Traité sur les apparitions des esprits/I/06

CHAPITRE VI.

Des Apparitions des mauvais Anges
prouvées par l’Ecriture : ſous quelle
forme ont-ils apparu ?

LES livres de l’Ancien & du Nouveau Teſtament & les Hiſtoires ſacrées & profanes ſont remplies d’Apparitions des mauvais Eſprits. La premiere, la plus fameuſe & la plus fatale Apparition de Satan, eſt celle de ce mauvais Eſprit à Eve la premiere femme[1] ſous la figure du ſerpent, qui ſervit d’organe à cet Eſprit ſéducteur pour la tromper & l’induire au péché. Depuis ce tems-là il a toujours affecté de paroître ſous cette forme plûtôt que ſous une autre : auſſi dans l’Ecriture il eſt allez ſouvent nommé l’ancien ſerpent[2] ; & il eſt dit, que le dragon infernal combattit contre la femme, qui figuroit l’Egliſe ; que l’Archange Saint Michel le vainquit, & le précipita du haut du Ciel. Il a ſouvent apparu aux ſerviteurs de Dieu ſous la figure d’un dragon, & il s’eſt fait adorer par les Infideles ſous cette forme en un grand nombre d’endroits : à Babylone, par exemple, on adoroit un dragon vivant[3], à qui Daniel donna la mort, en lui faiſant avaller une boule compoſée d’ingrédiens mortels. Le ſerpent étoit conſacré à Apollon Dieu de la Médecine & des Oracles. Les Payens avoient une ſorte de divination par le moyen des ſerpens, qu’ils nommoient Ophiomanteia.

Les Egyptiens, les Grecs & les Romains adoroient les ſerpens, & les regardoient comme quelque choſe de divin[4]. On fit venir à Rome le ſerpent d’Epidaure, à qui l’on rendit des honneurs divins. Les Egyptiens tenoient les viperes pour des Divinités[5]. Les Iſraélites adorerent le ſerpent d’airain, que Moïſe avoit élevé dans le déſert[6], & qui fut dans la fuite mis en pieces par le S. Roi Ezéchias. S. Auguſtin[7] aſſure que les Manichéens tenoient le ſerpent pour le Chriſt, & diſoient, que cet animal avoit ouvert les yeux à Adam & à Eve par le mauvais conſeil qu’il leur donna. On voit preſque toujours la figure du ſerpent dans les figures magiques[8] d’Abraxas & d’Abrachadabra, qui étoient en vénération parmi les anciens hérétiques Baſilidiens, qui de même que les Manichéens reconnoiſſoient deux principes de toutes choſes, l’un bon, l’autre mauvais. Abraxa en Hébreu ſignifie ce mauvais principe, ou le pere du mal, ab-ra-achad-ab-ra, le pere du mal, le ſeul pere du mal, ou le ſeul mauvais principe.

S. Auguſtin[9] remarque, que nul animal n’a été plus ſujet à éprouver les effets des enchantemens & de la magie, que le ſerpent, comme pour le punir d’avoir ſéduit la premiere femme par ſon impoſture.

Pour l’ordinaire toutefois le Démon à pris la forme humaine pour tenter les hommes : c’eſt ainſi qu’il apparut à Jeſus-Chriſt dans le déſert[10] ; qu’il le tenta, & lui dit de changer les pierres en pain pour ſe raſſaſier ; qu’il le tranſporta au haut du Temple, & lui fit voir tous les Royaumes du monde, dont il lui promit la jouiſſance. L’Ange qui lutta contre Jacob à Mahanaïm[11] au retour de ſon voyage de Méſopotamie, étoit un mauvais Ange, ſelon quelques Anciens : d’autres, comme Severe Sulpice[12] & quelques Rabins, ont crû que c’étoit l’Ange d’Eſaü qui étoit venu pour combattre Jacob ; mais la plûpart croyent que c’étoit un bon Ange : & comment Jacob auroit-il voulu lui demander ſa bénédiction, s’il l’eût crû un mauvais Ange ? Mais de quelque maniere qu’on le prenne, il n’eſt pas douteux que le Démon n’ait apparu ſous la forme humaine.

On raconte pluſieurs Hiſtoires anciennes & modernes, qui nous apprennent que le Démon a apparu à ceux qu’il a voulu ſéduire, ou qui ont été aſſez malheureux pour l’invoquer, & pour faire pacte avec lui, ſous la figure d’un homme d’une taille au-deſſus de l’ordinaire, vêtu de noir, d’un abord diſgracieux, faiſant mille belles promeſſes à ceux à qui il ſe manifeſtoit, mais promeſſes toujours trompeuſes, & jamais ſuivies d’un effet réel : je veux même croire qu’elles voyoient ce qui ne ſubſiſtoit que dans leur idée troublée & dérangée.

On voit à Molsheim[13] dans la Chapelle de S. Ignace en l’Egliſe des P P. Jéſuites une Inſcription célebre, qui contient l’Hiſtoire d’un jeune Gentilhomme Allemand, nommé Michel Louis, de la famille de Boubenhoren, qui ayant été envoyé aſſez jeune par ſes parens à la Cour du Duc de Lorraine pour apprendre la langue Françoiſe, perdit au jeu de Cartes tout ſon argent. Réduit au déſeſpoir, il réſolut de ſe livrer au Démon, ſi ce mauvais Eſprit vouloit ou pouvoit lui donner de bon argent : car il ſe doutoit qu’il ne lui en fourniroit que de faux & de mauvais. Comme il étoit occupé de cette penſée, tout d’un coup il vit paroître devant lui comme un jeune homme de ſon âge, bien fait, bien couvert, qui lui ayant demandé le ſujet de ſon inquiétude, lui préſenta ſa main pleine d’argent, & lui dit d’éprouver s’il étoit bon. Il lui dit de le venir retrouver le lendemain.

Michel retourne trouver ſes Compagnons qui jouoient encore, regagne tout l’argent qu’il avoit perdu, & gagne tout celui de ſes Compagnons. Puis il revient trouver ſon Démon, qui lui demanda pour récompenſe trois gouttes de ſon ſang qu’il reçut dans une coquille de gland ; puis offrant une plume à Michel, il lui dit d’écrire ce qu’il lui dicteroit. Il lui dicta quelque termes inconnus qu’il fit écrire ſur deux billets différens[14], dont l’un demeura au pouvoir du Démon, & l’autre fut mis dans le bras de Michel au même endroit d’où le Démon avoit tiré du ſang. Et le Démon lui dit : je m’engage de vous ſervir pendant ſept ans, après leſquels vous m’appartiendrez ſans réſerve.

Le jeune homme y conſentit, quoiqu’avec horreur, & le Démon ne manquoit pas de lui apparoître jour & nuit ſous diverſes formes, & de lui inſpirer diverſes choſes inconnues & curieuſes, mais toujours tendantes au mal. Le terme fatal des ſept années approchoit, & le jeune homme avoit alors environ vingt ans. Il revint chez ſon pere : le Démon auquel il s’étoit donné, lui inſpira d’empoiſonner ſon pere & ſa mere, de mettre le feu à leur Château, & de ſe tuer ſoi-même. Il eſſaya de commettre tous ces crimes : Dieu ne permit pas qu’il y réuſſit, le fuſil dont il vouloit ſe tuer ayant fait faute juſqu’à deux ſois, & le venin n’ayant pas opéré ſur ſes pere & mere.

Inquiet de plus en plus, il découvrit à quelques Domeſtiques de ſon pere le malheureux état où il ſe trouvoit, & les pria de lui procurer quelques ſecours. En ce même tems le Démon le ſaiſit, & lui tourna tout le corps en arriere, & peu s’en fallut qu’il ne lui rompît les os. Sa mere qui étoit de l’héréſie de Suenfeld & qui y avoit engagé ſon fils, ne trouvant dans ſa Secte aucun ſecours contre le Démon qui le poſſédoit, ou l’obſédoit, fut contrainte de le mettre entre les mains de quelques Religieux. Mais il s’en retira bientôt & s’enſuit à l’Iſlade, d’où il fut ramené à Molsheim par ſon frere, Chanoine de Wirſbourg, qui le remit entre les mains des P. P. de la Société. Ce fut alors que le Démon fit de plus violens efforts contre lui, lui apparoiſſant ſous la forme d’animaux féroces. Un jour entr’autres le Démon ſous la forme d’un homme ſauvage & tout velu jetta par terre une cédule ou pacte différent du vrai qu’il avoit extorqué du jeune homme, pour tâcher ſous cette fauſſe apparence de le tirer des mains de ceux qui le gardoient, & pour l’empêcher de faire ſa confeſſion générale. Enfin on prit jour au 20 Octobre 1603, pour ſe trouver en la Chapelle de S. Ignace, & y faire rapporter la véritable cédule contenant le pacte fait avec le Démon. Le jeune homme y fit profeſſion de la Foi Catholique & Orthodoxe, renonça au Démon, & reçut la Sainte Euchariſtie. Alors jettant des cris horribles, il dit qu’il voyoit comme deux boucs d’une grandeur démeſurée, qui ayant les pieds de devant enhaut, tenoient entre leurs ongles chacun de leur côté l’une des cédules ou pactes. Mais dès qu’on eut commencé les Exorciſmes, & invoqué le nom de S. Ignace, les deux boucs s’enfuirent, & il ſortit du bras ou de la main gauche du jeune homme, preſque ſans douleur & ſans laiſſer de cicatrice, le pacte qui tomba aux pieds de l’Exorciſte.

Il ne manquoit plus que le ſecond pacte qui étoit reſté au pouvoir du Démon. On recommença les Exorciſmes, on invoqua S. Ignace, & on promit de dire une Meſſe en l’honneur du Saint : en même tems parut une grande Cigogne difforme, malfaite, qui laiſſa tomber de ſon bec cette ſeconde cédule, & on la trouva ſur l’Autel.

Le Pape Paul V. fit informer de la vérité de tous ces faits par les Commiſſaires Députés, ſçavoir M. Adam Suffragant de Straſbourg, & George Abbé d’Altorf, & un grand nombre d’autres témoins qui furent interrogés juridiquement, & qui aſſurerent que la délivrance de ce jeune homme étoit dûe principalement après Dieu à l’interceſſion de S. Ignace.

La même Hiſtoire eſt rapportée un peu plus au long dans un Livre intitulé : De Vitâ & Inſtituto Sancti Ignatii Societatis fundatoris Libri quinque, ex Italica R. P. Danielis Bartoli S. J. Romæ edito, Latinè reducti à P. Ludovico Janin ex eâdem Societate. Lugduni ſumptibus Laurentii Aniſſon, an. M.DCLXV. cum Privilegio.

Mélanchton reconnoît[15] qu’il a vû pluſieurs Spectres, & a diſcouru & converſé pluſieurs fois avec eux ; & Jérôme Cardan aſſure, que ſon pere Faſſius Cardanus voyoit les Démons quand il vouloit, apparemment en forme humaine.

Les mauvais Eſprits apparoiſſent auſſi quelquefois ſous la figure d’un lion, ou d’un chien, ou d’un chat, ou de quelqu’autre animal, comme d’un taureau, d’un cheval, ou d’un corbeau : car les prétendus Sorciers & Sorcieres racontent, qu’au Sabbat on le voit de pluſieurs formes différentes, d’hommes, d’animaux, d’oiſeaux ; ſoit qu’il prenne la forme de ces animaux, ou qu’il ſe ſerve des animaux mêmes comme d’inſtrumens pour tromper ou pour nuire ; ou qu’il affecte ſimplement les ſens & l’imagination de ceux qu’il a faſcinés, & qui ſe ſont donnés à lui : car dans toutes les Apparitions du Démon, on doit toujours être en garde, & ſe défier de ſes ruſes & de ſa malice. S. Pierre[16] nous dit que Satan eſt toujours autour de nous comme un lion rugiſſant, qui cherche à nous dévorer ; & S. Paul en plus d’un endroit[17] nous avertit de nous défier des pieges du Diable, & de nous tenir en garde contre lui.

Sulpice Severe[18] dans la vie de Saint Martin rapporte quelques exemples de perſonnes trompées par des Apparitions du Démon, qui ſe transformoit en Ange de lumiere. Un jeune homme de très-grande condition nommé Clarus, & qui fut dans la ſuite élevé à l’Ordre de Prêtriſe, s’étant donné à Dieu dans un Monaſtere, s’imagina d’avoir commerce avec les Anges ; & comme on ne vouloit pas l’en croire, il dit que la nuit ſuivante Dieu lui donneroit un habit blanc, avec lequel il paroîtroit au milieu d’eux. En effet ſur le minuit tout le Monaſtere fut comme agité de grands tremblemens, la cellule du jeune homme parut toute brillante de lumiére, & on ouit comme le bruit de pluſieurs perſonnes qui alloient, qui venoient, & qui parloient.

Après cela étant ſorti de ſa cellule, il montra aux Freres la tunique dont il étoit couvert : c’étoit une étoffe d’une blancheur admirable, brillante comme la pourpre, & d’une fineſſe ſi extraordinaire, qu’on n’avoit rien vû de ſemblable, & que perſonne ne pouvoit dire de quelle matiere elle étoit tiſſue.

On paſſa le reſte de la nuit à chanter des Pſeaumes en action de graces : le matin on le voulut mener à S. Martin ; il réſiſta tant qu’il put, diſant qu’on lui avoit expreſſément défendu de paroître en ſa préſence. Comme on le preſſoit d’y venir, cette tunique diſparut aux yeux des aſſiſtans ; ce qui fit juger que tout cela n’étoit qu’une illuſion du Démon.

Un autre Solitaire ſe laiſſa perſuader qu’il étoit Elie, & un autre qu’il étoit S. Jean l’Evangéliſte. Un jour le Démon voulut ſéduire S. Martin lui-même, s’étant apparu à lui ſous un habit royal, portant en tête un riche diadême orné d’or & de pierreries, ayant la chauſſure dorée, & tout l’appareil d’un grand Prince. Adreſſant la parole à Martin, il lui dit : reconnois-moi, Martin ; je ſuis J. C. qui voulant deſcendre en terre, ai réſolu premierement de me manifeſter à toi. S. Martin ſe tut d’abord craignant quelque ſurpriſe ; & le fantôme lui ayant répeté qu’il étoit le Chriſt, Martin répondit : Monſeigneur Jeſus n’a pas dit qu’il viendroit vêtu de la pourpre, & orné de diadême ; je ne le reconnoîtrai pas, à moins qu’il ne paroiſſe en la forme dans laquelle il a ſouffert la mort, & à moins que je ne le voie avec les ſtigmates de ſa Croix & de ſa Paſſion.

A ces mots le Démon diſparut ; & Sulpice Severe aſſure, qu’il tient de la bouche même de S. Martin ce qu’il en raconte en cet endroit. Il dit un peu auparavant, que Satan ſe montroit quelquefois à lui ſous la forme de Jupiter, ou de Mercure, ou de Vénus, ou de Minerve, & on l’entendoit quelquefois qui faiſoit de grands reproches à Martin, de ce qu’il avoit converti & régénéré par le Baptême tant de grands pécheurs. Mais le Saint le mépriſoit, le chaſſoit par le ſigne de la Croix, & lui répliquoit, que le Baptême & la Pénitence effacent tous les péchés dans ceux qui ſe convertiſſent ſincérement.

Tout cela prouve, d’un côté la malice, les fraudes, l’envie du Démon contre les Saints ; & de l’autre ſa foibleſſe, & l’inutilité de ſes efforts contre les vrais ſerviteurs de Dieu, & qu’il n’eſt que trop vrai qu’il apparoît ſouvent ſous une forme ſenſible.

On voit dans les Hiſtoires des Saints, qu’il s’eſt quelquefois caché ſous la forme d’une femme, pour tenter des Solitaires, & les engager dans le déſordre ; quelquefois ſous la figure d’un Voyageur, d’un Prêtre, d’un Religieux, d’un Ange de lumiere[19], pour ſéduire les ames ſimples, & les induire dans l’erreur : car tout lui eſt bon, pourvû qu’il exerce ſa malice & ſa haine contre les hommes.

Lorſque Satan parut devant le Seigneur au milieu des Saints Anges, & qu’il lui demanda la permiſſion de tenter Job[20], & d’éprouver ſa patience dans ce que le Saint homme avoit de plus cher, il s’y préſenta ſans doute dans ſon état naturel comme un ſimple Eſprit, mais rempli de rage contre les Saints, & dans toute la difformité de ſon péché & de ſa révolte.

Mais lorſqu’il dit dans les Livres des Rois qu’il ſera un Eſprit de menſonge dans la bouche des faux Prophetes[21] ; & que Dieu lui permet d’exécuter ſa mauvaiſe volonté : decipies & prœvalebis ; egredere & fac ita ; on ne doit pas s’imaginer qu’il ſe ſoit fait voir corporellement aux yeux des faux Prophetes du Roi Achab : il leur inſpira ſeulement le menſonge, ils le crurent, & le perſuaderent au Roi.

On peut mettre parmi les Apparitions de Satan les mortalités, les guerres, les tempêtes, les calamités publiques & particulieres que Dieu envoie aux Nations, aux Provinces, aux Villes, aux familles, à qui le Tout-puiſſant fait reſſentir les effets terribles de ſa colere & de ſa juſte vengeance. Ainſi l’Ange exterminateur fait mourir les premiers nés des Egyptiens[22]. Le même Ange frappe de mort les Habitans des Villes criminelles de Sodome & de Gomorre[23]. Il en uſe de même envers Onar, qui commettoit une action abominable[24]. Le méchant ne cherche que la diviſion & les querelles, dit le Sage ; & l’Ange cruel ſera envoyé contre lui[25]. Et le Pſalmiſte parlant des plaies dont le Seigneur frappa l’Egypte, dit qu’il envoya contre ce pays des Anges malfaiſans[26] : immiſſiones per Angelos malos.

Lorſque David eut fait faire par un eſprit de vanité le dénombrement de ſon peuple, Dieu lui fit voir un Ange placé ſur Jéruſalem, diſpoſé à la frapper & à la perdre[27]. Je ne décide pas ſi c’étoit un bon ou un mauvais Ange, puiſqu’il eſt certain que quelquefois le Seigneur emploie les bons Anges pour exercer ſa vengeance contre les méchans. Mais on croit que ce fut le Démon qui mit à mort cent quatre-vingt-cinq mille hommes de l’armée de Sennacherib[28]. Et dans l’Apocalypſe[29] ce ſont de même des Anges malfaiſans, qui répandent ſur la terre des phioles remplies du vin de la colere de Dieu, & y cauſent tous les fleaux énoncés dans ce ſaint livre.

Nous mettons au nombre des Apparitions & des opérations de Satan les faux Chriſts, les faux Prophetes, les Oracles des Payens, les Magiciens, les Sorciers & Sorcieres, ceux qui ſont inſpirés par l’eſprit de Python, les obſeſſions & poſſeſſions des Démons ; ceux qui ſe mêlent de prédire l’avenir, & dont les prédictions ſont quelquefois ſuivies de l’effet ; ceux qui font des pactes avec le Démon pour découvrir des tréſors, & pour s’enrichir ; ceux qui uſent de maléfices pour faire une diligence extraordinaire ; les Démons incubes & ſuccubes, les évocations par la voie de la Magie, les enchantemens, les dévouemens à la mort ; les ſupercheries des Prêtres Idolâtres, qui feignoient que leurs Dieux bûvoient & mangeoient, & recherchoient le commerce des femmes. Tout cela ne peut être que l’ouvrage de Satan, & doit être mis au rang de ce que l’Ecriture appelle les profondeurs de Satan[30]. Nous en dirons quelque choſe dans la ſuite de ce Traité.

  1. Geneſ. iij. I. 23.
  2. Apoc. xij. 9. xxix. 2.
  3. Dan. xiv. 25. 26.
  4. Sap. xj. 16.
  5. Ælian. Hiſt. animal.
  6. Num. xxj. 4. Reg. xviij. 4.
  7. Aug. Tom. viij. p. 28. 284.
  8. Ab-racha pater mali ou pater malus.
  9. Auguſt. de Geneſ. ad lit. l. 2. c. 18.
  10. Matth. iv. 9. 10. &c.
  11. Geneſ. xxxij. 24. 25.
  12. Sever. Sulpit. Hiſt. Sac.
  13. Petite ville de l’Electorat de Cologne, ſur une riviere de même nom.
  14. Il y avoit en tout dix lettres, la plupart Grecques, mais qui ne formoient aucun ſens. On les voyoit à Molsheim dans le tableau qui repréſente ce miracle.
  15. Lib. de animâ.
  16. I. Pet. iij. 8.
  17. Ephéſ. vj. II. I. Tim. iij. 7.
  18. Sulpit. Sever. vit. S. Martin. c. 15.
  19. II. Corinth. xj. 14.
  20. Job. I. 6. 7. 8.
  21. 3. Reg. xxij. 21.
  22. Exod. xj. 6.
  23. Geneſ. xviij. 13. 14.
  24. Geneſ. xxxviij.
  25. Prov. xvij. II.
  26. Pſal. lxxvij. 49.
  27. II. Reg. xxiv. 16.
  28. IV. Reg. xix. 35.
  29. Apoc. viij. 7. 8. &tc.
  30. Apoc. ij. 24.