de l’enseigner, elle n’était encore parvenue qu’à chanter en s’accompagnant sur sa harpe, ce qui n’était pas très-commun en Écosse à cette époque. Par compensation, elle chantait avec beaucoup de goût, d’expression et de clarté ; elle aurait pu être proposée pour modèle à des dames plus fortes qu’elle en musique. Son bon sens naturel lui avait appris que si, comme le prétend une haute autorité, la musique doit se marier à l’immortelle poésie, trop souvent celui qui chante leur fait faire le divorce le plus honteux. C’était peut-être à ce sentiment de la poésie, et à ce talent d’en fondre l’expression avec l’expression musicale, qu’elle devait de faire plus de plaisir par son chant aux personnes qui ne savaient pas une note de musique, et même à un grand nombre de connaisseurs, que ne leur en avaient fait éprouver de plus belles voix, une plus brillante exécution, qui n’étaient point accompagnées d’une aussi exquise sensibilité que la sienne.

Une bartesane, ou balcon devant les fenêtres du salon, servait à montrer une autre occupation favorite de Rose ; il était garni de fleurs de différentes espèces, qu’elle prenait soin de cultiver elle-même. On allait à ce balcon gothique par une tourelle d’où l’on découvrait une vue magnifique. Le jardin proprement dit, avec ses hautes murailles, situé au-dessous, ne paraissait de cette élévation qu’un simple parterre. Plus loin on apercevait un vallon boisé, où une petite rivière de temps en temps se montrait, et de temps en temps se cachait sous les taillis. Les regards pouvaient se reposer avec plaisir sur des rochers qui élevaient çà et là au-dessus des bois touffus leurs cimes massives ou pointues, ou sur une vieille et noble tour, qui du haut d’un promontoire mirait ses ruines vénérables dans le cristal du ruisseau. À gauche, on voyait deux ou trois chaumières, une partie du village ; le revers de la colline cachait le reste. Ce vallon verdoyant se terminait par une nappe d’eau appelée Lock-Feolan, où le ruisseau allait se jeter, et qui réfléchissait en ce moment les rayons étincelants du soleil couchant. Le pays au-delà semblait ouvert et varié, quoique non boisé ; et la vue n’était arrêtée que par une barrière bleue et éloignée, qu’une chaîne de montagnes formait du côté du midi à l’extrémité de la vallée. C’était dans cette ravissante position que miss Bradwardine avait fait apporter le café.

La vue de la vieille tour ou forteresse suggéra au baron quelques anecdotes de famille, quelques histoires de chevalerie écossaise, qu’il raconta avec un véritable enthousiasme. Le sommet d’un roc menaçant qui l’avoisinait avait reçu le nom de Chaise de Saint-Swithin : c’était le théâtre d’un conte superstitieux, sur lequel M. Rubrick donna quelques curieux détails qui rappelèrent à Waverley un couplet cité par Edgar dans le Roi Lear ; et Rose fut invitée à chanter une courte légende composée par quelque poète villageois


« Obscur comme ses aïeux,
Et qui, sauvant plus d’une vie

De l’oubli qui pesait sur eux,
Mourut ignoré de l’envie
Et de l’avenir oublieux. »


La douceur de sa voix, la beauté de la musique simple et vraie, donnèrent à ce chant tout le charme que le ménestrel eût pu demander, et dont sa poésie avait grand besoin ; je doute même qu’on puisse lire son œuvre dépouillée de ces avantages, quoique je pense que la copie que je donne ici ait été accommodée par Waverley au goût de ceux à qui l’ancienne poésie n’aurait su plaire :


LA CHAISE DE SAINT MÉDARD[3].

La veille de Toussaint, de peur d’être maudit,
Le soir, bénis ta couche et saisis ton rosaire ;
Fais le signe de croix en cessant ta prière,
Et chante le credo quand l’ave sera dit.

Au loin, des nuits alors la sorcière voyage ;
Que le vent siffle ou dorme, elle marche à grands pas :
Sur un rayon de lune ou bien sur un nuage,
Son cortège s’élance et ne la quitte pas.

Au fauteuil Saint Médard vient s’asseoir une femme ;
La rosée a mouillé l’or pur de ses cheveux ;
Mais si sa joue est pâle, elle ouvre un œil de Gamme ;
Sa parole est hautaine en exprimant ses vœux.

Elle a redit les mots que le saint fit entendre,
Quand, pieds nus, poursuivant la sorcière à minuit,
Il l’arrêta soudain, et du char de la nuit,
Son imposante voix l’obligea à descendre.

Au fauteuil Saint-Médard quiconque ose siéger
Quand, la nuit, la sorcière aux champs va se morfondre,
Par sortilège il peut trois fois l’interroger,
Et malgré son courroux la forcer de répondre.

Avec le roi Kobeit est parti le baron,
Et depuis trois longs ans que le sort le promène,
La châtelaine ignore où brille son fleuron :
L’apprendre est le sujet qui dans ces lieux l’amène.

Elle s’agite et tremble au charme prononcé.
Était-ce du hibou la voix rauque et sauvage.
Ou la joie infernale et le rire poussé
Quand le démon parcourt un verdoyant rivage ?

Le courroux du torrent a cessé de rugir.
Et du vent mutiné le murmure s’arrête :
Ce calme plus terrible encor que la tempête
Annonçait l’ombre vaine au moment de surgir[4].


« Je suis fâchée de tromper l’attente de la société, et surtout celle du capitaine Waverley, qui m’écoute avec une attention si méritoire, dit miss Bradwardine. Ceci n’est qu’un fragment ; il y a encore d’autres vers où se trouvent décrits le retour du baron de ses longues guerres, et la manière dont sa femme fut trouvée, froide comme la terre, sur le seuil de la porte. »

« C’est une de ces fictions, ajouta M. Bradwardine, qui dans les temps de superstition ont dénaturé les histoires des familles les plus distinguées, comme à Rome et chez les autres nations de l’antiquité, ainsi que vous pouvez le voir, monsieur, dans l’histoire ancienne ou le petit ouvrage compilé par Julius Obsequens, et dédié par le savant éditeur Scheffer à son protecteur Benedictus Skytte, baron de Dudershoff. »

« Mon père n’est pas du tout partisan du merveilleux, capitaine Waverley, dit Rose, il lui est arrivé de garder un sang-froid imperturbable pendant qu’un synode de presbytériens était dispersé par l’apparition soudaine de l’esprit malin. »

Waverley la regarda de manière à lui faire comprendre qu’il désirait connaître cette histoire tout entière.

« Voulez-vous, dit-elle, que je vous rapporte le fait, comme je vous ai chanté la légende ? Eh bien : Il y avait une fois une vieille femme appelée Jeannette Gellatley, qui demeurait dans ce village et qui passait pour sorcière d’après des signes infaillibles. Elle était très-vieille, très-laide et très-pauvre, et avait deux fils, dont l’un était poète et l’autre aliéné, sur lequel on prétendait dans le voisinage que la mère avait jeté un sort. On l’emprisonna pendant une semaine dans le clocher de la paroisse ; on ne lui donna que peu d’aliments ; on l’empêcha de dormir ; elle en vint à se persuader quelle était sorcière, comme l’affirmaient ses accusateurs ; et ce fut dans ce calme et cette lucidité d’esprit qu’on lui ordonna de faire une confession entière devant la noblesse whig et les ministres du voisinage, qui n’étaient pas sorciers eux-mêmes. Mon père se rendit au lieu désigné pour voir ce beau procès entre la sorcière et le clergé, la sorcière étant née dans ses domaines. Pendant qu’elle avouait que le diable lui était apparu sous la forme d’un beau jeune homme noir, ce qui, si vous aviez vu la pauvre Jeannette aux yeux chassieux, vous eût paru faire peu d’honneur au goût d’Apollon ; pendant, dis-je, que tous les assistants l’écoutaient avec étonnement, et que le greffier écrivait d’une main tremblante, la pauvre femme, changeant tout à coup de ton, s’écria en poussant des cris perçants : « Prenez garde à vous ! prenez garde à vous ! je vois le diable assis au milieu de vous. » Une terreur extraordinaire s’empara aussitôt de tout l’auditoire, qui prit la fuite. Heureuses les personnes qui étaient près de la porte ! quel désordre, quelle déroute de chapeaux, de coiffes, de bandeaux, de perruques ; avant qu’on fût sorti de l’église, où il ne resta que notre prélatiste obstiné, pour arranger l’affaire, à bien ou mal pour lui, entre la sorcière et son admirateur. »

« Risu solvuntur tabulæ[5], dit le baron. Quand ils furent revenus de leur terreur panique, ils en furent trop honteux pour continuer le procès de Jeannette Gellatley. »

Cette anecdote jeta dans une longue discussion.


Sur tous ces vains penseurs, toutes ces fantaisies,
Devises, rêves creux, opinions chéries,
Récits et contes amusants.
Ingénieuses prophéties,
En un mot, tous ces riens qui plaisent aux enfants.


C’est par cette conversation et les légendes merveilleuses qui en furent la suite, que se termina la seconde journée du séjour de notre héros au manoir de Tully-Veolan[6].


  1. Le gentil berger. a. m.
  2. Enfant ou jeune homme d’une bonne espérance et d’un grand caractère. a. m.
  3. Le texte dit Saint-Swithin, qui est le saint Médard des Anglais, et qui fait aussi pleuvoir pendant quarante jours, d’après une croyance populaire. a. m.
  4. Le texte ne termine pas ce morceau un peu obscur et de peu d’intérêt. a. m.
  5. Le rire termine le procès. a. m.
  6. L’histoire qu’on vient de lire arriva, dit-on, dans le sud de l’Écosse ; mais cedant arma togæ, et que l’un rende honneur à la robe : ce fut un vieil ecclésiastique qui eut assez de sagesse et de fermeté pour résister à la terreur panique qui s’empara de ses paroissiens, et il arracha ainsi une pauvre créature folle au sort cruel qui l’attendait. Le récit des condamnations pour sorcellerie forme un des chapitres les plus déplorables de l’histoire d’Écosse. a. m.