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XI

— L’officier de dragons. — Un collègue à la Chambre. —


Le lendemain matin vers dix heures, la cour de l’hôtel de M. Bernard retentissait d’un bruit inusité ; un fiacre chargé de bagages venait d’y entrer, et, de ce fiacre, était descendu un officier de dragons, grand, robuste, à moustaches et à chevelure noires.

La physionomie de cet homme était dure et peu intelligente ; il faisait beaucoup de geste, parlait très-haut, et lorsque le portier lui dit, tandis qu’il faisait décharger ses malles :

— Où allez-vous, monsieur, et qui demandez-vous ?

Il s’écria :

— Qui je demande ! pardieu ! mais mon frère le député, le baron de Valcy ! Allez, puisqu’il faut se faire annoncer ici, lui dire que c’est son frère le lieutenant de dragons qui arrive d’Alger.

Un domestique introduisit le militaire dans le cabinet de M. Bernard qui fit une exclamation de surprise et embrassa assez froidement son frère.

— Quoi, ici, et sans congé ! lui dit-il.

— Non, mon cher, avec un congé en bonne forme, que j’ai obtenu peut-être malgré toi, car depuis six ans que je suis en Afrique, tu ne t’es guère souvenu de moi ; on eût dit que tu voulais me laisser en exil sur cette terre d’enfer.

— Moi ! mais je te suis tout dévoué, répliqua M. Bernard d’un air qui ne confirmait pas ses paroles.

— Eh bien, tant mieux, car nous sommes du même sang, après tout ; quoique tu sois devenu un personnage, un baron, un noble, hé ! hé ! hé ! il ne faut pas dédaigner ton cadet ! — Je puis aussi devenir quelque chose dans l’armée ; si je suis incapable de faire un beau discours, je sais bien me battre, mille tonnerres !

— C’est pour cela qu’il fallait rester en Afrique ; ce n’est plus que là qu’on se bat. Ici nos combats sont à coups de langue, à coups de plume, à coups de jeux de bourse ; mais, au demeurant, nous sommes très-pacifiques : le duel même est passé de mode.

— Certes, je m’en doutais là-bas en lisant les injures que vous disent les journaux et que vous recevez…

— Sans nous émouvoir, mon cher, c’est l’usage.

— Quoi ! vous permettez qu’on publie chaque matin que vous êtes des traîtres à la patrie, des hommes payés, des voleurs !

— En termes plus polis, mon cher.

— Eh ! qu’importent les mots, s’ils signifient de vilaines choses ?

— Mais qui est-ce qui croit aux journaux ?

— Toujours quelques personnes ; nous, par exemple, en Afrique !

— Eh bien vous, quel mal pouvez-vous nous faire ? Vous n’êtes pas électeurs !

— Morbleu ! c’est vrai ; mais vos électeurs… ?

— Nous savons le moyen de les apaiser.

— Ça n’empêche pas, mon frère, que si on t’injurie pendant mon séjour ici, je me bats, je me bats pour toi !

— Oh ! sois moins belliqueux, je t’en prie. Mais, voyons, que viens-tu faire en France ?

— Te revoir et solliciter de l’avancement ; tu peux beaucoup, toi et ta femme.

— Ma femme, mais elle refuse de solliciter pour moi.

— Elle a raison, tu n’as plus besoin de rien, toi ; c’est à mon tour d’avancer. Mais où est-elle, cette chère belle-sœur, que je fasse sa connaissance, que je l’embrasse !

— Elle vient de perdre sa grand’mère, elle est un peu malade et vit fort retirée. Hier soir j’ai dîné tête à tête avec mon secrétaire, elle n’a pas voulu descendre.

— Je ne pouvais arriver plus à propos pour vous distraire. Et vous êtes toujours sans enfant ? C’est mal.

— Tu lui diras cela, répliqua M. Bernard avec un sourire trivial.

— Mais fais-lui donc savoir que je suis là.

M. Bernard sonna et commanda au domestique qui entra d’aller prévenir madame la baronne de l’arrivée de son beau-frère, le lieutenant de dragons.

La veille, en rentrant, Diane avait prétexté une indisposition et s’était enfermée dans sa chambre ; ce projet de fuite, désormais irrévocablement arrêté entre elle et Frédéric, lui suggérait des réflexions graves. Diane avait tant de bonté et de justice dans le cœur, que, résistant encore à l’entraînement de son amour, elle interrogeait sa conscience et fouillait dans tous ses replis, cherchant si la passion n’y avait pas introduit quelque prévention injuste envers l’homme qui avait gâté sa vie. Depuis cinq ans, M. Bernard lui était répulsif sur tous les points ; mais, juge et partie dans ses sentiments, avait-elle toujours observé avec équité son caractère ? Elle se posa cette question, comme si Dieu même l’avait interrogée, et après une longue méditation dans laquelle vinrent se résumer toutes les méditations douloureuses que, durant cinq ans, elle avait faites sur la nature de son mari, elle en conclut que cet homme était moralement indigne, que rien d’élevé ne s’éveillerait jamais en lui et qu’aucune loi humaine ne pouvait l’engager devant Dieu à lier son âme, jusqu’au terme de la vie, à cette âme inférieure et corrompue. Pourtant la pensée qu’elle allait faire souffrir cet homme la retenait encore ; faire souffrir même les méchants est une torture pour les bons ! Mais souffrirait-il par le cœur ? Non ! il ne souffrirait que par vanité. Cette conviction rendait à Diane tout son courage. N’en faisait-elle pas bon marché pour elle-même de cette vanité du monde qui préside à presque toutes nos actions ? En rompant avec la société, ne savait-elle pas qu’elle allait l’avoir pour ennemie ; n’entendait-elle pas les clameurs méprisantes qui flétriraient son amour, en l’interprétant comme un vertige des sens, parce que Frédéric était beau, parce qu’il était jeune ! Mais les longues années de chasteté résignée qu’elle avait passées dans l’isolement lui étaient garant que rien d’impur ne se mêlait à cet amour ; c’est l’âme surtout de Frédéric qui l’attirait, cette âme si belle dont son noble visage n’était que l’éloquent interprète. De même que son mari lui avait paru commun et vulgaire, parce qu’il était dépourvu d’élévation et de bonté, de même, son amant ne lui avait paru beau que parce qu’il avait la beauté morale. Rassurée par sa conscience, que lui importaient les murmures du monde ? Ils ne parviendraient pas jusqu’à son bonheur. Elle avait l’amour, l’amour grand et vrai qui se passe du concours des sentiments factices. Fortifiée par cette veille de réflexions, toute hésitation cessa dans son cœur. Le matin, elle se trouva irrévocablement décidée, et son esprit, naturellement ferme et droit, retrouva toute sa sérénité. Elle ne pensa plus qu’au bonheur d’aller retrouver Frédéric, puis au bonheur, plus grand encore, de ne plus le quitter. En paix avec son cœur, elle songea, sans souffrance, aux autres liens qu’elle aurait à rompre. Pour hâter son départ, elle mit en ordre ses papiers de famille et renferma, dans les meubles de sa chambre, les bijoux et les parures qu’elle tenait de M. Bernard et qu’elle ne voulait pas emporter. Elle fit un choix de ses simples toilettes de jeune fille, réunit l’argenterie et les diamants de sa grand’mère, calculant avec un sourire, — c’était la première addition qu’elle eût faite de sa vie — que la vente de ces objets, jointe aux modestes revenus de Frédéric, suffirait pour les mettre à l’abri des souffrances de la pauvreté. Elle n’avait jamais aimé le luxe, même en l’absence du bonheur. Avec le bonheur, comment l’aurait-elle regretté ?

Parmi ses relations de société, aucune ne pouvait lui inspirer des regrets bien vifs. Quelques femmes de cœur, quelques hommes d’esprit lui avaient témoigné un sincère intérêt ; elle pensa qu’à ceux-là elle devait l’explication de sa conduite : elle leur écrivit avec simplicité son amour et son projet de fuite ; elle fit un paquet de ces lettres, qui ne devaient être remises à leur destination que lorsqu’elle aurait quitté la France avec Frédéric.

Elle écrivit aussi à d’anciens domestiques auxquels elle envoyait des souvenirs, à quelques pauvres familles des environs de Valcy, qu’elle avait autrefois secourues, et qu’elle ne voulait point abandonner en partant.

Le soin minutieux qu’elle donnait à tous ces arrangements l’attristait malgré elle. Elle pensait, en s’efforçant de sourire, que les dispositions de sa fuite ressemblaient un peu à celles qu’on fait à l’approche de la mort ; et insensiblement, une émotion douloureuse s’empara de son cœur. Elle lutta avec courage contre ces impressions funèbres, termina activement ses préparatifs, et se disposait à sortir pour aller rejoindre Frédéric, lorsqu’un domestique vint lui annoncer l’arrivée de M. Bernard.

Malgré sa vive contrariété, elle n’hésita pas à se rendre auprès de ce parent qu’elle ne connaissait point, et dont le ton étrange lui eût inspiré, en toute autre circonstance, un peu d’ironie. Mais l’amour qui remplissait son cœur la rendait indulgente et douce. Elle répondit avec bonté aux démonstrations affectueuses du lieutenant de dragons, quoiqu’elle en souffrît de toutes manières.

— Ta femme est charmante, mon cher, disait le militaire au député qui prenait un air digne. Le deuil vous va très-bien, ma chère belle-sœur ; en vérité, je vous croyais très-belle, mais beaucoup moins que vous ne l’êtes. Savez-vous que vous devez produire un fameux effet quand vous vous montrez à la cour ou chez les ministres ? Mais, à propos de ministres, vous allez parler pour moi à celui de la guerre ; il ne peut rien refuser à une jolie femme !

Diane ne répondait rien à ce flux de paroles qui heurtaient toutes ses pensées. Forcée d’assister au déjeuner des deux frères, elle ne songeait qu’à Frédéric qui l’attendait. Elle comptait les minutes ; ses yeux restaient fixés sur le cadran, et son suprême effort était de répondre, par un geste ou par un sourire, aux interpellations de son singulier beau-frère.

— Voyons, ma charmante sœur, continuait-il, disposez de moi ; dès aujourd’hui je me fais votre chevalier. Votre mari est occupé à la Chambre, au conseil d’État ; mais, moi, je n’ai rien à faire pendant mon séjour ici : je me mets à vos ordres. Je vous offre mon bras pour la promenade, le spectacle !

— Vous oubliez, répondit Diane avec lassitude, que je viens de perdre ma mère !

— Il faut vous distraire, ma chère belle-sœur ; il le faut, reprit-il avec un gros rire : je saurai bien vous forcer à vous distraire, moi ; vous verrez !

Le déjeuner était terminé. Diane se leva pour sortir, en disant :

— Je désire passer quelques jours dans une retraite absolue ; ce qui ne m’empêche pas d’être charmée de votre arrivée.

— Je pense comme mon frère, dit à son tour le député ; il faut vous distraire, madame : c’est même un devoir pour vous. Je suis obligé de représenter, et vous, de faire les honneurs de mon salon. Le monde est incompatible avec un long deuil : j’aurai dimanche un grand dîner de députés ; je compte sur vous.

— Comme sur votre maître d’hôtel, répliqua Diane, qui ne put comprimer un mouvement de dédain. Mais je suis désolée ; dimanche, je ne pourrai faire partie de votre service !…

— Et pourquoi donc ?

— Je désire quitter Paris pour quelques jours et revoir Valcy.

— Quel caprice !

— Un retour de jeunesse, ajouta Diane avec ironie et en s’éloignant.

Le lieutenant de dragons la poursuivit jusque dans la cour.

— Voyons, ma chère petite belle-sœur, ne partez pas ainsi. Vous voulez sortir pour prendre l’air, eh bien, prenez mon bras ; nous causerons, en marchant, de mes affaires, et vous me diriez quel jour vous parlerez pour moi au ministre de la guerre.

— Je vous ai dit que je désirais être seul, répliqua Diane avec hauteur. Et, échappant à l’importun, elle traversa la rue de Lille d’un pas rapide.

— Sais-tu que ta femme est très-pincée ? dit le cadet des Bernard, visiblement désappointé, en rejoignant son frère. Et tu la laisses ainsi courir Paris toute seule ?

— Bah ! tu n’entends rien à ce genre de femmes, répondit le député d’un air capable ; tête romanesque, tête un peu timbrée, rien de plus.

— Mais où va-t-elle donc par le temps qu’il fait ?

— À l’église ou au cimetière.

— Je lui souhaite beaucoup de plaisir, repartit le militaire en se servant plusieurs petits verres de liqueur des îles.

— Je te quitte pour me rendre à la Chambre, dit M. Bernard je te conduirai ce soir l’Opéra. Et, ajouta-t-il d’un air bon prince, si tu n’es pas trop mauvais ton, nous irons après souper chez Juliette.

— Ah ! ah ! ah ! je comprends maintenant pourquoi tu laisses toute liberté à ta femme, et je compte que tu ne l’empêcheras pas de s’employer pour moi auprès du ministre, ajouta le grossier quidam, qui transformait ainsi, dans sa pensée, en solliciteuse intrigante la femme de son frère, mais qui l’aurait trouvée fort impudique et tout à fait impardonnable, s’il avait pu la soupçonner d’aimer un pauvre poëte logé dans une mansarde.

Cependant Frédéric attendait avec toutes les impatiences de l’amour et toutes les inquiétudes d’une sollicitude craintive ; il se promenait à grands pas sous les arcades de la rue de Rivoli, n’osant s’éloigner de la porte de l’hôtel, de peur de ne pas voir passer Diane. Comme elle, il s’était occupé, dans la matinée, des préparatifs de leur départ ; grâce à l’intervention du général, à qui il avait confié son projet de voyage avec une jeune femme artiste, sans toutefois laisser deviner son amour et son bonheur, il avait pu se procurer des passe-ports et s’assurer d’une chaise de poste ; il n’attendait plus que la décision de Diane pour s’enfuir avec elle.

À côté du vieux père Mallet qui, selon sa coutume, fumait sa pipe sous la porte cochère, Eudoxie épiait tous les mouvements de Frédéric. Il l’attend, pensait-elle ; et son œil ardent lançait des regards haineux dans la même direction où se fixaient les regards inquiets du poëte.

— Eh bien, mon père, avez-vous fait sa chambre avec beaucoup de soin ? dit-elle d’une voix saccadée, en s’adressant au vieux sergent.

— Oh ! sans doute ; il m’y a aidé ; il a voulu mettre des fleurs partout ; il a préparé lui-même, un grand feu, brûlé des parfums.

— Et tout cela pour sa sœur ! dit ironiquement la grisette.

— Je commence à croire, comme toi, que cette dame n’est pas sa sœur. Mais qui te dit qu’elle va revenir ?

— Dame ! tenez, il l’attend !

— Comment devines-tu cela ?

— Ou plutôt il ne l’attend plus, ajouta la grisette, apercevant Diane voilée qui prenait le bras de Frédéric.

Avant qu’ils eussent franchi la porte, elle quitta brusquement son père et monta en courant l’escalier.

Arrivée au second étage, elle trouva l’agent de change (le même qui la comparait à la Vénus de Milo) causant, sur le palier, avec le député qui logeait au troisième et qui descendait pour se rendre à la Chambre.

— Bonjour, belle Eudoxie, dirent-ils tous deux en arrêtant la grisette ; où courez-vous si vite ?

— À mon travail.

— Je gage plutôt que vous portez quelque lettre à M. Halsener, dit le représentait de la nation.

— Savez-vous que nous sommes jaloux du bel émigré ? ajouta l’agent de change ; car, enfin, ce n’est jamais vous, c’est toujours votre père qui vient chez nous.

— Et nous serions pourtant charmés de recevoir nos lettres de votre belle main, poursuivit le député qui, il faut le dire à son honneur, n’avait pas regardé, en parlant ainsi, la main rouge et roturière de la grisette.

Elle répliqua en baissant la voix :

— Je ne vais pas chez M. Halsener, et la preuve, c’est que le voilà qui monte avec sa sœur.

Et, dissimulant sa taille svelte derrière l’imposante corpulence de l’agent de change, Eudoxie échappa au regard de Frédéric, qui passa rapidement avec Diane sans tourner la tête du côté des interlocuteurs.

— Et vous dites que cette dame voilée est la sœur du langoureux poëte ? dit l’agent de change en jetant un coup d’œil à Diane.

— Dame ! monsieur, je dis comme mon père !

— Mais vous n’en croyez pas un mot, ma belle, j’en suis sûr ?

— À la vérité, j’en doute un peu, en voyant le mystère qu’ils mettent pour se trouver ensemble.

— C’est singulier comme cette dame a la tournure de la femme d’un de mes collègues, dit à son tour le député, qui avait fait quelques pas pour mieux examiner Diane ! Ma foi, ça le regarde.

— Qu’est-ce que vous dites donc là, mon cher ami ? fit l’agent de change en se rapprochant du député.

— Je dis qu’il y a dans les tailles, comme dans les visages, des identités surprenantes, et que je crois que je viens de voir passer…

Eudoxie ne perdait pas une de leurs paroles.

— Qui donc ?

— La femme de Bernard de Valcy.

— Oh ! quelle bonne découverte !

— Franchement, j’en rirais volontiers ! Nous sommes toujours en guerre à la Chambre : c’est un ministériel sans pudeur ; il n’ose approuver l’évacuation d’Ancône, et moi, qui suis de la coalition, je ne serais pas fâché de le voir mystifié, et…

Ici le député fit le geste habituel aux acteurs qui jouent les rôles de maris dans les pièces de Molière !

— Ainsi donc, vous croyez… ?

— Je ne jure de rien, car, après tout, je puis me tromper ; il est même probable que je me trompe. N’allez pas en parler, au moins, et mettre cette médisance sur mon compte.

— Non, je dirai que j’ai vu par mes yeux.

— Mais vous n’avez rien vu !

— Ni vous non plus, n’est-ce pas ?

— Je n’ai vu qu’une apparence ! Mais adieu, le temps passe, j’arriverai trop tard pour entendre le discours de l’orateur de la gauche.

— Et les interruptions de Bernard de Valcy !

— Pauvre homme !

— Dites donc, si vous lui donniez des nouvelles de sa femme !

— Oh ! pas de propos, je vous en prie. Au revoir, mon cher ; adieu, belle Eudoxie.

Et le député laissa l’agent de change auprès de la grisette immobile et dont pas une parole n’avait trahi l’ardente curiosité ! Tout à coup, elle tressaillit ; et, saluant, sans lui parler, l’agent de change, elle monta s’enfermer dans sa chambre. Pâle, assise, la tête affaissée sur sa poitrine, les paupières tendues, la lèvre contractée, elle répéta plusieurs fois : Bernard de Valcy ! puis, se levant, elle prit un crayon et écrivit ce nom, de peur que sa mémoire ne lui fît défaut.

— Oh ! je saurai bien ! dit-elle.