Traduction par Albert Montémont.
Ménard (Œuvres de Walter Scott, tome 11p. 479-487).



CHAPITRE XV.

progrès de montrose.


Si tu es fidèle à ta parole, si tu es sincère et constant, je te rendrai fameux par ma plume, et glorieux par mon épée. Je te servirai par des moyens si nobles, que jamais on n’en aura vu de tels ; j’embellirai, je couronnerai ta tête de lauriers, et je t’aimerai de plus en plus.
Vers de Montrose.


Il nous faut maintenant, à notre grand regret, laisser le brave major Dalgetty se guérir de ses blessures, ou suivre le sort qui lui est réservé, pour dire quelques mois des opérations militaires de Montrose, quoiqu’elles soient dignes d’un meilleur écrivain et d’un historien plus grave. Avec le secours des chieflains dont nous avons parlé plus haut, et plus spécialement par la jonction des Murray, des Stewarts et des autres clans d’Athol qui étaient remplis de zèle pour la cause royale, il fut bientôt à la tête d’une armée de deux ou trois mille Highlanders, auxquels il fut assez heureux pour réunir les Irlandais de Colkitto.

Ce dernier chef, qui, au grand embarras des commentateurs de Milton, est cité dans un des sonnets de ce grand poète[1], s’appelait communément Alister ou Alexandre Mac Donnel ; il naquit dans une île écossaise, et était parent du comte d’Antrim, qui lui avait fait obtenir le commandement des troupes irlandaises. Sous beaucoup de rapports il méritait cette distinction : sa bravoure allait jusqu’à l’intrépidité et presque jusqu’à la barbarie : plein d’activité, maniant les armes avec une adresse rare, il était toujours prêt à donner l’exemple au moment du danger. Ce qui contre-balançait ces bonnes qualités, était son inexpérience dans la tactique militaire, un caractère jaloux et présomptueux, qui souvent fit perdre à Montrose les fruits de sa bravoure. Mais l’ascendant des qualités personnelles extérieures est d’un si grand poids aux yeux d’un peuple sauvage, que les actes de bravoure et de force de ce champion semblent avoir fait une plus grande impression sur les âmes des Highlanders que les talents militaires et l’esprit chevaleresques du grand marquis de Montrose ; et on conserve encore dans les vallées des Highlands de nombreuses traditions concernant Alister Mac Donnel, quoique le nom de Montrose s’y rencontre rarement.

Le point sur lequel Montrose assembla sa petite armée fut le Strathearn, dans les montagnes du Perthshire, dont il voulait ainsi menacer la ville principale.

Ses ennemis étaient préparés à le bien recevoir. Argyle, à la tête de ses Highlanders, suivait à la piste les traces des Irlandais de l’ouest à l’est, et par la force, par les menaces ou par son influence, il avait rassemblé une armée presque suffisante pour livrer bataille à Montrose. Les basses terres étaient aussi préparées à entrer en lutte par les raisons que nous avons données au commencement de cet ouvrage. Un corps de six mille fantassins et de six à sept mille cavaliers qui, par une insigne profanation, avait pris le titre d’armée de Dieu, avait été levé à la hâte dans les comtés de Fife, d’Angus, de Perth, de Stirling, et dans les lieux circonvoisins. Autrefois, et même sous le règne précédent, des forces beaucoup moins considérables auraient été plus que suffisantes pour protéger les basses terres contre une invasion plus formidable que celle dont les menaçaient les Highlanders commandés par Montrose ; mais les temps étaient étrangement changés depuis le dernier demi-siècle.

Avant cette époque, les Lowlanders étaient aussi guerriers que les montagnards, et ils étaient, sans comparaison, mieux disciplinés et mieux armés : leur ordre de bataille favori ressemblait sous certains rapports à la phalange macédonienne. Leur infanterie formait un corps compact, armé de longues lances, impénétrable même à la cavalerie de cette époque, quoique bien montée et couverte d’armures à l’épreuve : on peut donc facilement concevoir que leurs rangs ne pouvaient être entamés par une infanterie chargeant sans ordre, armée seulement d’épées, mal fournie de traits, et n’ayant pas d’artillerie. Cette manière de combattre fut en grande partie changée lorsqu’on donna des mousquets à la milice des Lowlands. Ces armes, auxquelles on n’avait pas encore adopté la baïonnette, étaient dangereuses de loin, mais n’étaient d’aucun secours contre des ennemis qui se précipitaient pour combattre corps à corps. Il est rai qu’on n’avait pas tout à fait abandonné l’usage des piques dans l’armée écossaise ; mais comme depuis long-temps ce n’était plus l’arme favorite, elle n’inspirait plus la même confiance qu’auparavant aux hommes qui s’en servaient, d’autant plus que Daniel Lupton, tacticien de l’époque, avait écrit un traité particulier sur la supériorité du mousquet.

Ce changement avait commencé à s’opérer lors des guerres de Gustave-Adolphe, dont les marches étaient si rapides, que bientôt la pique fut remplacée par les armes à feu. Une suite nécessaire de ce changement, aussi bien que de l’établissement d’armées permanentes par lesquelles la guerre devint un métier, fut l’introduction d’un système de discipline dans lequel une infinité de mots de commandement se combinent avec des opérations et des manœuvres correspondantes, et dont l’oubli d’une seule jetterait la confusion partout. La guerre, comme on la faisait alors parmi la plupart des nations de l’Europe, avait pris le caractère d’une profession pour laquelle la pratique et une longue expérience étaient d’une indispensable nécessité. Telle fut donc la conséquence naturelle de la création d’armées permanentes qui, presque partout, et particulièrement dans les longues guerres de l’Allemagne, avaient remplacé ce qu’on peut appeler la discipline naturelle de la milice féodale.

La milice écossaise des Lowlands avait donc un double désavantage lorsqu’elle combattait contre les Highlanders. Ceux qui la composaient n’avaient plus la lance, arme qui, dans les mains de leurs ancêtres, avait si souvent repoussé les impétueuses attaques des montagnards : et ils étaient soumis à une espèce de discipline nouvelle et compliquée, fort utile sans doute pour des troupes régulières qu’on a le temps d’y dresser, mais qui ne servait qu’à répandre la confusion dans les rangs de soldats citoyens qui la pratiquaient rarement et la comprenaient à peine. De nos jours on a fait de si heureuses tentatives pour ramener la tactique à ses premiers principes, et pour secouer le pédantisme de la guerre, qu’il nous est facile d’apprécier les désavantages qu’avait une milice à demi disciplinée, qui envisageait le succès comme dépendant du plus ou moins de précision avec laquelle on suivait un système de tactique qu’elle comprenait assez pour savoir lorsqu’elle faisait des fautes, mais sans pouvoir cependant les réparer. L’on ne peut nier non plus que dans les points matériels, c’est-à-dire dans ce qui regarde l’habitude militaire et l’esprit belliqueux, les Lowlanders du dix-septième siècle ne fussent retombés bien au-dessous de leurs compatriotes les Highlanders.

Depuis les temps les plus anciens jusqu’à l’union des couronnes, tout le royaume d’Écosse, les Lowlands comme les Highlands, avait été le théâtre de guerres soit étrangères, soit domestiques ; et à peine y avait-il un seul de ses hardis habitants, entre seize et soixante ans, qui n’eut été prêt, autant par goût que pour obéir au vœu de la loi, à prendre les armes à la première sommation de son seigneur suzerain ou d’une proclamation royale. La loi était la même en 1645 qu’un siècle auparavant, mais la race de ceux qui y étaient soumis avait été élevée dans d’autres sentiments. Ils restaient assis tranquillement sous leurs vignes et leurs figuiers, et prendre les armes leur paraissait un changement de vie aussi nouveau que désagréable. Ceux d’entre eux qui habitaient plus près des Highlands étaient continuellement en querelle, et à leur désavantage, avec les habitants turbulents de ces montagnes qui leur enlevaient leurs troupeaux, pillaient leurs habitations, insultaient leurs personnes, et avaient acquis sur eux cette supériorité que donne un système constant d’agression. Les autres, c’est-à-dire ceux qui étaient plus éloignés et à l’abri de ces déprédations, étaient intimidés par les bruits exagérés qui couraient sur les Highlanders, que par cela même qu’ils différaient d’eux par leurs lois, par leur langage, par leur habillement, ils étaient portés à regarder comme un peuple de sauvages également inaccessibles à la crainte et à l’humanité. Ces différents préjugés, joints aux habitudes peu guerrières des Lowlanders et à leur imparfaite connaissance du nouveau et compliqué système de discipline contre lequel ils avaient changé leur première manière de combattre, leur donnaient un grand désavantage lorsqu’ils en venaient aux mains avec les Highlanders. Ceux-ci, au contraire, possédaient, avec les armes et le courage de leurs pères, leur tactique simple et naturelle, et se précipitaient avec la plus grande confiance sur un ennemi pour lequel la nouvelle discipline était ce que l’armure de Saül était pour David, « un embarras plutôt qu’un secours. »

Ce fut dans un tel état de choses, qui balançait la supériorité du nombre et le manque d’artillerie et de cavalerie, que Montrose rencontra l’armée de lord Elcho dans les plaines de Tippermuir. Les membres du clergé presbytérien avaient employé toute leur influence pour relever le courage de leurs partisans, et l’un d’eux, qui harangua les troupes le jour de la bataille, n’hésita pas à dire que Dieu lui même parlait par sa bouche, et leur promit, en son nom, qu’ils remporteraient ce jour-là une victoire complète et signalée. L’artillerie et la cavalerie étaient aussi regardées comme des garanties de succès, car la nouveauté de leur attaque avait, en des occasions antérieures, porté le découragement dans les rangs des Highlanders. Le champ de bataille était une plaine de bruyères, et le terrain n’offrait aucun avantage ni à l’un ni à l’autre des deux partis, si ce n’est qu’il permettait à la cavalerie des covenantaires d’agir avec efficacité.

Jamais bataille dont le résultat fût plus important ne fut si facilement décidée. La cavalerie des Lowlanders fit une charge, mais, soit qu’elle ne pût soutenir le feu de la mousqueterie, soit qu’elle ne combattît pour la cause du Covenant qu’avec répugnance, elle fut bientôt en désordre, et se retira sur l’infanterie, qui n’avait ni baïonnettes ni piques pour la protéger. Montrose s’aperçut de cet avantage et en profita sur-le-champ. Il donna ordre à toute son armée de charger, ce que ses troupes exécutèrent avec cette valeur sauvage et déterminée qui caractérise les Highlanders. Un seul officier des covenantaires, formé dans les guerres d’Italie, opposa, à l’aile droite, une défense désespérée. Sur tous les autres points la ligne fut enfoncée au premier choc ; et, cet avantage une fois obtenu, les Lowlanders ne purent soutenir le combat corps à corps, leurs ennemis étant plus agiles et plus vigoureux qu’eux. Beaucoup furent tués dans le combat, et un si grand nombre périrent en fuyant, que les covenantaires perdirent, dit-on, plus d’un tiers des leurs à cette bataille. Cependant il faut comprendre dans ce nombre une grande quantité de gros bourgeois qui perdirent haleine dans leur fuite, et moururent ainsi sans recevoir un seul coup d’épée[2].

Les vainqueurs s’emparèrent de Perth, où ils trouvèrent des sommes d’argent considérables, ainsi que des armes et des munitions ; mais ces avantages étaient balancés par l’inconvénient toujours inséparable d’une armée de Highlanders. Les clans ne pouvaient nullement se considérer comme des soldats réguliers et agir comme tels.

Même dernièrement, dans les années 1740-46, lorsque le chevalier Charles Édouard, pour faire un exemple, fit fusiller un soldat déserteur, les Highlanders qui composaient son armée en ressentirent autant d’indignation que de surprise. Ils ne pouvaient concevoir en vertu de quel principe de justice on ôtait la vie à un homme, uniquement parce qu’il se retirait chez lui lorsqu’il ne lui convenait pas de rester plus long-temps à l’armée. Telle avait été du moins la pratique uniforme de leurs pères. Une fois la bataille terminée, la campagne était, suivant eux, terminée aussi : vaincus, ils cherchaient leur salut dans leurs montagnes ; vainqueurs, il y retournaient pour mettre leur butin en sûreté. D’autres fois, et suivant les saisons, ils avaient leurs troupeaux à surveiller, leurs semailles à faire, leurs moissons à récolter, sans quoi leurs familles eussent péri de faim. Dans tous les cas, ils quittaient le service pour quelque temps ; et quoiqu’il fût assez facile de les rappeler en leur présentant la perspective de nouvelles aventures et d’un butin plus considérable, le fruit de la victoire était perdu pour toujours

Cette circonstance démontre clairement, si déjà l’histoire ne nous le prouvait pas, que les Highlanders n’avaient jamais fait de guerres de conquêtes, mais des guerres de déprédation. Cela explique aussi la raison pour laquelle Montrose, malgré ses brillants succès, ne parvint jamais à s’établir d’une manière permanente dans les basses terres, et pourquoi même ceux des nobles de ces contrées, qui penchaient pour la cause royale, montraient de la répugnance à se joindre à une armée si irrégulière et composée d’éléments si peu unis, car ils pouvaient craindre à tout moment que les Highlanders, se mettant en sûreté dans leurs montagnes, ne laissassent les Lowlanders qui se seraient joints à eux à la merci d’un vainqueur irrité. La même considération servira à rendre compte des marches soudaines que Montrose était obligé d’entreprendre pour aller recruter son armée dans les montagnes, et les rapides changements de fortune qui le forcèrent, comme on sait, à battre en retraite devant ces mêmes ennemis qu’il venait de vaincre. Si quelques-uns de mes lecteurs cherchent dans ces récits autre chose qu’un simple amusement, ces remarques leurs paraîtront dignes d’intérêt.

Ce fut par ces causes, c’est-à-dire la lenteur des royalistes des Lowlands et la désertion de ses Highlanders, que Montrose, même après sa victoire décisive de Tippermuir, se trouva dans l’impossibilité de tenir devant la seconde armée avec laquelle Argyle s’avançait contre lui, venant de l’ouest. Dans cette conjecture, suppléant par la rapidité des mouvements à la faiblesse de ses troupes, il quitta tout à coup Perth et se dirigea sur Dundee : comme on lui en refusa les portes, il se rabattit vers le nord, et surprit Aberdeen, où il s’attendait à être joint par les Gordons et d’autres royalistes. Mais le zèle de ces gentilshommes était en ce moment tenu en bride par un corps nombreux de covenantaires commandés par lord Burleigh, et qu’on supposait être de trois mille hommes. Quoique Montrose n’eût que moitié de ces forces, il les attaqua hardiment. La bataille se livra sous les murs de la ville, et la valeur des soldats de Montrose triompha du nombre.

Mais il était dans la destinée de ce grand capitaine d’obtenir de la gloire, mais de recueillir rarement les fruits de sa victoire. Il avait à peine eu le temps de faire reposer sa petite armée dans Aberdeen, qu’il apprit, d’une part, que les Gercions étaient déterminés à ne pas se joindre à lui, par les raisons que nous avons mentionnées et par d’autres qui étaient particulières à leur chef, le marquis de Huntly, tandis qu’Argyle, auquel s’étaient joints plusieurs gentilshommes des Lowlands, s’avançait vers lui à la tête d’une armée beaucoup plus nombreuse que celle qu’il avait eu à combattre jusqu’alors. Ces troupes arrivaient, il est vrai, avec une lenteur proportionnée au caractère circonspect de leur chef ; mais cette circonspection elle-même rendait son approche plus formidable, parce qu’on ne pouvait plus douter qu’il ne fût à la tête d’une armée trop supérieure en nombre pour qu’il fût possible de lui résister.

Il ne restait à Montrose qu’une manière d’opérer sa retraite, et il l’adopta. Il se jeta dans les montagnes, où il pouvait défier toutes les poursuites, et où il était sûr, dans chaque vallon, de retrouver ces recrues qui avaient quitté son étendard pour aller déposer leur butin dans leurs retraites natales. Ainsi donc, tandis que le caractère de l’armée que commandait Montrose rendait, en quelque sorte, sa victoire nulle, il le mettait d’un autre côté à même, dans les circonstances les plus désavantageuses, d’assurer sa retraite, de recruter ses forces et de se rendre plus formidable que jamais à l’ennemi auquel, peu de temps avant, il avait été dans l’impossibilité de tenir tête.

Dans la circonstance actuelle, il entra dans le Badenoch, et traversant rapidement ce district, ainsi que le comté d’Athol qui y confine, il répandit l’alarme parmi les covenantaires par des attaques inattendues sur divers points. La terreur fut si grande, que le parlement dépêcha courrier sur courrier à Argyle, son général, pour lui donner l’ordre d’attaquer et de disperser l’armée de Montrose à quelque prix que ce fût.

Ces ordres ne convenaient ni à l’esprit altier ni à la politique lente et circonspecte du noble seigneur auquel ils étaient adressés. Il n’y fit donc aucune attention et borna tous ses efforts à gagner par ses intrigues les partisans que Montrose comptait dans les Lowlands, parmi lesquels bon nombre reculaient devant les dangers et les fatigues d’une campagne dans les Highlands, tandis que leurs biens resteraient à la merci des covenantaires. En effet, plusieurs d’entre eux quittèrent le camp de Montrose. Mais bientôt ce général fut joint par un corps de troupes dont le caractère convenait mieux à ses desseins et qui étaient plus capables de le seconder dans la position où il se trouvait. Ce renfort consistait en un corps nombreux de Highlanders que Colkitto, envoyé à cet effet, avait levé dans l’Argyleshire. Parmi les plus distingués se trouvaient John de Moidart, appelé le capitaine du clan Ranald, les Stuarts d’Alpin, le clan Gregor, le clan Mac Nab, et autres tribus moins considérables.

L’armée de Montrose se trouva dès-lors si formidable, qu’Argyle ne voulut pas conserver plus long-temps le commandement des troupes opposées au chef royaliste : il retourna à Édimbourg, où il donna sa démission, sous prétexte qu’on ne fournissait pas à son armée les renforts et les provisions qu’on aurait dû lui envoyer. D’Édimbourg le marquis retourna à Inverary, d’où il gouverna, en pleine sécurité et avec l’autorité d’un patriarche, ses vassaux et ses feudataires, se reposant sur la foi de ce proverbe national que nous avons déjà cité : Il y a loin d’ici à Lochow.



  1. L’ouvrage de Milton, intitulé Tetrachordon,, avait, à ce qu’il paraît, été tourné en ridicule par les théologiens assemblés à Westminster, à cause de son titre rude à prononcer ; et Milton, dans un de ses sonnets, se venge sur les noms écossais plus durs encore que la guerre civile avait rendus familiers aux oreilles anglaises.
    « Pourquoi ce mot paraît-il plus dur, messieurs, que Gordon, Colkitto, ou Mac Donald, ou Gallasp ? Ces noms barbares, qui sont facilement prononcés par vous, auraient effrayé Quintilien, et l’auraient fait rester la bouche béante. »
    « Nous devons croire, dit l’évêque Newton, que c’étaient les noms de personnages distingués parmi les ministres écossais qui avaient été les plus ardents et les plus zélés pour la propagation du Covenant, » tandis que Milton, ayant seulement intention de tourner en ridicule les noms écossais, qui sont en général barbares, cite, sans distinction, celui de Gillespie, un des apôtres du Covenant ; et ceux de Colkitto et de Mac Donald (qui appartiennent tous les deux à la même personne), un de ses ennemis les plus acharnés. a. m.
  2. Nous citons, à l’appui de ce que nous avons avancé, une autorité. « Un grand nombre de bourgeois furent tués, dont vingt-cinq propriétaires de Saint-André ; beaucoup tombèrent, pendant respiration dans la fuite, et moururent sans être blessés. » (Lettres de Baillie, vol. II, p. 92.)