Un monde inconnu/Première partie/9

Ernest Flammarion, Éditeur (p. 75-86).


CHAPITRE IX

EXPLORATION DANS L’INCONNU

« Au fait, s’écria Jacques, quel jour sommes-nous et quelle heure peut-il bien être ?

— Tiens, fit Marcel, je n’y avais pas songé ; c’est, du reste, facile à vérifier. »

Il tira son chronomètre : il marquait sept heures quarante-cinq minutes.

« Bon, dit lord Rodilan, voilà l’heure, mais le jour ?

— Voici ! nous sommes partis le samedi 15 décembre à dix heures quarante-six minutes quarante secondes du soir. Notre trajet, pour atteindre la surface lunaire, a duré quatre-vingt-dix-sept heures treize minutes vingt secondes. Je néglige le temps que nous avons dû mettre à traverser l’écorce lunaire. Nous sommes tombés dans l’eau le mardi 19 à onze heures cinquante-neuf minutes soixante secondes, c’est-à-dire minuit. Nous sommes donc aujourd’hui au mercredi 20 décembre à sept heures quarante-cinq minutes du matin.

— Mais, à propos, fit Jacques, comment se fait-il, puisque notre projectile a pu pénétrer jusqu’ici sans être brisé, que nous ne voyions aucune ouverture, aucune trace de lumière indiquant une communication avec l’extérieur ?

— Ma foi, mon cher, tu en demandes trop pour le moment. Il est probable que la fissure qui nous à donné accès allait se rétrécissant ; elle a sans doute plusieurs kilomètres de profondeur, auquel cas la lumière solaire ne saurait pénétrer jusqu’ici. Selon toute vraisemblance, nous sommes tombés dans une partie de cette caverne où l’eau est très profonde, et, grâce au courant insensible dont nous avons déjà constaté l’action, nous nous sommes rapprochés de la rive.

— Tout cela est-fort intéressant, s’écria lord Rodilan, mais nous ne sommes pas venus ici seulement pour nous livrer à des dissertations scientifiques, mais pour explorer. Je demande donc que nous explorions, et je ne vous cache pas que j’ai hâte de revoir le soleil.

— Eh bien ! explorons, dit Jacques : je commence, moi aussi, à être fatigué de cette obscurité. »

Tous trois s’armérent alors de leurs lampes électriques et les dirigèrent vers la muraille au pied de laquelle ils se trouvaient et qui se dressait à 20 mètres environ du bord du lac. Cette muraille était formée d’un granit serré et compact ; en projetant aussi haut que possible la lumière de leurs lampes, ils ne pouvaient en apercevoir le faîte, sur lequel s’arc-boutaient les masses rocheuses qui devaient former la voûte de la caverne.

« Nous n’avons, à mon avis, dit Marcel, qu’une chose à faire : suivre le rivage jusqu’à ce que nous trouvions quelque galerie, quelque faille qui nous permette de remonter à la surface.

— Puisque nous sommes fondés à croire, dit Jacques, que la Lune est habitée dans sa partie toujours invisible pour la Terre, tous nos efforts doivent tendre à gagner cette région.

— La chose, reprit Marcel, ne me paraît pas devoir être très difficile. Il est évident qu’à l’époque où les nombreux volcans lunaires étaient en activité, chacun d’eux avait sa cheminée, et, de plus, cet ébranlement continu de l’écorce du satellite a dû ménager autour de chaque foyer d’éruption des fissures, des
— mais ce sont des diamants… (p. 81).
crevasses, des cavités de toutes sortes. Nous n’aurons sans doute que l’embarras du choix.

— Hâtons-nous donc, dit lord Rodilan ; j’ai assez de cette inaction et je ne serais pas fâché de faire connaissance avec nos nouveaux compatriotes. »

Cette résolution prise, les trois amis commencèrent leur exploration. À l’endroit où l’obus avait échoué, la muraille de la caverne n’était qu’à une faible distance du rivage, mais bientôt l’espace s’agrandissait, le lac intérieur s’éloignait, et comme ce qu’ils cherchaient c’était une issue à travers la montagne, ils continuèrent à suivre la paroi en l’observant attentivement. Ils marchaient depuis une heure environ sur un sable fin lorsque lord Rodilan, qui allait en avant, leur cria :

« Nous voici, je pense, au fond de la caverne. »

Et, projetant les rayons de sa lampe, il leur désignait du doigt une masse de rochers noirs qui coupaient brusquement la grève.

« C’est un obstacle à contourner, dit Marcel après avoir regardé attentivement. Autant que j’en puis juger, ces rochers s’abaissent assez rapidement du côté du lac. »

Au bout de quelques minutes en effet ils se retrouvèrent au bord de l’eau, où la muraille granitique plongeait, formant une sorte de cap. Le désordre chaotique de ces masses profondément bouleversées, aux arêtes vives, aux cassures nettes et aux parois polies, que la lumière de leurs lampes réunies permettait de distinguer nettement, éloignait toute idée d’escalade possible.

« Que faire ? dit Jacques.

— Pardieu ! dit lord Rodilan, il faut entrer dans l’eau et au besoin passer à la nage. »

Et déjà il s’avancait dans l’eau.

« Prenez garde, dit Marcel, allez avec précaution, et, à l’aide de votre bâton ferré, sondez attentivement le fond. »

Et tous les trois s’avancèrent ainsi derrière leur guide, qui tâtait soigneusement le terrain. Bientôt ils arrivèrent à l’extrémité du cap ; ils avaient de l’eau jusqu’à la ceinture. Bien que leurs vêtements de caoutchouc, hermétiquement clos, les empêchassent d’être mouillés, la fraicheur de cette eau souterraine finissait par les pénétrer et glacer leurs membres. Devant eux s’étendait une immense nappe liquide dans laquelle, de l’autre côté du cap, baignait la muraille granitique.

Ils hésitèrent un instant.

L’absence de grève en cet endroit pouvait faire craindre que la profondeur du lac ne s’abaissât brusquement et qu’il leur fallût renoncer à toute recherche de ce côté ; mais retourner à leur point de départ pour prendre une autre direction était tout aussi chanceux et c’était bien du temps perdu.

Marcel était une âme fortement trempée ; il pensait, comme Descartes, que lorsqu’on ne sait où l’on se trouve, on doit choisir une direction et la suivre toujours sans se laisser détourner, bien sûr qu’on arrivera quelque part.

Au moment où il conseillait à ses compagnons d’aller en avant, lord Rodilan, qui avait élevé sa lampe au-dessus de sa tête et qui éclairait l’extrémité inférieure des rochers, s’écria :

« Je ne me trompe pas ; voyez, Marcel, n’est-ce pas là, à une centaine de mètres environ, l’entrée de quelqu’une de ces fissures ou galeries dont vous nous parliez tout à l’heure ? »

Dans la direction qu’il indiquait apparaissait en effet une ouverture obscure.

« Vous avez raison, dit Marcel ; c’est là qu’il faut aller. »

Ils reprirent leur marche en contournant le cap. Ils avançaient lentement, alourdis et embarrassés par leurs vêtements de caoutchouc, ayant, suivant les inégalités du sol, de l’eau tantôt jusqu’à mi-jambes, tantôt jusqu’aux épaules. Après une demi-heure de cette marche pénible, ils sentirent que le sol sur lequel ils s’avançaient s’élevait en pente douce. L’excavation qu’ils avaient remarquée formait l’entrée en voûte surbaissée d’une grotte assez spacieuse, où ils pénétrèrent en se courbant légèrement. Lorsqu’ils relevèrent la tête, leurs regards furent éblouis et ils poussèrent un cri d’admiration. Les parois de la grotte étaient entiérement recouvertes d’une substance brillante et polie qui réfléchissait avec un incomparable éclat les feux des trois lampes électriques.

C’était une irradiation de lumière où les faces prismatiques des cristaux semaient à profusion les rubis, les saphirs, les topazes, les émeraudes. On eût dit un palais enchanté. Marcel s’approcha de l’une des parois et détacha, à l’aide de son bâton ferré, quelques fragments de cette substance cristalline, l’examina attentivement et poussa une exclamation de surprise.

« Qu’y a-t-il ? fit Jacques.

— Il y a que la moitié des trésors qui se trouvent ensevelis ici suffirait à payer les dettes de tous les États de l’Europe et à enrichir toute l’humanité terrestre.

— Qu’avez-vous donc trouvé de si merveilleux ? demanda lord Rodilan.

— Mais ce sont des diamants, mon cher lord, de vrais diamants. Et voyez, ajouta-t-il, en projetant sur la surface brillante les rayons de sa lampe ; il y en a qui sont plus gros que le poing. Tous les Juifs de Londres et d’Amsterdam pâliraient d’envie devant de pareilles richesses. Mais nous n’avons que faire ici de ces précieux cailloux ; ne songeons qu’à poursuivre notre route. »

Puis jetant autour de lui un regard circulaire, il s’écria :

« Voilà deux ouvertures qui doivent, selon toutes probabilités, être le commencement de ces galeries que nous cherchons. »

À peu de distance, en effet, s’ouvraient deux anfractuosités dont, au premier abord, il était impossible d’apprécier la profondeur.

La première dans laquelle ils s’engagèrent suivait d’abord une direction horizontale, mais bientôt elle allait s’abaissant en une pente rapide qui se dirigeait évidemment vers le centre du satellite.

« Malédiction ! » fit lord Rodilan en rebroussant chemin.

Marcel et Jacques étaient silencieux, mais leurs sourcils froncés disaient leur désappointement et trahissaient un commencement d’inquiétude,

Ils revinrent à la caverne des diamants et prirent sans hésiter l’autre galerie. À peine y avaient-ils fait quelques pas que le visage de Marcel s’éclaircit.

« Je crois, cette fois, dit-il, que nous sommes dans la bonne voie. »

Le sol de la galerie allait, en effet, s’élevant par une pente sensible ; la voûte en était assez élevée et la largeur suffisante pour que les trois voyageurs pussent s’avancer de front. Après avoir reconnu la direction de cette galerie, Marcel s’arrêta :

« Nous ne pouvons, dit-il, nous engager plus avant sans nous être munis de vivres et de tout ce qui est nécessaire pour une exploration peut-être longue et pénible.

— En avons-nous donc pour longtemps, reprit lord Rodilan, à nous débattre dans cette obscurité ?

— Ma foi, mon cher ami, il m’est impossible d’apprécier exactement la profondeur à laquelle nous nous trouvons, mais elle est certainement de plusieurs kilomètres. Rien ne prouve en outre que cette galerie conserve toujours la même pente, et Dieu sait, du reste, contre quels obstacles nous pouvons avoir à lutter. Il faut donc compter sur quelques jours, peut-être plus, d’une route accidentée et pénible.

— Allons au plus pressé, cria Jacques ; nous verrons ce que nous garde l’avenir. »

On revint done à l’obus, mais les émotions par lesquelles avaient passé les trois compagnons depuis qu’ils s’étaient réveillés de leur profond évanouissement et les fatigues d’une telle exploration avaient brisé leurs forces. Tant qu’ils avaient été animés par le sentiment d’une si étrange situation et par la crainte de rester à jamais ensevelis dans ces sombres abîmes, une surexcitation nerveuse les avait soutenus. Maintenant qu’un rayon d’espoir brillait à leurs yeux et que Marcel avait fait passer dans l’âme de ses amis l’ardente conviction dont il était rempli, la nature réclamait impérieusement ses droits.

Jacques, en sa qualité de médecin, l’avait constaté le premier.

« Amis, dit-il, avant de repartir pour l’inconnu, il nous faut faire provision de forces ; mon avis est donc de demander à un sommeil réparateur toute l’énergie dont nous aurons besoin.

— Tu parles comme un sage, répondit Marcel ; aussi bien, maintenant que j’y songe, je me sens tout moulu.

— Parfait, ajouta lord Rodilan, dormons ! Nous n’avons pas à craindre les importuns, et, à notre réveil, nous nous préparerons, par un solide repas, à présenter aux habitants de la Lune trois gentlemen corrects et bien vivants. »

Les trois amis s’étendirent donc sur le divan circulaire, et bientôt le calme de leur respiration indiqua qu’ils reposaient avec autant de tranquillité que s’ils eussent êté dans la meilleure chambre du Grand-Hôtel de Paris.


Ils s’engagèrent dans la galerie (p. 84).

Dix heures plus tard ils se réveillaient et, après un substantiel déjeuner, où le vieux bourgogne ne fut pas épargné, chacun s’équipa comme pour une ascension difficile. Ils emportaient des vivres pour trois semaines. Avant de s’éloigner, ils vérifièrent avec soin l’amarre qui retenait l’obus au rocher et s’assurèrent qu’aucune oscillation ne pouvait la détacher : c’était leur unique et suprême ressource dans ce monde fantastique où ils se trouvaient perdus.

De retour à la caverne des diamants, ils s’engagèrent résolument dans la galerie qu’ils avaient choisie. Pendant le premier jour, le voyage s’effectua sans trop de peine. Ils suivaient évidemment la cheminée d’un ancien volcan ; les couches de roches qu’ils traversaient présentaient dans leurs stratifications successives à peu près les mêmes dispositions que celles qui forment la croûte terrestre. Ils avaient d’abord rencontré des roches primitives : gneiss et micaschiste. Puis étaient venus les terrains primaires. Ils avaient franchi les couches silurienne et dévonienne, et ils étaient au troisième jour de leur marche lorsqu’apparurent les premières traces de terrain carbonifére.

« Nous approchons évidemment de la surface, fit Jacques. Si nous étions sur la Terre, nous pourrions espérer de voir dans deux ou trois jours à peine la lumière du Soleil.

— Oui, dit Marcel, mais comment déterminer ici l’épaisseur des couches lunaires qui nous séparent encore de la surface ? Qui sait d’ailleurs ce que les éruptions volcaniques dont la Lune a été le théâtre ont pu accumuler sur le sol primitif de matériaux en fusion arrachés à la profondeur de ses entrailles ? Qui sait si nous ne nous heurterons pas contre des murs impénétrables de laves refroidies ?

— Nous avons peut-être, dit Jacques, à redouter un péril plus grand encore. Depuis quelques heures il me semble que ma respiration est plus pénible et que l’air arrive plus rare à mes poumons.

— C’est vrai, dit lord Rodilan ; j’attribuais à la fatigue cette difficulté de respirer dont je souffre aussi moi-même ; mais évidemment Jacques a raison, l’air se fait plus rare.

— C’est bien ce que j’avais craint, dit Marcel ; j’hésitais à vous faire part de mes appréhensions, espérant m’être trompé. Mais il n’y a plus à en douter, nous éprouvons ce que ressentent ceux qui tentent sur la terre de hautes ascensions et qu’on appelle le mal des montagnes… Mais où est donc allé lord Rodilan ?

— Il aura pris les devants, » dit Jacques.

Tout à coup ils entendirent à quelque distance une exclamation :

« Hurrah ! criait l’Anglais, voici des traces d’êtres vivants. »

Et il sortait d’une anfractuosité creusée dans la paroi de la galerie, brandissant un objet que ses deux compagnons ne pouvaient distinguer. Ils accoururent, et lord Rodilan leur montra avec un geste de triomphe un fragment d’outil à peu près semblable au pic dont se servent les mineurs pour détacher des blocs de houille.

Bien qu’il fût rongé par la rouille, on distinguait encore sa forme primitive, et on voyait à son centre le trou dans lequel avait dû être engagé le bois dont il avait été emmanché.

« Voilà, dit-il, une preuve irrécusable que la Lune est habitée. »

Tous trois pénétrèrent dans l’étroit passage où avait été faite cette importante découverte. C’était évidemment l’extrémité d’une galerie de mine jadis exploitée. On voyait encore sur ses parois les traces des pics des travailleurs ; mais les trois amis eurent beau chercher, ils ne trouvèrent aucune issue à ce court boyau que quelque éboulement, survenu à une époque indéterminée, avait séparé du reste de la mine.

« Et dire, s’écriait lord Rodilan, en frappant la muraille de son bâton ferré, que derrière cet obstacle il y a peut-être des êtres semblables à nous.

— Cela prouve au moins, dit Jacques, que les habitants de la Lune sont descendus jusqu’ici. Donc on vit à la surface. »

Marcel paraissait plongé dans une profonde méditation.

« Tu ne dis rien, ami, » fit Jacques en jui frappant sur l’épaule.

Marcel tressaillit.

« Il y a là, murmura-t-il, quelque chose d’inexplicable. Si l’air continue à se raréfier ainsi à mesure que nous nous élevons, comment la vie est-elle possible ? comment surtout le sera-t-elle pour nous à la surface lunaire ?

— En avant ! s’écria l’Anglais. Tout plutôt que de revenir sur nos pas. »

Ils reprirent donc leur marche. La pente du couloir qu’ils suivaient devenait de plus en plus raide et la raréfaction de l’atmosphère augmentait plus rapidement. Quelques heures ne s’étaient pas écoulées que l’air manquait à leurs poumons avides, le sang bourdonnait à leurs oreilles, leurs tempes battaient avec force, un voile s’étendait sur leurs yeux et des gouttelettes de sang perlaient à la surface de leur peau. Ils furent forcés de s’arrêter.

« Mes chers amis, dit Marcel, aller plus loin est impossible.

— Que faire alors ? dit Jacques.

— Il n’y a pour l’instant qu’un parti à prendre : il nous faut regagner la caverne où nous avons abordé et où nous avons laissé avec l’obus toutes nos provisions et toutes nos ressources. Évidemment la Lune est habitée ; nous en avions la certitude en tentant ce voyage ; le document que vous avez eu sous les yeux en est la preuve catégorique et la découverte que vient de faire notre ami la confirme. Où se trouve l’humanité que nous cherchons ? Quelles sont les conditions de son existence ? Rien jusqu’à présent n’est venu nous l’apprendre. Allons-nous donc perdre courage parce que nous n’avons pas réussi du premier coup ? L’humanité lunaire existe : nous devons la trouver, nous la trouverons. Retournons à notre point de départ ; là nous aviserons.

— Ah ! fit lord Rodilan, moi qui me croyais déjà sur le point d’échanger avec un sélénite un vigoureux shake-hand !…… J’ai eu une bien mauvaise inspiration en vous accompagnant.

— Mais non, mon cher lord, dit Marcel en souriant malgré la gravité de la situation. Tous vos amis vous croient mort. Dans leur esprit, vous dépassez Empédocle de cent coudées ; votre but se trouve atteint.

— Eh bien ! soit, dit l’Anglais, si nous ne pouvons vivre ici, nous pourrons toujours y mourir. »

Les voyageurs reprirent tristement la route qu’ils avaient suivie. La descente s’effectua sans difficulté ; ils traversèrent de nouveau, sans lui accorder un regard, la caverne des diamants et regagnèrent en toute hâte l’endroit où, après leur chute, ils avaient abordé.

Mais le rivage était vide. Un cri de stupéfaction et de désespoir s’échappa de leurs lèvres : l’obus avait disparu !