Vingt-quatre Sonnets/À la Flotte

Traduction par Francis de Miomandre.
Vingt-quatre SonnetsFrançois Bernouard (p. 12-13).



À la Flotte


sur laquelle le marquis et la marquise d’Ayamonte allaient à Mexico comme vice-rois.


Voilière forêt, et toute peuplée d’arbres, que revêt le feuillage inquiet de la toile, long pont instable qui nous relie au lointain occident,

Demain ton sein ailé contiendra l’ornement d’une Beauté souveraine et divine, certes plus précieuse encore que Celle pour qui le berger grec déroba la belle pomme d’or.

Que les vents favorables flattent la mer qui porte la compagne généreuse du prudent pilote de la barre mexicaine,

Car c’est en son temps que, fermé le temple de Janus et la paix couronnée, les hommes verront se multiplier les empires et naître des mondes.