Vie de Mohammed/Traité conclu entre les Koreïschites et le prophète
Traité conclu entre les Koreïschites et le prophète.
Les Koreischites envoyèrent Sohail, fils d’Amrou, pour trailer de la paix. Il s’entretint avec le prophète à ce sujet, et comme ce dernier répondait d’une manière favorable à ses avances, Omar, fils de Khattab, s’écria : « O prophète, n’es- tu pas le prophète de Dieu, De sommes-nous pas des Musulmans, et ne sont-ils pas des idolâtres ? Certainement, répondit Mohammed. Et pourquoi donc, reprit Omar, allier le vice à notre sainte religion ? Je suis le serviteur de Dieu, dit alors le prophète, je ne serai pas rebelle à ses ordres, et il ne me conduira pas dans la voie de l’erreur. » Ensuite il fit appeler Ali, fils d’Abou-Taleb, et lui dit : « Écris : Au nom de Dieu clément et miséricordieux. Je ne con- nais pas cette formule, reprit Sohail ; écris ainsi : En ton nom, ô mon Dieu. —-Écris-le, j’y consens, dit le prophète ; puis il continua : Ceci est le traité de paix arrêté par Mohammed, prophète de Dieu. » A ces mots Sohail l’inter- rompit encore : « Si j’avais reconnu, dit-il, que tu fusses ln « prophète de Dieu, je ne t’aurais point combattu ; fais écrire « ton nom et le nom de ton père. » Le prophète reprit alors : Écris : Ceci est le traité conclu entre Mohammed, fils a d’Abd-Allab, et Sohail, fils d’Amrou, pour assurer entre a les deux parties contractantes une trêve de dix années, en a sorte que celui qui voudra contracter alliance avec le prophète et vivre sous sa loi le pourra faire librement, et qu’il en sera de même pour ceux qui voudront s’allier aux «Koreïschites. » Mohammed fit ensuite apposer à ce traité le témoignage de plusieurs Musulmans et idolâtres. Cependant les compagnons du prophète qui, d'après une vision qu'il avait eue, étaient sortis de Médine avec l'espoir de s'emparer de la Mecque, conçurent un si violent chagrin de la conclusion de ce traité et de la nécessité de revenir à Médine, que plusieurs pensèrent mourir de dépit.
Cette affaire terminée, le prophète fit égorger les victimes et se rasa la tête, ce qu'imitèrent ses compagnons. Ce fut en ce jour qu'il prononça ces mots : « Que Dieu ait pitié de ceux a qui ont la tête rasée. Et pareillement, & prophète de «<Dieu, de ceux qui ont seulement les cheveux taillés, reprirent les siens. » Mais il dit encore: «Dieu ait pitié de ceux « qui ont la tête rasée. Et ils répétèrent leur demande, et lui sa réponse trois fois, jusqu'à ce qu'enfin il ajouta: «Dieu ait pitié aussi de ceux qui ont les cheveux taillés. » Il revint ensuite à Médine où il resta jusqu'à la fin de l'année, puis on entra dans la septième année de l'hégire.
(106) Le territoire de Khaibar, d’après Aboulféda, abonde en palmiers, el est habité par les Benou-Anza. Son nom, dit-il, signifie château dans la langue des Juifs, et sa distance de Médine est d’environ six journées dans la direction nord-est. D’après Edrisi (voyez II climat) : C’est une
- petite ville, ou plutôt un fort entouré de palmiers et de champs cultivés.
A l’époque où l’Islamisme a pris naissance, elle était habitée par fes Benou-Koreizha et les Benou-Nodhair (voyez la note 96). Elle est située à quatre journées de Médine. D’après Benjamin de Tudelle, (éd. de 1830, p. 73) elle contenait encore cinquante mille juifs dans l’année 1173. D’après Niebuhr (Desc, de l’Arabie, t. I. p. 248) cette ville, lors du séjour de ce voyageur en Arabie, était encore habitée par des juifs indépendants qui avaient leurs propres scheikhs comme les autres Arabes. Une de ces tribus se nommait Beni-Meziad بني مزياد , une antre Beni-Schaban
بني شحان ; et une troisième, Beni-Anzè بني عنزة. Ce sont probablement
les juifs de Khaiber, dont veut parler Louis de Barthème, lorsqu’il fait mention de juifs indépendants qui habitent une montagne où ils sont retranchés comme dans des forteresses, el près desquels on passe en approchant de Médine, par la route de Syrie (Voyage de Louis de Barthème, liv. I, c. vi). D’après Burckhardt (t. II, p. 244) la colonie de juifs autrefois établie à Khaibar, est entièrement disparue. Cette ville, nous dit ce voyageur, est située à quatre ou cinq jours de marche au nord-est de Médine. Le chemin passe entre celui des pèlerins de Damas et celui de Cassim, dans les temps de paix, les Arabes de Khaibar vientient vendre leurs dattes à Médine. Ce lieu est habité aujourd’hui par les Aoulad Aly, tribu des Anezè. Selon Cazwini, les fièvres règnent souvent sur le territoire de Khaibar, et il est rare que quelque partie des habitants n’en soient pas atteints. On lit dans le Meracid el-Ittila, p. 238, que Khaibar est situé à huit postes (ثمانية برد) de Médine, du côté de la Syrie.
(107) Monradjha d’Ohsson (Code civil, t. V, p. 147) dit : L’article « le plus essentiel de cet acte (contrat de mariage) concerne le don nuptial mehr, il est stipulé en espèces effectives, suivant les facultés de l’époux ; mais sa valeur ne doit pas être moindre de dix drachmes d’argent ; quelquefois il s’élève à cent, et même à deux cent mille sequins..
(108) Fadac, bourg du Hedjaz à deux ou trois journées de Médine. Mer. el-Itt.
(109) D’après le Kitab menassik el-hadj (p. 139), Ouadi el-Kora, à treize heures de marche de Médine, forme les limites du territoire de cette ville. C’est une vallée située entre deux lignes de montagnes, qui n’étant pas arrosée, n’a aucune espèce de fertilité ; elle contenoit cependant autrefois un château, des bains, une mosquée dont on ne voit plus que des ruines.
(110) D’après Gagnier, (p. 92) cette Zainab, fille de Harith, était sœur de Marhab qui avait été tué par Ali, en combat singulier, et ce fut dans le château de Kamous, qu’elle voulut ainsi venger la mort de son frère.