Vingt-quatre Sonnets/À l’Escurial

Traduction par Francis de Miomandre.
Vingt-quatre SonnetsFrançois Bernouard (p. 14-15).




À l’Escurial


Hauts chapitaux sacrés et dorés qui dérobez leur pourpre aux nuages, Phébus vous craint comme autant de soleils plus brillants et le ciel comme autant de géants plus cruels.

Laisse tomber tes rayons, Jupiter ; ne cache plus les tiens, soleil : ils sont les luminaires du temple qu’au plus grand martyr de l’Espagne éleva le plus grand roi de la Chrétienté.

Religieuse grandeur du monarque dont la droite royale réduit le Nouveau-Monde et prosterne l’Orient,

Que le Temps épargne cette vraie huitième merveille et que la Parque favorise les années de ce deuxième Salomon.