CHAPITRE DCXV.

École Vétérinaire.


Établissement utile & remarquable, qui a beaucoup contribué à la conservation du superbe animal qui sert à l’homme dans tous les tems, & qui a fait sa force dans tous les siecles ; car le cheval doit être considéré comme une source de puissance.

Cette école est si tuée à Charrenton. Ce ne fut d’abord qu’un simple essai. Comme tout est tardif, on ne s’étoit pas encore occupé de la guérison des épizooties ; le plus noble compagnon de l’homme n’entroit point dans l’ordre de la médecine.

Les écoles vétérinaires ont manifesté en peu de tems leur réelle utilité. Les animaux ont rencontré des médecins plus heureux dans leurs travaux que l’homme qui est leur maître.

Ensuite l’anatomie comparée a donné lieu à plusieurs idées qui peuvent devenir fécondes.

Les maladies des chevaux sont suivies avec plus d’attention que ne l’ont été les maladies de l’espece humaine.

Au fond de la salle est un écorché avec un regard terrible & menaçant. Il est exécuté en cire ; mais l’artiste a eu le secret de cacher tellement son art, que l’œil, après l’examen, est tenté de le confondre avec la nature. Ce morceau unique en son genre m’a toujours singuliérement frappé.

Les avantages non interrompus, qui ont résulté des écoles vétérinaires, prouvent qu’il faut multiplier ces établissemens utiles. Si l’école de chirurgie est de toutes les sociétés de France celle qui a rendu le plus de service au genre humain, il paroît que les écoles vétérinaires rendront un service égal, puisque l’homme vit sur ces créatures qu’il s’est assujetties.

Le quinquina, employé par les membres de cette école, a produit des effets miraculeux sur les animaux ; leurs soins s’étendent jusques sur les oiseaux de basse-cour : on leur tâte le pouls sous l’aile.