Traité élémentaire de la peinture/263

Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 212-213).


CHAPITRE CCLXIII.

De l’équilibre des corps qui se tiennent en repos sans se mouvoir.

L’équilibre du corps des hommes se divise en deux : savoir, en simple et en composé ; l’équilibre simple est celui que l’homme fait lorsqu’il demeure debout sur ses pieds sans se remuer. Dans cette situation, si l’homme étend les bras, et les éloigne de leur milieu de quelque manière que ce soit, ou s’il se baisse étant sur ses pieds, le centre de sa pesanteur se trouve toujours

21.

perpendiculairement sur la ligne centrale du pied qui porte le corps ; et s’il se soutient également sur ses deux pieds, pour lors l’estomac de l’homme aura son centre perpendiculaire sur le milieu de la ligne, qui mesure l’espace qui est entre les centres des pieds. Par l’équilibre composé on entend celui que fait un homme lorsqu’il a sur lui quelque fardeau, et qu’il le soutient par des mouvemens différens, comme on le voit dans la figure suivante d’Hercule, qui étouffe Anthée, en le serrant avec les bras contre sa poitrine, après l’avoir élevé de terre ; il faut lui donner en contrepoids autant de charge de ses propres membres derrière la ligne centrale de ses deux pieds, que la pesanteur d’Anthée lui en donne au devant de la même ligne centrale des pieds.