Librairie Bloud et Barral (p. 98-110).


IX

Ce court voyage de Charles Maudhuy en Saône-et-Loire fut à son retour à Paris l’objet de bien des commentaires dans le cercle intime de la famille dont Albert Develt faisait désormais partie. Somme toute, ce voyage avait été satisfaisant, puisqu’il avait produit une réconciliation ; mais certains incidents du récit de Charles inquiétaient Mme Maudhuy et M. Langeron. Ni l’un ni l’autre ne prenaient en gré la façon leste dont le malade avait donné congé à son neveu après une seule entrevue, ni cette expédition subite de Julien Trassey à Lyon, qu’ils attribuaient au motif soupçonné par le voyageur lui-même. Mais tous deux blâmaient Charles d’avoir eu l’étourderie de dire sa pensée sur ce point à M. Martin Limet, l’allié naturel de Julien, puisqu’il comptait lui faire épouser sa fille.

Ces impressions un peu pessimistes n’étaient pas celles de Charles qui croyait avoir obtenu un succès complet auprès de l’oncle Carloman. — Une longue habitude faisait désigner ainsi, même par sa belle-sœur, Mme Maudhuy, l’oncle de Sennecey. — Mais les espérances que le fils fondait sur l’effet qu’il avait produit n’étaient pas acceptées sans un léger doute par la mère. Sévèrement éprouvée par le sort, Mme Maudhuy s’était résignée pour son propre compte à la médiocrité, et si elle souhaitait meilleure chance à ses enfants, elle n’osait se flatter qu’ils fussent mieux favorisés par la destinée. Elle avait si bien expérimenté, par son propre exemple, que les événements humains sont composés d’une part d’imprévu qui déroute toute logique ! Si elle était préoccupée de l’héritage de l’oncle Carloman, c’était en raison de l’importance qu’avait l’argent aux yeux de son fils, c’était aussi par ce motif, louable après tout, parce qu’il perpétue dans les familles le bien-être accumulé par les générations antérieures, que les terres des vieux Maudhuy devaient revenir aux jeunes Maudhuy plutôt qu’à des étrangers. Mais l’affaire de la succession n’était pas pour elle, ainsi que pour Charles, l’unique bienfait de cette réconciliation de famille.

— L’oncle Carloman testera comme il voudra, disait-elle, l’important, c’est qu’il ait cessé de nous bouder. Mais je ne me fais pas d’illusion à son sujet, même au point de vue de ses dispositions sympathiques à notre égard. Ainsi, je ne crois pas du tout à cette invitation pour ma fille et pour moi. Il l’a lancée en l’air au moment des adieux afin que Charles s’en allât de bonne grâce. Les bulletins de santé qu’on nous envoie de Sennecey sont arides comme un pensum composé à regret. On dirait que M. Maudhuy les dicte pour nous apprendre que son état ne s’aggrave pas et que par conséquent nous n’avons pas à bouger d’ici.

Chaque semaine en effet une lettre arrivait de Sennecey et apportait à l’adresse de Mme Maudhuy des nouvelles du blessé ; mais cette lettre n’était qu’une série de phrases détachées relatant les périodes par lesquelles passait le malade. Elles étaient tracées d’une écriture fine, élégante et signées de la grosse écriture de l’oncle Carloman qui, s’il n’y mettait de sa main autre chose que son nom, se donnait la peine de l’accompagner du paraphe compliqué dont il avait l’habitude.

Mme Maudhuy répondait chaque semaine, aussitôt après la réception du bulletin ; mais elle ne pouvait que répéter les mêmes vœux de guérison et elle commençait à être au bout de ses formules, à force de les retourner, lorsque le bulletin de la quatrième semaine lui apporta une surprise.

Après l’annonce de la visite d’un célèbre chirurgien de Lyon appelé pour contrôler le traitement du docteur Cruzillat dont la lenteur avait exaspéré le malade, le bulletin constatait l’approbation donnée par cette sommité médicale à toutes les prescriptions du médecin de Sennecey, et cela, à la honte du patient trop impatient.

Ces derniers mots avaient été ajoutés par l’oncle Carloman et au-dessous de la signature qui les suivait il avait écrit :

« Une lettre de Cécile me distrairait.

« Pourquoi ne m’écrit-elle jamais ?

« Les malades ont tant d’heures dans le jour pour s’ennuyer ! Si elle veut bien m’écrire, qu’elle sache que plus sa lettre sera longue, et plus j’en serai satisfait. »

— Qu’à cela ne tienne, s’écria Cécile en posant sa broderie après que sa mère lui eut lu ce post-scriptum, il y a si longtemps que j’écris à mon oncle des lettres guindées que j’ai de l’arriéré à lui servir et de quoi noircir bien des pages.

Elle alla s’enfermer dans sa chambre, s’assit devant son petit bureau et se mit à écrire tout couramment :

« Vous avez raison, mon cher oncle, de trouver que je ne vous ai jamais écrit. Ces pauvres lettres que je vous ai adressées depuis huit ans, au jour de l’an et pour votre fête, je ne les compte pas plus que vous au nombre de ces effusions du cœur qui sont si douces, et à l’enfant qui offre ce gage de tendresse, et au parent qui les reçoit. Je vous savais irrité contre nous, et même au temps où je n’étais qu’une adolescente, je me croyais obligée de rester dans les strictes limites de la déférence. Je n’osais m’abandonner à ces élans d’affection qui veulent toute assurance d’être bien accueillis.

« J’étais bien jeune quand j’ai quitté Sennecey après y avoir passé trois mois près de vous ; mais ces trois mois qui ont débuté par le deuil cruel de mon père m’ont suffi pour apprendre à vous apprécier, j’ose le dire, à vous aimer. Vous avez été si bon pour moi ! Vous avez eu, pour consoler ma douleur de fillette de treize ans, pour tarir les pleurs qui m’aveuglaient, des élans que je n’oublierai jamais. Vous avez peut-être oublié tout cela, vous !

« C’était en revenant du cimetière. Je suffoquais. Vous n’avez pas voulu me faire repasser par le bourg. Vous avez pris du côté des champs, et quand nous nous sommes trouvés seuls sur le chemin, vous m’avez fait asseoir près de vous sur une borne de pierre renversée, et là vous m’avez parlé… Je ne saurais pas vous répéter ce que vous m’avez dit, mais quel bien vous m’avez fait ! Je crois que tout en compatissant à mon chagrin, vous avez pleuré aussi ; puis vous m’avez prise dans vos bras et j’ai senti que le cœur de mon pauvre père battait dans votre poitrine parce qu’il m’avait léguée à vous. J’ai senti que vous m’acceptiez pour votre enfant, et de ce moment c’est ainsi que je vous ai aimé.

« Je puis donc vous l’avouer : après la mort de mon père, notre brouille avec vous a été le plus grand chagrin de ma jeunesse. Et l’on met une part d’égoïsme dans les sentiments les meilleurs, je m’en rends bien compte maintenant. Si je vous aimais, j’aimais aussi votre maison et son grand jardin d’où l’on voit la montagne de Laives avec sa chapelle à son sommet ; j’aimais, du haut du labyrinthe qui est au fond du clos, tout ce vaste horizon qui s’étend jusqu’aux coteaux de Bresse par-delà la Saône.

« Au sortir de Paris où j’étais un oiseau en cage, je respirais si bien l’air doux, l’air parfumé de Sennecey ! C’était si agréable, ces courses en jardinière avec vous, et ces arrêts dans vos fermes pendant lesquels les fermières me faisaient des gaufres ou des mâte-faim pour mon goûter. Elles me servaient aussi du lait bourru dans des bols de faïence peinte au fond desquels il y avait un coq rouge avec une queue bariolée de vert et de bleu et des pattes jaunes. Comme je me roulais dans les foins quand vous alliez inspecter vos faucheurs ! Et ces fêtes de la vendange, quand laissant inactifs mon petit couteau et mon panier, achetés par vous sur ma promesse solennelle de tenir ma range, je me couchais au pied d’un cep et le vendangeais à mon seul profit, pour avoir trouvé une saveur exquise à un grain goûté par hasard !

« Mon panier de vendangeuse est resté à Sennecey ; mais j’ai gardé mon petit couteau de six sous, sans espoir qu’il me servît jamais aux vendanges. Il me suffit de le rencontrer sous ma main pour me souvenir de ce jour où je me suis un peu grisée à même le cep, de grappes brûlantes dont chaque grain était comme un rayon de soleil liquide. Cette vigne-là est sur la côte, en allant vers St-Martin-de-Laives. J’en trouverais le chemin toute seule si j’étais à Sennecey.

« Bien des fois, vers la mi-septembre, j’ai pensé que c’était le temps où les femmes et les filles des villages voisins arrivaient chez vous en troupe afin d’être louées pour la vendange et je me disais :

« Si l’on pouvait faire ce qu’on veut en ce monde, si j’étais libre, je m’en irais, non pas à Sennecey, mais quelque part autour, à Saint-Cyr ou à Beaumont ou à Lalheux ; j’emprunterais à une paysanne sa robe de cotonnade et sa capeline de percale à fleurs ; avec un panier au bras, dans lequel danserait mon couteau, j’irais me louer comme les autres chez mon oncle. Cette fois je tiendrais ma range et j’aurais grand’faim le soir au moment de la soupe aux choux et du bœuf en daube servis dans la grange. Quand mon oncle appellerait le soir les vendangeuses une à une pour leur payer leur journée j’accourrais vite à mon tour ; mais au lieu d’accepter son argent — tant pis s’il en était fâché — j’irais l’embrasser en lui disant que je l’ai bien gagné et que c’est pour ce paiement-là que je me suis louée.

« Voilà, mon cher oncle, un de ces rêves dénués de raison qui sont familiers aux jeunes filles. Je m’accuse de l’avoir fait souvent, sous diverses formes ; mais celle des vendanges suivies de cette embrassade forcée revenait plus souvent que les autres et me satisfaisait mieux.

« Parfois j’étais si loin, si loin de tout ce qui m’entourait qu’on me disait, en me reprochant mes distractions :

— À quoi penses-tu donc ? où es-tu ?

« Ah ! j’étais à Sennecey, je courais les champs avec vous, je faisais de gros bouquets de muguet dans votre bois de Lampagny où vous me rappeliez sans cesse auprès de vous ; vous craigniez pour mes ébats la rencontre de quelque vipère dans les mousses, mais j’étais emportée dans les fourrés par l’appât des belles fraises rouges ou par la curiosité de suivre les évolutions d’un écureuil. Un jour, je vous ai fait une belle frayeur en criant du haut de ma tête parce que j’avais vu un inoffensif orvet. Vous en souvient-il ?… et de notre cueillette de champignons que maman voulait nous faire jeter sous prétexte qu’ils allaient nous empoisonner ? mais une fois cuits, ils se trouvèrent si bons qu’il n’y en eut plus assez pour tout le monde, et on nous reprocha notre paresse à n’en avoir rapporté que si peu.

« Il y a une chose, mon cher oncle, que je n’ai jamais osé vous demander dans mes lettres officielles. J’appelle ainsi toutes celles où je n’osais causer avec vous et dont maman et mon frère épluchaient les phrases de peur qu’il ne s’y glissât un mot propre à vous choquer. Celle-ci n’est pas de ce style compassé, Dieu merci ! Voici donc ce que je voudrais savoir… mais auparavant je dois vous faire un aveu.

« Lorsque j’étais à Sennecey, vous savez que je me plaisais surtout au jardin. Je ne lui préférais que les champs, le grand espace ouvert devant moi. Mais vous ne pouviez toujours m’emmener, et quand vous me laissiez à la maison, je m’arrangeais pour passer en plein air le plus de temps possible.

« Il paraît que votre jardin est devenu une merveille de culture soignée ; mais il n’en était pas ainsi de mon temps. (Ah ! je ris de ce terme-là de mon temps qui s’est échappé de ma plume. Je parle là comme si depuis cette époque j’avais passé une longue vie. Mais la période de regret d’un bien perdu paraît toujours interminable, et pour employer une expression méridionale qui me plaît, j’ai bien langui loin de vous et de mon cher pays.) Il faut finir par fermer cette parenthèse et en venir à mon aveu.

« Votre jardin n’était pas très soigné ; il y poussait beaucoup de choux et de salades dans les carrés des plates-bandes ; les fleurs ne se reproduisaient que par graines et à l’aventure au bord, comme guirlande à ces carrés potagers. Moi, j’ai toujours aimé d’instinct à voir pousser les fleurs et à remuer de la terre. L’un de ces goûts est plus poétique que l’autre, mais après tout ils peuvent s’avouer, puisque tous deux sont innocents.

« Seule dans le jardin où Charles n’allait presque pas, je me suis donc amusée à semer, à transplanter, à faire des boutures, et j’ai dû quitter Sennecey sans savoir ce qu’il est advenu de ces opérations diverses. Après huit ans passés, j’en suis encore intriguée. Je vais donc vous avouer toutes les libertés que j’ai prises dans votre clos, et à votre loisir, vous me ferez savoir ce qui a prospéré et ce qui n’a pas levé de mes cultures dans votre jardin.

« D’abord, j’ai proprement déterré six pieds de pervenches poussés sous la haie d’églantiers, et pour avoir remarqué que ces fleurs étaient venues superbes à l’ombre, j’ai distribué mes six pieds à l’intérieur de la charmille, tout contre le tronc des arbres, deux à chaque extrémité, un pied à chaque milieu. Et d’une !

« Les pêches de votre ferme de Beaumont me paraissant excellentes, j’ai semé quelques noyaux de ces fruits le long du mur neuf qui ferme le jardin du côté des écuries. J’ai même fait le sacrifice méritoire d’enterrer une pêche entière, sans y donner un coup de dent. C’était une expérience digne de mes treize ans, et faite pour voir si le fruit entier donnerait un plant d’une meilleure venue. Et de deux !

« Tout le long de la montée du labyrinthe, j’ai planté des boutures de rosiers, puis des fraisiers des bois que je rapportais de nos excursions et dont les paquets terreux vous faisaient me demander pourquoi je me chargeais de ces herbes. Et de trois !

« Enfin la plus grande de mes hardiesses a été de planter dans la cour du petit logis une pousse d’arbre de Judée que j’avais prise au château de Ranfey où vous m’aviez amenée un jour. Nous y avions trouvé le jardinier occupé à dégager le tronc d’un de ces arbres d’une quantité de pousses et il vous avait dit : « Cette essence prospère si bien dans nos terroirs qu’elle envahirait tout si on la laissait faire. » Je vous ai laissé causer avec le jardinier de l’affaire qui vous amenait et j’ai choisi parmi les pousses arrachées celle que j’ai cru la plus vigoureuse ; j’ai entouré sa racine de terre mouillée, puis de feuilles ; j’ai entortillé mon mouchoir autour de cet appareil, et quand nous sommes remontés en voiture, j’étais fière et silencieuse, en personne qui couve un secret important.

« À peine arrivée, j’ai couru au jardin pour trouver une bonne place à mon arbre. J’ai failli le planter sur la petite plate-forme du labyrinthe. Puis, je me suis souvenue qu’on s’y promenait souvent et j’ai craint qu’on ne l’écrasât sous les pieds. Je n’ai pas songé un seul instant aux carrés des parterres. Avec sa grosse bêche le jardinier aurait décapité mon élève en faveur de ses salades.

« Après avoir tout pesé, j’allai creuser un trou au milieu de la cour du petit logis qui était bien vide, puisqu’elle n’avait de verdure que le rideau de lilas contre le mur du chemin. Il y avait dans un coin de la cour des briques laissées en dépôt qui servirent mon projet. J’établis autour de mon jeune plant une sorte de château fort en briques superposées et à l’intérieur de cette citadelle qui avait bien cinquante centimètres de tour, je piquai en terre des branches d’épine sèche pour protéger mon jeune arbre contre les atteintes des poules, maîtresses dans ce temps-là de courir tout le clos.

« Cet exploit, hélas ! a été mon dernier dans ce genre, car c’est le lendemain que vous vous êtes expliqué avec mon frère. Trois jours après, nous avions quitté Sennecey, non sans que je fusse allée verser des larmes sur mon arbre de Judée et sur mes boutures de rosiers, les seuls de mes essais de culture qui fussent visibles hors de terre.

« Que de fois dans ces rêves dont je vous parlais plus haut, j’ai vu le labyrinthe entouré de sa ceinture de rosiers en fleurs, et mes espaliers en plein rapport, et mes pieds de pervenche formant un cordon de verdure étoilé de violet tout le long de la charmille, enfin mon arbre de Judée devenu assez grand pour former des rejetons qu’il fallait émonder à leur tour.

« Je crois bien que la plupart de ces rêves me flattaient. Charles n’a su rien me dire au sujet des rosiers et des pervenches ; il est vrai que l’horticulture n’est pas son fort, mais il m’a positivement certifié qu’il se trouve un joli arbre de Judée au milieu de la cour du petit logis. Ah ! si c’était le mien ! Vous ne sauriez vous figurer, mon cher oncle, quelle joie j’en éprouverais. Si c’est le mien, puisque vous l’avez laissé pousser, j’espère que vous ne m’en voudrez pas de tous mes enfantillages de plantations.

« Je vois les feuillets de ma lettre qui s’accumulent et sans que je prenne la peine de les relire je m’aperçois que je ne vous ai parlé que de mon passé. Mais c’est à Sennecey qu’a été mon bonheur. Je me suis crue toujours de passage dans ce Paris où l’on change d’appartement, de maison, où rien n’est stable et établi comme pour toute la vie. Paris est la patrie des riches, j’entends de ceux qui aiment les fêtes ; mais pour moi, c’est un grand désert de moellons superposés qui interceptent la vue du ciel. Depuis deux ans, par bonheur, nous sommes mieux logés qu’autrefois. Je pâlissais, le médecin disait que je devenais anémique dans notre entresol étouffé de la rue de Trévise. Nous sommes venus nous loger à un cinquième étage qui donne sur un square. Là, j’ai un peu d’air et, relativement, un grand espace devant moi. C’est contrariant pour Charles d’avoir plus de chemin à faire en quittant son bureau, et aussi de monter cinq étages ; quant à moi, cette nouvelle installation m’a guérie. Je me suis fait un petit jardin sur le balcon, je vois verdoyer les marronniers du square. Mes couleurs d’autrefois sont revenues.

« Voilà, mon cher oncle, tout ce que je veux vous dire aujourd’hui, non pas que je sois à bout de ma prose, mais parce que c’en est assez et même trop à lire à la fois pour un malade. Voyez, je vous prie, à travers les insignifiances de ma lettre, mon vif désir de vous distraire, puis la preuve de ma reconnaissance pour votre demande si flatteuse d’un mot de moi, et enfin l’expression de mon respectueux attachement.

Cécile Maudhuy. »